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DES ENS- E` IGNES -...

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cO5 DES ENS - - E -` IGNES DE PÈLERINAGE; I'.k B NI. L. ULTCUER. Membre de l'lnsIiliii des provinces , du Conseil de la Socieé frauçjise , et correspondant des Ninistèrm d'EIit et de l'instruction publique, (Extrait du 1l ot i mtoei1 publié à Caen par M. de Caurnost.) PARIS, DERACHE, RUE DU HOULOY, 7; CAEN, TYI'. DE A. HARDEL, IMPIUMEUR—LIBHA!RE Eue Froide, 2. Document II I u i lu llllIIH 0000005721016
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DES

ENS -- E-` IGNESDE PÈLERINAGE;

I'.k B

NI. L. ULTCUER.

Membre de l'lnsIiliii des provinces , du Conseil de la Socieé frauçjise , et correspondant

des Ninistèrm d'EIit et de l'instruction publique,

(Extrait du1loti mtoei1 publié à Caenpar M. de Caurnost.)

PARIS,DERACHE, RUE DU HOULOY, 7;

CAEN, TYI'. DE A. HARDEL, IMPIUMEUR—LIBHA!REEue Froide, 2.

Document

II I u i lullllIIH0000005721016

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DES ENSEIGNES

DE PTLERIN1GE.

Voici de petits monuments peu connus, rarement cités, etqui présentent cependant un vif intérêt au point de vue del'histoire des moeurs et de la dévotion de nos aïeux. Ducange,ou son continuateur, dit (lue le mot enseigne s'entend de di-verses manières, et lorsqu'il cite tin texte qui se rapporte ex-pressément li nos enseignes, il se trompe sur le caractère del'objet en question; « Ubi, dit-il , verbo insignium , ubia sacrum nuinisma vnlgb médaille significawr, ut et in lit.« remiss., ana. 1397 , ex reg. 133, ch. 129 : Lors le ditri Toustain eut ,achié de sa bourse une ensaiglw d'argent« qui pouvoit bien valoir 2 sols ou environ.......Quelle

ensaigne est-ce? Elle est de Mont fort ou du Mont-St.-« Michiel? »

Nous donnerons plus bas précisément, une enseigne duMont-St.-Michel; il est vrai qu'elle estde plomb, mais pourêtre d'argent, l'enseigne de Toustain n'était pas une médaillele moyen-âge n'a pas frappé de médailles: c'était un souvenirde pèlerinage que le pèlerin gardait dans sa bourse, ne vou-lant pas, sans (toute, tenter la cupidité en le portant ostensi-

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2 DES ENSEIGNES

blemeiit. C'est au mot S1CVl , plus spécialement employésur nos plaques, (PIC ]Jucange aurait dû expliquer l'usage desenseignes s'il l'avait connu . niais il garde entièrement le si-lence à 1cm' sujet.

On aura une idée nette cl précise (lu sens qu'il faut attacheraux mots enseigne et siqunni on même .sigillum . lorsqu'onaura parcouru les lignes (111 j suis ent (1).

ENIFICNE riMii'îflJELPI',I.

Plaque de plrn1) oblongue. I)ans la partie ' n t ai e , . -S.assis sur un siège élevé et potii U (l'un gradin sur lequel re-posent ses pieds, tend la main droite à la Madeleine, qui , lescheveux épars et prosternée à terre, dans un position sup-pliante, rampe sers le Saii eur en relevant un peu la têteau-dessus et dans le champ un vase de parfums et deux écus-sons dont l'un offre le blason d'Anjou ancien, semé de Franceau lambel de gueules avec une liande pour brisure, et l'autrecelles de Provence d'or à quatre pals de gueules.

A l'entour : SIGNYM :? BEATE : MARIE : MGDALENEet intérieurement: ..... SANCTI: MAX IMINE ........

Cette enseigne n tous les caractères d'un nloilunirnt duXIVe. siècle. Elle consacre le souvenir du culte fervent rendu,pendant tout le mo dn-àgo, à la mémoire de sainte Marie-Ma-deleine , au couvent de Si. -Maximin , en Provence.

(t) Conf. Noies pour serti,' d l'rude des nu'rroux, par M. J. Rouver.,Revue numisma(iqUc , surie 1849.

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DL PLLERJNAGE. 3Ce petit monument a été trouvé, à Paris, dans le lit de la

Seine.Tout le monde connaît les paroles du Sauveur qui ont

rendu à jamais célèbre la soeur de Marthe et de LazarePourquoi lui faites-vous de la peine, dit-il à ses disciples,au moment où cette femme venait de répandre sur lui unparfum précieux, l'O?urre qu'elle a exercée à mon égard estdigne d'éloges : en vérité, je vous l'assure, partout où cetEvangile sera annoncé dans l'univers entier, cette &meaction sera publiée à sa louange.

La représentation figurée sur notre plomb rappelle l'actionqui devait assurer à la Madeleine une éternelle renommée, enmême temps qu'elle est la preuve vivante de la réalisation desPromesses (lu Sauveur.

En effet, cette espèce de médaille provient, comme je vaisle démontrer, du couvent de Si. -Maximin, dépositaire desreliques de notre Sainte, et devenu, à ce titre, un lieu depèlerinage fameux , qui a été en possession, avec la S". -Baume , (l'attirer iiim nombre immense de pélerins. Deshommes de guerre, (les princes illustres, des poètes fameux,Pt même des souverains pontifes ont visité Ces lieux et misainsi le sceau à la prédiction du Sauveur.

On sait encore que l'Eglise a vu dans cette femme la mêmedont N.-S. a dit, dans la profonde miséricorde de son coeur,Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a beaucoupaimé (I) , la même qu'il a exaltée dans cette promesse au-guste : Marie a choisi la meilleure pare qui ne lui serapoint ôtée (2), la même, enfin, qui, se tenant éplorée prèsdu tombeau du Christ , eut le bonheur de k voir ].aaprès sa résurrection.

(!) Luc, VII, 47.(2) Lue, X, !ii.

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't DES ENSEIGNES

Mais ce que peu de personnes coiluaisselit, c'est cette partiede la vie de sainte Marie qui commence à la dispersion (lesapôtres et finit à sa mort; c'est la preuve de son séjour enProvence, consacrée, à travers les ulges, par les pèlerinagesdont notre enseigne est un précieux souvenir, et authentifiéepar la découverte faite, au XIlI. siècle, (le son corps dans lacrypte de St. -Maxiniip.

Rabati Maur, évêque de lavencc, a écrit, au lX v. siècleirne vie estimée (le sainte Marie-Madeleine, à laquelle nousempruntons ce qui va suivre.

La quatorzième année après l'ascension du Sauveur, saintPierre, qui devait quitter l'Orient pour aller à Rome, désignales prédicateurs de l'Evangile destinés à parcourir les Gauleset l'Espagne.

A la tète des vingt-quatre pontifes choisis, était le célèbredocteur Maxiriin , l'un (les soixante-dix disciples du Sauveur.

Sainte Marie-Madeleine, unie, par le lien de la charitéà la religion et à la sainteté de ce disciple, résolut de ne poIntle quitter. Suivie de sainte illarthe et de sainte Marcelleelle prit , avec saint Matiuiiiii , le theimu de l'Occideiit, etdébarqua, après une longue traversée, dans la Viennoise prèsMarseille»

Saint Maximin s'établit à Aix où la semence divine , ré-pandue par sa bouche, fit de nombreux prosélytes à la foi nou-velle, puisamment aidé (tans son apostolat pat » sainte Marihequi, à Avignon et à tries, témoigisa, par des miracles, de lasublimité de sa mission.

Quant à Marie , appliquée à la céleste coutemplationelle gardait fidèlement la meilicure part : quoiqu'elle fûtsur la terre retenue par les liens de son corps , elle viraitnéanmoins eu esprit au milieu ries délices du ciel et jouissaitde ses ineffables douceurs autant qu'il est permis à descréatures mortelles»

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DE PÈLERINAGE. 3Comme le temps où sa très-sainte dme dvi.ai étre déli-

vrée de la prison du corps approchait, le Seignar et lé-dempwur des hommes lui apparut. Elle vit cet unique objetde ses désirs, Jésus-Christ en personne, accompagné d'unemultitude d'anges, qui l'appelait à lui avec douceur et mi-séricorde, pour la mettre en possession de la gloire duroyaume céleste.

Enfin elle mourut, l'amie spéciale et l'apitre du Seigneur,le onzième jour avant les calendes d'août ...... L'évêqueMaximin mir, dans un magnifique mausolée, son très-saintcorps embaumé avec divers aromates, et éleva ensuite, surses bienheureux membres, une basilique d'une belle archi-tecture. On montre son sépulcre qui est de marbre blanc,et on g voit, représenté en sculpture, comment, dans lamaison de Simon, elle mérita le pardon de ses péchés,aussi bien que l'office (le piété qu'eilc rendit au Sauveurpour sa sépulture.

La St'.-Baume (t), cette grotte célèbre, fut, on le sait, lelieu choisi par sainte Marie-Madeleine pour faire pénitenceet s'adonner à la contemplation : c'est une caverne creuséedans un énorme rocher à plus (le 2800 pieds de hauteur; etFou montre tout auprès une petite roche élevée de 8 ou10 pieds, où l'on (lit que Madeleine se tenait de préférence,abîmée dans la ferveur de la vie contemplative.

La St. -Baume devint bientôt après la mort de sainte Ma-deleine, un lieu célèbre de pèlerinage; (l'illustres visiteurs ydéposèrent le tribut (le leurs Prières : Pétrarque suspenditaux voûtes de la caverne, une tablette sur laquelle étaient re-produits trente-six vers latins (fui commencent ainsi

Dulcis arnica Dei, lacrymis inflectere nosti'i

(1) Département du Var, à 28 kilomètres de Brignohes.

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6 DES ENSEIGNES

Toutefois • la S. -Baume ne renfermait pas les reliques denotre sainte; d'après une ancienne vie de sainte Madeleinequi remonte au V. siècle, son corps reposait dans un tom-beau d'albâtre, sous l'église de l'abbaye de Si. -Maximin, àcôté de celui de ce saint personnage et de ceux de saintSidoine et (le sainte Marcelle.

Une inscription célèbre de l'ais 710 , dont nous parleronsbientôt, et le témoignage de Raban Maur, qui date du 1X.siècle , confirment cette donnée.

Lors des ravages des Sarrazins, les religieux Cassianites quiétaient préposés à la garde du corps de sainte Madeleine, leretirèrent secrètement du tombeau (l'albâtre où il était déposéet le placèrent dans celui de saint Sidoine; c'est ce que nousappiend l'inscription dont nous parlons et dont l'authenticitéa été établie; en voici la traduction

L'an de la nativité du Seigneur 710, le 6'. jour du moisde décembre, sous le règne d'Eudes, très bon roi desFrançais, au teins des ravages de la perfide nation des Sar-

n razins, le corps de la très- chère et vénérable sainte larie-Madeleine a été, à cause de la crainte (le ladite perfide

• nation, i iansféré très-secrètement, pendant la nuit, de sonsépulcre d'albâtre dans celui-ci qui est de marbre, dutitiei l'on a retiré le corps de Sidoine , parce qu'ici il estplus caché. »Je vais rapporter brièement les circonstances fort remar-

quables (le la découverte de ce document.Au Xlll. siècle, une tradition un Poil indiquait

seule la crypte de St. -1laxiniin connue le lieu de dépôt desreliques de notre sainte ; le voisinage de la Sr.-Banriie donnait,à la vérité , du poids à cette tradition , niais aucun ténioi-guage authentique n'en assurait la véracité.

Charles , prince (le Salerne , qui fut désigné pins taud sousDOM rie 1hi k II ci 4ous les I ities de roi de Sicile ('t d

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DL PLLEu11rAGE. 7comte de Proence, entreprit de faire des fouilles à St.-Maximin ; ce prince , mu par un sentiment de tendre dé-vouement à la mémoire de Madeleine, s'entoura (les hommesles plus capables de le guider dans ses recherches, fit com-pulser les anciennes chroniques, et se rendit à St.-Maximinvers la lin de l'année 1279; la crypte avait été remplie desable pour la dérober, croit-on, -aux ravages des Sarrazins.Après de nombreuses recherches auxquelles le prince pritune part si active qu'il était tout trempé de sueur, on finitpar découvrir un sépulcre de marbre, celui de saint Sidoine.Une odeur met-veilleuse s'en exhala aussitôt; on Fouvritimmédiatement, et le corps d'une femme, moins la mâchoireinférieure, parut à tous les yeux (1).

l)aiis le but (le procéder régulièrement à la reconnaissancede CC dépôt, le prince fit refermer le sarcophage et y apposason sceau; il conoqua ensuite, pour le 18 décembre, les pré-lats voisins, et ce jour-là, en présenceprésence des archevêques d'Aixet d'Arles, et après la reconnaissance des sceaux, oitl'intérieur du tombeau.

Un morceau de liège auquel un n'avait pas d'abord attachéd'importance, mêlé qu'il était à la poussière des ossements,étant revenu sous la main du prince, ce dernier le rompiten l'examinant et aussitôt apparut un morceau de parcheminqui était l'inscription même dont nous venons (le parler.

Le prince, conjointement avec les archevêques et l'évêqueprésent, en fit faire une copie qui fut insérée dans le procès-verbal dressé à cette occasion.

(t) Il est fort remarquable que la màchoire inférieure de sainte Ma-deleine fut, d'ancienne date, vénérée à Borne en l'église de SL-Jeande Latran où, sans doute, elle as ait été envoyée avant les ravages desSarrazins ; le rapprochement avec le chef en fut fait par Je pape, criprésence de Charles Il, et l'on constata le parfait raccord des deuxparties.

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S DES ENSEIGNES

L'original de l'inscription, dont la découverte avait été denouveau attestée par les archevêques de Narbonne, d'Arles,d'Embrun et d'Aix, et par les évêques de Maguelone, d'Agdeet de Glandèves fut envoyé au pape par le prince de Salerne,et Je 5 tuai 1280, eut lieu la translation solennelle du corpsdc Madeleine.

Une châsse en foi-nie du baste, exécutée en décembre 1283,renferma le chef de la sainte; une couronne d'or surmontaitce reliquaire, qui est décrit dans le dernier inventaire faitpar la Chambre des Comptes d'Mx, en 1780; 011 conserveencore à St. -Maximin plusieurs reliquaires renfermant d'autresparties du corps de sainte Madeleine.

Charles, devenu roi de Sicile, résolut de construire à Si. -Maximin une église magnifique à la place de l'ancienne, etd'établir dans le prieuré des religieux de saint Dominiquequ'if avait le projet (le doter aussi du monastère de la Sr.-Baume, appartenant alors aux Cassianistes. Le P. Guillaumede Tonneins, religieux d'ut) grand mérite, fut nommé parle pape Boniface VIII , premier prieur du I)rietlré de St.-Maximin, soustrait, en même temps que la Ste. -Baume , àla juridiction de l'archevêque d'Aix.

Les pélerins affluèrent à St.-Maxiwin plus nombreux quejamaisLes gentilshommes « signalaient leur piété envers

Sainte Madeleine en ordonnant qu'après leur mort, ontransportât leurs restes à SL-Maximin ou à la St'.-Baume

cc pour y être inhumés, ou eu fondant des prières ou« d'autres bonnes oeuvres pour eux et pour leur famille. Lecc commun des pèlerins se contentait (le gagner l'indulgencecc attachée à la visite de ces saints lieux et en rapportait une« petite image de plomb représentant sainte Madeleine. On« coulait ces iin.aqes dans des moules en fer ou en cuivre

qui appartenaient 4 la sacristie du courent; et il n'yasait d'autres marchands autorisés à faire ce commerce

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DE PLUMAGE. 9• dans le pays que ceux â qui le sacristain remettait ces• moules, Les choses persévérèrent ainsi jusqu'après la• contagion qui ravagea la Provence, sous la reine Jeanne,• et changea en quelque sorte la face de ce pays. Après ce• fléau, il arriva (lue plusieurs personnes de Si-Maximin,• ou qui étaient venues s'y fixer, firent graver (le nouveaux• moules et vendirent des images de plomb aul pèlerins;• mais soit que la sacristie fat privée par là d'une petite

redevance, soit que ces nouvelles images fussent trop• défectueuses pour porter le l)iIblie à la dévotion, les rei-• gieux s'élevèrent contre ce commerce non autorisé par• eux, et portèrent l'affaire (le ces images au jugement du• roi et de la reine Louis de Tai-ente et Jeanne écrivirent,

cii conséquence, aux magistrats de St. -Maximin, le 29u avril 1 351t , que si la coutume contraire, alléguée par les• religieux, était certaine, ceux-ci (levaient être maintenus• dans leur possession , et que dans ce cas on eat à défendre• à tous marchands, sous peine (le grièves peines, (le vendre• de ces sortes (l'images, dans le lieu de Si. -Maximin , sans• y être autorisés pal le prieur. Il y a lieu (le croire que les« religieux furent maintenus, car la coutume qu'ils allé-« guaient en leur fav eue- remontait au moins àl'année '1311. ,(Monuments inédits sur l'apostolat de sainte iÏ(irie-Made-.leine en Provence, pat' M. l'abbé Failon, de Si. -Sulpice.)

Nous donnons plus loin le texte de cette lettre qui con-stitue une pièce très-intéressante pour l'histoire des enseignesde pélerinage.

La petite image de plomb que je publie aujourd'hui amanqué à la masse énorme de Monuments inédits surl'apostolat de sainte Marie-Madeleine en Provence, réuniset publiés par l'auteur de cet important ouvrage. Je m'ap-plaudis d'avoir ajouté à tant d'autres preuves ce témoi-gnage irrécusable du culte (le sainte Madeleine en Provence.

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10 DES fSE1GNES

Ce petit monument est d'autant plus intéressant qu'il re-monte avec certitude à la moitié du XIV. siècle. C'est encorele blason qui vient à cet égard éclaircir tous les doutes : eneffet, le blason d'Anjou ancien ou de Sicile, représenté surle plomb derrière la figure de J.-C. assis, est chargé d'unebande; or, ce blason ainsi modifié était celui de Louis deTarente, fils de Philippe (le Tarente, frère du roi Robert,comme le prouve Je sceau apposé au bas de la lettre dontnous venons de parier et qui est déposée aux archives ducouvent de St.-Maxiniin (armoire 1, sac 3 , n'. H).

Louis de Tarente avant épousé, le 20 août 1347, Jeannede Naples, petite-fille de Robert, devint, à cette époque, roide Sicile et comte de Provence, et succéda naturellement aupatronage exercé par les princes ses prédécesseurs sur l'abbayede St. -Maximin. C'est donc postérieurement à cette date etavant l'année 1362, époque de la mort de Louis de Tarente,que notre image tIc 1)10mb a dû avoir été fabriquée, car, àpartir de cette dernière époque, Jeanne composa son blasonparti de Jérusalem et d'Anjou ancien sans bande.

PIÈCE JUSTIFICATIVE.

Ordonnance de Louis et de Jeanne, roi et reine de Sicile,relative à la fabrication des images de plovtb représentantsainte Madeleine (Extrait).

Ludovicus et Johanna, Dei gratia rex et regina Jerusalemet Sicilia, ducatus Apulia , et principatus Capua; l'rovincieet Forcalquerii ac Petieniontis cornites , hajulis et judicibusterra nostrœ Sancti Maxiinini , (le comitatu nostro provincia,prsentibus et futuris fidelibus suis : gratiam suain et bonamvolontatein.

Pro parte prions et conventus re plis nostra ecciesiSauicta Mariw Magdalena, tic dicta terra , nostrorum fide-

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DE PÉLERINAGE. il

hum oraturum, liabuit expositio reverens facta iiobis, quod,a longo jatn prterito tempore , consuetuin fuit ac etiamtenaciter observatum, quod nullus, cuju.scumque conditionisexisteret, in ditâ terni Sanctj ffaximjnj auderet facereimagines plumbeas, sculptas imagine dictœ Sancta, Mariequte peregrinis dantur ad devotionein ipsius sancue, prœteripsiu.s prions et conventus specialem licentiam cc manda-mut, datis fernis et alus opporcunis , habentibus dictantlicentiam , per sacristain ipsius ecclesice; et continue pernnos quadraginta tres pratcritos , dicli prior et coilventus

fuerunt in possessiaile pacifica dancli dictain licentiam , ipsisfacientibus dictas imagines, et dandi ferros et ad id aliaupportuna. Nonnulli tamen de dicta terra, seu iiiihi habi-tantes, a tempore generalis mortalitatis , proximè praterita,non verentes super praunissis, dictam ecclesiam perturbare,eoruni auctoritate propria, pruter licentiam et mandatuinipsorurn prions et conventus, dictas imagines plumbeas fa-ciunt et peregrinis vendant; contra prafataw antiquam etobser%atam consuetudinem tenwre senientes, in juris in-juriaul, dictœ que eccIesia prajudiciuin et gravamen. Superquo iioslia provisione petita, nos gras amina quoelibet, nostrisirrogata fidelibus, et prcipue prœfatie nostrac ecc1esi,cujus sumus et esse debenius precipui defensores, detestabileahhorrentes ac attendentes quod jura ecclesiarum defenderedomini .......... cura clehet esse solita : solumus ac vobiscommittimus et juhenius quatenus si vocatis evocandis, smn-marie inspecta taotiim substantia, veritatis, vobis constiteritde prernissis, dictos prioretn et conventum, seu ipsamecclesiam, in possessione in qua cam super prutnissis inve-neritis, j astis et opportunis sestris pi'asidiis, manu teneatisac etiam defendatis, non perinissuri eos per molestatores etturbatores ipSoS, Sen quosvis alios, super pnernissis, aliqua-tenus indehite inoiestaii. 1t nihikflnirlus , sui) certa et for-

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12 ins ENSEIGNES

inidabili pna mandetis expresse molestatoribus ipsià etcuilibet oorumderi, pro parle nostrà ah eis, si secus indèfieret, irremissibiliter extorquenda, quod a molestationibusipsis indebitis desistenes, omnino perinituint eos dictam queecclesiam, super bis, pacifica possessione gaudere. Si veromolestatores ipsi, saper pramissis, jus aliquod forte habereprndunt; illud, si volueriiit, eorum competendi judice,ordine dehilo, prosequantur. Prasentes autein litteras, postopportunam inspectionem earmn, i'emaiiere volumus preseii-tanti efficaciter in antea valituras. Datum Neapoli, per Ser-gium dewinum Ursonis de Neapoli, militent, juris civilisprofessorem, magne nostra curize Inagistrum rationalem,vice protonotarium regni Sidiia, anno Domini M°. CCC0.LIII 10., die pcnultimo aprilis, VII md, , regiiorum nostriregisanno Vil., iiostra vero regine anno XII°.

ENSEIGNE DE NOTRE-DAME DE ROC-MADØlrR.

hoc-Aniadour est un lieu de pleriiiagc célèbre situé aumilieu de l'ancienne province (lu Quercy , m 18 kilomètres-Nord-Est (le (oui'don : placé au milieu d'un site excessivement

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DE PÊLER1ACE.

pittoresque , il semble comme suspendu entre le ciel et laterre. Roc-Amadour doit sa célébrité, (l'une part, au culteFervent rendu, depuis les temps les l)1uS reculés, à la SainteVierge, dans une chapelle particulière de l'église de cettelocalité, et, de l'autre, aux reliques de saint Aniadour qui yont été conservées pendant long-tenips et dont on montreencore quelques vestiges.

Qu'on se figure un pays aride, stérile , Couvert de caillouxépars, au-dessus duquel s'élèvent, jusqu'aux nues, des massifsénormes de pierre, puis une prairie étroite appelée dans lestitres la Vallée ténébreuse, qui serpente comme un mincefilet vert entre deux rochers parallèles. Sur les premièresrampes eAoiinlencent à paraître les maisons de Roc-Amadour,d'autres leur succèdent qui sont elles-mêmes surmontées deconstructions plus élevées, et ainsi de suite jusque vers lemilieu de la montagne.

Comme un nid d'aigle, apparaît, au-dessus du bourg, l'an-tique église de Roc-A madour, que dominent encore des rochersplus éleés aujourd'hui sans échos, flaguères retentissants deschants augustes d'un monastère placé à leur cime.

Sur la roche la plus inaccessible, on voit encore les vestigesd'un ancien donjon, qui servait à protéger la chapelle de laVierge et ses fidèles serviteurs. Un escalier de deux centsoixante-dix-huit marches donnait accès à la chapelle, et lespélerins avaient coutume de le gravir sur leurs genoux enrécitant quelques prières à la gloire de Marie.

Les chapelles commençaient vers la centième marche de cetescalier monumental; on en comptait douze en l'honneur desdouze apôtres , et plusieurs autres élevées pal' la piété à saintAmadour, sainte Anne, saint Micliul, saint Jean-Baptiste etau dlviii Sauveur.

Sur la gauche s'élève une terrasse recouverte en partie« par un roc escarpé et menaçant; il est entaillé dans le fond

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litDES ENSEIGNES

et présente la forme d'une étroite cellule, qui servait, (lit-on, (le retraite à saint Ainadour durant sa vie et est de-

f. après sa mort, le lieu de son tombeau. Le tombeaumaintenant est vide et la pierre renversée.....

D'un côté est la chapelle St.-Michel; c'est là qu'on voitla célèbre épée de Roland, et des chaînes portées autrefois

« par des chrétiens retenus captifs sur les côtes de Barbarie« et rendus à la liberté par l'intercession de Marie..... De

l'autre côté, c'est-à-dire à droite, vous voyez la porte dela chapelle miraculeuse ornée (le colonnes ou de pilastresavant pour chapiteaux des feuilles de choux à plis nombreuxet surmontée autrefois des armes (le l'évêque de Tulle.Rien de pins simple que l'intérieur (le cette chapelle le

rocher en forme l'abside; l'autel est de, bois et paraît remonteraux temps les plus reculés.

Des figures en relief décorent le devant de l'autel ; troisanciens tableaux enchâssés dans une boiserie partagée par descolonnes, servent de base à une niche assez élégante où reposel'effigie de la Vierge miraculeuse. Sa figure est petite et noire;l'enfant Jésus est assis sur les genoux de sa mère, appu yé sui-l'un des bras et Soutenu par l'autre. Quatorze lampes d'argents'échelonnant les unes au-dessus (les autres, brûlaient autre-fois devant l'autel consacré par saint Martial; mais le souvenirseul s'en est conservé. La chapelle de Saint-Sauveur, où leschanoines célébraient leur ollice, est beaucoup 1)1118 vaste ; leroc lui sert encore d'enceinte; sous cette chapelle, qui estpresque mine église, on voit une crypte dédiée à saint Amnadour;c'était autrefois l'église paroissiale.

« En montant sur le toit de l'église (le otre-l)ainc par un• escalier en limaçon, on arrive à une rampe de degrés trem-

blants, ruinés, sans garde-fou, suspendue sur l'abîme, On« ne peut franchir ce dangereux passage qu'aidé (le quelqueso arbrisseaux (fui , (le loin en loin, ont crû dans les fentes dit

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DE t'LI,hI(JNA(;E, 15n rocher. Le voyageur n'affronte qu'en frémissant cette râleuse ascensionascension : im faux pas, une distraction, quelque

pierre roulante, un de ces degrés mobiles qui se détacheraitsuffirait pour assurer sa perte. C'est par cette effrayante

« voie qu'on parvient au fort situé sur le sommet du ro-« cher, n

L'origine (lu pèlerinage (le St.-Amadour se perd dans lanuit des temps; on ignore même ce qu'était ce saint per-sonnage qu'on a confondu à tort, pendant long-temps, avec leZachée de l'Évangile, et ensuite avec saint Amateur, évêqued'Auxerre.

L'auteur de l'Histoire critique et religieuse de Notre-Dame de Roc-Amadou,' pense qu'à une époque reculée qu'ilest impossible de déterminer, un saint S'est retiré dans lesrochers de la vallée ténébreuse, et iue , par humilité, il adérobé son nom à la connaissance des hommes. La dénomi-nation de saint Ainadotim' lui serait venue, suivant cet auteur,de soit amour p0111' la retraite; (l'A mator rupis, le vulgaireaura fait Amadour. (in croit que sa Motion Particulière auculte de la Vierge le porta à lui hàtir tiume petite chapelle quifut consacrée par saint Martial, son ami, c'est-à-dire vers leIII'. siècle (le l'ère chrétienne, ce qui ferait de Roc-Ainadourl'un (les plus anciens pèlerinages connus.

Si la vie (le saint Amadoui' est entourée tic ténèbres, l'his-toire (le SCS restes précieux est 1)1115 certaine. Il fut ensevelid'abord sous le seuil, ou plutôt, comme le prouvent les restes(le SOIt sépulcre, dans le vestibule (le la chapelle de Notre-Daine, et il y demeura caché jusqu'à l'an 1166. n A cette

(poque, un habitant du pays se trouvant à I'extrétnitn ordonna h sa famille, peut-être par une inspiration divine,

d'ensevelir sa dépouille terrestre à l'entrée de l'oratoire.n A peine eut-on creusé la terre que le corps du bien-

heureux Aunatemu' fut retrouvé dans son intégrité, et c'est

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16 DES ENSEIGNES

• dans la même intégrité qu'il fut. placé à l'église, près de• l'autel, et montré à la dévotion des J)élelins. Alors ilfit

dans ce lien des miracles si nombreux et si inouis, par la• puissance de la très-sainte Vierge, que le roi Henri li qui• se trouvait à Castelnau de Bretenous, vint lui-même pour

• y satisfaire à sa dévotion (1).u Ces restes précieux demeurèrent sans corruption pendant

• plusieurs siècles, de telle sorte que l'on disait en proverbe:« ceci est entier comme le corps de saint Aniadour, ou bien« il est en chair et en os comme saint Ainadour, jtlS(1U'à

« l'an 1 562 , où les Huguenots s'étant emparés de la ville« pillèrent la chapelle et livrèrent aux ilaniines ces bienheu-u reuses reliques. (Hist. de N. D. de Roc-A madour parA. B. Caillou. )

II ne reste plus aujourd'hui à Roc-Amadour que deux re-liquaires dans lesquels on aperçoit quelques ossements plusou moins calcinés et que des âmes pieuses ont sauvés de ladouble profanation (le 1562 et de 1793.

J'ai dit qu'on voyait à Roc-madour l'épée (le Roland. Onrapporte eu effet que le neveu de Charlemagne, en traversantle Quercy , vers l'année 778, s'arrêta au saint lieu, et vintoffrir à la Sainte Vierge une masse d'argent du poids (le sonépée. Duplex ajoute qu'après la mort de Roland, son épéequi avait d'abord été placée au-dessus de son chef, en l'églisede St.-Romain de Blaye, où il était enterré, fut ensuitetransportée à lloc-Amadour, et son oliphant en l'églisecollégiale de St. -Severin-lès-Bourdeaus (2).

Mais l'épée de Roland disparut pendant les siècles orageuxqui suivirent, et on y substitua la lourde masse de fer qu'onvoit aujourd'hui.

() Robertus tic Monte ad an. 4170. —Catltala-coture, Jus:, duQuercy, liv. III, eh. xi, P. 438.

() Duplex, Rist. de Fronce. Cliarlenmagne, eh. vin «t xi, p. 324.

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DE PÉLER1NAC;1, 17Saint Louis, à peine rétabli d'une longue maladie, fit, en

1245, un pèlerinage à Notre-Dame de Roc-inadotir, enaction de grâces de sa guérison; il était accompagné de lareine Blanche et de ses frères.

Charles-le-Bel, la reine sa femme et le roi Jean de Bohème,se rendirent aussi, en 1324, à Roc-Amadour.

Dans le XVr. siècle, les pèlerinages devinrent de plus enplus fréquents; Louis XI fit ses dévotions à Notre-1)ame deltoc-Amadoijr à son retour titi Languedoc, en I463. Nuldoute que ce roi, qui, on le sait, avait une affection particu-lière pour les images (le l)lonub provenant des pèlerinages,n'ait rapporté (le Roc-Aniadonr 011e de ces enseignes dontnous donnons aujourd'hui la figure, et dont les l)&rins nemanquaient pas de se munir, comme pour attester i'accotn-Plissement de leur voeu.

Cette petite plaque servait même à protéger ces der-niers. « Amis et ennemis respectaient également les pèlerins« portant une certaine marque que l'on vendait dans ce lieu« saint. On trouve qu'un anglais avant été pris par les soldats« de Cahors, fut mis en liberté aussitôt qu'on le reconnut

pèlerin (le Notre-Dame (le Roc-Amadour (2). Les Anglaisen usaient de même; mais, pour jouir de ce privilège, ilne fallait pas manquer de porter le signe appelé dans l'acte

ci Sport ulas ou Sportellas; c'étaient des pièces de« phnnb OÙ d'un côté était gravée l'image de la Vierge et« de l'autre celle de saint Arnadour. Les habitants de la villeci en fai s

aient d'une autre manière où était la Véronique; mais« elles n'étaient pas si reconnues que les autres. L'évêque de

Tulle, comme abbé tic Roc-Ainadour, donnait de droit les« premières et défendait aux habitants (l'en vendre. Ceux-ci

(1) Chron. Leniov., Bibi. des mss., fonds Gaignères.(2) L'abbé de Fouithiac, Chroiu. manuse. du Quercy, à l'an 1399.

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18 DES ENSEIGNES

it vendaient les unes et les autres lœuI gagner leur vie dans• ce malheureux temps. Enfin il fut convenu, en 1A25, que• l'Evêque permettrait aux habitants de débiter ces sorleS« de marques (le même coin pendant deux ans (1). »

L'enseigne que je publie aujourd'hui et qui appartient àM. Rouyer, est un des plus beaux monuments (le ce genreque je connaisse. Elle me parait remonter an XIIP. siècle;toutefois, je ne serais pis surpris qu'elle ne ffit. que (lu xir.Le mot SIGILLvM , qui , dans la circonstance , ne peut êtretraduit par sceau, est tout simplement le diminutif du flot

SIGNYM plus communément employé sur ces monuments;ces expressions me semblent assez bien rendues par les motsimage ou rcpréscn(aliOfl.

On trouve d'ailleurs d'autres exemples de l'emploi desiyillun( au lieu (le signunm. l. Rigolot a publié une enseignede saint Eloi de Noyon dont la légende est. SIGILLVMSAC1'1 ELIGII NOVIOMENSIS EPISCOPI (2).

Ces images durent être extrêmement répandues, et il n'estpas étonnant que notre enseigne ait été découverte à Parisdans le lit d'un fleuve , réceptacle commun des débris aban-donnés par toutes les générations qui ont vécu sur ses bordsdepuis vingt siècles.

Un témoin oculaire rapporte avoir vu, en un jour , plus« de trente processions monter, avec dévotion, les marches qui

coiiduiseiit à la sainte chapelle, et un chanoine de Roc-« Amadour, non content de lui confirmer le fait, lui protesta« en avoir vu souvent un bien plus grand nombre. »

Qu'on juge par là de la masse énorme d'enseignes qui de-vaient exister au moyen-âge; si donc l'on peut être surpris

(4) L'abb( (le foulihiac, Cliron. niamlsr. du Qiiei'y, à l'an Iii 25.

(2) Monnaie. I onnues des E.iques dc» Innocculs cm de» F-8, lu-

s'. Paris, Merlin, 4837.

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I)1 PÊr.ERTNACE. 19d'une chose, c'cst qu'il n'en existe pas davantage aujourd'huinul lute (I lle si Ces petits flIOrlunlents Clissent té (le l)rolie,ils iie se fussent rctroti (s en grand nombre mais le plombest de sa nature trop fusible pour résister à lincendie.. D'unautre citè, les générations successiv es, perdant la tradition (lel ' intérêt qui s'attachait Ù CCS tflOflhiifleilts, ICS Ont lit rés SflI)Scloute aux fondeurs 0(1 les ont déturés elles-mornes. Jl afallu qu'une circonstance propice , coninie k curage de laSeine , révélât l'existence de ces Curieuses reliques, que lefleuve avait protégées pendant cinq siècles.

ENSFJGrR 1W SAINT FlOT )F NOYOI.

Plaque de plomb cariée fortement oudée : saiiit. Eloiforgeant sur une enclume, lève la main gauche pour recevoirun objet enroulé ti li C lui présente 1m personnage deboutderrière ce derir est nu cheval bridé ail-dessus duquel onaperçoit, clans les nuages, un ange encensant.

Dans la partie supérieure, la légende SFGNV SCI FLIC U.[) 'après le caractère (le cette inscription et la rudesse du

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20 DES ENSEIGNES

travail, cette enseigne peiit remonter aux premières années( lu XiEl. siècle, sinon à la fin (lu précédent.

Le mode tic suspension consistait dans une forte helièreplacée vers le centre de l'inscription , et dans deux anneletssitués aux deux angles inférieurs.

I)enx enseignes qui présentent avec celle-ci la plus grandeanalogie, ont été publiées par M. liigolot sous les tr'. 117et 11$ , dans son ouvrage intitulé Jlonnaies jflCOflflUCS (lesEvêques, des Innocents , des Fous, etc.

1)ans ces deux représentations le personnage présentantl'objet enroulé est à genoux, et c'est un serpent, à n'en pisdouter, d'après la gravure du moins, qui est offert à saintEloi. A ce sujet , l'auteur fait remarquer quedans une• requête présentée , en 1379 , par les religieux (le l'abbaye• de St. .Eloi de Noyon, il est parlé des pélerins qui Se• rendaient au tombeau (le saint Eloi, lui faisaient offrande« (le chandelles (le cire et achetaient certains signes et

écharpes de pèlerinage, lesquels objets se cmiaiciit auprofit de l'abbaye (Annales (le l'église cathédrale de Noyon,par Jacques Levasseur, 1633 , p. 1t9 ). »Ni . Rigolot ne fait pas de doute, dans les lignes qui suivent,

que 1'o1jet enroulé ne soit un cierge roulé en forme de1.

je ne saurais partager celte opinion , et voici pourquoitoutes les enseignes dont je donne la figure et toutes celles(lue j'ai pu voir dans les collections, représentent les saintsdans le trait le plus frappant, le puis populaire de leur vieles saints y sont glorifiés par le miracle ou l'action qui lesrecommande le plus à notre culte ; jamais ce culte lui-mêmen'y est figuré.

Si l'on rcmflar(lue d'ailleurs que daims l'action représentéesur notre enseigne , figure un ange qui encense le saint, etque dans l'une (les deux 1 laques données par M. Iligolot,

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DE PLLEBINAGE. 21

mie main bénissante paraît au-dessus (les personnages, -deux signes visibles de l'intervention divine au XIIF siècle,—on devra reconnaître dans cette scène un miracle du saint:Je serpent ou dragon tenu par le chevalier est l'ennemiéternel du genre humain dompté par la vertu du saillE Dansun vitrail fort beau, du milieu du XHI'. siècle, de lacathédrale du Maiis, placé au centre du latéral droit de lachapelle de la sainte Vierge, saint Eloi, vêtu en forgeron,est représenté tenant par ses pinces le mufle (L'un diablevert qui paraît implorer merci.

L'épithète NOVI()MEN SIS qui accompagne le nom ELIGIIdans les deux plaques (le fil. Rigolot , et l'identité (le leursreprésentations avec la nôtre, ne permettent pas (le douter(lue notre enseigne ne soit aussi le résultat d'un pèlerinageaccompli à Noyon. Un examen très-attentif (le cette enseignem'a fait reconnaître que l'objet enroulé se terminait aussipar une tête béante qui a disparu presqu'elltièrcmeflt SOUS

l'oxide accumulé pendant sept siècles.

ENSEIGNE t'ES SSIr tL.UI,Er,T E'i trIENI..

Voici un petit monument curieux par son inscriptiont SIGNA )IARITRVM LAVRENTII ET STEFAM. Je neparle pas de l'orthographe vicieuse (lu mol MARITRVM

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22 DES ENSEIGNES

résultat visible d'une erreur de la part du graveur, niais dusubstantif pluriel SIGNA appliqué à un monument Unique,présentant toutefois deux images de saints; on voit mieuxdès lors l'acception dans laquelle il faut prendre le motSIG\VI, appliqué aux monuments de ce genre.

Saint Laurent tient, à la main droite, soit le manche du grilénorme placé devant les saints personnages, Soit l'instrument(lui a servi aux bourreaux pour hâter sa mort. Voici comments'exprime la légende dorée, qui est le point de départ (letoutes les représentations figurées du moyen-âge

« Dixit que Decius : Afferatur lectus ferrcus ut rcquiescat• in co contumax Laurentius, Ministri ergo eum exuerunt• et super cratem ferreuni extenderniit; et, prunis suppositis,• euni cum furcis ferreis coi il On connaît cetrait célèbre du martyr « Dixit que hilari vultu ad Deciumo ecce miser assasti unam Partent gira ad aliam et man-

(Inca....La représentation de saint Étienne offre un signe caracté-

ristique qui a failli m'échapper, tant l'enseigne est oxidée,cc sont quatre pierres qui accompagnent la tête (lu martyreu-dehors du nimbe ; je suis certain maintenant du fait, carj'ai sous les yeux l'ancien bois gravé qui sert (l'illustrationaux éditions (le la légende dorée antérieures au Xvi'. siècle,et saint Étienne y est représenté en habit de diacre, lisantdans un livre et l)ouiauIt trois pierres sur la tète. Ainsi cebois gravé, véritable image populaire, se rattache directe-nient aux représentations typiques (les XII'. et XI1I 0. siècles.Ce fait est important à constater. Il est essentiel qu'aujour-d'hui où l'imagerie est tombée si bas, les artistes Soient bienCOfl\ aincus qu'il existe , dans l'iconographie chrétienne, destypes COnsaCrés CII (meuve Sorte par uuie longue tradition(lui ont servi, pendant des siècles, à caractériser tel ou telsaint , qui ont guidé la dévotion (le HOS pères et qui doivent

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DE PÈLERINA(,E. 23

encore inspirer la nôtre. L'hagiographie n'est point un artoù la fantaisie puisse à son gré se jouer, c'est une véritablescience où l'érudition doit servir de guide à l'art. Ce sontles vitraux, les manuscrits , les sceaux et, nous sommes heu-reux d'ajouter, les images de plomb, qu'il faut consulter pouravoir de bonnes représentations de saints - les véritablesimages de la piété nationale.

ENSEIGNE DE NOTRE-DAME DE TOMBLLAINI.

Plaque en plomb dcoupci Iprse1Itant une enseignemalheureusement mutilée de Notre-Dame de Tombelaine ou(In Llønt-St. -Michel.

Il existait près de l'abbaye du Mont-SI. -Michel un cbtcau-fort dit de Tombelaine, dont un ancien dessin paraît avoirété retrouvé à la Tour de Londres, et il est probable que lemot Tombelaine, de Tumbd, s'appliquait au rocher lui-même et servait à le désigner avant (lue la dévotion de saintMichel ne lui eût donné son nom actuel.

Notre enseigne se rapporte vraisemblablement au péleri-nage du Mout-St.-Michel, si célèbre au moyen-âge. Onpeut consulter à ce sujet l'Histoire de l'abbaye du Mont-St.-Michel, par M. l'abbé Desrochcs, curé d'Isigny, 2 vol.

la description qu'en a donnée M. Maximilien Raoul

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DES ENSEIGNES

1 vol. in-8"., Paris, 1834 ; ou celle de 31. l'abbé Boisselat,I Nol, in-8".

Il rie paraît pas que notre enseigne, au bas de laquelle oulit en caractères gothiques bourgeois Ziiiiibrtaiiit,%oit beaUColli)antérieure au XVC. siècle. Une aiguille, placée derrièreservait à accrocher le petit llIOilllflI('llt à la cape (l4 (Irai) ditp'leriti et Plus tard à la tenture de sa chambre ; nous en(IOUlIOnS la coupe.

ENS14ifI I)tI SAINT-M.LH-DE3-FOSSS.

&

t %ECi : S : MUR DE S FOCES. 'l'elie ('SI l'in-scription en bellesl)elles capitales gothiques (lu X tV'. siècle, (luientoure la figure en partie détruite tic saint Matir, dans notreenseigne. vou.i SAINT MAUR Dl:s'ossÉs ; on le voit,le langage national commence, au X 1%". siècle, à détrôner lalangue savante la réoluitioui littéraire, COIflIfleflCée à la liii(lii X 111e, siècle, dans les actes ecclésiastiques, envahit lesnmuuiiinents; les jetons, les sceaux , et nous putl%'ouls turc lesenseignes, ne présentent guère , dans le XIVC. siècle, (hIC tIcslégendes françaises c'est là qu'il faut étudier les premiersvagissements tic cette langue française qui devait trois sièclesplus tard enfanter des merveilles.

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L)E PLERINA6E. 25Au revers de notre enseigne, on lit 1 AVE MARIA

E : D.....A D. Sans doute AVE : MARIA : MATEDEI GRATIA. Je donne, sousle n°. 2, une coupe des deuxinscriptions; elles laissent entre elles, on le voit, un espacevide qui forme ainsi un sillon circulaire destiné sans (IOULeà contenir le cordon qui suspendait l'enseigne à l'habit dupélerin ; c'est un mode d'attache que iI0 n'avions pas encorerencontré.

St. - Maur-des-Fossés, bourg sur la Marne, est situé à unedenii-lieue de Vincennes, près Paris; il y avait dans ce lieuune abbaye de l'onlie (le saint Benoit, fondée au Vil e, siècle,qui fut d'abord appelée St.-Pierre-des-Fossés; elle prit lenoui de St. -Maur, lorsque les reliques de ce saint abbè yfurent transportées , au IX. siècle le l'abbaye de Clanfeuilou de SL-Maur-sur-Loire, à cause des incursions des Nor-mands. Les reliques de saint Maur, qui avaient toujours étéen grande vénération , furent transférées soleil ne[ letutut àl'abbaye de St. -Gerinain-des-l'rés , à Paris, le 30 août 175U.

Notre enseigne est donc un molluineut (le la piété pari-sienne,

ENSEIGNE DR SAINT NIOLAS.

J As..

flçr)

Plaque dc plomb représentant saint Nicolas et les troisjeunes gens sauvés pat' son intervention ; en exergue S

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26 DES ENSEIGNES

NIC()LAI. L'inscription est française; S. MCOLAI est l'an-cienne prononciation vulgaire du nom de saint Nicolas.

Au moyen-âge, saint Nicolas est partout, c'était le patrondes clercs. Je possède un curieux méreau dc plomb duXV. siècle, sur lequel on soit d'un côté saint Nicolas et lestrois jeunes gens dans le baquet fatal, et de l'autre , en troislignes , l'inscription suivante en gothique bourgeois :

berclercsparis. ]Une coquille en haut et en bas del'inscription.

Notre enseigne pourrait être aussi de Paris, mais, je lerépète, la dévotion (le saint Nicolas était générale au moyen-âge: les auteurs de la Monographie des vitraux de Bourgesy ont représenté la légende de saint Nicolas; la cathédraledu Mails renferme aussi un vitrail fort remarquable offrantles épisodes les plus remarquables de la légende de ce saint.

ENSEIGNE DE SAINT-JULIEN DE VOUVÂNT.

-.

Plaque de plomb circulaire pourvue à l'envers d'ur anneletdestiné à la fixer à l'habit; c'est ljttéralouient un grand bouton.

Au centre, un chevalier armé de toutes pièces, portant lacroix sur sou armure et sur le pennon (le sa lance ; à la cir-conférence, la légende SAINCT IYLIAN DE VOYANT.

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DE PÉLERINAGE. 27Vouvant, petite bourgade de la Vendée, possède une

église fort remarquable dont le portail, très-ornementé,remonte au XII. ou au Xh siècle; une abbase, maintenantdétruite, s'élevait à côté de l'église. La dévotion de saintJulien, fort répandue au XV'. siècle, a donné naissance à ungrand nombre d'images de ce saint; nous en connaissions enémail et cil verre peint. Voici une enseigne portant tous lescaractères de h fin du XV'. siècle, qui consacre le souvenird'un pèlerinage accompli à cette époque, à l'abbaye deVouvant, en l'honneur (le saint Julien. Un détail du portailde son église idnt confirnier cette in(luclion : au-dessous(l'un grand bas-relief représentant la Cène , (lui occupe toutela largeur de la façade, on voit, des deux Côtés de la voussurelu portail, deux grandes statues du XVe. siècle, dont l'uneIeh)Iésdnte le Sainte Vierge et l'autre un chevalier armé detOiies pièces; cc chevalier oc Peut être que notre saintJulien, celui que la dévotion des pélerins allait honorer àVouvant, et (tout elle rapportait précieusement l'image.

Il existe plusieurs saints du nom de Julien; la légendedorée et Durand de Mende en comptent quatre ou cinq, lesouvrages modernes un plus grand nombre il s'agit ici, selontoute raiseniblauice , de ce chevalier qui, par une fataleerreur, tua le même jour son père et sa mère, et se vouapour expier son ci-une involontaire, au soulagement despauvres. La légende (torée donne, tout au long, cette émou-vante légende.

Fragment d'une enseigne de saint Georges qui paraît être(lu XIV'. siècle. Je n'ai rien à dire (le particulier à son sujet.Ce que je donne de l'enseigne est insuffisant pour fournirmême des indices sur sa provenance ; niais il est probablequ'une légende aujourd'hui détruite indiquait le lieu du pèle-rinage. Saint Georges, connue saint Julien , Commue saint

Ana

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28 DES EjSE1(IES

Michel , et, en général, comme tous les saints guerriers,porte la croix sur ses armes: c'est le blason céleste.

ENSEIGNE DE SAINT GF.OIIGES.

Le mode d'attache, indice assez caractéristique de l'époque,ressemble à ceux des enseignes de Notre-Daine de Tombe-laine et de saint ico1as, qui sont du XV. siècle ou du coin-illeIlceiliciit du XVI.

ENSEIGNE DE SAINTE EA1IIIE.

Plaque en ,jtet..l -de doclie.

Celte enseigne est-elle un signe de pèlerinage 011 TIIIC nié-(hiilic (le COlIffèlic 1 Je lIC sauiae, lu di tij'cil commis 1111

dahmamik

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DE P1LERINAGE. 29

assez grand nombre en lozange comme celle-ci ou circulairesconnue celle de saint Julien ; elles ont toutes été trouvées àParis, et elles peuvent fort bien avoir été, au Commencementdii XV 1'. siècle, la médaille de corporation (les canonniers denos jours ou célèbre encore bruyamment la fête (le sainteBarbe, et rien ii'empèclic de supposer (JUC notre enseigne fi-gurait au XVl. siècle, Soit U bonnet, soit au pourpoint descompagnons du Tonnoire, dans les jouis de grande cérémonie,.

ENSEIGNE DE SAINT MATIIUIIIN DE LATICII!NT.

Il ne me reste malheureusement qu'un fragment d'unetrès-grande enseigne où l'on voit écrit en belles capitales (III

XIV'. siècle E • SAINTMATELLIN1)ELAR-CI lA NT le n°. 2 (101mo la roupe (Ili mélal : l'i nsc! -iptioii ('L

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30 DES ENSEIGNES

Saint Mathuriri , né dans le diocèse de Sens, mourut avantl'année 388 ; onporta Son corps à Sens. Depuis, il fut trans-féré au village (le Laichant , près Nemours (Seine-et-Marne).On bâtit en ce lieu , qui appartenait h la cathédrale (le Parisune église sous l'invocation (lu saint prêtre et l'on V Volt en-core une châsse qui renferme 1IIIC partie (le SOS reliques ladévotiony attire un grand concours de fidèles et Ion porte lachâsse du saint aux paroisses Voisines le jour de l'Ascensionet le mardi après le Il juin.

Notre fragment d'enseigne est un témoignage incon testa l)l(du culte rendu , au XIV. siècle, à saint Mathurin , dans lapetite bourgade de Larcliant.

BUSTE 1)1'. RELIGHIX OU DE PILEhIN PNCti'LI(JIflN1I.,

(lit squ'on grand nombre de reliquaires ont en , aniigforme d'un chef richement orné • de la tête du

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DE PÈLERINAGE- 31

intactes et à l'abri (le la pluie les reliques, qu'on y maintenaiten pressant tout simplement ses bords inférieurs ; la bélièreétant place au sommet du capuchon , le reliquaire se main-tenait toujours dans une position verticale.

Je possède nu petit méreau de plomb représentant un pé-leuin , la tête encapuchonnée connue celle de notre enseignel'escarcelle au côté et le bourdon à la main.

Tous les petits monuments que nous venons tic passer enrevue sont sortis dii lit de la Seine; iioiis les avons religieuse-nient recueillis un joui' (lui, nous accomplissions , nous aussi,un péki-ijiage dans la grande ville.

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