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Elucubrations villageoises Diane F. Hamel
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Elucubrations villageoises

Diane F. Hamel

6.9 540293

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 70 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 6.9 ----------------------------------------------------------------------------

Elucubrations villageoises

Diane F. Hamel

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À feue Ginette,

mon amie d’enfance, qui m’a laissée derrière elle,

sans avoir eu le temps de lire la dernière nouvelle de ce recueil,

À Moussa, mon ami de longtemps,

qui partage mon amour de l’écriture et des mots,

et

À Modeste dont je suis très fière,

qui vient de terminer son cycle d’études primaires.

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Mes plus sincères remerciements

à

Madame Rita D’Auteuil, ma dévouée enseignante du cycle primaire,

pour ses judicieux avis et précieux commentaires.

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I La petite maison du coin

Lorsque je suis arrivée, par un bel été, dans cette localité pour y demeurer, j’ai tout de suite remarqué qu’il y avait au centre du village, une maison pas comme les autres, située à la croisée des deux routes les plus fréquentées. Il était difficile de la manquer car elle était comme le nez au milieu du visage.

Comme elle occupait un coin de rue, elle offrait aux passants une vue sur toutes ses faces ainsi que sur ses alentours. C’est ainsi qu’on pouvait voir couler un ruisseau limitant le terrain à l’arrière et du côté ouest, et dans lequel on voyait, pendant l’été, s’esbroufer quelques canards. Julien, le proprio, les élevait dans l’espoir, de varier le menu de sa maisonnée l’hiver venu, et bien sûr, entre-temps de se délecter de leurs œufs. Du moins, c’est ce que je pensai lorsque je vis les petits canetons se promener à la queue leu leu derrière leur maman cane. Malheureusement, j’appris

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plus tard, lorsque l’automne arriva, que la plupart des canards étaient morts accidentellement, frappés par des automobiles. Les canes confectionnaient leurs nids et allaient pondre dans le cimetière situé de l’autre côté de la rue, et, leurs va-et-vient fréquents entre la maison et leur progéniture leur étaient quasi infailliblement néfastes. Plusieurs automobilistes s’arrêtaient pour leur céder le passage, mais d’autres non. À cela s’ajoutaient les fréquentes visites aux nids effectuées par des enfants qui cassaient les œufs par pure malfaisance ou en voulant simplement les manipuler par curiosité.

Point de gazon sur ce terrain. En fait, ce lopin de terre avait l’appellation « résidentiel » que Julien et sa compagne Lucienne ne lui reconnaissaient qu’en partie. L’ensemble de la propriété avait plutôt l’allure ainsi que la vocation d’une coquette fermette. Une multitude de variétés de fleurs des champs occupait la devanture de la maison dont le lambris était constitué d’innombrables petits bardeaux de cèdre de couleur vert forêt. Quelques-uns, endommagés par l’usure du temps, avaient été consciencieusement refaits à la main et remplacés par Lucienne par souci d’authenticité et d’esthétisme. D’ailleurs, la couleur de la teinture avec laquelle la petite maison avait été repeinte récemment, avait été choisie avec soin par les propriétaires parce qu’elle correspondait à celle d’origine. C’est que la demeure était plus que

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centenaire, et Julien et Lucienne étaient soucieux de lui conserver son cachet patrimonial !

Faisant suite aux fleurs sauvages situées à l’avant de la demeure, se trouvait un potager de forme circulaire. Non loin du potager, une rocaille de plantes vivaces avait été aménagée de façon à cacher un composteur. Devant les éléments décoratifs, de la menthe douce poussait à qui mieux mieux jusqu’au bord de la route et embaumait l’air de ce paysage à la fois joli et original. La plante était tellement abondante, que dans les années qui ont suivi, il m’est arrivé souvent d’aller en cueillir avec la permission des propriétaires. L’aménagement paysager de la partie ouest se terminait par une rangée de pommiers qui en longeant le ruisseau, se retrouvait finalement en partie au sud. Franc sud, le terrain était en pointe. À l’est, du côté de l’entrée et du stationnement, seule une plate-bande d’hydrangéas ornait la maison. À l’extrémité de la pointe, il y avait une remise dont une partie abritait les canards et un clapier ; elle servait également de refuge aux chats de la maison et à ceux des environs qui erraient sans domicile fixe. Julien ne possédait pas de tracteur à gazon. Les lapins se chargeaient de la tonte de la partie du sol herbacée pour les besoins de leur alimentation. Il restait suffisamment d’herbe pour une petite biquette du nom de Bianca ; elle jouissait d’un enclos à demi-couvert pour la protéger des rayons ardents du soleil. Selon le parcours du soleil, et surtout selon son

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appétit, il arrivait qu’on retrouve Bianca en train de brouter près des pommiers, attachée à un piquet autour duquel elle tournait inlassablement.

La maison, comme plusieurs des maisons centenaires québécoises, était munie d’une « cuisine d’été ». En période estivale, quand on s’en approchait, on entendait par les fenêtres ouvertes de cette ajouture, un gentil gazouillis d’oiseaux. Lucienne y faisait l’élevage de beaux petits serins jaunes. On pouvait dire sans se tromper que Julien et Lucienne aimaient la compagnie des animaux ; ils avaient un chien qui s’appelait Jacob et une chienne qui s’appelait Pitoune, ainsi que plusieurs chats dont une mignonne petite chatte nommée Pâquerette, C’était un nom qui lui allait très bien parce qu’elle était toujours fourrée dans les fleurs des champs.

Au fil des jours, je me suis aperçue que non seulement la propriété en tant que telle, était originale, mais que le rythme de vie de ceux qui la possédaient l’était également. Du moins, il ne m’était pas familier. J’arrivais d’un milieu où les secteurs d’activités industrielles et de services prédominaient sur l’agriculture ; où le mode de vie tenait plus du modèle urbain que rural ; où les gens et les choses allaient vite. Dans ce nouvel environnement plus paisible, je me sentais quelque peu désorientée. L’horaire de la traite des vaches et des travaux dans les champs ne correspondait pas à celui qui régissait les


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