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Occupation et modes d’exploitation de la montagne dans les cités romaines de Gaule Narbonnaise...

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Atti del IV Convegno Internazionale di Studi Veleiati Veleia-Lugagnano Val d’Arda, 20-21 Settembre 2013 a cura di Pier Luigi Dall’Aglio, Carlotta Franceschelli, Lauretta Maganzani ESTRATTO
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Atti del IV Convegno Internazionale di Studi VeleiatiVeleia-Lugagnano Val d’Arda, 20-21 Settembre 2013

a cura di Pier Luigi Dall’Aglio, Carlotta Franceschelli, Lauretta Maganzani

ESTRATTO

Atti del IV Convegno Internazionale di Studi Veleiati

La pubblicazione di questo volume ha ricevuto, sulla base di una valutazione dei risultati della ricerca in essa espressa, il contri-buto finanziario dell’Università Cattolica del Sacro Cuore, del Dipartimento di Storia Culture Civiltà dell’Università di Bologna, del Dipartimento di Scienze della Terra e dell’Ambiente dell’Università di Pavia e di Centrufficio srl (Piacenza).

© 2014 Ante Quem

Ante Quem Via Senzanome 10, 40123 Bolognatel. / fax 051 4211109www.antequem.itISBN 978-88-7849-093-2

Finito di stampare nel mese di ottobre 2014 da Luoghinteriori, Città di Castello (Pg)

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occuPAtIon et modes d’exPloItAtIon de lA montAgne dAns les cItés romAInes de gAule nArBonnAIse orIentAle

Philippe Leveau

« La civilisation romaine s’était répandue à la manière des eaux. Elle avait envahi les plaines sans recouvrir les montagnes.

Si bien que l’Afrique se présentait comme une sorte de puzzle »1

lA montAgne dAns lA ProBlémAtIque du terrItoIre en gAule nArBonnAIse orIentAle

La région concernée par cette communication est la partie méridionale de la Provence qui s’étend de la vallée du Rhône à l’ouest jusqu’au massif des Maures l’est, de la Durance et du Verdon au nord jusqu’à la mer Méditerranée au sud. Les géographes la définissent comme la Provence calcaire pour la différencier des massifs anciens littoraux des Maures et de l’Estérel. En effet cette région se caractérise par un relief accidenté de massifs calcaires d’orientation est-ouest. Ce sont, énumérés d’ouest en est : les Alpilles, la Montagne Sainte-Victoire prolongée par le Concors, le massif de la Sainte-Baume et les massifs qui enca-drent le bassin de Marseille (la Nerthe, les massifs de l’Étoile, du Regagnas, d’Allauch et des Calanques)2. Ces massifs s’interposent entre les plaines littorales et les vallées de la Durance, de l’Arc et de l’Argens où se concentre le peuplement. Reconquis par la forêt à la suite de leur abandon par l’agriculture, ils consti-tuent une rupture dans le paysage. Des mesures conservatoires de protection ont fait de certains d’entre eux des Parcs Naturels Régionaux (Fig. 1).

L’approche adoptée est celle de l’archéologie du territoire définie dans la double perspective de l’iden-tification et de la datation des habitats (occupation du sol) et de leur inscription dans un contexte mor-phologique spécifique, celui d’un milieu géographique fragile que les sociétés humaines qui l’ont occupé ont dû aménager. Dans les années 1990, l’essor de collaborations pluridisciplinaires offrait le moyen d’en renouveler la lecture. En effet un rapprochement avec la géographie rurale avait conduit des géomorpho-logues à intégrer le rôle des sociétés dans la construction des paysages et à élaborer le modèle dynamique du « géosytème anthropisé »3, tandis que, de leur côté, les paléoécologues pouvaient identifier les plantes de culture et l’impact du développement de l’ager sur le milieu végétal. Ils soulignaient le rôle que le refoulement dans la montagne de populations spoliées par des conquérants avait pu jouer dans le déclen-chement ou l’aggravation de processus érosifs4. De ce fait, une collaboration avec les géomorphologues de l’Université de Provence offrait la possibilité d’identifier une crise érosive en relation avec l’occupation des montagnes (sédimentation en bas de versants ; construction de terrasses sur les versants)5.

La montagne joue un rôle dans une définition naturelle du territoire lorsqu’elle est envisagée comme un milieu géographique exerçant une forte contrainte sur une société. Cette contrainte relève du relief et du climat. En géographie historique, la notion d’isolement qui lui est associée fait des massifs monta-gneux le conservatoire de formes sociales anciennes. Sur le plan politique, les populations de montagne sont animées d’un esprit de résistance qui se traduit dans le domaine militaire. Dans le domaine écono-mique, la montagne dispose en outre de deux ressources en plus grande abondance que les plaines. L’une vient de la géologie : ce sont les mines et carrières. L’autre est liée à la météorologie qui favorise les pré-cipitations et fait des montagnes autant de châteaux d’eau pour les populations du piémont.

Parmi ces massifs, seules la Sainte-Victoire et la Sainte-Baume dont l’altitude dépasse 1000 m répon-dent aux critères biogéographiques qui permettent de distinguer la montagne d’une colline : l’effet du gradient altitudinal sur la végétation. D’une altitude plus basse, les autres massifs énumérés pourraient

1 courtois 1955, p. 113.2 Les données relatives à l’occupation antique du massif ont été rendues disponibles par les volumes des cartes archéolo-

giques des deux départements des Bouches-du-Rhône et du Var. Ils réunissent les résultats de prospections qui ont été particulièrement nombreuses et systématiques à partir des années 1970 et permettent de dresser un bilan approché sur cet espace. gateauX, gazenBeeK 1999 ; mocci, nin 2006 ; rothé, treziny 2005 ; Brun 1999.

3 Bertrand 2002.4 de reParaz 2004.5 leveau, Provansal 1993 ; leveau 2007.

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être qualifiés de collinaires. Mais une définition strictement naturaliste ne prend pas en compte le ressenti des populations qui l’habitent. C’est ainsi que les habitants de la vallée du Rhône à hauteur d’Avignon appellent « montagne » une zone de 300 m d’altitude en rive droite et Montagnette un autre petit massif situé en rive gauche du fleuve. Le scénario d’un film rend tout à fait compte de la problématique. Il raconte une histoire entendue par le scénariste Christopher Monger de son grand-père à propos d’un village du Pays de Galles, celle de « L’Anglais qui gravit une colline, mais descendit une montagne » (The Englishman who went up a hill but came down a mountain). Deux cartographes créent un scandale quand ils concluent que son emblématique montagne est seulement une colline, car elle est légèrement moins élevée que les 300 mètres (1000 pieds) requis. Pour restaurer la fierté du village, les villageois construisent un cairn en terre au sommet de la colline pour en faire une montagne.

Au point de départ de la thématique de la montagne dans le Sud-Est de la Gaule, on trouve une question historique liée aux rapports conflictuels que la ville grecque de Marseille enclavée dans un es-pace montagneux a entretenus avec les peuples celtiques de l’intérieur aux dépens desquels elle tentait de se constituer un territoire. Ces peuples avaient développé une civilisation dont une caractéristique a été retenue par les protohistoriens pour la définir comme une « civilisation des oppida » : un habitat de hauteur s’opposant à l’habitat romain, lui-même défini comme un habitat de plaine (villes et villa). Mais ces barbares se sentaient eux-mêmes à l’étroit dans leurs montagnes. Décrivant la pression qu’ils exercent sur Massilia/Marseille, à la fin du IIe s., Strabon écrit que « le pays » (chôra) comme « montagneux (oreiné) et naturellement fortifié (érumné) » (Géographie IV, 1, 9). Trois quarts de siècle plus tard, César tient des propos analogues dans la Guerre Civile (I, 34) : les Marseillais « avaient appelé à eux les Albici, peuples barbares (barbaros homines) qui étaient sous leur protectorat depuis longtemps et habitaient les montagnes qui dominent Marseille (montesque supra Massiliam incolentes) (Fig. 2).

Dans le courant du Ier s. et durant le Haut Empire, la romanisation consécutive à la conquête favorise la descente de l’habitat dans les plaines et entraîne l’abandon des sites de hauteur. Le développement des villes s’accompagne de l’implantation de villas qui sont autant de centres domaniaux dans le contexte d’économie rurale fondée sur la trilogie méditerranéenne (céréales, olivier et vigne) mais où la viticulture occupe une position dominante. Une formule de Pline l’Ancien caractérise alors bien la Narbonnaise : Italia verius quam provincia (Plin., Nat. hist., III, 31). À la suite de l’effondrement de la puissance romaine, aux Ve-VIe s., l’habitat remonte sur les hauteurs et les anciens oppida sont réoccupés.

Les événements militaires de la conquête, puis ceux de la guerre civile ont entraîné des remaniements territoriaux qui ont bouleversé l’ancienne géographie politique de la Gaule du Sud. Tour à tour contrô-lées par Marseille, puis par Rome, les entités territoriales protohistoriques ont disparu, absorbées dans le territoire des cités. Au moment de la création de la Province, la Basse-Provence était partagée entre les colonies romaines d’Arles et d’Aix, – l’une militaire, l’autre honoraire –, la colonie latine de Glanum qui avait conservé son autonomie6 et la cité fédérée de Marseille. Celle-ci reste une cité libre, amie et alliée du peuple romain, mais elle a perdu la majeure partie de son territoire et ne contrôle plus qu’une façade maritime d’une trentaine de kilomètres de long sur une profondeur de 6 à 7 km enclavée dans de hautes collines entre le golfe de l’Estaque et le cap Cable à l’extrémité du massif des Calanques. La colonie ro-maine d’Arles, qui a reçu l’essentiel de l’ancienne chôra massaliote dispose d’un territoire qui s’allonge sur 130 km entre le Rhône et le Gapeau où elle confine à celui de Fréjus (Forum Iulii), une autre colonie militaire. On y distingue traditionnellement une partie occidentale et une partie orientale. La première, qui comprend le territoire proche de la ville, l’essentiel du delta du Rhône et la Crau, est limitée au nord par le massif des Alpilles qu’Arles partageait probablement avec Glanum. La partie orientale s’étendait à l’ouest de la dépression qui limite le massif des Maures. Elle comprenait les colonies marseillaises de Tauroeis/Tauroentum (Le Brusc à Six-Fours) et d’Olbia (L’Almanare à Hyères), Telo Martius (Toulon) et Ci-tharista (Ceyreste/La Ciotat). Ces deux parties étaient reliées par un couloir qui contournait le territoire de Marseille et s’interposait entre celui-ci et Aquae Sextiae. Fondée au lendemain de la conquête au pied de l’ancienne capitale du peuple des Salyens, cette ville a reçu l’administration d’un territoire qui s’éten-dait au nord de celui d’Arles au-delà de la Durance jusqu’au massif du Lubéron. À l’est, il confinait à celui de Fréjus.

6 christol, Janon 2000.

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Les trois massifs qui vont être présentés bordaient l’axe suivi d’ouest en est par la via Aurelia qui relie Narbonne à Rome. D’Arles à Fréjus, elle suit le piémont des Alpilles pour rejoindre à Aix-en-Provence la vallée de l’Arc qu’elle remonte en longeant la Sainte-Victoire. Puis, entre la haute vallée de l’Arc et la moyenne vallée de l’Argens, elle traverse une série de dépressions que dominent la haute crête de la Sainte-Baume et les massifs calcaires qui la prolongent à l’est. La documentation utilisée est contenue dans trois volumes de la Carte Archéologique du département des Bouches-du-Rhône7 et dans celle du département du Var8.

les AlPIlles

Le chaînon calcaire des Alpilles (Fig. 3) s’allonge sur 30 km vers l’est entre Ernaginum et Orgon. Le massif est dissymétrique et relativement étroit (5 à 6 km). L’altitude est modeste, mais les pentes sont escarpées. Il culmine aux Opies à 498 m d’altitude. Au nord, la ligne de crête est un anticlinal faillé qui se situe autour de 200 à 300 m et domine directement les marais de rive gauche de la Durance. Au sud, les petits massifs de Mouries/Destet et du Défens de Souteyrans s’interposent entre elle et les marais des Baux, qui les séparent de la Crau. La sécheresse de la période estivale et l’irrégularité interannuelle des précipitations constituent évidemment un obstacle majeur au développement d’une couverture fores-tière régulièrement détruite par les incendies. L’aridité des paysages du massif forme un fort contraste avec l’abondance de l’eau qui nourrit au sud les marais des Baux et au nord ceux de Saint-Rémy et de Mollégès. Elle n’est pas seulement due à l’absence de précipitations estivales. La géologie y joue un rôle

1. Le cadre géographique : limites des cités romaines et principaux massifs montagneux de Basse Provence

7 gateau, gazenBeeK 1999 ; mocci, nin 2006 ; rothé, treziny 2005.8 Brun 1999.

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essentiel. La nature calcaire du substrat favorise l’enfouissement rapide des eaux dans un karst profond qui nourrit des résurgences émergeant à la périphérie du massif. C’est en définitive le contraste qui op-pose la montagne calcaire à l’humidité de son piémont qui a valu au massif le nom de « Petites Alpes », « Aupilho » en provençal, et qui justifie qu’on le qualifie de « montagne », alors que selon les critères qui la définissent, ce ne sont que de hautes collines9.

Le site archéologique majeur de ce massif est incontestablement la petite ville de Glanum qui s’est développée sur le piémont nord au débouché d’un cours d’eau à fonctionnement épisodique qu’emprun-

9 Barruol, dautier 2012.

2. Le territoire de Marseille. En trait blanc, limites possibles du « territoire indigène de proximité » ; en hachures : étude possible de la chôra politiké de Massalia à l’extrême fin du IIIe siècle avant J.-C. ; les numéros correspondent aux habitats indigènes (d’après arCelin 1992, p. 307)

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tait un des deux passages traversant le massif. La qualité des vestiges archéologiques dont des recou-vrements sédimentaires plurimétriques ont assuré la conservation a fait la célébrité du site. Les fouilles ont dégagé sous la ville romaine une agglomération protohistorique prospère pourvue d’édifices dont la qualité soutient assez la comparaison avec des monuments hellénistiques pour que, dans les années 1950, H. Rolland ait voulu d’abord y reconnaître l’œuvre de colons grecs de Marseille10 avant de se rallier par la suite à l’idée d’une « population mixte » réunissant Grecs et indigènes Salyens dans le cadre d’une Massalie fédérant les villes du Bas-Rhône11. Par la suite la spécificité glanique a conduit A. Roth-Congès à voir dans ce centre urbain hellénistique une ville sanctuaire qui aurait été le « refuge et la vitrine de la civilisation salyenne » durant les décennies qui séparent la conquête romaine de 125-124 d’une grande révolte salyenne en 90 av. J.-C. « La disparition d’Entremont comme capitale politique et militaire, et de Saint-Blaise, port et marché, explique comment Glanon, ville-sanctuaire pour un temps épargnée, a pu rassembler les forces et les richesses, et s’ériger en dernier bastion de la résistance salyenne ». A. Roth-Congès était ainsi amenée à établir un parallèle entre cette ville et les bourgs indigènes du Samnium et toute proportion gardée entre la guerre sociale qui oppose ses alliés italiens à Rome et la révolte salyenne des années 9012.

Cette interprétation qui a suscité des débats parfois polémiques doit être replacée dans le contexte des dé-bats suscités par l’utilisation du concept de résistance à la romanisation dans le contexte d’une réévaluation des cultures indigènes également défendue par d’autres protohistoriens. Ce qui est sûr, c’est que la période

3. Géologie des Alpilles (d’après H. Bruneton, in barruol, dauTier 2009, p. 12)

10 rolland 1949.11 goudineau 1976.12 roth-congés 1992.

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romaine ne marque pas de véritable rupture dans l’occupation du massif. Une continuité est assurée par le ralliement à Rome d’aristocrates gaulois qui entrèrent dans le système romain à l’instar du gaulois Craton. Reconnu par C. Sextius Calvinus en 124 av. J.-C. au lendemain de sa victoire comme un partisan de Rome, ce chef Salyen fut « libéré avec toute sa parenté, récupéra ses biens et (que) de plus, en récompense de ses sentiments favorables envers Rome » (diodore, Bibliothèque historique, XXXI, 23). Les descendants de ces chefs gaulois entrèrent dans la clientèle des imperatores qui se disputèrent le pouvoir dans les années 40 av. J.-C. et leur donnèrent la citoyenneté romaine. En témoigne le mausolée que les Iulii élevèrent à l’entrée de Glanum. P. Gros en attribuait la commande à un membre de la « noblesse d’épée » indigène13. Mais le phénomène peut tout autant être observé dans d’autres secteurs de la cité d’Aix14.

Le massif calcaire des Alpilles recélait des ressources en eau dont l’utilisation montre que, loin de se les approprier, Rome représentée par sa colonie d’Arles les a gérées en prenant en compte les intérêts vitaux des habitants des Alpilles. Les 600 à 700 mm d’eau que la région reçoit en moyenne annuellement tom-bent sur des sommets calcaires propices à l’infiltration des eaux. La disparition des écoulements aériens continus dans les fissures du karst favorise la constitution de réserves alimentant les sources du piémont et fait de ce massif un château d’eau pour ses habitants et ceux de sa périphérie.

Elles ont été captées par l’aqueduc d’Arles. À l’origine, celui-ci comportait deux branches : une branche sud de 12 km de long et une branche qui captait des sources au nord du massif à plus de 35 km d’Arles à vol d’oiseau. Cette branche passait en contrebas de Glanum, contournait les Alpilles par l’ouest et reve-nait vers l’est jusqu’à Barbegal où elle rejoignait le premier aqueduc. À l’aval de la convergence, celui-ci traversait la profonde dépression constituée par la vallée des Baux pour gagner la Crau en se dirigeant vers Arles. Parvenu à l’extrémité occidentale de cette plaine, il rejoignait la ville grâce à un parcours aérien dans la vallée du Rhône et débutait son parcours urbain au niveau de la porte d’Auguste15 (Fig. 4).

Le tracé de l’aqueduc a servi d’argument dans les controverses auxquelles a donné lieu la définition du territoire d’Arles. Alors que C. Jullian rattachait à Avignon l’ensemble de la région au sud de la Durance, y compris Glanum, et plaçait dans les Alpilles la limite avec Arles, pour L.A. Constant, la Durance était la limite à la fois historique et naturelle d’un territoire arlésien qui incluait Glanum. Le tracé de l’aqueduc entrait dans son argumentation. Car, disait-il, une colonie romaine avait nécessairement le contrôle des sources et de la totalité du territoire où passait l’aqueduc qui l’alimentait en eau. Sa position a été suivie par ses successeurs. Ainsi, il y a une vingtaine d’années, dans son livre consacré à la Gaule Narbonnaise, L. A. Rivet incluait dans le territoire d’Arles Glanum et le versant nord des Alpilles16. Mais depuis, la relecture d’une inscription établit l’autonomie de Glanum17. Il convient donc de reporter la limite nord de la cité d’Arles soit à la crête des Alpilles soit à la base de ce chaînon et d’admettre que la colonie ne contrôlait pas la totalité du tracé de l’aqueduc.

Ce constat justifie une hypothèse qui rend compte de la prolongation au IIe s. d’un ouvrage qui, dans son premier état, ne captait que les sources du versant sud des Alpilles. Ce massif karstique est certes capable d’accumuler des réserves d’eau importantes qui en font un château d’eau régional. Mais leur importance ne doit pas être surestimée. L’impluvium est relativement réduit, ce qui rend le débit des sources très dépen-dant des variations de la pluviosité annuelle. Les Arlésiens constatèrent probablement que, dans les années de sécheresse, leur débit ne répondait pas aux besoins d’une ville en expansion. Ils décidèrent de prolonger la branche occidentale en contournant les Alpilles de façon à atteindre le piémont nord du massif. Mais, contrairement à ce qu’on a supposé, on ne projetait pas de capter les sources qui sortent à proximité de la chapelle de Saint-Sixte sur la commune d’Eygalières, mais celles qui sortent au pied du massif dans l’actuel marais de Mollégès, là où l’on a les premières traces certaines de la présence de l’aqueduc. Dans ces condi-tions, la construction de la branche nord de l’aqueduc d’Arles peut s’expliquer par une prise de conscience précoce du caractère limité des ressources hydrauliques des Alpilles. Plutôt que de capter les quelques exsurgences karstiques du versant nord, les ingénieurs arlésiens auraient utilisé la nappe alimentée par les écoulements karstiques sous la couverture sédimentaire du versant nord du massif à la base du piémont. Ce

13 gros 2001, p. 413.14 leveau à paraître.15 leveau 2012.16 rivet 1988, p. 204, fig. 26.17 christol, Janon 2000.

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scénario ne fait pas seulement la preuve d’une adaptation à la variabilité climatique méditerranéenne. Il té-moigne aussi d’une gestion rationnelle de la ressource hydraulique dans les Alpilles pour laquelle on suppose une intervention des autorités romaines pour faire respecter les droits des différentes parties : ceux des occu-pants du massif, des populations paysannes dont ses eaux irriguaient les champs et des riches (et puissants) propriétaires de villas, la ville de Glanum et la colonie romaine d’Arles18.

lA montAgne sAInte-vIctoIre

Le chainon calcaire de Sainte-Victoire qui domine la ville d’Aix-en-Provence, se développe d’est en ouest sur une dizaine de kilomètres entre, au sud, la vallée de l’Arc, tributaire de l’Etang de Berre et, au nord, le Concors, les plateaux de Peyrolles et la vallée de la Durance distante d’environ 15 km. Son profil est/ouest, dissymétrique, est observable de très loin depuis 1’ouest. La ligne de crête se situe entre 900 et 1000 m et culmine à 1011 m au Pic des Mouches. Au nord, son versant s’abaisse régulièrement vers la combe de Vauvenargues (altitude : 430 m). Elle se raccorde aux plateaux de Rians. Le chaînon constitue une barrière en limite nord de deux unités majeures de la plaine de 1’Arc : à 1’est, le haut bassin de 1’Arc (région de Pourrières et de Puyloubier en rive droite de l’Arc) ; à l’ouest, le bassin d’Aix-les-Milles (alti-tude d’Aix-en-Provence: 160/180 m) dominé par le plateau d’Entremont à l’extrémité duquel les Salyens avaient installé leur capitale (Fig. 1).

4. Les Alpilles : principaux sites antiques, réseau viaire, aqueduc (M. Borely, CCJ)

18 leveau 2012, pp. 86-87.

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La face sud de la montagne présente un escarpement vertical qui domine le plateau du Cengle, syncli-nal perché vers 500 m d’altitude en moyenne. De forme elliptique, celui-ci se développe sur 1,8 km de large et 6 km de long, d’est en ouest, entre le village de Puyloubier (alt. 380 m) et le hameau de Saint-Antonin. Il est lui-même limité par un abrupt formant une corniche au-dessus de la vallée de l’Arc. Le modelé de ce plateau est caractérisé par la présence de petites dépressions karstiques, les “poljés”. Au XIIe s., il fut mis en valeur par les Templiers qui y installèrent une commanderie et aménagèrent une tran-chée naturelle pour assurer le drainage de trois dépressions d’une quinzaine d’hectares19. Cet ensemble de hautes terres bénéficie d’un climat qui ne le défavorise nullement par rapport au bassin de l’Arc. Le mistral y est certes particulièrement sensible, mais les contraintes thermiques y sont moins accentuées aussi bien l’été que paradoxalement l’hiver, du fait de la fréquence de l’inversion de température qui se produit en saison froide presque un jour sur deux.

Entre le Second Âge du Fer et la fin de l’Antiquité, l’occupation du sol dans le massif de Sainte-Victoire se conforme au modèle d’évolution de l’habitat commun à toute la Basse Provence. Après une phase de désertion au cours des IVe et IIIe s., l’habitat y connaît une forte expansion dans les deux siècles suivants. Son perchement est mis en relation avec les événements militaires liés aux conflits qui opposent les populations indigènes à Marseille puis à Rome, auxquels s’ajoutent les dévastations entraînées par le passage des Cimbres et des Teutons qui furent défaits en 102 av. J.-C. dans la plaine de Puyloubier. Dans ces conditions, la montagne Sainte-Victoire aurait profité de sa position en marge du couloir de circula-tion de la vallée de l’Arc. Au Ier s., le retour à la paix entraîne une descente de l’habitat de hauteur proto-historique. Les oppida sont abandonnés et le peuplement s’organise autour des villas qui s’implantent de manière préférentielle à proximité des axes de circulation.

À la suite de l’incendie qui a affecté le sud de la montagne en août 1989, Florence Mocci a organisé des prospections qui ont permis d’identifier une vingtaine de sites de l’âge du Fer échelonnés le long du versant sud de la montagne, au-dessus du bassin de Puyloubier et du plateau du Cengle ainsi que sur ce plateau lui-même20. Dans leur majorité, ces sites sont de taille modeste : 0,2 à 0,5 ha. Le plus important du versant sud, l’oppidum du Bayon, est perché au-dessus du village de Saint-Antonin sur un plateau de 4,5 ha détaché en avant de la paroi rocheuse à 566 m d’altitude. 2, 5 km à l’est, l’oppidum de Roque Vaoutade occupe un petit plateau entre les cotes 625 m et 640 m, sur un glacis érodé. Il domine de 150 m environ le fond de vallon d’une des têtes du Bayon. Implanté plus à l’est sur des terrasses étagées entre 510 m et 620 m, l’oppidum de Bramefan est en relation topographique avec la plaine de Puyloubier qu’il domine. L’occupation du plateau du Cengle à l’époque protohistorique reste assez mal assurée. Mais l’in-cendie a révélé une petite agglomération caractérisée par des alignements de murs formant des cases qui paraissent même protégées par un rempart. Avec ceux du Pain de Munition à l’est et de la Citadelle sur le versant nord, ces oppida forment un réseau d’agglomérations qui ne sont pas totalement contemporaines et que complètent des habitats isolés. Leur développement dans les zones basses atteste en particulier l’in-tensification de la mise en valeur du terroir pendant au Ier av. J.-C. Le plus haut de tous, le petit oppidum du Pic-des-Mouches (1011 m) est en rapport avec une transhumance locale.

À la suite de la fondation du castellum d’Aquae Sextiae et de son essor consacré par l’attribution du statut de colonie latine puis romaine, les plaines de l’Arc et leur bordure montagneuse passent sous le contrôle d’élites urbaines issues d’Italiens venus par le droit des vainqueurs ou héritières des chefs salyens, qui les font entrer dans la sphère d’une économie agricole nouvelle. Durant le Haut Empire, promue au rang de colonie romaine, la ville étend son influence sur le massif de Sainte-Victoire. Comme pour les Alpilles, cette intégration est matérialisée par la construction d’un aqueduc qui vient capter des sources sur le piémont occidental du Cengle. Mais c’est surtout par l’implantation d’un réseau de villas que se traduit l’intégration du massif dans l’espace territorial aixois. La villa est la forme dominante qui structure l’habitat. Les établis-sements agricoles se dispersent au pied des collines ou sur des replats, près des terres cultivables. Les villages perchés sont désertés au profit des villas situées sur le plateau du Cengle ou au pied de celui-ci, en particulier à l’est dans le bassin de Puyloubier. Il est probable qu’avant les Templiers, les propriétaires des deux villas romaines qui se partagent cet espace en avaient drainé les petits poljés21. Les autres villas exploitaient les

19 coulet 2004, p. 31.20 d’anna, leveau, mocci 1992 ; mocci in mocci, nin 2006, pp. 611-630 et pp. 659-673.21 leveau 2012, pp. 178-179.

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terres cultivables en bordure du plateau et dans la plaine de l’Arc. L’une d’elles, la villa de Richeaume, a fait l’objet de plusieurs programmes de fouilles qui ont restitué les phases d’un développement conforme à ce que l’on observe ailleurs en Provence. Implantée à la fin du Ier s. à l’emplacement d’une ferme de tradition indigène, elle est devenue au IIe s. le centre d’un domaine associant bâtiments résidentiels et agricoles. Alors que de nombreux établissements de ce type sont abandonnés au siècle suivant, celui-ci conserve jusqu’au Ve s. son importance régionale (Fig. 5).

Dans une région qui avait vu s’affronter des colons grecs, des conquérants celtiques, puis romains, la qualité des prospections conduites sur la Sainte-Victoire, un espace montagnard fragile, offrait l’opportu-nité d’une étude de cas géoarchéologique ayant pour objectif de distinguer dans les accumulations sédi-mentaires ce qui relevait d’une aggravation des conditions météorologiques (“dérèglement climatique”) et ce qu’expliquait une intensification des pratiques agricoles, soit d’éclairer la relation entre les processus naturels et culturels. Le choix s’est porté sur l’environnement de la villa de Richeaume. Sa réalisation s’est appuyée sur l’identification des phénomènes climatiques ayant affecté la région et sur la reconnaissance et la datation des aménagements des versants réalisés aux différentes périodes de l’histoire par les occupants du site (constructions de murs de terrasses ; drains et digues assurant le contrôle des écoulements)22. Le problème a été posé en terme d’évolution d’un système agricole. Les mouvements de l’habitat (“perche-ment/déperchement”) s’expliquent moins par le refoulement de populations indigènes dans un espace marginal que par une expansion démographique suivie d’une recherche de nouvelles terres cultivables et d’une dispersion d’un habitat dans les zones basses.

La proximité de l’axe routier suivi par la via Aurelia apparaît comme le principal facteur expliquant le peuplement inégal du massif. Aucune villa n’a encore été identifiée sur versant nord de la Sainte-Victoire dans la zone de hautes collines et de plateaux boisés du Concors et de la forêt de Peyrolles qui prolongent le massif. En revanche, l’économie de villa est bien présente dans la série des bassins qui se développe sur les plateaux de Rians, au nord-est du massif aux confins des cités de Riez et de Fréjus dans un secteur

5. Carte des sites archéologiques du Haut Empire (prospections 1989-2002) (M. Borely, V. Dumas, F. Mocci)

22 dumas, Walsh, mocci 2004 ; Walsh 2014, pp. 196-201.

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montagnard qui a conservé les traces d’une intense occupation à l’Âge du Fer. Au lieu-dit Les Toulons/La Vicarie, une fouille a mis au jour une grande villa associant un bâtiment résidentiel, un mausolée et des bâtiments agricoles. On y a découvert l’un des plus importants chais connus en Narbonnaise orientale23.

lA sAInte-BAume

Troisième montagne, la Sainte-Baume (Fig. 6) est stricto sensu la barre calcaire qui fait face à la Sainte- Victoire. Culminant à 1042 m au pic de Bartagne soit plus de 1000 m directement au-dessus de la plaine d’Aubagne et à 1114 m au signal des Béguines, elle se distingue des deux autres par une ampleur et des caractéristiques écologiques qui lui confèrent véritablement un caractère montagnard (Tavola XXIX, 2). Son orientation méridienne et son exposition au vent génèrent un fort contraste opposant un versant abrupt dominé par la falaise dans laquelle s’ouvre la grotte qui aurait abrité Marie-Madeleine et à un ver-sant sud aux pentes moins accentuées. Il conserve les restes d’une forêt de tilleuls et de hêtres. Ce nom est maintenant étendu à un vaste ensemble montagneux qui couvre près de 1000 km2 répartis actuellement entre 28 communes. Il s’étend sur une quarantaine de kilomètres d’est en ouest de l’Huveaune au Ga-peau, des massifs marseillais à celui des Maures, et sur une trentaine de kilomètres du nord au sud entre le littoral et le bassin de Saint-Maximin et la plaine du Caramy qu’empruntent les axes de circulation entre la haute vallée de l’Arc et la moyenne vallée de l’Argens.

Le relief du massif est conditionné par les conséquences d’une succession de phases d’orogénie qui ont déterminé la formation de bassins d’effondrement. Bien que le massif reçoive annuellement de 700 à mm d’eau et jusqu’à 100 à 1200 mm – ce qui fait de lui un château d’eau pour les habitants de sa périphé-rie –, l’infiltration intense des eaux dans le karst n’a pas permis la formation de rivières permanentes qui l’ouvriraient à la circulation. De ce fait, l’érosion normale a été reportée sur les piémonts et les bassins ont évolué en poljés, vastes dépressions d’origine tectonique à fond plat et fermées par des rochers escarpés, caractéristiques du milieu karstique, dont l’eau s’évacue par des “pertes” ou “embuts” (ponors). Sur le flanc nord du chaînon, à environ 670 m d’altitude, le poljé de Plan d’Aups est le plus haut de France. Sur sa face sud, le poljé de Cuges, le plus caractéristique de France, se développe sur 4,5 km de long et 1,5 km de large. Fortement encaissé dans un plateau qui domine le bassin littoral du Beausset, il se poursuit par la plaine de Signes qui forme avec celle de Chibron une bande de 7 km de long sur un maximum de 1,2 km de large drainée par le Gapeau24.

Ce massif semble avoir connu une certaine unité à l’époque protohistorique si l’on en croit Pline, qui place les Camactuli après Citharista (Plin., Nat. hist., III, 4, 32). Pour le peuplement protohistorique, cela donne un total d’une quarantaine d’“habitats fortifiés” de hauteur (oppida), dont 26 sont occupés durant tout l’Âge du Fer, 5 seulement au premier âge et 9 au second seulement. Dans leur majorité, ils couvrent entre le quart et le demi-hectare. Un très petit nombre d’entre eux dépasse l’hectare : Le Mont Garou (Sanary), La Courtine d’Ollioules, le Castellas de Cuers, Le Baou Rouge à Auriol.

À l’époque romaine, la Sainte-Baume occupe une position marginale dans la géographie des territoires des cités. Proche de Marseille, le massif échappe alors totalement à cette cité depuis la perte de son terri-toire. Il est partagé entre les cités d’Aix et d’Arles selon une ligne méridienne allant de Gémenos dans la vallée de l’Huveaune à Gonfaron dans celle du Gapeau. La première a reçu l’administration de la partie nord du massif au sud de la Via Aurelia, axe routier reliant Aix à Fréjus. Ce partage laissait à Aix un ter-ritoire excédant largement au sud les limites de l’évêché qui lui a succédé. C’est du moins ce qui ressort de l’inscription dans la tribu Voltinia d’un personnage dont l’épitaphe a été trouvée sur la commune de Saint-Zacharie au couvent des Bénédictines25. Elle confirme l’authenticité de deux bornes mentionnant l’une la limite du territoire d’Arles et l’autre celle du territoire d’Aix qu’un manuscrit signalait à Gé-menos, au débouché du vallon de Saint-Pons, près de 20 km au sud de la frontière méridionale la plus anciennement connue du diocèse médiéval d’Aix26.

23 Brun 1999, pp. 598-604.24 leveau 2012, pp. 180-181.25 gascou 1995, nr. 171.26 gascou 1995, pp. 44 et 48.

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La colonie d’Arles contrôlait la zone littorale entre l’extrémité du massif des Calanques (cap Cable) et le débouché de la dépression qui sépare le massif ancien des Maures des massifs calcaires de Basse-Pro-vence, dont les monts du Toulonnais, avec les ports de Carsicis (Cassis), Tauroentum, Telo Martius (Toulon) et Olbia. Ce fait est assuré par la dédicace des pagani du locus Gargarius à leur bienfaiteur Q. Cornelius Zo-simus (CIL, XII, 594 et add. p. 815 = ILS, 6988), ce que confirme une lettre du pape en date du 22 mai 417 précisant qu’il relève de l’Église d’Arles et non de celle de Marseille27. Ce locus était le centre d’un pagus, le pagus Lucretius dépendant de la colonie d’Arles28. Le pagus romain qui est une circonscription romaine utilisée pour l’enregistrement des biens fonciers dans le cadre du cens, ne doit pas être confondu avec la subdivision des tribus celtiques pour laquelle César a utilisé le même mot. Dans les années 1880, Camille Jullian avait proposé d’y reconnaître une entité territoriale héritée de l’époque précoloniale. Le pagus Lucretius aurait été l’un des trois pagi qui se seraient partagés, sinon tout le massif, du moins sa partie située au sud de l’axe constitué par le chaînon de la Sainte-Baume prolongée vers l’est par la mon-tagne de La Loube29. Deux autres pagi auraient eu pour centre, l’un Citharista-Ceyreste qui figure à ses côtés dans la lettre du 22 mai 417 citée plus haut, l’autre Toulon futur siège d’un évêché. Reprenant le dossier, J. Gascou propose de voir dans ce pagus l’héritier d’une entité territoriale antérieure à la création de la colonie d’Arles30. Cette suggestion rejoint celle que formulait M. Tarpin lorsqu’il posait « comme hypothèse que des pagi de Narbonnaise représentent la fossilisation d’un ancien état territorial et sans

6. Le massif de la Sainte Baume (d’après riVeT 1988, p. 204, fig. 26 modifiée)

27 Corpus scriptorum ecclesiasticorum latinarum, 35, p. 6 ; rothé, treziny 2005, p. 818.28 L.-A. Constans a supposé que la précision qui sunt finibus Arelatensium loco Gargario signifierait qu’ « une portion des pagani

… était sur le territoire d’Arles par opposition à un autre groupe qui était sur le territoire d’Aix » (constans 1921, p. 71). Le pagus se serait étendu sur les deux cités d’Arles et d’Aix dans une période antérieure à l’organisation telle qu’elle apparaît au IIe s. Cette proposition a la faveur de J. Gascou (gascou 1995, p. 44). Sur ce texte, gascou 2000a et christol 2004.

29 Jullian 1885.30 gascou 2000, p. 231.

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doute institutionnel »31. Ils seraient situés de manière préférentielle en situation excentrique sur les marges du territoire des cités. Cette situation était partagée par un autre pagus, le Matavonicus de Cabasse. Otto Hirschfeld l’avait attribué à Aquae Sextiae à cause de l’appartenance à la tribu Voltinia d’un des défunts nommés sur une épitaphe. Mais le décompte des milles portés sur un milliaire de Cabasse montre qu’il re-levait de la colonie de Fréjus par rapport à laquelle il occupait une position marginale32. En ce sens, Matavo devenu Pagus Matavonicus illustre parfaitement le cas d’une communauté qui a brièvement frappé monnaie avant d’être absorbée dans la cité de Fréjus lors de la réorganisation de la Province33.

L’onomastique était l’une des raisons qui conduisaient J. Gascou à souligner l’importance de la com-posante indigène dans la population du pagus Lucretius. « Il était peuplé de pérégrins possédant des noms celtiques. Ses habitants n’avaient pas été incorporés au corps civique arlésien, mais lui demeurèrent étran-gers et n’eurent que le statut d’incolae », concluait-il dans le second des deux articles qu’il a consacrés à ce dossier en 200034. Cependant l’importance de la composante celtique ne doit pas occulter celle de la composante romaine et arlésienne qui se manifeste en premier lieu dans le nom du pagus. Lucretius dérive en effet d’un gentilice bien attesté en Italie du Sud, ce qui suggère une relation avec l’installation de colons sur le territoire attribué aux Sextani Arelatenses. C’est à ce peuplement que renvoie l’une des plus importantes épitaphes du bassin de l’Huveaune, l’épitaphe des Messii de Julhans-Fontblanche35 trouvée sur la commune Roquefort-la-Bédoule dans le massif qui s’interpose entre le bassin de Cuges et celui du Beausset. Leur tombeau a été élevé par une Memmia Valeria (CIL, XII, 599) qui porte un gentilice répandu en Italie et bien attesté en Étrurie36. Son petit-fils Quintus Cominius Valerianus qui a servi comme cavalier du prétoire porte un gentilice également répandu en Italie Centrale37.

Le lieu de découverte de cette inscription tranche évidemment avec celle de la plupart des autres inscrip-tions. Pourtant, elle n’est pas exceptionnelle. Une situation analogue se retrouve dans le bassin de Signes : les Aevillii qui ont élevé leur mausolée familial au pied du versant méridional du chaînon dans une dépression en bordure du poljé. Ce monument a été en grande partie détruit vers 185038. Aucune villa n’est connue à proximité. Mais l’occupation de ce bassin est bien attestée à l’époque romaine par une importante série de sites d’habitat. Dans les années 1970, J. Soyer y avait également décelé les traces d’un réseau orthogonal orienté sud-ouest/nord-est à 10°E. Ses traces sont très denses au centre de la plaine39. Dans ce cas, comme celui d’un autre réseau qu’elle a signalé dans le poljé voisin de Cuges, il est possible qu’il s’agisse de travaux de conquête du marais bien postérieur, attribuables à des entreprises monastiques. Toutefois, la situation n’est pas fondamentalement différente de celle qui a été observée sur le poljé du domaine de l’Étang dans la Sainte-Victoire. Compte tenu de l’importance d’une occupation romaine bien attestée par des prospections et des sondages, on ne peut pas exclure une datation romaine.

C. Jullian avait rapporté l’épitaphe des Messii de Julhans au locus Gargarius comme il l’avait fait pour toutes les inscriptions isolées de cette partie de la vallée de l’Huveaune, sous prétexte que les sites de décou-vertes n’avaient pas fourni « le moindre débris gallo-romain qui pût justifier l’existence de quelque inscription latine »40. Sensible à la fragilité de ce raisonnement, J. Gascou raisonnait dans le cadre plus large du pagus Lucretius41. Le site majeur de Saint-Jean de Garguier reste très mal connu comme en témoigne le bilan qu’en a

31 lauBenheimer, tarPin 1993, p. 272.32 gascou, Janon 1985, pp. 26-27 et commentaire du nr. 197.33 tarPin 2002, p. 202.34 gascou 2000b, p. 231. Sur les incolae indigènes, cf. thomas 1996, pp . 28-29.35 rothé, treziny 2005, p. 855. CIL, XII, 1888 : D(is) M(anibus) / Q(uinto) Messio [F]abricio / patri / Q(uinto) Messio Valerian[o]

/ filio / Q(uinto) Comini[o] Valeriano n[epoti?] / mil(iti) praetoriano equiti / Messia[e] Mag[n]ae filiae / [Me]mmiae Valeriae matri / Memm[i]a Valeria / fecit iussa testamento / Messi [F]abrici mariti / sui. « Aux dieux Mânes, à Quintus Messius Fabricius, père [de Quintus Messius Valerianus et de Messia Magna], à Quintus Messius Valerianus, son fils, à Quintus Cominius Valeria-nus, son petit-fils, soldat, cavalier du prétoire, à Messia Magna, sa fille, à Memmia Valeria, sa mère, Memmia Valeria a élevé (ce monument), en ayant reçu l’ordre par le testament de Messius Fabricius, son mari. » (trad. J. Gascou).

36 oXe, confort 2000, p. 258.37 Ce gentilice est attesté par ailleurs dans le Pays d’Aigues qui relevait d’Aquae Sextiae (ILN, III, 220).38 CIL, XII, 324 : D(is) M(anibus) / T(ito) Aeuillio Suro p(atri) / Sext(o) Aeuillio Sec/undo fil(io) an(nis) XVI / T(itus) Aeuillius Secun/

dus et Iul(ia) Thalia / commun(i) imp(ensa) s(ua) HS (sestertia) VI (millia). Une inscription de Bauduen, dans la vallée du Verdon, nomme Aevillia Secundina, fille de Maximus, épouse de G. Valerius Maximus, édile, probablement de Riez (CIL, XII, 351).

39 soyer 1973, p. 218.40 Jullian 1885, p. 279.41 gascou 2000b, p. 225, n. 34.

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dressé M.-P. Rothé42. L’archéologie est incapable d’apporter la moindre donnée qui contribuerait au débat suscité par la mention d’un bain dont l’intervention de Q. Cornelius Zosimus aurait rendu l’usage aux habitants.

La situation n’est pourtant pas désespérée comme le montre une récente opération d’archéologie pré-ventive réalisée en 2013 qui vient de mettre au jour des bâtiments agricoles comportant en particulier une installation viticole (chai) à proximité d’un lotissement dont la construction avait déjà livré quelques données43. Cette découverte éclaire le contexte domanial suggéré par l’hommage des habitants du locus à Q. Cornelius Zosimus, que celui-ci soit un grand propriétaire indépendant comme le pense M. Christol ou le mandataire des negotiatores arlésiens dont il porte le gentilice44. Mais surtout elle attire l’attention sur un gentilice connu par une inscription datée du IIe s. qui était conservée dans une bastide sur le territoire communal de Roquevaire et que C. Jullian attribuait à Saint-Jean-de-Garguier. J. Gascou en a corrigé la lecture. Là où O. Hirschfeld lisait Lucius Virittius Avitus (CIL, XII, 615), il faut reconnaître L. Urittius Avitus (gascou 2000b)45. Ce gentilice celtique est porté par une famille sur laquelle A. Tchernia a attiré l’attention en s’appuyant sur les travaux de M. Christol et de S. Martin-Kilcher. À partir de l’époque flavienne, elle « semble », écrit-il, « avoir créé en deux générations un réseau exceptionnel » de commercialisation du vin gaulois et d’acheminement de produits depuis la Bétique vers le limes de Germanie46.

On est ainsi amené à restituer dans la vallée de l’Huveaune la présence d’aristocrates dont la fortune est assise sur des exploitations domaniales matérialisées par les villas reconnues en prospection. Ils re-lèvent autant de la cité d’Aix que de celle d’Arles. En témoigne une famille notable de la cité d’Aix, les Attii47, connue par un important lot d’inscriptions conservées au Couvent des Bénédictines, à Nans les Pins. Deux villas y ont été identifiées, l’une aux Taurelles et l’autre au Camp d’Aga qui présente les témoignages indubitables d’une présence aristocratique (plaques de marbres, enduits peints ornés de feuillages)48. On attendrait que le produit de leurs domaines ait été exporté par la vallée de l’Huveaune, vers Marseille. Mais le nom de l’un de membres de cette famille, Lucius Attius Secundus, se retrouve à Tou-lon sur un sigillum en bronze trouvé dans les fouilles du port49, ce qui paraît témoigner de l’expédition de produits de leurs domaines par ce port.

Ainsi le dossier épigraphique apporte une confirmation de la place de la viticulture régionale déjà bien établie par les fouilles de villas dans le Var. Ces villas étaient implantées dans les dépressions de la périphérie du massif en particulier dans celles du nord-est que reliaient l’Issole et le Caramy, les deux af-fluents de l’Argens descendus de la Sainte-Baume. Parmi elles se distingue la villa du Grand Loou dans le bassin de La Roquebrussane, où, dans les années 1980, une fouille a permis d’identifier un établissement viticole associé à une villa résidentielle50.

conclusIon

La montagne s’est prêtée à des reconstructions géohistoriques oscillant entre deux extrêmes. L’une est celle d’une menace pour les sociétés de plaine qui la percevaient comme un espace fondamentalement hos-

42 rothé, treziny 2005, pp. 815-818. 43 Lotissement résidence Saint-Clair : rothé, treziny 2005, p. 817.44 christol 2004.45 Iulia Marcellina, son épouse, porte un nom qui se retrouve au nord de la Durance dans le pays d’Aigues qui dépendait de

la cité d’Aix où l’on connaît une Marcellina, fille de Marcus, mère de Sextius Iulius Optatus (gascou, guyon, cavalier 2005, pp. 183-185, nr. 176 corrigeant gascou 1995, nr. 209).

46 tchernia 2011, p. 81.47 gascou 1995, pp. 234-235, nr. 170 : Sex(to) Attio At[tico patri] / Valeriae Sexti[nae matri Vale/riae At]tia[e] sor[ori Sex(to)

Attio Fes/to f]r[at]ri Attiae [Novellae filiae] / Mem[mi]ae Pris[cae uxori] / L(ucius) Att[i]us [Se]cu[ndus sibi] / e[t] suis [vivus f(ecit)] (Ier siècle. CIL, XII, 335 et p. 809 ; gascou 1995, pp. 236-231, nr. 171 : L(ucio) Attio / Q(uinti) f(ilio) Vol(tinia tribu) / Rufino L(ucius) Clodi[u]s / P(h)osphorus.

48 Brun 1999, p. 692.49 Brun 1999, p. 799 : L. Atti Secundi. L’utilisation de ces objets est débattue. Selon Th. Mommsen, ils n’étaient pas destinés

à cacheter des documents, mais étaient apposés sur les denrées alimentaires ou autres pour en indiquer le propriétaire. Une étude onomastique des tablettes de Jucundus a permis à Jean Andreau d’établir, dans une douzaine de cas, une corres-pondance entre des noms figurant sur des signacula et ceux de personnages figurant sur les tablettes qui se livraient à des activités commerciales (andreau, 1974, pp. 274-279).

50 Brun 1999, pp. 617-627.

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tile, associé au désordre, repère de dissident et de brigands, habitée par des divinités dangereuses qu’il fallait apaiser. L’autre est celle d’un espace idéalisé jusqu’à devenir ce qu’il est maintenant pour nous : un sanctuaire de la nature, habitée et aménagé par des sociétés vivant en harmonie avec elle qu’il convenait de protéger à la fois contre lui-même et contre les intrusions de la société moderne, industrielle et post-industrielle. La première inspirait le géographe Jean Despois qui, dans les années 1950, présentait l’opposition de la plaine et de la montagne comme un invariant de l’histoire du Maghreb : « Entre le nomade redoutable par sa mobilité et le montagnard inaccessible dans ses hauteurs, le paysan des plaines et des collines méditerra-néennes avait presque toujours succombé »51. L’autre est celle d’une civilisation « fondée sur la coopération dans les charges, dans l’égalité des droits de chacun, condition indispensable pour la survie dans un milieu difficile », la « civilisation alpine » qui, selon le protohistorien Aimé Bocquet, se serait développée dans les Alpes jusqu’à ce que Rome, incarnation des sociétés de plaine, ne la détruise en l’intégrant à son Empire52.

Mais l’exode rural qui a vidé de leurs agriculteurs les terroirs difficiles et la construction d’une Eu-rope sans frontières ont profondément modifié une perception géopolitique fondée sur l’opposition entre sociétés de plaine et sociétés de montagne. Pensée autrefois en termes militaires, elle est maintenant patrimonialisée.

C’est dans ce contexte que l’on replacera la publication de monographies consacrées aux montagnes provençales : le Mont Ventoux, la Montagne de Lure, le Lubéron et en dernier lieu les Alpilles. En écrivant leur histoire naturelle et humaine, elles achèvent de les construire comme des ensembles géographiques dotés d’une existence propre, nommés et autonomes. Les Alpilles ont été labélisées par la création d’un Parc Naturel Régional et les communes de la Sainte-Baume travaillent à l’obtention de ce statut. Au lendemain du grand incendie qui ayant ravagé la montagne Sainte-Victoire a joué un rôle décisif dans l’engagement de la société locale pour sa réhabilitation, le sociologue Pierre A. Vidal-Naquet a décrit le cas emblématique de cette montagne qui était pour les Aixois un espace indéterminé, juxtaposition de microrégions « sans qualités » jusqu’à ce qu’au XIXe s. Cézanne l’invente au sens plein de l’expression amorçant le processus qui a débouché en 2000 sur son inscription comme « Grand site de France »53.

En regard de ce statut, la réalité historique est plus banale. Dans l’Antiquité, aucun de ces massifs n’a constitué un territoire homogène ayant la montagne pour centre. Les Alpilles étaient partagées entre la cité latine de Glanum et la colonie romaine d’Arles. La montagne Sainte-Victoire était dans sa totalité sur le terri-toire d’Aquae Sextiae. Mais une grande différence oppose le versant sud qui regarde vers la vallée de l’Arc et le versant nord prolongé par le Concors. L’un est parfaitement intégré dans le réseau des villas qui se partagent l’espace le long du couloir suivi par la Via Aurelia. L’autre, sans être totalement délaissé reste marginal. La grotte qui aurait accueilli Marie Madeleine et le pèlerinage qu’elle a suscité ont conféré à la Sainte-Baume un caractère sacré. Mais cela n’a pas suffi à assurer une unité au massif.

Actuellement il est partagé entre les deux départements du Var pour les quatre cinquièmes, des Bouches-du-Rhône pour le cinquième restant, selon une limite nord-sud. Dans l’Antiquité romaine, il était partagé entre les cités d’Aix et d’Arles par une ligne méridienne qui demeura jusqu’à la création des départements. Nous ignorons ce qu’il en était dans la période précédente. Mais à aucun titre, il ne peut être considéré comme un territoire en marge de la vie économique régionale.

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