BURKINA FASO IVe REPUBLIQUE
----------- ------------
Unité - Progrès - Justice VIIe LEGISLATURE
----------- -----------
ASSEMBLEE NATIONALE
PREMIERE SESSION PARLEMENTAIRE ORDINAIRE DE L’ANNEE 2017
--------------------
PROCES-VERBAL DE LA SEANCE PLENIERE
DU MARDI 13 AVRIL 2017
Président de séance :
Monsieur Bénéwendé Stanislas SANKARA Premier vice-président de l’Assemblée nationale
Secrétaires de séance :
Monsieur Salifo TIEMTORE Premier secrétaire parlementaire
Monsieur Maxime KONE Deuxième secrétaire parlementaire
Dossiers en examen :
Projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2017-002/PRES du 10 mars 2017 portant
autorisation de ratification des accords de prêts n°2UV-0158 d’ISTISNA’A et n°2UV-0159
conclus le 16 novembre 2016 à Marrakech au royaume du Maroc entre le Burkina Faso et la
Banque islamique de développement (BID) pour le financement du projet d’extension et de
renforcement des réseaux électriques du Burkina Faso, dossier n°25 ;
Projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2016-006/PRES du 14 novembre 2016
portant autorisation de ratification des accords de prêts n°UV-150 d’ISTISNA’A et n°UV-151
IJARA conclus le 17 mai 2016 entre le Burkina Faso et la Banque islamique de développement
(BID) pour le financement du projet de construction de la route Guiba-Garango, dossier n°26 ;
Projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2016-009/PRES du 30 décembre 2016
portant autorisation de ratification de l’accord de prêt n°2016060/PR BF 2016 10 00 conclu le
26 septembre 2016 à Ouagadougou entre le Burkina Faso et la Banque ouest africaine de
développement pour le financement du projet de mobilisation et de valorisation des eaux de
surface dans le plateau central, dossier n°27.
2
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
L’Assemblée nationale s’est réunie en séance plénière, le mardi 13 avril 2017,
sous la présidence de monsieur Bénéwendé Stanislas SANKARA, 1er vice-président
de l’Assemblée nationale, assisté au présidium de messieurs Salifo TIEMTORE et
Maxime KONE, respectivement premier et deuxième secrétaires parlementaires,
assurant les fonctions de secrétaires de séance.
Le gouvernement était représenté par messieurs Alfa Oumar DISSA, Ministre
de l’Energie, Eric Wendenmanegha BOUGOUMA, Ministre des Infrastructures et
Niouga Ambroise OUEDRAOGO, Ministre de l’Eau et de l’assainissement.
Ils étaient assistés de leurs collaborateurs et des représentants du ministère de
la communication et des relations avec le parlement.
Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale fait son entrée dans
l’hémicycle, le public est debout pour l’accueillir, tandis qu’il gagne le fauteuil
présidentiel.
- Il est 10 heures 03 minutes -
Le Président
Bonjour mesdames et messieurs les honorables députés.
La séance est ouverte.
Monsieur le secrétaire parlementaire, veuillez procéder à l’appel nominal, s’il
vous plait.
M. Salifo TIEMTORE Premier secrétaire parlementaire
Bonjour.
(Le député Salifo TIEMTORE procède à l’appel nominal des députés).
Le Président
Y a-t-il des députés arrivés après l’appel de leur nom ?
3
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Salifo TIEMTORE Premier secrétaire parlementaire
Oui. Il y a BANGOU Yénignia et c’est tout.
Monsieur le Président, il y a :
- 47 députés absents excusés,
- 10 députés absents,
- 70 députés présents,
- 32 procurations,
- 102 votants.
Le Président
Merci honorable député secrétaire parlementaire.
L’Assemblée nationale est toujours en nombre pour délibérer et pour régler
son ordre du jour.
Je voudrais porter à votre attention qu’il a été mis à votre disposition, les
comptes rendus analytiques des séances plénières des lundi 10 du jeudi 13 avril 2017.
En application des dispositions de l’article 63, alinéa 4 de notre règlement,…
(interrompu par des députés) Pardon, 13 mars ? Cela peut arriver, autant pour moi,
merci pour votre vigilance.
Donc en application de l’article 63, alinéa 4 de notre règlement, ces comptes
rendus analytiques sont considérés comme adoptés. Ils seront publiés par voie
d’affichage et mis en ligne sur le site web de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, vous êtes informés que l’examen du projet de loi portant
autorisation de ratification de la Convention du Conseil de l’Europe sur la
contrefaçon des produits médicaux et les infractions similaires, objet de notre dossier
n°40, initialement enrôlé pour la séance plénière de ce jour, est reporté à une date
ultérieure.
Honorables députés, l’ordre du jour de la séance de ce matin sera consacré à
l’examen des dossiers suivants :
4
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
- le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2017-002/PRES du 10
mars 2017 portant autorisation de ratification des accords de prêts n°2UV-
0158 d’ISTISNA’A et n°2UV-0159 conclus le 16 novembre 2016 à
Marrakech au royaume du Maroc entre le Burkina Faso et la banque islamique
de développement (BID) pour le financement du projet d’extension et de
renforcement des réseaux électriques du Burkina Faso, c’est le dossier n°25 ;
- le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2016-006/PRES du 14
novembre 2016 portant autorisation de ratification des accords de prêts n°UV-
150 d’ISTISNA’A et n°UV-151 IJARA conclus le 17 mai 2016 entre le
Burkina Faso et la Banque islamique de développement (BID) pour le
financement du projet de construction de la route Guiba-Garango, dossier
n°26 ;
- et enfin le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2016-009/PRES
du 30 décembre 2016 portant autorisation de ratification de l’accord de prêt
n°2016-060/PRES BF 2016 10 00 conclu le 26 septembre 2016 à
Ouagadougou entre le Burkina Faso et la Banque ouest africaine de
développement pour le financement du projet de mobilisation et de
valorisation des eaux de surface dans le plateau central, objet du dossier n°27.
La Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger
(CAEBE) est affectataire de ces trois dossiers pour le fond.
J’appelle donc en discussion le projet de loi portant ratification de
l’ordonnance n°2017-002/PRES du 10 mars 2017 portant autorisation de ratification
des accords de prêts n°2UV-0158 d’ISTISNA’A et n°2UV-0159 conclus le 16
novembre 2016 à Marrakech au royaume du Maroc entre le Burkina Faso et la
Banque islamique de développement (BID) pour le financement du projet
d’extension et de renforcement des réseaux électriques du Burkina Faso, le dossier
n°25 CAEBE.
Le gouvernement a-t-il des observations à faire sur ce dossier ?
Pas d’observation, monsieur le Ministre ?
(Monsieur le ministre répond par la négative)
Monsieur le Président de la commission !
5
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Merci monsieur le Président.
La Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger a été
affectataire du dossier n°25 relatif au projet de loi portant ratification de l’ordonnance
n°2017-002/PRES du 10 mars 2017 portant autorisation de ratification des accords
de prêts n°2UV-0158 d’ISTISNA’A et n°2UV-0159 conclus le 16 novembre 2016 à
Marrakech au royaume du Maroc entre le Burkina Faso et la Banque islamique de
développement (BID) pour le financement du projet d’extension et de renforcement
des réseaux électriques du Burkina Faso.
Excellence monsieur le Président, avec votre permission, je vais demander au
député Tini BONZI qui a été rapporteur, de nous faire le résumé des travaux de la
commission.
M. Tini BONZI Rapporteur de la CAEBE sur le dossier n°25
Excellence monsieur le Président,
Honorables députés.
J’ai l’honneur et l’agréable devoir de vous présenter la synthèse des travaux
de la CAEBE sur le dossier n°25, relatif au projet de loi portant ratification de
l’ordonnance n°2017-002/PRES du 10 mars 2017 portant autorisation de ratification
des accords de prêts n°2UV-0158 d’ISTISNA’A et n°2UV-0159 conclus le 16
novembre 2016 à Marrakech au royaume du Maroc entre le Burkina Faso et la
Banque islamique de développement (BID) pour le financement du projet
d’extension et de renforcement des réseaux électriques du Burkina Faso, présenté au
nom de la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger par le
député Tini BONZI, rapporteur.
L’an deux mil dix-sept, le vendredi 07 avril de 09 heures 21 minutes à 10
heures 19 minutes et le mardi 11 avril de 10 heures 08 minutes à 11 heures 30
minutes, la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger
(CAEBE) s’est réunie en séances de travail dans sa salle de réunion sous les
présidences des députés Bindi OUOBA et Tibo Jean Paul TAPSOBA,
respectivement président et premier secrétaire de ladite commission, à l’effet
d’examiner le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2016-002/PRES du
10 mars 2017 portant autorisation de ratification des accords de prêt N°2UV-0158
d’ISTISNA’A et N°2UV-0159 conclus le 16 novembre 2016 à Marrakech au
6
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Royaume du Maroc entre le Burkina Faso et la Banque islamique de développement
(BID) pour le financement du Projet d’extension et de renforcement des réseaux
électriques du Burkina Faso.
Le gouvernement était représenté par madame Edith Clémence YAKA et Alfa
Oumar DISSA, respectivement Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie,
des finances et du développement, chargé du budget et Ministre de l’Energie.
Le président, après avoir souhaité la bienvenue à la délégation
gouvernementale, a proposé le plan de travail suivant qui a été adopté :
- audition du gouvernement ;
- débat général ;
- examen du projet de loi article par article.
I- AUDITION DU GOUVERNEMENT
I-1- Contexte et justification du projet
Le Burkina Faso est situé au cœur de l’Afrique Occidentale dans la boucle du
Niger. Il partage ses frontières avec 6 pays que sont : au Nord et à l'Ouest, le Mali,
au Sud, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin, à l'Est, le Niger ;
Le Burkina Faso s'étend sur une superficie de 274 200 km². Le pays n'a pas de
débouché maritime et est situé à plus de 1000 km du littoral.
Le secteur de l’énergie au Burkina Faso se caractérise essentiellement par la
rareté des ressources naturelles exploitables à moindre coût.
Le pays ne dispose pas de ressources fossiles prouvées à ce jour et il importe
la totalité de ses besoins en hydrocarbures pour la production de l’électricité, le
transport et l’industrie.
C’est un pays relativement plat ; le relief et le niveau de pluviométrie n’offrent
pas de possibilités d’exploitation de grandes centrales hydroélectriques.
Pour ce faire, plusieurs initiatives ont été prises par le gouvernement dans sa
politique énergétique en vue d’assurer la sécurité énergétique des populations et
lutter contre la pauvreté. Ce sont entre autres :
7
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
- satisfaire une demande en énergie électrique en forte croissance (12 à 13%
par an) ;
- réduire le coût de l’énergie en général et électrique en particulier ;
- assurer un accès aux services énergétiques de qualité à tous les Burkinabè ;
- réduire la dépendance du pays vis-à-vis des produits pétroliers par la
promotion de l’utilisation des ressources énergétiques renouvelables
endogènes avec un focus sur l’énergie solaire, la mini hydroélectricité et
les biocombustibles (biocarburants liquides et biogaz) ;
- assurer une fourniture durable en bois énergie dans les ménages ;
- améliorer l'efficacité énergétique et l’équité dans la fourniture des services
énergétiques.
Le Projet d’extension et de renforcement des réseaux électriques du Burkina
Faso est une réponse à moyen terme du gouvernement avec l’appui financier de la
Banque islamique de développement (BID) pour annihiler quelques contraintes
importantes, notamment l’accès à l’énergie des couches vulnérables.
Au regard des objectifs que se fixe le projet, il s’inscrit dans une vision
commune des grandes orientations déclinées dans le Plan national de développement
économique et social (PNDES).
Par ailleurs, le projet est également en cohérence avec la vision de la BID dans
l'axe stratégique de réduction de la pauvreté et s'inscrit dans le cadre du Programme
spécial pour le développement de l'Afrique (PSDA).
I-2- Objectifs du projet
L’objectif global de ce projet vise à améliorer les conditions de vie des
populations dans les villes de Ouagadougou, Bobo Dioulasso et Koudougou ainsi
que dans les régions du Plateau central, du Centre nord, du Sahel grâce à l’accès à
une électricité fiable à travers l’extension et le renforcement des réseaux de transport
et de distribution.
De façon spécifique, le projet devra permettre d’augmenter :
1- le taux national d’accès à l’électricité de 2% à travers le raccordement de
70 000 ménages à Ouagadougou, Bobo Dioulasso et Koudougou
correspondant à 415 000 personnes ;
8
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
2- la capacité de transit du réseau dans les régions concernées de 20MW en
2016 à 100 MW à l’horizon 2020 afin de faire face à la demande croissante
dans les régions du Plateau central, du Sahel et du Centre nord.
I-3-Résultats attendus
Le projet vise à contribuer aux efforts du gouvernement pour assurer la
sécurité énergétique et réduire la pauvreté dans la zone du projet. Ainsi, les
principaux résultats attendus sont :
1) augmenter le taux national d’accès à l’électricité de 2% à travers le
raccordement de 70 000 ménages à Ouagadougou, Bobo Dioulasso et
Koudougou (correspondant à 415 000 personnes) ;
2) accroître la capacité de transit du réseau dans les régions concernées de
20MW en 2016 à 100 MW à l’horizon 2020 afin de faire face à la demande
croissante dans les régions du Plateau central, du Sahel et du Centre nord.
I-4- Composantes du projet
Le projet d’extension et de renforcement des réseaux électriques du Burkina
Faso comprend cinq (05) composantes que sont :
Composante 1 : extension et construction de réseaux de moyenne tension, de
basse tension, la construction de deux lignes haute tension, la réalisation de
connexions clientèles et l’acquisition d’outils et d’équipements d’exploitation et de
maintenance des ouvrages.
Composante 2 : supervision et contrôle des travaux et formation du personnel
pour les travaux de maintenance et d’exploitation des ouvrages construits par le
projet.
Composante 3 : appui à l’Unité de gestion du projet : prise en charge du coût
de la publicité dans les journaux de diffusion internationale et locaux de l’avis
général de passation des marchés et de l’avis de pré-qualification ; l’organisation
d’un atelier de lancement du projet, la visite de familiarisation au siège de la BID à
Djeddah.
Composante 4 : audit financier des comptes du projet durant sa mise en
œuvre.
9
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Composante 5 : Plan de gestion environnementale et sociale du projet qui
comprend les activités de suivi et d’évaluation des impacts environnementaux et
sociaux du projet pendant la construction et les réunions avec les communautés
locales pendant la mise en œuvre du projet.
I-5- Coût du projet et caractéristiques des prêts
Le projet a une durée d’exécution de quatre (04) ans à compter de la mise en
vigueur de l’accord. Son coût total, y compris les imprévus physiques et financiers,
est estimé à environ 38 millions de dollars US. La BID participerait au financement
du projet à travers un prêt de 7,1 millions de dinars islamiques (soit 10 millions de
dollars US) et une opération ISTISNA’A de 27 millions de dollars US.
La contrepartie du gouvernement estimée à 1 million de dollars US, soit 3%
du coût global du projet porte sur la mise en œuvre du plan de gestion
environnemental et social du projet et le fonctionnement de l’Unité de gestion du
projet.
I-6- Conditions de financement du projet
La BID contribue au financement du projet à travers deux (02) modalités que
sont :
ACCORD D’ISTISNA’A :
Montant du prêt : 27 millions de dollars US
Durée du remboursement : 15 ans
Délai de grâce : 03 ans
Durée totale du prêt : 18 ans
Charges administratives : 2,5%
ACCORD DE PRET :
Montant du prêt : 10 millions de dollars US
Durée du remboursement : 18 ans
Délai de grâce : 07 ans
Durée totale du prêt : 25 ans
Charges administratives : 1,5%
NB : Les charges administratives de l’accord de prêt d’ISTISNA’A sont
provisoirement estimées à la date de signature et seront recalculées après
l’achèvement du projet et ne doivent en aucun cas dépasser 2,5% l’an.
10
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
II- DEBAT GENERAL
Au terme de l’exposé du ministre, les commissaires ont exprimé des
préoccupations par des questions auxquelles le gouvernement a apporté des éléments
de réponse.
Avec votre permission, Excellence monsieur le Président, je vais nous
épargner la lecture du détail du débat général et passer au point 3 qui est l’examen
du projet de loi article par article.
A l’issue du débat général, les commissaires ont procédé à l’examen du projet
de loi article par article et y ont apporté quelques amendements.
La Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger
(CAEBE) est convaincue que les présents accords s’inscrivent parfaitement dans la
politique énergétique du gouvernement et privilégient la nécessité de satisfaire une
demande en énergie électrique en forte croissance.
Par conséquent, elle recommande à la séance plénière l’adoption du présent
projet de loi avec les amendements faits au texte initial.
Je vous remercie.
Le Président
Merci monsieur le rapporteur.
Avant d’ouvrir le débat général, je voudrais rappeler aux honorables députés
les pertinentes dispositions de l’article 107, alinéa 2 de notre règlement qui dispose :
« la discussion des projets et propositions de loi porte en séance plénière sur le texte
adopté par la commission saisie au fond, à défaut sur le texte dont l’Assemblée
nationale a été saisie ».
Donc, au regard de ces dispositions, le débat général est ouvert et je
souhaiterais qu’on ouvre une liste tout de suite et maintenant en commençant par la
droite. Ceux qui veulent intervenir peuvent donner leurs noms.
(Inscription des députés sur la liste)
Il y a un seul inscrit.
Donc est inscrit sur l’unique liste, l’honorable ZOUNGRANA Yahaya.
11
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Yahaya ZOUNGRANA (CDP)
Merci monsieur le Président.
Dans la partie conditions de financement, je note qu’il y a deux parties : un
financement de 27 millions de dollars et un autre de 10 millions de dollars. Les deux
guichets n’ont pas les mêmes conditions et je constate que c’est dans le guichet qui
a apparemment les conditions les moins avantageuses que se trouve la plus grande
partie du prêt, c’est-à-dire 27 millions. Quand on regarde : « 27 millions, durée de
remboursement 15 ans, délai de grâce trois ans, durée totale du prêt 18 ans et charges
administratives 2,5% ».
Pour l’autre guichet, il est dit pour : « un montant de 10 millions de dollars,
durée de remboursement 18 ans, délai de grâce 7 ans, durée totale 25 ans, charges
administratives 1,5% ».
Peut-on nous dire pourquoi le choix a été fait de mettre la plus grande partie
de la demande de financement au guichet où les conditions sont les moins
avantageux. Ne pouvions-nous pas faire autrement ?
Merci.
Le Président
Merci honorable député. Est-ce que la commission se sent interpellée ?
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Monsieur le Président, cette question interpelle plutôt le gouvernement.
Le Président
Tout à fait.
Merci monsieur le Président.
Je voudrais passer la parole au gouvernement pour ses réponses.
M. Alfa Oumar DISSA Ministre de l’Energie
Merci honorable député pour votre question.
12
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Il faut savoir que là où nous avons des conditions favorables de financement,
c’est là aussi que l’enveloppe par pays est limitée. Donc, la limitation à 10 millions
de dollars pour le second accord est effectivement liée au fait que l’enveloppe qui a
été dédiée au Burkina Faso était limitée ; sinon, on aurait aimé en avoir beaucoup
plus à des conditions favorables de financement
Le Président
Merci monsieur le Ministre.
Je pense qu’il n’y a pas lieu d’ouvrir une seconde liste ; donc, si vous ne voyez
pas d’inconvénient, nous sommes au terme de ses interventions et nous allons passer
la parole à la commission pour ses observations. S’il n’y en a pas, le débat général
va être déclaré clos.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
C’est au niveau du rapport ; il y a quelques coquilles qu’il faut corriger à la
page 3 concernant le coût. Il faudra corriger avec un accent circonflexe (^) : le coût
de l’énergie.
Merci monsieur le Président.
Le Président
Ok !
Donc, le débat général est clos. J’appelle en discussion les articles du projet de
loi, objet du dossier n°25.
L’intitulé ! Est-ce que vous avez des observations ? Commission !
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
L’intitulé a un amendement : projet de loi portant ratification de l’ordonnance
n° 2017/002/PRES du 10 mars au lieu de 2016 ; c’est au niveau de l’intitulé.
Ensuite, c’est « portant autorisation de ratification des accords de prêt 0158 et
N°2UV-0158 d’ISTISNA’A et N°2UV-0159 ». Il y a le « et » entre d’ISTISNA’A
et N° 2UV-0159.
13
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le Président
Les visas.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Au niveau des visas, pas d’amendement.
Le Président
Donc, nous allons passer aux voix les différents articles du projet de loi.
Article 1.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Article 1. Il y a un amendement.
« Est ratifiée l’ordonnance 2017-002/PRES du 10 mars 2017… »
Le Président
L’amendement est en gras de toutes les façons.
Donc, l’article 1 est mis aux voix :
Contre : 00
Abstention : 00
Pour : 105
Adopté.
L’article 2.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Pas d’amendement.
Le Président
Pas d’amendement à l’article 2.
Contre : 00
14
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Abstention : 00
Pour : 105
L’article 2 est adopté à l’unanimité.
Donc, l’ensemble du projet de loi, objet de notre dossier n°25 est mis aux voix :
Contre : 00
Abstention : 00
Pour : 105
Le projet de loi, objet du dossier n°25 portant ratification de l’ordonnance
n°2017-002/PRES du 10 mars 2017 portant autorisation de ratification des accords
de prêts n°2UV-0158 d’ISTISNA’A et n°2UV-0159 conclus le 16 novembre 2016 à
Marrakech au Royaume du Maroc entre le Burkina Faso et la Banque islamique de
développement (BID) pour le financement du projet d’extension et de renforcement
des réseaux électriques du Burkina Faso est adopté.
Je voudrais, avant de passer au second dossier, rappeler que nous sommes
toujours 105 votants.
A présent, je passe à l’examen du projet de loi portant ratification de
l’ordonnance n°2016-006/PRES du 14 novembre 2016 portant autorisation de
ratification des accords de prêts N°UV-150 ISTISNA’A et N°UV-151 Ijara conclus
le 17 mai 2016 entre le Burkina Faso et la Banque islamique de développement pour
le financement du projet de construction de la route Guiba-Garango, dossier n°26.
Est-ce que le gouvernement a des observations à faire à ce niveau ?
(Monsieur le ministre répond par la négative)
Monsieur le Président de la Commission des Affaires étrangères et des
Burkinabè de l’étranger, vous avez la parole pour livrer la synthèse de votre rapport
à la plénière.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Merci monsieur le Président.
15
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
La Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger a été
affectataire du dossier n°26 sur le projet de loi portant ratification de l’ordonnance
n°2016-006/PRES du 14 novembre 2016 portant autorisation de ratification des
accords de prêts N°UV-150 ISTISNA’A et N°UV-151 Ijara conclus le 17 mai 2016
entre le Burkina Faso et la Banque islamique de développement pour le financement
du projet de construction de la route Guiba-Garango.
Le député Tini BONZI a été désigné comme rapporteur de la commission ;
avec votre permission, je vais demander au député de nous faire la synthèse du
rapport.
Le Président
Merci monsieur le Président.
Monsieur le rapporteur,
M. Tini BONZI Rapporteur de la CAEBE sur le dossier n°26
Dossier n°26 relatif au projet de loi portant ratification de l’ordonnance
n°2016-006/PRES du 14 novembre 2016 portant autorisation de ratification des
accords de prêts n°uv-150 ISTISNA’A et n°uV-151 Ijara conclus le 17 mai 2016
entre le Burkina Faso et la Banque islamique de développement pour le financement
du projet de construction de la route Guiba-garango.
Présenté au nom de la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabé
de l’extérieur (CAEBE) par le député Tini BONZI, rapporteur.
L’an deux mil dix-sept, le vendredi 07 avril de 10 heures 20 minutes à 10
heures 55 minutes et le mardi 11 avril de 13 heures 05 minutes à 13 heures 50
minutes, la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger
(CAEBE) s’est réunie en séances de travail dans sa salle de réunion sous les
présidences des députés Bindi OUOBA et Tibo Jean Paul TAPSOBA,
respectivement Président et premier secrétaire de ladite commission, à l’effet
d’examiner le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2016-006/PRES du
14 novembre 2016 portant autorisation de ratification des accords de prêts N°UV-
150 ISTISNA’A et N°UV-151 Ijara conclus le 17 mai 2016 entre le Burkina Faso et
la Banque islamique de développement pour le financement du projet de construction
de la route Guiba-Garango.
16
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le gouvernement était représenté par madame Edith Clémence YAKA et Eric
Wendenmanegha BOUGOUMA, respectivement Ministre délégué auprès du
Ministre de l’Economie, des finances et du développement, chargé du budget et
Ministre des Infrastructures.
Le Président, après avoir souhaité la bienvenue à la délégation
gouvernementale, a proposé le plan de travail suivant qui a été adopté :
- audition du gouvernement ;
- débat général ;
- examen du projet de loi article par article.
AUDITION DU GOUVERNEMENT
L’audition du gouvernement a porté sur :
- le contexte et la justification ;
- les objectifs du projet ;
- la description technique du projet ;
- le coût du projet ;
- les modalités et conditions du prêt.
Contexte et justification
Dans le cadre d’une stratégie cohérente et dynamique de développement du
secteur des transports, le gouvernement du Burkina Faso, avec le soutien des
partenaires au développement, s’est fixé, pour ce qui concerne les infrastructures
routières, les objectifs principaux ci-après :
- assurer une bonne structuration du réseau national et lui permettre de jouer
pleinement son rôle dans le développement des échanges interurbains et
sous régionaux ;
- maintenir le réseau dans un bon état dans le souci de diminuer les coûts
d’exploitation des véhicules, d’accroître la sécurité des usagers de la route
et de renforcer les activités productrices et commerciales ;
- rattraper le retard d’entretien périodique qui rend inefficace et onéreux
l’entretien courant.
C’est dans cette logique que s’inscrit le projet de construction et de bitumage
de la route nationale n°17 Guiba-Garango dont le financement a été approuvé
partiellement par la Banque islamique de développement à travers deux accords de
17
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
prêts d’un montant de 45,02 millions d’euros soit vingt-neuf milliards, cinq cent
trente un millions cent quatre-vingt-quatre mille cent quarante (29 531 184 140
FCFA) de francs CFA
Le projet se justifie par l’état actuel défectueux de la route Guiba-Garango, sa
contribution au désenclavement des régions du Centre-est et du Centre-sud à fort
potentiel agro-pastoral et son insertion dans la stratégie de développement du secteur
des transports.
- l’état actuel de la route : la route Guiba-Garango est en terre ordinaire et
difficilement praticable en toute saison, particulièrement en saison
hivernale. Cette route est caractérisée par une absence d’assainissement et
présente des dégradations importantes. Son seuil d’entretien étant dépassé,
une reconstruction s’avérait techniquement nécessaire.
- la contribution au désenclavement des régions du Centre-est et du Centre-
sud : le bitumage de cet axe routier contribuera à l’essor des échanges
directs avec les ports du Togo et du Ghana et l’écoulement du trafic inter-
états dans les meilleures conditions. Ce projet permettra de développer les
échanges commerciaux entre des zones très riches en potentiel agropastoral
et qui souffrent de difficultés d’écoulement avec le reste du pays et les pays
voisins.
- l’insertion dans la stratégie de développement du secteur des transports : le
gouvernement du Burkina Faso a entrepris un vaste programme de
restructuration de son économie dans lequel une place importante est
consacrée au secteur des transports. Ainsi, la stratégie de développement
du secteur des transports s’inscrit dans le cadre de la recherche d’une
croissance soutenue de l’économie burkinabè et surtout dans la politique
globale de réduction de la pauvreté.
Objectifs du projet
Au regard de ce qui précède, l’objectif global du projet est de soutenir le
développement du Burkina Faso par le désenclavement de cette zone à fort potentiel
de croissance économique.
18
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Les objectifs spécifiques ci-après sont visés :
- faciliter l’accès à une vaste zone de production du pays dotée d’un potentiel
économique considérable par le bitumage de 72 km de route ;
- améliorer les échanges entre les régions du Centre, du Centre-Sud et du
Centre-Est ;
- réduire le coût d’exploitation des véhicules ;
- améliorer la sécurité des usagers.
Description technique du projet
Le projet consiste en la construction et au bitumage du tronçon de la route
nationale n°17 entre Guiba et Garango longue de 72 km avec un élargissement de la
plateforme routière, le drainage du site et le bitumage de la chaussée. La largeur de
la plateforme variera du milieu rural en milieu urbain de 10 à 12 m comprenant
respectivement des accotements de 1,5 et 2 m de part et d’autre de la chaussée.
Il y aura en plus, la construction d’un nouveau pont sur le fleuve Nakambé,
l’aménagement de 50 km de pistes connexes et la réalisation de murs de clôture pour
les écoles et centres de santé qui jouxtent la route.
Le projet comprend six (06) composantes que sont :
- Composante 1 : Travaux routiers pour la route Guiba-Garango ;
- Composante 2 : Contrôle et surveillance des travaux routiers ;
- Composante 3 : Mesures environnementales et sociales ;
- Composante 4 : Appui institutionnel ;
- Composante 5 : Audit ;
- Composante 6 : Lancement des travaux et familiarisation.
Coût du projet
Le coût total du projet est estimé à 47,29 millions d’euros, soit environ 31,020
milliards de francs CFA et se répartit comme suit :
- Prêt d’ISTINA’A BID : 42,84 millions d’euros, 28,101 milliards de francs
CFA ;
- Prêt Service Ijara (BID) : 2,18 millions d’euros, 1, 489 milliards de francs
CFA ;
19
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
- Contrepartie nationale : 2,27 millions d’euros correspondant à
1,485milliards de francs CFA ;
- Coût total : 47,29 millions d’euros soit 31milliards de francs CFA.
I-5- Modalités et conditions des prêts
Accord d’ISTISNA’A
Montant du prêt : 42,84 millions d’euros
Durée du remboursement : 12 ans
Délai de grâce : 03 ans
Durée totale du prêt : 15 ans
Charges administratives : 2,5%
Accord de service Ijara
Montant du prêt : 2,18 millions d’euros
Charges administratives : 2,5%
Durée du remboursement : 11 ans
Délai de grâce : 04 ans
Durée totale du prêt : 15 ans
NB : Les charges administratives de l’Accord de prêt d’ISTISNA’A sont
provisoirement estimées à la date de signature et seront recalculées après
l’achèvement du projet et ne doivent en aucun cas dépasser 2,5% l’an.
DÉBAT GÉNÉRAL
Au terme de l’exposé du ministre, les commissaires ont exprimé des
préoccupations par des questions auxquelles le gouvernement a apporté des éléments
de réponse.
On va faire comme avant, monsieur le Président.
Le Président
Oui, c’est l’exception du « plus rien ne sera comme avant ». (Rires)
20
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Tini BONZI Rapporteur de la CAEBE sur le dossier n°26
EXAMEN DU PROJET DE LOI ARTICLE PAR ARTICLE
A l’issue du débat général, les commissaires ont procédé à l’examen du projet
de loi article par article et y ont apporté quelques amendements.
La Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger
(CAEBE) est convaincue que le présent projet de construction et de bitumage de la
route Guiba-Garango contribuera à l’atteinte des objectifs de développement du
gouvernement par la réalisation d’infrastructures routières pour le désenclavement
de zones à fortes potentialités agropastorales.
Par conséquent, elle recommande à la séance plénière l’adoption du projet de
loi avec les amendements faits au texte initial.
Merci.
Le Président
Merci monsieur le rapporteur.
Nous allons donc ouvrir le débat à l’ensemble de la plénière et les députés qui
souhaitent intervenir dans ce débat général sont priés de se faire enregistrer.
(Inscription des députés sur la liste des intervenants)
Donc, la parole est à l’honorable KONDITAMDE Rose Marie.
Mme Rose Marie COMPAORE/KONDITAMDE (UPC)
Merci monsieur le Président.
J’ai une question pratique à monsieur le Ministre.
A quand le début effectif des travaux de construction de la route Guiba-
Garango ? En effet, c’est un projet qui a trop duré, on en a entendu parler depuis des
lustres. Et une question connexe, quelle est la situation de construction de la route
Manga-Zabré ?
21
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Merci.
Le Président
Merci honorable.
Honorable OUATTARA
M. Lassina OUATTARA (MPP)
Je voulais féliciter le gouvernement pour ses efforts de financement ; ce sont
des actions concrètes en faveur du PNDES, donc, on peut dire que cela bouge
vraiment. Je voudrais juste faire une remarque de façon générale.
Il faut de plus en plus dans ce type de projets, ajouter des données. Par
exemple, quand on dit que le trafic de marchandises sur un axe va s’accroitre, il y a
des données qui sont disponibles. Il faut pouvoir donner des indicateurs qui nous
permettent de voir vraiment qu’on va d’un point vers un autre. A l’heure de
l’évaluation, c’est ce qu’on regarde et de toutes les façons, parmi les contraintes des
ODD, il est demandé aux Etats d’avoir des données fiables. Il faut donc qu’on fasse
des efforts de ne pas mettre trop de littérature et de fournir des données et des
indicateurs qui sont importants et nous permettent d’apprécier. Et l’examen des
projets de loi sont des occasions qui permettent d’en savoir un peu plus pour nous-
mêmes députés, mais pour la population entière. Je suis sûr que ce sont des données
que vous avez recueillies au cours des études techniques, donc il faut les remonter
en surface parce que c’est important pour nous.
Je vous remercie.
Le Président
Merci honorable député.
La parole est à l’honorable NOMBRE.
M. Alphonse K. NOMBRE (CDP)
Merci monsieur le Président.
Je voudrais remercier également le gouvernement pour les efforts qu’il déploie
pour le désenclavement qui permet…
22
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le Président
S’il vous plait !
Honorable, continuez.
M. Alphonse K. NOMBRE (CDP)
J’ai la parole ?
Le Président
Tout à fait.
M. Alphonse K. NOMBRE (CDP)
Merci monsieur le Président.
Le Président
Vous avez la parole et personne ne va encore vous interrompre.
M. Alphonse K. NOMBRE (CDP)
Merci monsieur le Président.
Donc, je disais que je voulais remercier le gouvernement pour les efforts de
désenclavement de nos régions.
J’ai trois petites questions :
Monsieur le Ministre, le financement est-il enfin bouclé pour ce projet ? Il
s’agit là de la première question.
La deuxième question est identique à celle posée tout à l’heure par ma collègue
KONDITAMDE ; quel est l’agenda d’exécution des travaux ? En ce qui me
concerne, je veux parler même de la date de démarrage des travaux.
La troisième question : y a-t-il un projet de réhabilitation du tronçon Garango-
Tenkodogo qui complète cet axe routier et qui se trouve actuellement dans un état de
dégradation avancée ?
23
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Enfin, je voulais souligner que l’axe routier supporte déjà un important trafic
inter-Etats.
Merci bien monsieur le Président.
Le Président
Merci Honorable.
NABIE Nimayé !
M. Nimayé NABIE (MPP)
Merci monsieur le Président.
Ma préoccupation porte sur le tableau à la page 6. En faisant les totaux, je
constate au niveau de la dernière colonne des chiffres en milliards « trente un
milliards soixante-quinze » au lieu de « trente un zéro vingt ». Est-ce que la
commission peut m’apporter un éclairage ?
Merci.
Le Président
Merci honorable député.
Honorable LY Bassirou.
M. Bassirou Karmadji LY (MPP)
Merci monsieur le Président.
Juste une précision à la page 7, en ce qui concerne le coût des travaux
connexes. Il est écrit « Aménagement pistes connexes, 50 kilomètres » à cinq cent
milliards et la réponse à la question n°2 page 8 précise que les choix de ces pistes se
feront au démarrage des travaux. Alors, c’est dire que ces pistes ne sont pas encore
connues. Comment évaluer ces pistes ?
Merci monsieur le Président.
Le Président
Merci honorable député.
ZOUNGRANA Yahaya !
24
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Yahaya ZOUNGRANA (CDP)
Merci monsieur le Président.
J’allais dire sans objet, mais je vais ajouter quand même une couche quand on
sait que nos populations...
Le Président
Couche de bitume ?
M. Yahaya ZOUNGRANA (CDP)
Pas de bitume… (Rires)
Nos populations sont très regardantes sur certains démarrages de travaux qui
souvent, n’ont pas de suite. J’appuie donc sur les questions « A quand le début des
travaux ». Si effectivement, on peut aussi ajouter la durée de ces chantiers parce que
nous connaissons certains axes routiers pour lesquels il y a eu des lancements, sans
doute pour calmer les populations et par la suite, il n’y a plus rien. Donc j’appuie sur
la question de savoir si ces financements sont effectivement bouclés. J’appuie aussi
sur le coût d’un milliard cinq cent millions réservé aux pistes rurales qui ne sont
toujours pas identifiées.
Comment ce montant a été calculé ?
Je vous remercie.
Le Président
Merci honorable député.
L’honorable TRAORE Désiré à la parole.
M. Désiré TRAORE (Burkindlim)
Comme c’est une ratification, j’allais dire sans objet, mais l’occasion faisant
le larron… A la page 6, NABIE l’avait déjà souligné, c’est 31,75 au niveau de la
deuxième colonne page 6. Monsieur le ministre, j’aurais voulu entendre une petite
information sur la route…
25
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le Président
Solenzo. (Rires)
M. Désiré TRAORE (Burkindlim)
Solenzo-Koundougou.
Merci.
(Rires)
Le Président
Merci.
Honorables députés, c’est le maire qui parle.
Honorable CONGO, vous avez la parole.
M. Issaka CONGO (CDP)
Merci monsieur le Président.
Je voudrais juste me réjouir de la signature de cet accord, partager les
préoccupations des honorables COMPAORE et NOMBRE et ajouter qu’il y a aussi
la nécessité d’envisager à court terme, le revêtement -je ne sais pas, ce sont des
termes techniques- et en tout cas, la réfection de la route Norida-Manga dont la
dégradation est déjà avancée et qui risque d’être encore plus dégradée dès la fin de
la réfection de la route Guiba-Garango.
Merci.
Le Président
Merci honorable député.
La parole est au député KOUBIZARA Henri.
M. Henri KOUBIZARA (MPP)
Merci.
26
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Je voudrais en savoir un peu plus sur les dispositions qui sont prises pour le
volet environnemental et social parce que de par le passé ou en tout cas ce que nous
avons vu à travers le projet passé, on entend parler d’une étude environnementale et
sociale, mais dans les faits, il y a beaucoup de difficultés. Je voudrais ici savoir quels
sont les aspects au niveau environnemental qui ont été pris en compte dans le cadre
de ce projet ?
Maintenant pour la mise en œuvre, souvent, les mairies ne sont pas associées
et il serait bon que les communes soient étroitement associées. En effet, des arbres
sont plantés tout au long de la voie, juste le temps de l’inauguration sans même
associer les communes et après, c’est fini. Ce sont des arbres qui meurent juste après
l’inauguration. Est-ce qu’à ce niveau, des dispositions sont vraiment prises pour
associer étroitement les communes pour la prise en compte de l’impact
environnemental ?
Merci.
Le Président
Merci honorable député.
Rasmané OUEDRAOGO.
M. Abdou Rasmané OUEDRAOGO (MPP)
Je voudrais juste également féliciter le gouvernement pour cet accord.
J’avais des préoccupations en ce qui concerne les descriptions techniques du
projet en sa composante « contrôle de surveillance des travaux routiers ». Par le
passé, nous avons vu des travaux mal réalisés ; est-ce que le gouvernement a pris
réellement des dispositions pour nous livrer un travail de qualité ? Il ne sert pas en
effet, de signer des accords et réaliser des travaux dont la durée de vie ne dépassera
pas deux ou trois ans. Donc, nous voulons des investissements définitifs.
A cela, je voudrais demander également -pour profiter de l’occasion parce que
vous avez lancé le projet d’aménagement de 5000 kilomètres de pistes rurales- ce
qu’il en est de la route Banzon-Bobo et également Samandéni-Padéma.
Je vous remercie.
27
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le Président
Merci honorable député.
Le dernier intervenant, c’est l’honorable SORGHO.
M. Dieudonné SORGHO (MPP)
Merci bien monsieur le Président.
Les député NOMBRE et LY ont déjà pris en compte mes deux préoccupations
à savoir la réhabilitation du tronçon Tenkodogo-Garango et la question des pistes
rurales. Je voudrais insister surtout sur la réhabilitation du tronçon en question.
Comme le projet l’a indiqué, à partir de la nationale qui va au Togo et au Ghana,
effectivement, c’est à partir de Tenkodogo qu’on tourne pour aller à Garango, qui
fait à peu près 19 kilomètres pour continuer jusqu’à Guiba à la frontière et venir
croiser la route de Pô.
Quand je regarde un peu les caractéristiques du projet Garango-Guiba -et je
suis quand même du domaine- je sais que le tronçon Garango-Tenkodogo ne
correspond pas à ces caractéristiques. Est-ce qu’effectivement à terme, il y a un projet
au niveau du gouvernement pour pouvoir prendre en compte ce tronçon ? Je ne veux
pas trop commenter les pistes rurales parce qu’il n’y a pas de précisions là-dessus.
Je voudrais attirer l’attention du gouvernement sur un fait ; d’expérience, les
conditionnalités du bailleur de fonds qui est la BID sont généralement un peu
difficiles. Les paiements trainent et il faut effectivement que le gouvernement
marque un peu à la culotte les choses, sinon même au niveau des paiements, les
bureaux d’études qui vont être recrutés pour le suivi également peuvent avoir des
difficultés de paiement, contribuant à ralentir les travaux et prolonger le délai.
Je vous remercie.
Le Président
Merci honorable député.
Nous sommes au terme des différentes interventions et je voudrais passer la
parole à la commission.
28
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Merci monsieur le Président.
Il y a une seule question sur laquelle la commission a été interpellée, mais en
réalité, cette question est plus adressée au gouvernement. Néanmoins, nous avons au
niveau de la page 6 sur le tableau en question une inversion des chiffres au niveau de
la dernière colonne, concernant le montant en milliards de francs CFA. Le premier
chiffre 28,101 est correct, mais le dernier chiffre où on a mis un milliard quatre cent
quatre-vingt-neuf, en fait, c’est un milliard quatre cent trente.
Ensuite, au niveau de la contrepartie nationale, au lieu d’un milliard quatre-
vingt-cinq, en fait, c’est quatre cent quatre-vingt-neuf à ce niveau et c’est ce qui fait
les trente un milliards vingt.
Donc, si nos chiffres sont exacts avec le gouvernement, je pense que c’est cela
le bon montant.
Le Président
Vous avez fini ?
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Oui.
Le Président
Merci donc, monsieur le Président.
La parole est au gouvernement pour ses réponses et commentaires
éventuellement.
M. Eric Wendenmanegha BOUGOUMA Ministre des Infrastructures
Merci monsieur le Président, merci honorables députés, pour les mots
d’encouragement à l’endroit du gouvernement, pour les félicitations et les
remerciements.
29
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
C’est un devoir pour le gouvernement de veiller à ce que le plan national de
développement économique et social en son axe 3 puisse être mis en œuvre le plus
rapidement possible.
Pour le projet qui nous réunit ici ce matin, j’ai noté un certain nombre de
questions auxquelles vous me permettrez d’apporter des éléments de réponses qui
sont disponibles en ce moment.
La première réponse que je voudrais donner concerne le financement. Oui, le
financement est maintenant bouclé puisque vous avez bien noté que la Banque
islamique de développement a donné un accord partiel étant bien précisé que c’est
l’Etat burkinabè, à travers sa contrepartie, qui vient boucler le financement de ce
projet.
A quand le début des travaux ? Voilà une question à laquelle de plus en plus
nous devons répondre avec prudence parce que le délai de la mise en œuvre de la
procédure dépend de plusieurs facteurs et pas seulement de la volonté du
gouvernement. Ce que je peux dire, pour rassurer ceux qui ont posé cette question,
c’est qu’au niveau de la Banque islamique de développement, il s’agit d’une
procédure en une étape avec pré-qualification, mais qui est relativement longue. Et
pour ce projet précis, je dois vous dire que les études techniques, économiques,
environnementales et sociales datent de plus de dix ans.
C’est en 2006 que ces études ont été faites et donc dans ce cas de figure, le
bailleur de fonds exige que l’on recrute une mission de contrôle pour faire la revue
de l’étude. Nous avons donc obtenu l’avis de non objection de la BID le 1er juillet
2016 pour lancer l’avis général de passation des marchés -ce qui a été fait- et
également pour lancer l’avis à manifestation d’intérêt pour recruter la mission de
contrôle ; cela a été fait également le 19 octobre 2016. Le rapport d’évaluation des
offres a été transmis à la BID le 06 février 2017 et nous attendons l’avis de la BID
sur ce rapport afin de retenir la mission de contrôle qui va faire la revue.
J’anticipe sur une autre question concernant les lenteurs au niveau de ces
bailleurs de fonds pour dire que le Premier ministre conduit une délégation à Ryad
le 23 avril, -donc la semaine prochaine- pour discuter justement avec la BID et
trouver les meilleurs moyens en vue d’accélérer les procédures.
C’est donc au terme de cette revue qui doit durer quatre mois que nous
pourrons parler de démarrage des travaux. Mai, ce que nous sommes en train de faire
au niveau du ministère, en accord bien sûr avec la BID, c’est que nous n’attendrons
pas la fin de la revue avant de lancer la procédure de sélection des entreprises pour
30
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
les travaux ; cela permettra, me semble-t-il, de réduire un peu les délais étant bien
précisé qu’à chaque étape, -que ce soit l’avis de non objection que nous attendons
pour cette mission de contrôle, l’avis de passation des marchés, l’avis d’appel
d’offres ou la sélection finale de l’entreprise qui va exécuter les travaux- nous
sommes obligés de demander l’avis de non objection de la BID. Donc, si nous avons
l’avis de contrôle en avril, -c’est ce que nous espérons- nous donnons quatre mois à
la mission de contrôle, donc, nous serons déjà en août ; les travaux ne peuvent donc
pas démarrer avant le dernier trimestre 2017. Je dis bien que les travaux ne peuvent
pas démarrer avant le dernier trimestre 2017 et pour être raisonnable, on pense que
c’est en 2018 que ces travaux vont effectivement démarrer.
L’honorable Lassina OUATTARA a évoqué la question des données chiffrées
sur le trafic. C’est vrai, dans ce type de dossiers, les études de trafic font partie des
études économiques et je dois vous dire que ce sont des chiffres qui sont toujours
provisoires. Ce sont des chiffres issus du trafic induit et pour ceux qui connaissent
bien cette route, elle permettra en fait de raccourcir le chemin aux camions qui
viennent de la frontière du Togo. Au lieu de passer par Tenkodogo-Koupéla pour
venir à Ouagadougou, ils pourront y passer directement. Donc les chiffres que nous
avons actuellement sur le trafic ne peuvent être considérés comme étant fiables.
Ce que je peux vous donner à titre indicatif, c’est qu’au nombre des résultats
attendus de ce projet, nous avons une réduction du coût d’exploitation des véhicules
qui passerait de 1078 francs le kilomètre à 684 francs le kilomètre au terme des
travaux de construction de cette route.
En ce qui concerne les pistes rurales, je considère que c’est une chance que ces
pistes ne soient pas encore identifiées, et je peux vous rassurer que leur identification
se fera en parfaite concertation avec les maires, les autorités locales et les populations
comme d’ailleurs ce fut le cas des provinces de Manga et Zabré sur lesquelles je
reviendrai tout à l’heure.
Alors, vous voudrez bien noter, honorable député, que le coût d’un milliard
cinq indiqué part d’une estimation de trente millions le kilomètre de piste rurale.
Avec bien sûr la mission de contrôle. Si vous faites un peu le calcul, nous sommes
effectivement autour d’un milliard cinq.
Pour ce qui concerne le volet environnemental et social, vous le savez bien,
les mesures environnementales et sociales portent sur la compensation des pertes
agricoles pour les exploitants qui vont perdre leurs terres. Ces mesures portent
également sur la sensibilisation des ouvriers et des populations riveraines sur les
différentes maladies bien connues : le VIH Sida, le virus Ebola et le paludisme. Ces
31
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
mesures portent également sur l’appui aux femmes dans la zone d’influence du
projet, sur la construction de diverses infrastructures telles que clôtures d’école, et
bien sûr les 50 kilomètres de pistes rurales qu’il faut considérer comme étant une des
composantes des mesures environnementales et sociales.
S’agissant de la qualité des travaux : oui, le gouvernement est préoccupé par
la qualité des travaux parce qu’un certain nombre de projets ont échoué à ce niveau
et chaque fois qu’un projet routier échoue du point de vue de la qualité, on dépense
doublement, dans tous les cas, on dépense toujours plus cher. C’est pour cette raison
d’ailleurs que si vous regardez la structure de la chaussée telle qu’elle a été présentée
au niveau de la page 8 du rapport, il y a deux éléments importants qu’on peut retenir :
la structure de la chaussée au niveau de la couche de base, la couche de fondation
étant en gravelé latéritique -c’est-à-dire en latérite comme on dit- mais la couche de
base est de quinze centimètres de grave concassée, zéro sur D qu’on appelle encore
litho-stabilisation, c’est-à-dire qu’on mélange la latérite avec le concassé de granit
qu’on dépose sur quinze centimètres avant de poser dessus le béton bitumineux de
cinq centimètres d’épaisseur.
Donc là également, vous voyez, on n’est pas en bi-couche ni en tri-couche
mais en béton bitumineux. La route de Garango-Tenkodogo est en bi-couche, la route
de Manga-Zabré sera également en bi-couche. Je reviendrai bien sûr sur cette route.
La mission de contrôle ainsi que l’administration joueront conjointement leur
rôle pour que les normes techniques puissent être respectées comme il se doit, en tout
cas dans l’exécution de ce projet.
Alors pour la route Manga-Zabré, là nous n’avons que de bonnes nouvelles,
parce qu’avant-hier, la commission d’attribution des marchés a terminé son travail.
Nous ne pouvons pas vous donner l’identité de l’entreprise qui a été retenue, parce
qu’il faut encore que la Banque islamique de développement donne son avis de non
objection ; donc, la route Manga-Zabré, sauf extraordinaire, démarrera bel et bien
cette année. Le bitumage de cette route démarrera cette année, parce qu’après la
mission du 23 à Ryad, nous pensons que la BID donnera son avis très rapidement.
En prenant en compte la saison des pluies, raisonnablement, l’entreprise sera
mobilisée et au plus tard au dernier trimestre de cette année, cette route devrait
démarrer. Là, on n’a pas beaucoup de crainte pour avancer une période parce que
l’essentiel a été fait.
Il y a des questions qui concernent d’autres routes, Tenkodogo-Garango, la
route de Manga qui existe actuellement. Nous avons fait un communiqué d’ailleurs
hier après le lancement des travaux d’entretien courant intervenus il y a exactement
32
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
deux semaines pour donner un peu la consistance de ces travaux. Le gouvernement
a mobilisé onze milliards pour que l’ensemble des routes bitumées reçoive ce qu’on
appelle l’entretien courant, c’est-à-dire l’exécution des points datants. Effectivement,
j’étais à Garango la semaine dernière, j’ai pratiqué cette route, elle a besoin
effectivement de ces travaux qui seront exécutés, les ordres de commande sont en
train d’être signés en ce moment même et donc, nous pensons que les travaux seront
exécutés.
Pour Koundougou-Solenzo, on aurait aimé être annonciateurs d’aussi bonnes
nouvelles que Manga et Zabré, mais nous ne le pouvons pas parce que quand nous
sommes arrivés, nous avons trouvé que cette route n’avait pas d’étude ; donc
aujourd’hui, nous sommes sur le processus de démarrage des études de bitumage.
Nous avons voulu que cela se fasse rapidement, mais on ne peut pas en dire plus pour
le moment. En revanche, je peux vous assurer que dans le cadre des travaux
d’entretien, nous avons pris en compte cette route qui est dans une situation d’une
gravité vraiment inacceptable et pris les dispositions pour que les travaux d’entretien
de la route en terre puissent être effectués en attendant que le bitumage soit à l’ordre
du jour. Mais, le bitumage de cette route est inscrit dans notre programme national
routier qui fait partie intégrante du PNDES et nous pensons que dans le quinquennat,
cette route sera bitumée.
Monsieur le Président, j’ai certainement omis quelques questions. Nous avons
également parlé de la route Banzon-Bobo et Samandéni-Padéna : c’est le même type
de réponse. Le bitumage n’est pas à l’ordre du jour, mais ce sont des pistes rurales
qui vont bénéficier également de travaux d’entretien pour améliorer leur praticabilité.
Je voudrais terminer en disant que pour ce qui concerne l’implication des
maires, au moment où nous parlons, se tient à Koudougou une réunion dans le cadre
de la route Manga-Zabré avec les maires de la région pour la mise en œuvre de ce
projet. C’est pour rassurer que le gouvernement tient particulièrement à l’implication
des élus locaux, des autorités locales et des forces vives des différentes régions.
Monsieur le Président, je me tiens toujours à votre disposition pour
d’éventuelles informations complémentaires et vous remercie, honorables députés,
pour votre attention.
Le Président
Je crois que vous êtes en harmonie avec la commission par rapport aux
chiffres !
33
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Eric Wendenmanegha BOUGOUMA Ministre des Infrastructures
Absolument.
Le Président
Merci monsieur le Ministre.
Le débat général est donc clos.
J’appelle en discussion les articles du projet de loi portant ratification de
l’ordonnance n°2016 du 14 novembre.
Commission !
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Il n’y a pas d’amendement au niveau de l’intitulé.
Le Président
Les visas.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Il n’y a pas d’amendement sur les visas.
Le Président
Donc l’article 1.
M. Bindi OUOBA
Président de la CAEBE
Pas d’amendement.
Le Président
Donc, l’article 1 est mis aux voix :
Contre : 00
Abstention : 00
34
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Pour : 105
Adopté.
L’article 2.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Pas d’amendement.
Le Président
L’article 2 est mis aux voix :
Contre : 00
Abstention : 00
Pour : 105
L’article 2 est adopté.
A présent, je passe aux voix l’ensemble du projet de loi qui porte ratification
de l’ordonnance n°2016-006/PRES du 14 novembre 2016 portant autorisation de
ratification des accords de prêts conclus le 17 mai 2016 entre le Burkina Faso et la
Banque islamique de développement :
Contre : 00
Abstention : 00
Pour : 105
Le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2016-006/PRES du 14
novembre 2016 portant autorisation de ratification des accords de prêts n°UV-150
d’ISTISNA’A et n°UV-151 IJARA conclus le 17 mai 2016 entre le Burkina Faso et
la Banque islamique de développement (BID) pour le financement du projet de
construction de la route Guiba-Garango est adopté à l’unanimité.
L’Assemblée nationale a donc ainsi adopté.
Je rappelle que nous avons un dernier projet de loi qui porte ratification de
l’ordonnance du 30 décembre et cette fois-ci, cette ordonnance est relative à la
ratification d’un accord de prêt conclu le 26 septembre 2016 à Ouagadougou entre la
Banque ouest africaine de développement et le Burkina Faso pour le financement du
35
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
projet de mobilisation et de valorisation des eaux de surface dans le Plateau central ;
il s’agit du dossier n°27.
C’est toujours la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de
l’étranger qui est affectataire de ce dossier quant au fond.
Donc, j’invite monsieur le Président de la commission à bien vouloir livrer à
la plénière, la synthèse de leur rapport.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
Merci bien monsieur le Président.
La Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger est
affectataire du dossier n°27 relatif au projet de loi portant ratification de l’ordonnance
n°2016-009/PRES du 30 décembre 2016 portant autorisation de ratification de
l’accord de prêt n°2016-060/PRBF 2016 18 00 conclu le 26 septembre 2016 à
Ouagadougou entre le Burkina Faso et la Banque ouest africaine de développement
pour le financement du projet de mobilisation et de valorisation des eaux de surface
dans le Plateau central.
Le député Michel BADIARA a été désigné comme rapporteur desdits travaux.
Donc, avec votre autorisation, je vais lui demander de nous faire la synthèse des
travaux.
Le Président
Monsieur le rapporteur, vous avez la parole.
M. Michel BADIARA Rapporteur de la CAEBE sur le dossier n°27
Merci Excellence monsieur le Président.
Honorables députés,
Monsieur le Ministre et sa délégation,
L’honneur me revient de vous livrer le contenu du rapport n°2017-
15/AN/CAEBE sur le dossier n°27 relatif au projet de loi portant ratification de
l’ordonnance n°2016-009/PRES du 30 décembre 2016 portant autorisation de
36
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
ratification de l’accord de prêt n°2016-060/PRBF 2016 18 00 conclu le 26 septembre
2016 à Ouagadougou entre le Burkina Faso et la Banque ouest africaine de
développement pour le financement du projet de mobilisation et de valorisation des
eaux de surface dans le Plateau central.
L’an deux mil dix- sept , le vendredi 07 avril de 10 heures 55 minutes à 11
heures 36 minutes et le mardi 11 avril de 11 heures 42 minutes à 12 heures 55
minutes, la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger
(CAEBE) s’est réunie en séances de travail sous la présidence des députés Bindi
OUOBA et Tibo Jean Paul TAPSOBA, respectivement Président et Premier
secrétaire de ladite commission, à l’effet d’examiner le projet de loi portant
ratification de l’ordonnance n°2016-009/PRES du 30 décembre 2016 portant
autorisation de ratification de l’accord de prêt n°2016-060/PR BF 2016 18 00 conclu
le 26 septembre 2016 à Ouagadougou entre le Burkina Faso et la Banque ouest
africaine de développement pour le financement partiel du projet de mobilisation et
de valorisation des eaux de surface dans le Plateau central .
Le gouvernement était représenté par monsieur N. Ambroise OUEDRAOGO
et madame Edith Clémence YAKA, respectivement Ministre de l’Eau et de
l’assainissement et Ministre délégué chargé du budget. Ils étaient assistés de leurs
collaborateurs et des représentants du ministère de la communication et des relations
avec le Parlement.
Le Président, après avoir souhaité la bienvenue à la délégation
gouvernementale, a proposé le plan de travail suivant qui a été adopté :
- audition du gouvernement ;
- débat général ;
- examen du projet de loi article par article.
I. Audition du gouvernement
Le gouvernement a axé son exposé sur les points suivants :
- justification du projet ;
- objectifs du projet ;
- résultats attendus ;
- composantes du projet ;
- coût du projet.
37
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
I.1. Justification du projet
Le Projet de mobilisation et de valorisation des eaux de surface dans le Plateau
central s’inscrit dans le Plan national de développement économique et social
(PNDES) du Burkina Faso et est en cohérence avec la stratégie nationale de
développement durable de l’agriculture irriguée. Il trouve sa justification dans les
considérations ci-après :
- la contribution à la mobilisation et à la valorisation des ressources en eau ;
- la contribution à la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire
dans la zone du projet ;
- et la contribution à la préservation et à la protection de l’environnement.
I.1.1- Contribution à la mobilisation et à la valorisation des ressources en
eau
Les eaux de surface constituent la principale ressource en eau d’irrigation
facilement mobilisable au Burkina Faso. Leurs ressources représentent, malgré une
très forte variabilité interannuelle, quelques 8,79 milliards de m3 d’eau provenant des
bassins versants.
La construction des barrages et l’aménagement des périmètres irrigués dans le
cadre du présent projet permettront de mobiliser environ 11,4 millions de m3 d’eau
et de mettre en valeur près de 195,3 ha de périmètres irrigués afin d’offrir des
infrastructures de production sécurisées aux populations bénéficiaires.
I.1.2. Contribution à la lutte contre la pauvreté et à la sécurité alimentaire
La zone d’intervention du Projet est aujourd’hui marquée par une dégradation
perceptible des conditions agro-climatiques qui influent négativement sur les
productions céréalières, se traduisant par des poches d’insécurité alimentaire
accentuant ainsi la situation de pauvreté de la zone.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, des spéculations vivrières à haut
rendement et à haute valeur ajoutée dans les aménagements seront promues et
soutenues, afin d’améliorer l’autoconsommation et de dégager un surplus
commercial substantiel. Aussi, le projet contribuera à affranchir la production
agricole des aléas climatiques et à améliorer les rendements des cultures. Il est
notamment attendu une production additionnelle de l’ordre de 980 tonnes de riz
paddy, 60 tonnes de maïs et 4 900 tonnes de produits maraichers et un impact
sensible sur la production animale et halieutique dans la zone du projet.
38
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
1.3. Contribution à la préservation et à la protection de l’environnement
De façon générale, le réchauffement de la planète accentue les situations
climatiques extrêmes. Au cours des deux dernières décennies, le Burkina Faso a
beaucoup souffert des effets de la variabilité et du changement climatique qui se
traduisent par :
- des sécheresses dues à l’insuffisance pluviométrique et à la répartition
inégale des pluies ;
- des inondations causées par des fortes averses exceptionnelles ;
- et une forte élévation des températures.
La construction des barrages et l’aménagement des périmètres irrigués et des
bassins versants immédiats des aménagements, contribueront à limiter le déficit
hydrique (sécheresse), les inondations et la dégradation des sols et de la végétation,
et à assurer un accès durable à l’eau des populations et du bétail.
Au regard des objectifs que se fixe le projet, il s’inscrit dans une vision
commune des grandes orientations déclinées dans le Plan national de développement
économique et social (PNDES).
I.2. Objectifs du projet
Le projet de mobilisation et de valorisation des eaux de surface dans le Plateau
central (PMVEC) a pour objet, la construction de cinq barrages à Wéotenga, Taba,
Pougma, Kouldisgou et Niou ainsi que l’aménagement de 195,3 ha en aval desdits
barrages, en vue de la production de riz, de maïs et de cultures maraîchères (oignon,
tomate, aubergine, chou et piment). Il est également prévu la production de poisson
et des actions de renforcement des capacités des populations bénéficiaires et de
protection de l’environnement.
L’objectif global du projet est de contribuer à une croissance soutenue du
secteur rural, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, du renforcement de la
sécurité alimentaire et de la promotion d’un développement durable.
Les objectifs de développement ciblés par le projet sont :
- intensification et accroissement de la production agricole, pastorale et
halieutique ;
- amélioration du cadre de vie des populations bénéficiaires du projet ;
- contribution à la création d’emplois ;
39
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
- lutte contre la pauvreté et création de richesse additionnelle.
I.3. Résultats attendus
Les principaux résultats attendus au terme du projet sont :
I.3.1. Au niveau de l’intensification et de l’accroissement de la production
agricole, pastorale et halieutique :
- 05 retenues d’eau sont aménagées ;
- 195,3 ha en aval des retenues d’eau sont aménagés en maîtrise totale de
l’eau ;
- 470 ha de bande de servitude sont délimités et reboisés pour la protection
des berges des barrages ;
- 05 décortiqueuses/calibreuses, 05 batteuses de riz et 10 kits d’étuvage de
riz sont acquis ;
- 10 magasins de stockage de céréales et de produits maraîchers avec
hangars pour le décorticage et aires de séchage sont construits ;
- 05 étangs piscicoles et 05 enclos piscicoles sont construits ;
- 37 km de pistes d’accès aux sites, 30 km de couloirs d’accès aux barrages
pour le bétail et 05 parcs de vaccination sont réalisés ;
- 05 unités pastorales sont aménagées ;
- 05 forages équipés de pompes à motricité humaine et 15 latrines sont
réalisés ;
- 5 000 moustiquaires imprégnées sont distribuées ;
- les capacités de production et de gestion des organisations paysannes sont
renforcées.
I.3.2. Au niveau de l’emploi :
- création de 100 emplois directs pour les jeunes et les femmes ;
- création de 6 010 emplois indirects et induits.
I.3.3. Au niveau de la lutte contre la pauvreté par la création de richesse
additionnelle :
- accroissement du revenu journalier des exploitants agricoles de 1 321 FCFA
40
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
à 3 791 FCFA ;
- contribution à la création de 10 016 000 000 FCFA de valeur ajoutée
indirecte et induite ;
- production de recettes fiscales indirectes et induites pour l’Etat à hauteur de
350 000 000 FCFA.
I.4. Composantes du projet
Le projet comprend les six composantes ci-après :
Composante 1 : Etudes
Cette composante comprend : la réalisation des études technico-économiques
détaillées et d’impact environnemental et social (EIES) et l’élaboration des dossiers
d’appel d’offres (DAO). Ces études ont déjà été réalisées sur financement de la
BOAD à travers une avance de fonds.
Composante 2 : Travaux de construction de barrages et d’aménagement
de périmètres irrigués
Cette composante comprend les sous composantes suivantes : la construction
de cinq barrages en terre sur les sites de Wéotenga, Taba, Pougma, Kouldisgou et
Niou et les travaux d’aménagement de 195.3 ha de périmètres irrigués en aval desdits
barrages.
Composante 3 : Contrôle, surveillance et supervision des travaux
Les prestations relatives aux contrôle et surveillance des travaux
comprennent : le suivi technique, administratif et financier de l’exécution des
travaux ; le contrôle de la qualité des travaux et des quantités mises en œuvre
conformément aux prescriptions techniques ; la surveillance à pied d’œuvre des
travaux sur le chantier ; la vérification des attachements et la certification des
décomptes et l’assistance au maître d’ouvrage et au maître d’œuvre à la réception
des fournitures et des travaux.
La supervision concerne l’appui technique opérationnel que l’administration
(les directions centrales, régionales ou provinciales impliquées) apportera à l’unité
de gestion du projet en vue de l’assurance-qualité des travaux d’aménagement et de
réalisation d’infrastructures collectives.
41
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Composante 4 : Appui à la mise en valeur et à la commercialisation
Cette composante vise l’exploitation efficiente des aménagements, la
valorisation des productions agricoles, la facilitation de l’approvisionnement en
intrants et la commercialisation. Les actions concernent :
- l’organisation et le renforcement de la capacité des producteurs et des
organisations paysannes, les formations spécifiques sur les thèmes se
rapportant aux itinéraires techniques, les visites d’échanges d’expérience ;
- l’appui à la première mise en valeur sous forme de crédit intrants à travers
un fonds de garantie ;
- l’acquisition de petit matériel agricole ;
- l’appui à la transformation et à la commercialisation par la construction de
dix magasins de stockage de céréales et de produits maraîchers avec aires
de séchage, l’acquisition de cinq décortiqueuses/calibreuses, de cinq
batteuses et de cinq kits d’étuvage de riz et de bâches.
Composante 5 : Mesures environnementales et sociales
Cette composante concerne les actions visant à atténuer les effets négatifs
potentiels lors de la réalisation des aménagements et à renforcer ses effets positifs.
Les actions et les activités de protection de l’environnement comprennent
l’aménagement de la bande de servitude des plans d’eau (délimitation, bornage et
reboisement des aires de protection), la construction de digues de protection des
périmètres, le reboisement, l'exploitation et la valorisation du potentiel ligneux,
l’animation et la sensibilisation sur les problèmes de santé publique.
Les actions et activités au titre des mesures d’accompagnement concernent
notamment l’indemnisation des populations affectées par le projet, l’appui aux
activités de pêche par l’empoissonnement des plans d’eau des barrages avec des
espèces d’alevins adaptés à chaque site à la suite des enquêtes et pêches
expérimentales et la mise en place d’étangs et d’enclos piscicoles ainsi que les
formations nécessaires, le suivi des plans d’eau et des sols, la réalisation de cinq
forages équipés de pompes à motricité humaine, de quinze latrines publiques, la
réalisation de 37 km de pistes d’accès aux zones de production, la distribution de
cinq mille moustiquaires imprégnées et l’appui aux activités d’élevage à travers la
réalisation de 30 km de couloirs d’accès aux barrages pour le bétail, de cinq parcs de
vaccination et de cinq unités pastorales.
42
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Composante 6 : Coordination et gestion du projet
La composante 6 « Coordination et gestion du projet » concerne la gestion, le
suivi, et la coordination des activités du Projet au plan technique, administratif,
financier et comptable. Un système de suivi-évaluation sera mis en place en vue
d’assurer entre autres, la programmation, le suivi et la coordination des activités et
résultats du projet. A cet effet, sur chaque site à aménager, il sera réalisé une enquête
de référence.
I.5. Coût du projet et caractéristiques du prêt
I.5.1. Coût du projet
Le projet est placé sous la tutelle technique du Ministère de l’Eau et de
l’assainissement et a une durée d’exécution de cinq ans (2017-2021). Son coût total
est estimé à environ 11,097 milliards de FCFA HT. La BOAD financera à hauteur
de 10 milliards de FCFA. La contribution des institutions de microfinance est évaluée
à 216 millions de FCFA et la contrepartie nationale (8% du montant total HT) à 880
millions de FCFA.
I.5.2. Caractéristiques du prêt
Les caractéristiques et les conditions du prêt sont les suivantes :
Montant : 10 000 000 000 F CFA
Taux d’intérêt : 6,4 %
Taux de bonification : 2,8%
Taux d’intérêt emprunteur : 3,6%
Durée du prêt : 18 ans, dont 5 ans de différé
Date limite d’entrée en vigueur : 180 jours après la notification de la
décision du Conseil d’administration
Date limite de mobilisation : 60 mois à compter de la date d’entrée
en vigueur de l’accord de prêt.
Excellence monsieur le Président, avec votre permission, on va négocier pour
laisser le débat général et nous passons au grand III
Examen du projet de loi article par article
A l’issue du débat général, les commissaires ont procédé à l’examen du projet
de loi article par article et ont apporté des amendements.
43
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
La Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger
(CAEBE) estime que l’adoption de ce projet de loi permettra de consolider la position
du Burkina Faso face aux partenaires techniques et financiers, ce qui entrainera le
décaissement rapide des fonds pour la réalisation du projet dont l’objectif principal
est d’améliorer le bien-être des Burkinabé.
Par conséquent, elle recommande à la plénière l’adoption du présent projet de
loi.
Je vous remercie.
Le Président
Merci pour la synthèse qui en vaut la peine.
Monsieur le rapporteur, merci.
Je voudrais ouvrir le débat général à l’ensemble des députés qui souhaiteraient
intervenir. La liste est ouverte.
(Inscription des députés sur la liste)
Honorable ZOUNGRANA Marc, vous avez la parole.
M. Marc ZOUNGRANA (MPP)
Merci monsieur le Président.
Je voudrais juste rappeler que le Plateau central compte 3 provinces : le
Ganzourgou, le Kourwéogo et l’Oubritenga. Dans le projet qui est entre nos mains,
je constate que sur les cinq sites choisis, il y a 4 qui sont dans le Ganzourgou, un
dans le Kourwéogo et zéro dans l’Oubritenga. Je voudrais savoir quels ont été les
critères de choix de ces sites et dans ces 2 provinces, quand on sait que la province
de l’Oubritenga est considérée comme spécialiste dans le domaine du maraîchage.
Nous exportons même nos compétences dans tout le Burkina Faso ; je n'arrive pas à
comprendre qu'on puisse faire de grands investissements sans tenir compte de la
province de l'Oubritenga.
Je voudrais des explications.
44
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le Président
Merci honorable député.
Le député TAPSOBA Alexandre a la parole.
M. Alexandre Siguian TAPSOBA (MPP)
Merci monsieur le Président.
Je voudrais d’abord remercier le gouvernement pour cet ambitieux projet au
regard des résultats attendus. Mais ce que je voudrais savoir, c’est à quand
l’opérationnalisation de ce projet puisque contrairement à mon collègue
ZOUNGRANA, je ne vais pas faire la comparaison, mais il y a aussi des zones qui
attendaient des retenues d'eau depuis plus de 15 ans dans le Ganzourgou. Je suis ravi
qu'une de ces zones puisse bénéficier d'un barrage dans le cadre de ce projet. Je
voudrais encourager le gouvernement dans la mise en œuvre de ce projet parce que
cela va contribuer beaucoup à réduire l'exode des jeunes dans ces zones.
Je vous remercie.
Le Président
Honorable DICKO !
M. Hama Moussa DICKO (MPP)
Merci monsieur le Président.
Monsieur le Président, très honnêtement le gouvernement est à encourager au
regard des efforts faits mais le problème majeur, c’est aussi la pérennisation de ce
qui est fait, parce qu’une chose est de prévoir, et l'autre chose est de le finaliser. Si
je prends le cas de la région du Sahel -pas seulement la région du Sahel mais aussi le
Sanmatenga, le Namentenga- il y avait une coordination qui avait été mise en place
pour organiser la mise en œuvre des eaux de surface dans le bassin du Niger. Depuis
près de six mois, le responsable est affecté et le Conseil d’administration n'arrive pas
à se tenir.
Monsieur le Président, il est important de prévoir des projets, mais il est aussi
important d’assurer leur continuité. Quand pourra-t-on effectivement résoudre la
question de cette zone ?
45
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Merci monsieur le Président.
Le Président
Merci honorable député.
Député NABIE a la parole.
M. Nimayé NABIE (MPP)
Merci monsieur le Président.
Ma préoccupation porte sur les résultats attendus du projet plus précisément
au niveau du point 1.3.3, le troisième tiret où il est question de production de recettes
fiscales indirectes et induites pour l'Etat à hauteur de trois cent cinquante millions.
J’aimerais savoir sur quelle base les simulations ont été faites.
Merci bien.
Le Président
Merci honorable.
Député DIALLO Ousmane a la parole.
M. Ousmane DIALLO (CDP)
Merci monsieur le Président.
Monsieur le Ministre, merci pour le courage d’avoir introduit ce projet sur la
table du gouvernement contrairement à ce que mon ami Marc disait. Néanmoins,
monsieur le Ministre, à quand le démarrage des travaux de construction de ce
barrage ? Je pose cette question parce qu’une partie de ces projets a eu son
financement et le lancement des travaux a eu lieu le 13 novembre 2012 à Ziniaré et
jusque-là, on ne voit rien sur le terrain.
De plus, monsieur le Ministre, les populations du Plateau central attendent
impatiemment la réalisation de ce projet mais avec beaucoup de doutes. Cinq ans,
c’est trop encore, monsieur le Ministre dans certains sites, des populations ont été
déplacées depuis 2012 et jusque-là, il n'y a rien sur le terrain. Vous voyez l’évidence,
monsieur le Ministre ?
46
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Je vais m'arrêter là et pour encourager l’honorable ZOUNGRANA, je dirai
que l'argent du barrage de Niou a renforcé le projet de Lindu dans l’Oubritenga et de
Kouankin dans le Ganzourgou.
Cette fois-ci, c'est Niou qui doit être le premier.
Merci.
Le Président
Passez la parole à votre voisin.
Tout cela, c’est le Burkina Faso et c’est le Burkina qui gagne.
L’honorable NOMBRE a la parole.
M. Alphonse K. NOMBRE (CDP)
Merci monsieur le Président.
J’ai certaines informations qui font état d'autres partenaires qui interviennent
sur ce projet notamment la BID et je voudrais donc connaître la structure du
financement de ce projet.
Merci monsieur le Président.
Le Président
Merci honorable.
Député Alpha Ousmane.
M. Alpha OUSMANE (MPP)
Merci monsieur le Président.
Merci monsieur le Ministre.
Honorables députés, on remarque que chaque fois qu'on touche les
infrastructures routières ou l’eau, il y a un engouement des députés. C'est une bonne
chose, cela veut dire véritablement que nous attendons du gouvernement, le début du
« solutionnement » de nos questions réelles de base.
47
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Je vous remercie effectivement, parce que dans le cas de la gestion des
ressources en eau, vous faites beaucoup. Il y a des accords de prêts, mais il y a un
grand problème. On conclut des accords de prêt pour construire des barrages qu’on
ne finit pas. Comme vous le savez, monsieur le Ministre, quand je prends le barrage
de Bambakari, -13 milliards- qui devait couper le cours d'eau le Béli pour retenir de
l’eau -qu’on appelle une retenue d’eau- malgré le financement que l’Assemblée
nationale a bien voulu inscrire dans le budget, jusque-là, il n'y a pas de démarrage
des travaux. Nous devenons finalement des menteurs et cela m’agace et me fatigue.
Si on n’avait pas acquis le financement, il n’y avait pas de problèmes. Mais si
le budget est là, s’il y a un problème, qu’on nous le dise pour que les populations qui,
véritablement ont confiance en nous -je m’adresse à l’ensemble des députés-
continuent d’avoir confiance en nous. Mais chaque fois, on dit que ce sont des
menteurs, ce n’est pas la peine. Quand est-ce qu’on va arrêter ce refrain puisqu’il y
a des gens qui ne le supportent pas ? Je préfère être piqué, fléché ou avoir une balle
dans la tête plutôt qu’on dise à chaque fois que je suis un menteur. « Tu es un
menteur », cela me dérange. Je dirai oui pour les accords de prêts pour financer l’eau,
parce que c’est ce qu’il nous faut mais également, qu’on mette la pression pour que
ce qu’on a contracté comme prêt au nom de la population puisse arriver aux
bénéficiaires.
S'il y a un goulot d’étranglement, on peut sauter ce verrou. Si on n’arrive pas
à sauter ce verrou, on ne dira pas aux gens qu'il y a ceci ou cela.
Néanmoins, je tiens à vous encourager pour vos efforts réels de mobilisation
de ces eaux de surface et même des eaux souterraines car nous recevons des forages,
et c’est une bonne chose. Mais de grâce, que ce que nous avons prévu de faire, que
nous le fassions, ce sera bon pour tout le monde. Quelqu'un a parlé d'exode rural.
Pour ma part, je ne parlerai pas d’exode rural, mais plutôt de stabiliser les jeunes
pour qu’ils ne me bottent pas. C’est cela la réalité. Et comme je n'avais pas d'emprise
sur eux, je n'ai rien à leur donner et nous connaissons tous aujourd’hui ce qui se passe
au grand nord. Une des priorités reste la construction de ces infrastructures afin de
stabiliser la population parce que même le langage peut constituer une source de
terrorisme ; la frustration, le populisme, le nationalisme, sont des questions
dangereuses qui peuvent créer le terrorisme.
Résolvons ces questions pour ce qui est de leurs droits à savoir, relancer ce
que nous leur avons promis et pour lequel d’ailleurs les fonds ont été mobilisés.
Je vous remercie.
48
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le Président
Merci monsieur le député.
Votre voisin, OUATTARA Lassina a la parole.
M. Lassina OUATTARA (MPP)
Merci monsieur le Président.
Dans le débat général, un député a posé une question, la question n°2.
Qu'est-ce qui justifie la construction de cinq barrages au même moment dans
une région ? Dans un Burkina de barrages rares, tout à l’heure, j’ai vu des gens
discuter ; j'ose espérer que le rapport est fidèle à la réponse du Ministre mais elle
n’est pas suffisante. On dirait qu’il y a une perche qui nous a été tendue et qu’on a
juste attrapée. C’est comme s’il n’y avait pas de planification. Il ne faut pas que ce
soit à l’occasion du Conseil d'administration de la BOAD qu’on retient le dossier qui
était sous la main. En tout cas, la réponse telle que donnée laisse cette impression.
Merci.
Le Président
Merci honorable.
L’honorable Raphaël KOUAMA a la parole.
M. K. Raphael KOUAMA (MPP)
Merci monsieur le Président, merci monsieur le Ministre.
Je voudrais poser une question. Si j’ai bien suivi, on parle de financement
partiel. Est-ce à dire que le financement total n'a pas été bouclé ? Si c'est le cas, cela
veut dire que la population pourrait encore attendre longtemps la mise en œuvre de
ce projet. Est-ce que monsieur le Ministre peut nous rassurer que le projet va
démarrer dans un délai raisonnable ?
Le Président
Merci monsieur le député.
Le dernier intervenant, c’est l’honorable KONE Maxime.
49
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
M. Maxime KONE (MPP)
Merci monsieur le Président.
Je voudrais à mon tour féliciter le gouvernement et particulièrement le ministre
en charge de l'eau pour son dynamisme et son sens de l'ouverture. Quand vous
l'approchez pour comprendre un certain nombre de situations, il est très disponible.
Je me réjouis aussi parce que ce projet participe objectivement de
l’opérationnalisation du PNDES. C’est écrit noir sur blanc dans le document et
partant aussi, le programme présidentiel.
Cependant, je voudrais soulever une question d'équité. Le débat a été posé ici,
malheureusement, quand ces projets passent à l'Assemblée nationale, ils sont déjà
bouclés et on sait déjà où les ouvrages seront réalisés. Il serait souhaitable que nous
soyons souvent associés à la répartition spatiale de ces projets parce que c’est très
important.
J’insiste pour dire que désormais en ce qui nous concerne, nous serons
regardants sur la répartition spatiale des ouvrages puisque cela participe de l'équité.
Je crois que si on n'y prend garde, on risque de créer un certain nombre de frustrations
et le débat qui vient d’être posé au niveau du Plateau central peut être déporté dans
d’autres régions.
Je rappelle que je suis de la Commission des Affaires étrangères et des
Burkinabè de l’étranger et nous avons vu un certain nombre d’accords de prêts pour
réaliser des barrages par-ci, par-là. Je ne veux pas particulariser mon propos, je sais
que toutes les réalisations se font dans le Burkina Faso. Nous sommes tous des
Burkinabè, mais je voudrais une fois de plus attirer l’attention de monsieur le
Ministre sur la situation particulière de la Kossi. Voici une province de dix
départements, à peu près 200 000 personnes où il n'y a aucun barrage. Aucun barrage
dans la Kossi.
Je voudrais demander à monsieur le Ministre, à quand le premier barrage de la
Kossi.
Merci.
Le Président
L’honorable député membre de la CAEBE a…
(Certains députés protestent par rapport à l’intervention du député Maxime KONE qui
est membre de la commission et de ce fait, ne devrait pas s’inscrire sur la liste des intervenants)
50
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Excusez-moi, nous allons continuer. C’est vrai qu’il a trompé ma vigilance.
Mais comme lui-même dit qu’il est de la CAEBE, il faut comprendre que… (Brouhaha)
S’il vous plait ! Heureusement. C’est le dernier intervenant, il a usurpé, il faut
le reconnaitre, il aurait dû poser ses préoccupations dans sa propre commission au
lieu de venir frauduleusement s’inscrire sur nos listes. -Rires des députés- mais le
mal est déjà fait, nous serons vigilants pour la prochaine fois.
(Intervention hors micro du député Noufou OUEDRAOGO. Il se plaint de
l’absence de barrages à Ouahigouya).
Le Président
Il y a le barrage de Gouinré.
Excusez, nous allons poursuivre le débat. De toute façon, le gouvernement va
revenir sur l’ensemble de vos préoccupations, à moins que la commission n’ait des
observations à faire.
M. Bindi OUOBA Président de la CAEBE
La commission n’a aucune observation, monsieur le Président.
Le Président
D’accord, la commission n’a pas d’observation, la parole est donc à monsieur
le Ministre.
M. Niouga Ambroise OUEDRAOGO Ministre de l’Eau et de l’assainissement
Merci à monsieur le Président.
Merci aux honorables députés de me donner l'occasion encore une fois,
d'expliquer certaines choses en même temps que j’apprends beaucoup aussi de
l’hémicycle.
Je vais tenter comme je peux, de répondre aux préoccupations en rapport avec
le sujet du jour. Je le dis, on est là pour cela. On ne sera pas fatigué de répondre, c'est
aussi notre rôle. Il y a des questions qui se recoupent, donc dans mes réponses,
j’essayerai de les mettre ensemble.
51
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
La question des sites est très importante ; vous savez que le langage parlé et le
langage écrit ne sont pas nécessairement la même chose. Je suis content de parler,
plutôt que d’écrire parce que quand tu parles, tu ne réfléchis pas, tu sors vraiment ce
qui vient de ton cœur.
Qu'est-ce qui s'est donc passé pour ces sites ? Je reviens un peu en arrière pour
dire que j'ai aussi été interpellé pour cela la semaine dernière. Si on l’a remarqué,
cette année, nous avons lancé les travaux de réhabilitation de 12 sites de barrages.
On a fait l'effort de faire un site par région parce que cela dépend et des études
existantes, et aussi des montants existants. Maintenant, la région essaye de situer une
province, la province une commune, la commune, un village. La notion d’équité
aussi passe par là. C’est pour dire que c’est un souci parce que c’est un financement
de l'Etat et c'est nous qui décidons de les placer en fonction de l'existence d'études
de faisabilité approuvées.
Ce qui s'est passé pour ce projet, en 2008, le hasard a voulu que je sois là en
ce moment, le ministère de l'eau en son temps a été saisi -je ne me gêne pas de le
dire- par des députés du Plateau central pour dire qu'ils ont une liste de sites de
barrages qu’ils souhaiteraient réaliser.
J'ai dit que c'était difficile comme cela et qu’ils devraient faire réaliser, faire
une requête d'étude de tous ces sites. Ils ont effectivement fait la requête qui est bien
sûr passée par la voie administrative et nous avons fait faire les études par la BOAD.
J’avoue que je fais partie de ceux qui ont démarré les négociations et ensuite
l’administration a continué. Les études ont duré pratiquement jusqu'en fin 2015. Il y
a eu beaucoup de difficultés. Puis en septembre 2016, comme l'a dit l'honorable
député, c'est comme une perche qui est tombée. Mais il y a quand même eu des
nuances. La BOAD nous a saisis -parce qu’elle a décidé de tenir son conseil
d’administration au Burkina Faso et quand je dis « nous », c’est le gouvernement, ce
n’est pas le ministère de l’eau- et chaque département devait donner des projets mûrs
en étude d’avant-projet détaillé entre 9 et 11 milliards. On l’a dit tout à l'heure, la
BOAD fait une répartition géographique et aussi une répartition par type de projet.
Quand on fait le recoupement, le Burkina Faso a environ10 milliards pour ce qu'on
appelle généralement, le guichet concessionnel quoiqu’ici, ceux qui ont lu ont vu que
ce n’était même pas sur le guichet concessionnel et qu’on a dû faire une bonification.
En même temps, je profite de la parenthèse ; effectivement, le prêt a été bonifié
par l’UEMOA, ce n’est pas la BID. Le projet BID Plateau central, je reviendrai
dessus, c’est un autre projet. Ce prêt a été bonifié par l’UEMOA, c’est financé
uniquement par la BOAD à hauteur de dix milliards. Le milliard et quelque, c’est la
contrepartie en réalité. C'est pourquoi nous parlons de financement partiel parce que
52
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
nous voulons que les partenaires sachent que c’est l'effort du Burkina Faso et que le
Burkina Faso est aussi un bailleur de fonds. Ce ne serait pas juste de dire que c’est
totalement financé par la BOAD, ce sont aussi les ressources de nos contribuables.
Voilà un peu pour ces deux petites questions que je voudrais préciser.
Je crois que le ministère des infrastructures a remis un projet qui semblait mûr.
Il y a également un autre ministère qui a remis un projet, nous aussi au niveau du
ministère de l’eau, nous avons remis un projet. C’était vraiment cette étude qui était
mûre et qui a effectivement porté sur ces sites. Quand la BOAD a pris l’étude -je suis
désolé d’être long, mais comme j’ai la chance d’être le dernier de la liste comme
d’habitude- en fait, voilà le système de la BOAD et on l’a dit. Quand ils financent
des études, c’est à fonds perdus. C’est l’un des rares bailleurs de fonds qui financent
encore des études. Généralement, les bailleurs de fonds préfèrent attendre que vous
financiez les études de faisabilité. La faisabilité est approuvée et ils financent les
investissements. C’est le moindre mal pour eux. Ils voient un peu la rentabilité, etc.
Mais la BOAD finance les études. Ils financent les études à fonds perdus, sous forme
de subvention. C’est-à-dire que si cela aboutissait à un projet non faisable, ils ne
demandent pas de remboursement, ce sont des fonds perdus.
Mais si le projet est réalisable et si par chance, ils finançaient les
investissements, en fait ils récupèrent les fonds de l’étude dans les investissements.
C’est-à-dire que pour le cas de ce projet, ce qu'ils ont mis dans les études, ils vont les
facturer au niveau du remboursement des investissements.
C'est pour expliquer ce qui les a attirés automatiquement sur ce projet. C’est-
à-dire que parmi plusieurs projets, ils préfèrent financer un projet dont ils ont financé
l’étude. Voilà pourquoi on a dit que c’était une coïncidence. Et nous n’avions qu’un
mois. Si on n’avait rien sous la main,… il y a eu beaucoup de débat au niveau du
gouvernement, parce que j'avoue en tant que ministre de l'eau, si un bailleur de fonds
venait me dire qu’il finance cinq barrages, ce n’est pas sûr que j’aille mettre deux
barrages dans une région. Je vais surtout penser à la Kossi. On reviendra dessus. J’ai
même déjà pensé à la Kossi (pendant qu’il cherche l’honorable KONE Maxime dans
la salle)
Où est l’honorable KONE ? -Rires-
Ah oui, d’accord ! Je ferme cette parenthèse.
Parce qu’écrire tout ceci n’est pas bien car après, la banque les relit et c'est
comme si… Non, on reconnait seulement que c’est bon, comme le dit l’honorable,
c’est le Burkina Faso, on fait comme on peut.
53
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Pourquoi l'Oubritenga n'est pas dedans. C'est une question à laquelle je ne peux
pas répondre. Quand je ne peux pas répondre, je dis que je ne peux pas répondre.
C’est clair, je ne vais pas l’inventer parce que les honorables qui ont suscité l'étude
sont des élus du Plateau central. Je ne sais pas sur quelle base ils ont choisi leurs
sites ! Peut-être qu’il y avait plusieurs sites, mais au niveau des études de faisabilité,
certains sites ont été écartés ! Je rappelle que les barrages sont des ouvrages délicats.
Une année, nous avons été amenés à présenter à l'hémicycle -cet exercice, j’aimerais
bien le refaire- la procédure de choix d’un site de barrage et de construction d’un
barrage économiquement viable. Ce serait bien parce qu’on peut construire une villa
où on veut, mais on ne peut pas construire un barrage où on veut. C’est compliqué.
Il y a d’autres types d’ouvrages hydrauliques mais le Burkina Faso en réalité n’a
même pas de grand barrage.
Si on veut regarder la nomenclature des grands barrages sur le plan
international, le Burkina Faso n’en a même pas. De fois il faut monter jusqu’à 25
mètres par rapport au TN. Aujourd'hui, le plus grand barrage, c'est 27,30 mètres mais
comme on dit, c’est sur fondation, c’est-à-dire, en regardant par le bas. C'est notre
géographie ou notre topographie qui nous fait cela et crée effectivement des
difficultés dans la construction des barrages.
Nous avons déjà construit des barrages et dès le mois de février, ils étaient
secs. Mais cela irrite les populations ! Ils nous disent que nous avons dit leur avoir
construit des barrages mais qu’en réalité, ce sont de faux barrages. Comment un
barrage va être sans eau en février ? Que voulez-vous que nous fassions ? Nous
faisons donc attention à ces choses.
Voilà un peu pour cette question légitime et passionnante en même temps. Je
suis tenté de tirer, je ne dirai pas une conclusion, je n’ai pas ce droit, mais nous
sommes disposés à recevoir de telles initiatives. Nous les accompagnons
automatiquement ; et nous les avons accompagnés ! La Direction régionale les a
accompagnés. Nous sommes vraiment disposés à cela. Pour les partenaires, vous le
savez autant que moi, ils aiment financer dans des zones contiguës pour pouvoir
évaluer l’impact ex ante du projet. Quand ils viennent, on a parlé de situation de
référence ; ils font faire la situation de référence et 10 ans après, ils viennent voir ce
que le financement de leur projet a créé comme avantages financiers et économiques.
Ce sont des réflexes.
C’est vrai qu’aujourd'hui, la tendance n'est plus au projet. La tendance est au
budget programme qui a aussi un autre avantage ; c’est celui de donner à l'Etat une
meilleure capacité de décision de l’implantation de ses ouvrages. Donc, je suis
d'accord sur la question de la répartition des ouvrages et des richesses autant que
54
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
faire se peut. C'est une obligation parce que ce sont les ressources de tout le monde.
L’idée, on ne la perd pas.
Je ne vais pas rentrer dans certains détails parce qu’il y en a beaucoup. Nous
avons lancé les études d’une trentaine de barrages, je crois que c’est pratiquement
attribué, mais nous nous référons toujours aux services déconcentrés. Aujourd’hui si
on me demandait de dire où sont ces sites, je dirais que je ne sais pas où ils sont parce
qu’on passe par les directions régionales qui passent par les directions provinciales
qui, elles-mêmes, passent par les communes. Ce sont les communes qui savent où
est-ce qu’on devrait construire l’ouvrage. Maintenant, quand cela remonte à notre
niveau, nous voyons la faisabilité. Par exemple, les études dont vous allez entendre
parler tout à l’heure -il y en a une trentaine- c’est la première fois qu’on fera autant
d'études en une année dans notre pays. Et cela, c’est grâce à vous, parce que pour
avoir réduit les délais d’attribution des marchés, cette année, dans le domaine de
l’hydraulique, c'est du pain béni. Les autres années, on n’arrivait pas à le faire !
Pour la petite histoire, j’étais un simple technicien quand j'ai dit à un ministre
des finances : « monsieur le Ministre des finances, je ne veux plus de vos
financements pour les barrages » parce qu’en une année, tu ne peux pas passer le
marché en 140 jours, faire l’étude, boucler, décaisser, ce n’est pas possible ! Je lui ai
alors dit que je n’en voulais plus. Il a dit : « monsieur le directeur, modérez votre
langage ». C’est pour dire qu'on va tous dans la même direction, cette année est une
année d’essai, je crois que les premiers signes sont bons et nous sommes là pour cela.
Pour l'opérationnalisation du projet, c'est tout à fait normal ; en fait
aujourd'hui, avec les honorables, la loi d'habilitation nous a permis effectivement de
commencer la mise en vigueur du prêt ; sinon, on n’en serait pas là aujourd’hui. La
banque attend, vous avez vu les délais ! 180 jours. Je crois qu’on a dû même
demander une rallonge pour que ce soit mis en vigueur. Aujourd’hui, le prêt est
pratiquement mis en vigueur, après ces réunions, nous allons commencer la
procédure d’attribution des marchés et de notre programme indicatif, c’est comme
l’a dit mon collègue des infrastructures qui était là tout à l’heure, il y a bien sûr des
délais que nous ne maitrisons pas, mais d’après notre programme indicatif, nous
devrions commencer les travaux de ces cinq sites de barrages en fin d’année, dès le
mois de décembre. Avant cette date, il sera difficile car la saison des pluies va bientôt
s’installer. On va mettre à profit cette période pour ficeler les marchés.
Au niveau de la pérennisation des ouvrages, honorable DICKO, je suis
totalement d’accord avec vous. J'avoue aussi qu'il y a des zones difficiles dans notre
pays pour l'hydraulique ; soit pour l'eau souterraine, soit pour l’eau de surface.
Puisque l’honorable est du Sahel, le Sahel est une zone à paradoxes. Quand il pleut
55
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
au Sahel, il pleut vraiment et quand il ne pleut pas non plus, c'est la désolation à tel
point qu’aujourd’hui, notre option, nous attendons de l’approuver avant de la
présenter, mais j’ai le droit de vous dire que notre option aujourd’hui, c'est de tendre
vers la construction de certains barrages en béton. Même les ouvrages abandonnés,
quand nous avons fait les analyses, vous savez, notre pays est ce qu’il est.
Aujourd'hui, un bull, une niveleuse coûte excessivement cher. Il faut débourser 60
millions, 120 ou même parfois jusqu’à 200 millions en fonction du type d’engin.
Cela veut dire qu’aujourd’hui, disposer d'une équipe de terrassement dans le domaine
du BTP, particulièrement les barrages est difficile. Les routes, c’est déjà beaucoup
plus simple, c’est le même domaine, c’est le BTP. Mais les barrages comme diraient
les Chinois, « il n'y a rien d'aussi mou que l'eau, mais il n’y a rien d'assez dur pour
résister à l'eau ». Rien ne résiste à l’eau. Cela vous oblige à faire des travaux
compliqués. Nous nous sommes dits : « regardez tous ces beaux bâtiments, ils ont
été construits par nos entreprises ». Ils peuvent vous construire 20 étages avec des
centrales à béton. On s'est dit qu'on va essayer avec nos entreprises. C'est cela le
problème des barrages. Nous nous sommes dits que nous essayerons la même chose
dans le domaine des barrages pour accélérer leur construction afin d’éviter l’abandon
des chantiers. Je vais revenir sur les chantiers abandonnés. Je sais à peu près de quoi
il s’agit, on va en parler. C’est cela le problème du Sahel.
Le barrage de Koutoukou au Sahel, c’est un de nos premiers barrages en béton.
Il est là ! Avec le projet ITALGAZ, ITALTECNA, nous avons construit des barrages
au Sahel ! L’eau a tout dégagé ! Je connais relativement le Sahel ; mais nous sommes
en train de réfléchir parce que ce n’est pas une fatalité. Aujourd’hui, je ne veux pas
faire des annonces, de toutes les façons, normalement avec l’autorité du bassin du
Niger, on a la Banque mondiale qui finance des projets de réalisation d’ouvrages
hydrauliques tout au long du bassin. Le Sahel y est très impliqué. La chance ou le
hasard a voulu qu’à ma nomination, j’ai participé à la réunion de leur Conseil
d’administration et des neuf pays, nous avons le plus petit morceau du bassin du
Niger, mais nous avons le plus grand projet proposé à la Banque mondiale. Qu’il
plaise à Dieu que ce projet aboutisse puisque l’intérêt, c’est d’en faire des projets
intégrés. Quand vous avez un projet de ce genre tout au long d'un bassin, il faut lier
les ouvrages. On espère que cela va aboutir.
Maintenant, pour ce qui est de la problématique de la coordination du projet,
je crois que c’est « Nord Namentenga », effectivement, ce projet a eu beaucoup de
problèmes à tel point qu'aujourd'hui, c'est le genre de projets comme le PDRI Plateau
central qui ne dépendent pas d'un ministère. C’est-à-dire que ce sont des projets
autonomes de type B qui, en réalité, -mon collègue des finances est présent- sont
généralement ancrés au ministère des finances. Souvent, c’est compliqué parce que
56
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
quand les travaux ne sont pas terminés et que les décaissements arrivent à terme,
c’est un problème. En partie, c’est ce qui est arrivé à ce projet avec en plus de deux
changements de coordonnateur. Je suis tenté de dire que nous allons essayer de
récupérer les reliques pour savoir ce qu’on peut en faire.
La production des recettes fiscales :
Je ne suis pas économiste, mais j’aime bien les économistes parce que sans
eux, on n’avance pas. En réalité, comment font-ils les simulations ?
Ils prennent une superficie, ils font des simulations de spéculation, mettent les
prix unitaires moyens de ces spéculations, calculent pour trouver le taux moyen de
rentabilité interne et économique du projet. Si ce n'est pas intéressant, ils ne financent
même pas. C’est leurs calculs et cela vaut ce que ça vaut. Quand ils font ainsi, ils
font aussi la simulation des recettes parce que quoiqu’on dise, c’est quand même cela
que l’Etat engrange. Les recettes fiscales vont au trésor public. Cela veut dire que les
fiscalités d’assiette, les taxes, etc. c’est tout cela qu’ils ont calculé et il faudrait
repartir voir ce qu’on appelle le dossier d’évaluation détaillée du projet pour ressortir
le détail. Même les milliards qui sont mis, ce sont des simulations. Si vous avez
regardé, un barrage si on divise, en moyenne, c'est autour de un milliard de chiffre
d'affaires annuel. Pour cela, je n'ai pas peur de dire qu'un barrage est un ouvrage de
développement socio-économique au niveau de nos villages. Je ne vais pas revenir
sur ce que j’ai dit la semaine dernière, mais notre salut dans ce pays, quoiqu’on dise,
c'est la mobilisation des eaux de surface quels que soient les ouvrages qu’on utilise.
Voilà pour ce qui est de ce projet.
J’ai déjà parlé démarrage du projet.
L'honorable DIALLO Ousmane m'a demandé à quand le démarrage du projet.
C'est en fin décembre, au dernier trimestre de l’année.
On m'a parlé du lancement d'un projet en 2012 à Ziniaré. J’avoue que je n'ai
pas bien compris la question mais je devine que ce doit être le PDRI qui est le projet
de développement rural intégré du plateau central. C’est exactement la même chose.
Le projet de développement intégré ne dépend pas directement d’un ministère ; ils
mettent en œuvre plusieurs ministères. Ce qui s’est passé au niveau de ce projet, de
ce que j’ai comme information, c’est pratiquement la même chose. L’exécution du
projet a dépassé les périodes de décaissement du bailleur ; c’est la BID et elle a dit
la chose suivante : il faut annuler ce projet et revenir vers eux pour la signature d’une
nouvelle convention car c’est ce qu’ils appellent les conventions qui vieillissent.
Quand la convention vieillit, les banques de développement ont des critères de
57
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
notation, des critères de performance. Ils préfèrent donc arrêter le projet et renégocier
le financement.
Jusqu'en début d’année, c’était le débat parce qu’il y a des barrages qui
concernent le ministère de l’eau, mais en réalité, ce n’est pas nous qui décidons de
l’arrêt des projets. Le chef de projet pour sa part n'était pas d'accord ; il voulait qu'on
trouve un autre bailleur de fonds pour continuer. Mais à notre niveau, nous sommes
sur le dossier ; nous ne sommes pas d’accord sur cette approche parce que quelque
part, peut-être que le Chef de projet a peur qu’on dissolve le projet et qu’il perde son
poste ! Mais nous, nous n'avons pas cette considération. C’est donc vraiment un
dossier qui a fait l’objet de débat, mais je crois qu’il avance. C’est dû à ce que les
travaux ont débordé. Ce que je dis, c’est que les travaux de barrages débordent
souvent selon la saison. Il faut qu’on regarde le fond. Sinon, on peut lancer des
travaux de barrage et ne pas pouvoir les terminer comme c’est le cas.
Je suis totalement d'accord que de plus en plus, quand vous commencez des
investissements sur le terrain, cela a un impact sur les populations. Volontairement,
elles se déplacent, vous savez, je le dis et le redis, une population -comme il n’y a
pas de Samos ici, je peux me le permettre- (Rires) je veux dire qu’une population
déplacée, c’est toujours un problème. On fait des tentatives de compensation, mais il
y a des choses qu'on ne compense pas. Quand quelqu'un a les restes de son grand-
père, on ne compense pas. Comme nos populations n’ont pas l’habitude de déterrer,
elles font juste des sacrifices et quoiqu’on dise, c'est un volet sentimental. Mais des
fois, on est obligé, entre deux maux, de choisir le moindre. Je suis donc totalement
d'accord sur la douleur de ces populations qui se sont déplacées volontairement pour
l’intérêt commun et dont l'ouvrage n'est pas réalisé. C’est un débat qu’on ne mène
pas, c’est évident.
Sur le barrage de Niou, c'est "no comment". Nous n’avons pas de nom sur les
barrages, on se rend compte que… cela, c’est entre honorables, il n'y a pas de
problème si la conjonction des faits a fait que cela rende les populations heureuses,
ou conforte des élus, c’est tant mieux.
Pour l'honorable NOMBRE, le financement n'est pas BID, c’est juste un
financement de la BOAD avec une bonification de l’UEMOA pour permettre de
réduire le taux d'intérêt.
Je ne peux pas me permettre de dire mon ami, mais je suis totalement d'accord
avec le cri de cœur l'honorable Alpha OUSMANE ; c’est une réalité.
58
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Le cas du barrage de Bambakari, je crois que j’ai eu l’occasion d’en parler ici.
Il y a un certain nombre de barrages dans ce pays qui sont des ouvrages pour lesquels
j’ai de forts sentiments. Bambakari, la Comoé et Samendéni en font partie.
Effectivement, cela fait beaucoup de peine pour ce qui s'est passé à Bambakari. Je
peux dire que quelque part, ce sont les réflexions sur ce qui s’est passé à Bambakari
qui nous ont amenés à orienter nos barrages vers les variantes bétons. Si le barrage
de Bambakari était en béton, aujourd’hui, il était fini et terminé parce qu’on a
rencontré une roche difficile. Tout l’argent, au début, le coût du barrage était estimé
à plus du milliard ! Aujourd’hui, on est à 13 milliards, on est en train de mettre six
milliards cette année et l’année prochaine, on va solliciter encore trois ou quatre
milliards pour terminer ce barrage. S'il était en béton, je suis convaincu qu'il aurait
coûté moins cher et les populations auraient eu leur barrage. Mais on a relancé, la
visite de chantier a eu lieu… (s’adressant à son staff présent dans la salle) DG !
C’était quand ? Avant-hier ! C’est une heureuse coïncidence. Je suis sûr que
l’honorable est au courant.
(Intervention inaudible du député et commentaires dans la salle)
Le Président
S’il vous plait, laissez le ministre terminer.
M. Niouga Ambroise OUEDRAOGO Ministre de l’Eau et de l’assainissement
On a visité le chantier parce qu’on a lancé l’attribution du marché. C’est ce
que je voulais dire. Cela ne veut pas dire qu’ils ont commencé. Les entreprises ont
visité le chantier dans le cadre de l’appel d’offres qui était ouvert.
Je pense que c'est quelque chose qu'on va faire ensemble. Il n’y a pas de
problème, j’espère que nous sortirons de l’ornière.
Les goulots d'étranglement au niveau des barrages, il y en a. Ils sont
indépendants de nos volontés. Quand c’est technique, c’est comme je vous l’ai dit
tout à l’heure, il y a bien d’autres choses qu’on va entreprendre, mais cela relève du
gouvernement. La question des PJS, on va l'aborder courageusement. Les questions
de nature des ouvrages, on va les aborder courageusement. La question de voir aussi
la capacité d’équipement des entreprises, parce que c’est comme cela quelque part !
Quand une entreprise abandonne un chantier, c’est un problème. Mais elle
n’abandonne pas parce qu’elle veut ! On est entrepreneur pour se faire de l'argent et
non pour perdre de l’argent. Mais dès qu’il se rend compte qu’en continuant, il
perdait, il se dit que le moindre mal, c’est d’abandonner. On est en train de réfléchir
59
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
mais, il y a certaines choses qui peuvent être indépendantes de notre volonté. C’est
quand cela a trait aux partenaires techniques et financiers, c’est quand cela a trait aux
populations. Ces deux aspects, vous êtes obligés de les gérer avec courtoisie. Sinon,
les élus accompagnent naturellement les populations de même que l'exécutif.
Ce sont des interfaces entre les deux. Je comprends, c'est un rôle difficile, il
faut justifier et garder tout le monde dans son giron. Je comprends, les populations
ont des droits, etc.
Pour les 5 barrages, je crois qu’au même moment, j'ai répondu.
Le financement partiel, j’y ai répondu.
Honorables KONE ! Cette année… Je ne vais pas continuer à citer beaucoup
de choses, j’ai déjà été à la Kossi trois fois quand j’étais un jeune ingénieur pour
rechercher des sites de barrage. A un moment donné, vous savez, il y a une plaine
inondable où ils font beaucoup de poissons et où ils cultivent le fonio et le sésame.
On a tenté d’aménager ce bas-fond pour qu’ils stockent un peu d’eau. Les
populations nous ont dit qu’elles veulent un barrage. Je crois que j'ai déjà parlé de
cela ici. Dans le tout premier découpage -on est passé de 30 à 45 provinces- quand
le Burkina avait 30 provinces, on avait trouvé un site qui était à la Kossi, on avait
commencé l’étude et entre temps il y a eu le découpage, et le site est passé au Houet.
Cette année, je n'ai pas les noms, j’aurais dû les amener, dans le cadre des 32
études, il y a deux sites qui sont prévus à la Kossi et je crois que l'honorable sera
intimement associé. C’est nécessaire. Dès la visite des sites, nous prendrons le soin,
si vous êtes disponible en ce moment, de venir avec l’équipe. Je crois que quelque
part aussi, les populations en vous voyant visiter les sites avec les techniciens verront
comment vos insomnies ont été quelque part récompensées et la prochaine étape, on
croise les bras pour que la faisabilité technique et économique soit approuvée et on
passe à autre étape. On va suivre, mais c’est pour cela que je dis qu’on est disponible
à être interpellé.
Chaque fois que j’arrive sur la Kossi, je bute. On ne peut pas expliquer. Nous
avons des explications techniques, mais les populations, ce n’est pas leur problème !
Je suis du Bazèga mais je ne sais pas combien de barrages il y a au Bazèga. Mais les
barrages ont une histoire. Il y a un prêtre qui était à Koubri et à lui seul, il a construit
112 barrages. A pied et avec des tapettes. Ce monsieur ne va pas loin, il cherche
simplement dans le même bassin, les petits cours d’eau, il les barre et il continue.
J’avais fait le point des barrages et aujourd’hui, nous sommes à 1008 ; cela dépend
de ce qu’on y met. Sachez que sur ces 1008, la moitié n’a pas été construite par l’Etat.
60
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Ils ont surtout été construits par le clergé, par des ONG, etc. Mais qu’à cela ne tienne,
c’est cela aussi le résultat. Il y a une mauvaise répartition géographique de ces
ouvrages. On essaye de revoir avec tout ce qu’il y a comme contraintes.
Regardez le Mouhoun ! C’est notre plus grand cours d'eau. Mais il n’y a aucun
barrage sur le Mouhoun ! Le seul barrage sur le Mouhoun, c’est Samendeni et il est
en début de bassin. Cela veut dire que là où on a implanté le barrage de Samendeni,
en temps normal, il n'y a pas d'eau. Le Nazinon, aucun barrage, il n’y a que sur le
Nakambé où on a pu construire des barrages. Vous savez pourquoi ? Ce sont les
conventions internationales. C’est compliqué, cette affaire.
Nous sommes sur Ouessa, le DG est présent. On a déjà envoyé l’avis pour
informer les autorités ghanéennes qu’on a l’intention de construire un barrage à
Ouessa. Ils vont seulement répondre en disant de leur transmettre l’étude
hydrologique dès que nous l’aurons faite afin qu’ils donnent leur avis de non
objection. Tant qu’on n’a pas cet avis, en réalité, on ne peut pas construire le barrage.
Nous pouvons entraver les conventions internationales que nous avons signées, mais
cela ne fait pas bien. Généralement, les Etats n’aiment pas cela. Nous avons ratifié
une convention, c’est le peuple, à moins de retirer la ratification. C'est compliqué
mais on essaie de faire avec.
Par exemple pour le Mouhoun, nous avons d’autres idées. Nous allons
ressusciter nos cours d’eau. Le Mouhoun est en train de s’enliser et de mourir. Le
Nakambé est également en train de mourir ! Nous avons nos idées, nous réservons la
surprise quand elle sera mûre.
Pour ce qui est du site de la Kossi, nous avons quelque chose dessus, nous
allons vous associer en espérant que cela va aboutir.
Je n'ai pas la prétention d'avoir tout répondu, mais ce que je vais simplement
dire, c’est que vraiment, nous sommes ouverts. C’est notre rôle.
Un ouvrage quand il est voulu, quand il est envié, il est nécessairement bien
entretenu. Et aujourd'hui de plus en plus, les populations se rendent compte que les
ouvrages hydrauliques ne sont pas seulement que des barrages, mais les ouvrages
hydrauliques globalement comme l’a dit l’honorable, sont des outils de production.
Aujourd’hui de plus en plus, l’eau est rare ! Je suis tenté de vous parler de
l’eau. Nous n’avons plus d’eau au Burkina, je suis désolé. Sous le sol, il n’y a plus
d'eau. Et aujourd'hui à partir du mois de juin,… (contestation d’un député) non, je
nuance. A partir du mois de juin, nous allons entamer avec la Banque mondiale de
faire une étude de recherche d’aquifère profond. La seule année où je suis dans ce
61
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
ministère, j’ai reçu plus de cinq missions européennes. Ils viennent avec des « trucs »
satellitaires. Ils me disent « mais monsieur le Ministre, au Burkina Faso, vous avez
beaucoup d’eau sous le sol ». Je leur ai dit « mais pourquoi depuis ce temps, personne
ne nous l’a dit ? Ah bon ! C’est comme l’or alors ! D’accord ». (Rires et
commentaires des députés) Oui, puisqu’on n’a jamais eu d’or et finalement nous
avons beaucoup d’or. Je leur ai demandé de me montrer leur carte et de me dire où
il y a l'eau.
Effectivement, pour la petite histoire, sur la carte, j'ai trouvé la zone du forage
Christine. Ils l’ont dit ! La Banque mondiale vient pour financer cette étude. C’est
une grande étude de connaissance des nappes profondes au Burkina Faso. Ce qui
veut dire que si cela marche, au lieu que nous ayons des forages de 40, 50 ou 60
mètres, nous aurons des forages de 200 et 300 mètres. J’ai vu des forages de 300
mètres artésiens. Cela veut dire qu’on fore jusqu’à 325 mètres sous le sol et l'eau sort
toute seule sans une pompe. Mais pourquoi ne pas rêver ? Peut-être que cela va
arriver puisque ce sont les autres qui font les recherches ; pour notre part, nous
n’avons pas les moyens de le faire. Ils nous disent qu’il n’y a pas d’eau en
profondeur, qu'il n'y a pas d'or, qu'il n'y a pas de pétrole. Donc, nous espérons que le
bon Dieu est quelqu'un qui est équitable, c’est nous qui ne sommes pas équitables.
Qu’il plaise que nous soyons équitables.
-Rires et applaudissements de certains députés-
Je vous remercie.
Le Président
On dit que répéter est pédagogique ; le ministre était là il n’y a pas longtemps
pour répondre à une question orale. Il avait déjà abordé certains aspects qui sont
revenus à cette plénière ; vu l'importance du sujet, il est tout à fait normal d'espérer
que le Burkina Faso regorge de beaucoup d'eau et qu'il faille maintenant maîtriser
ces eaux à travers des forages, à travers des barrages pas seulement à Niou, pas
seulement dans l'Oubritenga, dans le Passoré, un peu partout dans tout le Burkina.
Monsieur le ministre, vous avez été vraiment exhaustif et qu’au niveau des
honorables députés, il n'y a pas lieu d'ouvrir une deuxième liste.
Le débat général est donc clos. Nous avons aussi courageusement pris cette
décision.
62
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
A présent, j'appelle en discussion les articles du projet de loi objet du dossier
n°27. Je passe la parole à la commission sur l’intitulé et les visas, s’il y a des
observations.
M. Bindi OUOBA Président de la CAED
Au niveau de l’intitulé, il n’y a pas d’observation.
Le Président
Et les visas ?
M. Bindi OUOBA Président de la CAED
Il n’y a pas d’observation.
Le Président
Il n’y a pas d’observation, donc nous allons mettre aux voix, l’article 1, et…
Oui !
M. Bindi OUOBA Président de la CAED
Article 1, il y a un amendement qui consiste à retenir que le premier article,
c’est l’article 1 en gras.
Le Président
Les amendements sont en gras.
M. Bindi OUOBA Président de la CAED
Voilà. A la page 16.
Ensuite, financement partiel, « partiel » en gras également
Le Président
L’article 1 avec les amendements est mis aux voix :
63
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
Contre : 00
Abstention : 00
POUR : 105
L’article 1 est adopté.
Article 2.
M. Bindi OUOBA Président de la CAED
Article 2, pas d’amendement.
Le Président
L’article 2 est mis aux voix :
Contre : 00
Abstention : 00
POUR : 105
L’article 2 est adopté.
A présent, je passe aux voix l’ensemble du projet de loi portant ratification de
l’ordonnance n°2016-009/PRES du 30 décembre portant autorisation de ratification
de l’accord de prêt…
Contre : 00
Abstention : 00
POUR : 105
Est adopté, le projet de loi portant ratification de l’Ordonnance n°2016-
009/PRES du 30 décembre 2016 portant autorisation de ratification de l’Accord de
prêt n°2016-060/PRES/ BF 2016-18 00 conclu, le 26 septembre 2016 à
Ouagadougou entre le Burkina Faso et la Banque ouest africaine de développement,
pour le financement du projet de mobilisation et de valorisation des eaux de surface
dans le Plateau central.
Le projet est donc adopté par l’Assemblée nationale.
Honorables députés l’ordre du jour de notre séance est épuisé, mais je voudrais
attirer votre attention que contrairement à ce qui a été dit tout à l'heure, il s’agit des
comptes rendus du lundi 10 et du mardi 11 avril qui ont été mis à votre disposition.
64
PV du 13-04-2017 : dossier n° 25, 26 & 27
La dernière annonce provient d'une commission.
Il s'agit des députés membres de la commission des affaires sociales qui sont
informés que la délégation nigérienne est présentement dans la salle de commission.
Pour ces commissaires, même quand nous allons lever la séance, ils vont continuer
en commission.
Enfin, les honorables députés sont informés que la prochaine séance plénière
aura lieu le vendredi 14 avril à 10 heures, c'est-à-dire demain. Cette séance plénière
sera consacrée au discours de Son Excellence Monsieur le Premier ministre sur la
situation de la Nation.
La séance est levée.
Bon appétit à tous.
Il est 13 heures 02 minutes
Ainsi fait et délibéré en séance publique,
à Ouagadougou, le 13 avril 2017.