D e r r i è r e l e v o i l e
Catalogue publié par la Fondation Clément à l'occasion de l'exposition Derrière le voile
de Luz Severino à l'Habitation Clément du 16 décembre 2011 au 22 janvier 2012.
Habitation Clément
Le François – Martinique –Tel. 05 96 54 75 51
www.fondation-clement.org
Luz
SEVE
RINO
Texte : Carlos Garrido Castellano
Traduction : Léandre Saint-Pierre et Ateano
Crédits photographique : Anne Chopin, Alain Piraud p12,13 et 14
Conception graphique : Chop’s
Impression : Caraïb Ediprint
ISBN : 978-2-919649-00-6
Regarder derrière le voile
Detrás del velo (Derrière le voile), dernière œuvre
de Luz Severino, se situe comme une approche
des conditions qui régissent aujourd’hui les
échanges culturels et les limites imposées par le
jeu politique. La réalité actuelle, marquée par la
coexistence d’un nombre en constante augmen-
tation d’interconnexions et de médiations d’une
part, et de limitations de l’expression d’autre part,
place la question de la communication dans le
collimateur de la pensée critique. Ce souci du
dialogue trouve sa réponse dans l’exposition
actuelle de Luz Severino.
L’exposition qui nous est présentée aujourd’hui
apparaît comme une cartographie, forcément
ambigüe, née de ce panorama qui prend sa source
dans la situation actuelle pour questionner son
fonctionnement et proposer des alternatives.
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2011
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2011
Les œuvres picturales qui composent cette
exposition s’annoncent comme une intention, un
projet de fuite en avant, qui de par son inclination
parvient à s’installer encore plus dans la réalité
du moment.
Luz, au niveau de l’expression même, a introduit
des innovations importantes : les personnages
paraissent en effet s’évaporer à mesure que nous
levons les yeux. Ils sont représentés ici comme
ancrés dans le don par ces pieds qui déterminent
leur personnalité, et sont brisés en morceaux
d’identités, en minuscules fragments qui reflètent
la difficulté de se tenir debout dans le monde d’au-
jourd’hui. Il faut ajouter à cela la prédominance
des diagonales, un exercice grâce auquel Luz
parvient à éliminer cette difficulté imposée par
les silhouettes : ces pasos firmes (pas assurés)
qui d’un autre côté nous représentent tels que
nous sommes, poursuivant notre but.
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2011
L’installation déplace quant à elle cette préoccupation
de la série picturale dans un espace que l’artiste explore
depuis peu. Dans ce cas précis, Luz Severino fait
référence à cette absence de liberté d’expression qu’on
retrouve dans une grande partie du monde, mais qui,
comme c’est souvent le cas dans les œuvres de Luz,
transcende cette question précise et se métamorphose
cette fois-ci en une instabilité pleine de sens, comme
dans un projet d’avenir érigé à la gloire de la poésie.
Un rassemblement de chaussures nouées entre elles
en un édifice instable : son caractère intérieur, son
aura de protection, sont conditionnés par le fait qu’elles
sont inutilisables, par l’annulation de leur fonction.
Pour revenir à l’œuvre de Luz intitulée Los pasos
firmes, qu’elle présentait dans une autre série, à titre
de programme de développement personnel et social
limité par des conditions extérieures : nous nous
trouvons devant des pas qui ne seront pas faits, des
échanges qui n’auront jamais lieu.
En effet, la multiplicité de chaussures se présente
libérée de ses liens et en marche. L’accumulation
de pas qui pourrait être perçue dans le cas
précédent comme une limitation, comme la
répétition d’une situa-tion négative, se présente
aujourd’hui comme la garantie d’un dialogue
ouvert. Comment passer de la première image à
la deuxième, comment garantir cette ouverture,
tout cela semble être le véritable moteur de la
proposition de Luz. Les deux séries évoqueraient
alors le processus transformatif qui forme cette
reconstruction de la réalité et par conséquent
du zéro, recommençant encore et encore. Si en
d’autres occasions les réflexions de l’artiste
reposaient sur un scénario ambigü, changeant,
diffus et proche du concept de liquide développé
par Zygmunt Bauman, nous sommes cette fois face
à un compromis actif fondé sur la nécessité de
confirmer les signes qui nous permettent d’aller
au-delà du voile, de regarder de chaque côté de la
réalité, et en la racontant, de la changer.
Carlos Garrido Castellano
Mirando detrás del velo.
Detrás del velo, esta última obra de Luz Severino, se sitúa como un
enfoque(aproximación) de las condiciones que rigen actualmente los
intercambios culturales y las limitaciones impuestas por el juego político.
La realidad actual, marcada por la coexistencia de un número sin cesar
creciente de interconexiones y de mediaciones de un lado, y limitaciones
de la expresión del otro, colocó la cuestión de la comunicación en el
colimador del pensamiento crítico. Esta preocupación del diálogo
encuentra su respuesta en la exposición presente de Luz Severino.
Esta exposición que nos es presentada hoy apparait como una cartogra-
fía, necesariamente ambigua, nace de este panorama que tiene origen
de la situación actual para interrogar su funcionamiento y proponer
alternativas. Las obras pictóricas que integran esta muestra se anuncian
como una intención, un proyecto de huida(escape) adelante, que por su
inclinación, llega a instalarse todavía más en la realidad del momento.
Luz, al nivel de la misma expresión, introdujo innovaciones importantes :
los personajes en efecto, parecen evaporarse a medida que levantamos
la mirada. Son representados aquí como siendo anclados en el obsequio
por estos pies que determinan a su personalidad, y son hechos pedazos
de identidades, de pequeños fragmentos, que reflejan la dificultad, en el
mundo(gente) actual, en mantenerse de pie. A esto hay que añadir el
predominio de las diagonales, un ejercicio por medio del cual Luz llega
a eliminar esta dificultad que le imponen estas figuras(caras) - estos
pasos firmes que por otro lado nos representan, tanto como somos y esto
persiguiendo su progreso. La instalación, por su parte, traslada esta preo-
cupación de la serie pictórica a un espacio que el artista desde hace poco,
explora. En este caso precisa Luz Severino se refiere a esta ausencia de
libertad de expresión que tiene curso en una gran parte(partida) del
planeta, pero que, como esto a menudo llega en la obra de Luz, trasciende
esta cuestión particular, y se metamorfosea esta vez en uno cojea llena
de sentido, así como en un proyecto de futuro erigido en la poesía. Un
conjunto de zapatos anudados que encuentra encerradas en uno cojea:
su carácter interior, su aura de protección, es acondicionado por el hecho
de que no pueden ser utilizadas, por la anulación de su función.
Volviendo a la obra de Luz: los pasos firmes, esta obra que solicitaba en
otra serie, a título(en calidad) de programa de desarrollo personal y social
y que se encuentra limitado por condiciones externas: nos encontramos
delante de pasos que jamás serán efectuados, intercambios que jamás
tendrán En efecto, la multiplicidad de zapatos se presenta a eso liberada
por sus lazos y en marcha. La acumulación de paso que podía ser perci-
bida en el caso anterior como una limitación, como el ensayo de una
situación negativa, se presenta ahora como una garantía de diálogo
abierto. Cómo pasar la primera imagen al segundo, cómo garantizar esta
apertura, todo esto apparait como el motor verdadero de la propuesta de
Luz. Ambas series evocarían entonces, el proceso transformatif que
subtiende esta reconstrucción de la realidad por lo tanto del cero
(la nada), empezando de nuevo de nuevo.
Si en otras ocasiones las reflexiones del artista reposaban(reponían)
en un scenario ambiguo, cambiante, difuso y próximo del concepto de
líquido desarrollado por Zygmunt Bauman, esta vez nos encontramos
delante de un compromiso activo basado en la necesidad de asegurar las
señas que nos permiten ir más allá del velo, mirar por cada lado de la
realidad y narrándolo, de cambiarlo.
Carlos Garrido Castellano
Luz SeverinoNée en République dominicaine, vit et travaille en Martinique
Expositions collectives nationales et internationales1987 Concours d’art E. Leon Jimenes, Santiago (R. D.) 1988 "10 dominicains sur papier", musee Roldanillo, Colombie 1989 College dominicain d’artistes plastiques, St-Domingue (R. D.) 1990 "Art erotique", musee d’art moderne, Saint-Domingue (R. D.).– 10e exposition internationale Miniprint,
Cadaques, Barcelone (Espagne).– "Gravure jeune", Casa de las Americas, La Havane (Cuba) 1991 "Rencontres entre Generations", Maison de France, St-Domingue (R. D.).
"7 Femmes artistes contre la violence", Galerie d’art moderne, St-Domingue (R. D.)1992 18e biennale nationale des arts visuels, Musee d’art moderne, Saint-Domingue (R. D.)1993 Exposition collective de gravures, Altea, Alicante (Espagne)1994 19e biennale nationale des arts visuels, Musee d’art moderne, Saint-Domingue (R. D.)
"7 femmes de 7 pays", Musee de l’art hispanique et sud-americain de Floride, Miami1996 INDIGO 96, festival Caribeen des arts plastiques, Guadeloupe 1997 "Makana a Chavon", La Romana (R. D.). – "Vers et Lumiere", centre culturel de la porte de Tolede, Madrid.
Bibliotheque de l’art de la Caraibe, Le Lamentin. Galerie AGUELI, Stockholm1998 Foire d’art contemporain, Guyane Francaise. Aeroport Orly Sud, Paris 1999 "Artistes de la Caraibe hispanique", centre d’art Inner Tropical, Miami. – "Dialogue", artistes portoricains
et dominicains contemporains, San Juan (Puerto Rico). "Traces de l’art dominicain contemporain", Club de l’Amiral, Aeroport de Miami. "Art 21, l’Art du nouveau siecle", Las Vegas
2000 "L’esprit de la caraibe hispanique", Club de l’Amiral, aeroport international JFK, New York2001 "Les femmes dans la memoire de la caraibe", musee des arts americains, Organisation des États
des Ameriques, Washington2002 "Artistes martiniquais et dominicains", musee des Maisons Royales, Saint-Domingue (R. D.)2003 Hotel de ville de Miami. Universite nationale de Mexico. Marche de l’art du Marin (Martinique)2004 Salon de l’art, palais des congres de Nantes 2005 Galerie d’art Jalene, Nantes 2006 "La vue d’abord", Palais Bessonneau, Angers 2007 ETNA, Foire de l’art latino-americain contemporain, Bruxelles 2011 OMA/Outre-mer art contemporain, Orangerie du Senat, Paris – “Art et Caraïbe”, Yellow Sand Gallery, Bordeaux
Expositions individuelles1993 "Des origines du Temps, un autre Temps", musee des Maisons Royales, Saint-Domingue et Square
de la Culture, Santiago (R. D.)1994 "Enceinte d’images", Maison de France, Saint-Domingue (R. D.) "L’eternelle seve", centre de la Culture
hispanique, St-Domingue1995 "Notes pour Mozart", bibliotheque du Lamentin (Martinique). "Soleil chaud", SERMAC, festival de
Fort-de-France (Martinique)1996 "Pourquoi les tambours ne battent-ils pas? ", Conseil General de la Martinique, Fort-de-France1997 "Sons de nuit de danse", Mesa Fine Arts, Saint-Domingue (R. D.)1998 "Danse sous la lune", galerie d’art de l’aeroport d’Orly Sud, Paris1999 Galerie d’art DLC, De La Cruz & Associes, Guayanabo (Puerto rico). "Vols inutiles", musee des Maisons
Royales, Saint-Domingue (R. D.)2000 "Danse des coquelicots",Galerie Tamara, San Juan (Puerto Rico) 2001 "Rites pour une danse", Maison de Bastidas, Saint-Domingue (R. D.) 2002 Residence departementale Chanteclerc, Fort de France (Martinique). – Musee des Ameriques, San Juan
(Puerto Rico) 2004 Galerie Tamara, San Juan (Puerto Rico). Galerie Matthei, Santiago du Chili (Chili) 2007 "Visages innocents", Fondation Clement, Le Francois (Martinique)."Visages innocents (serie 2) ",
Galerie d’art Jalene, Nantes. 2008 "Salir del Hoyo", musee d’art moderne de Saint-Domingue (R. D.)