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Introduction Aux Sciences de Gestion

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INTRODUCTION AUX SCIENCES DE GESTION Filière : Droit Tronc Commun Semestre : S1 Module : Introduction aux sciences économiques et de gestion Matière : Introduction aux sciences de gestion Par : Professeur Ait MAHFOUD Année universitaire 2010/2011 Ali EL KADIRI BOUTCHICH 21 décembre 2010
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INTRODUCTION AUX

SCIENCES DE GESTION Filière : Droit Tronc Commun

Semestre : S1

Module : Introduction aux sciences économiques et de gestion

Matière : Introduction aux sciences de gestion

Par : Professeur Ait MAHFOUD

Année universitaire 2010/2011

Ali EL KADIRI BOUTCHICH 21 décembre 2010

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Partie 1 : Généralités et concepts clés

Introduction générale

A- Définition et concepts des sciences de gestion

1- Définition

Les processus de gestion sont un ensemble, d’une part un

ensemble d’activités ordonnées dans le temps qui portent sur le choix

des objectifs, la détermination et l’agencement des moyens

permettant de les atteindre, et d’autre part la mise en place de

l’instrument d’évaluation des résultats obtenus.

2- Composantes des sciences de gestion

Gestion des postes :

o Gestion des vents

o Gestion du personnel

o Gestion de la production

o Gestion des approvisionnements

o Gestion financière et comptable

o Gestion des stocks…etc.

Gestion des moyens

o Gestion des ressources humaines

o Gestion des compétences

o Gestion des savoirs

o Gestion des immobilisations

o Gestion des ateliers

o Gestion des finances

o Gestion de la qualité

Gestion des finalités

o Gestion des objectifs (court terme, long et moyen terme)

o Gestion des stratégies

o Gestion des plans

o Gestion du temps (time management)

o Gestion des priorités

3

o Gestion des contraintes

Gestion des opportunités

o Gestion de projets

o Gestion des investissements

o Gestion du portefeuille (actions et obligations ou gestion

spéculative)

o Gestion des marchés (contrats publics et privés)

o Gestion des alliances ou des relations (partenariats,

filiales, ententes)

Gestion des situations

o Gestion au quotidien ou normale

o Gestion des crises

o Gestion des situations de risques et d’incertitudes

o Gestion des conflits

o Gestion des aléas (imprévisible)

o Gestion des contraintes

B- Relation entre Droit et Gestion

Objectif de la gestion : Optimisation des ressources de façon à réduire

les coûts et à maximiser les intérêts des parties prenantes.

Objectif du Droit : Permettre le contrôle administratif (système de

sanction) et la protection des intérêts individuels et collectifs (Droit et

obligations)

Le Droit regroupe la gestion dans divers domaines

Le Droit des affaires : est un des points de conjonction entre Droit et

gestion.

Raison : protéger les cocontractants.

Le Droit comptable : impose à l’Etat d’harmoniser les écritures

comptables des entreprises (gestion comptable) en leur traçant un

cadre juridique appelé « Plan Comptable ».

Raison : contrôle fiscal (TVA, IS, IR…etc.)

Au niveau de la constitution des entreprises (un autre domaine de la

gestion), on trouve l’intrusion d’un Droit des sociétés qui prévoit

diverses voies de constituer une société (SA, SARL, SCS…etc.).

4

Au niveau de la gestion des ressources humaine (GRH), intervient un

certain Droit du travail, pour imposer des règles de recrutement de

rémunération (SMIG), de licenciement (indemnités), de mobilité de

retraite, de temps de travail, d’âge du travail.

Au niveau de la phase active (gestion de la production), le Droit social,

le Droit écologique et le Droit des assurances imposent des règles

d’hygiène, des règles de protection de l’environnement, des règles de

sécurité, des règles de prévention contre les risques.

Au niveau de la gestion des approvisionnements et des débouchés,

intervient un certain type de Droit tel que : Droit commercial et Droit

de la concurrence.

Conclusion : Jusqu’ici le Droit constitue une contrainte à la gestion : le

juriste rétrécit la marge de manœuvre du gestionnaire.

Conséquence : Il est important pour un gestionnaire de savoir les limites

de son domaine d’action pour ne pas être sanctionné par le juriste, et

pour ce dernier il est évident d ne pas dépasser ses limites pour éviter les

abus de pouvoir.

Presque toutes les grandes entreprises et la plupart des moyennes

entreprises, disposent d’une direction juridique au sein de leur

organigramme structurel (Direction des Affaires Juridiques, Cellule des

Contentieux, Direction des Conflits).

Au niveau de la gestion des innovations, le Droit de la propriété

intellectuelle et industrielle, la législation des brevets et licences de

Droit des marques.

Raison : Protection contre les risques d’imitation de contrefaçon et de

copiage.

Dans ce dernier cas le Droit se trouve au service de la gestion.

Conséquence : Ne peut-on pas dire que le législateur exerce de la gestion

dans la mesure où il rétrécit les marges de manœuvres du gestionnaire ?

Au niveau terminologique, l’Etat (exécutant du Droit) n’est qu’un acteur

de gestion, dans la mesure où on l’appelle Administration Publique.

La notion d’administration l’une des formes de gestion

5

C- Définition de concept d’entreprise

1- Synonymes

La notion d’entreprise a plusieurs autres appellations :

Firme : entreprise

Société : plusieurs entreprises

Compagnie : associant des personnes gérant l’entreprise

Etablissement : unité géographique de production

Groupe : société mère et filiales

Succursale : établissement appartenant à un groupe avec des

caractéristiques communes mais jouissant d’une autonomie de

gestion

Comptoir : établissement commercial

Conglomérat : groupe à activités différentes séparées ou non

liées

Holding : groupe financier ayant des participations dans

diverses entreprises

Cartel : entente qui laisse subsister les entreprises ex : OPEP

Consortium : groupement d’entreprises

Omnium : société qui détient un certain monopole ex : Groupe

ONA

2- Concept d’entreprise

Deux grandes difficultés s’opposent à une définition universelle de la

notion d’entreprise :

Diversité des positions ou points de vue

Diversité des entreprises

a) Diversité des points de vue

Une entreprise est une boite noire qui peut offrir plusieurs visages

(facettes, points de vue) :

Pour l’économiste : un lieu de production de biens et

services, d’investissement, de création de valeur ajoutée, de

progrès.

Pour l’actionnaire : une opportunité de profits, de

fructification de l’épargne, un lieu d’entreprenariat et

d’épanouissement personnel (classe sociale supérieure).

6

Pour le sociologue : un lieu d’entretien de relations (de

pouvoir, d’affection, de communication, d’affiliation…etc.)

de rapport de force entre classes sociales…

Pour le juriste : un carrefour de contrats et donc de divers

types de Droit.

o Un Droit social (contrat avec le personnel)

o Un droit des sociétés (contrat avec actionnaires)

o Un droit des assurances (contrat avec compagnies

d’assurance)

o Un Droit bancaire (contrat avec banques)

o Etc.

Pour le politicien : une puissance économique qui tente

d’affecter l’ordre politique (monopole et abus de positions

dominantes, lois anti trust), financement des compagnes

électorales en échange d’avantage économique, groupe de

pression et d’intérêt ou lobbies moyen d’influences externe.

Pour l’Etat : un contribuable payant des impôts et taxes, une

source de progrès, un lieu de paix sociale mais parfois de

tensions sociales (grèves, manifestations…).

Pour le philosophe : un lieu d’exploitation de l’homme par

l’homme (thèse marxiste par exemple…etc.).

b) Diversité de l’univers des entreprises

o Grande / petite entreprise

o Entreprise publique / entreprise privée

o Entreprise agricole / entreprise industrielle

o Entreprise individuelle / entreprise sociétaire…etc.

Conséquence : Caractère unique de chaque entreprise.

Résultat : Pas de définition universelle, seule une définition

satisfaisante.

Exemple : Vision d’économistes :

Une entreprise est une unité de production qui combine des facteurs

de productions en vue de produire un bien ou d’offrir un service

destiné à satisfaire une demande solvable exprimée sur un marché.

7

D- Importance économique et sociale des entreprises

Les entreprises jouent des rôles essentiels à divers niveaux :

économique, social, national, international…etc.

Plusieurs faits le prouvent :

1. La santé d’une économie est mesurée par celle de ses entreprises

(miroir). Pour voir la santé d’une économie on se réfère aux variations

des indices boursières (Dow Jones, CAC 40, Nasdaq, Nikey…).

La base de calcul de ces indices est le cours boursier des

entreprises y faisant figure.

2. L’entreprise, par la voie des privatisations, se substitue, de plus en

plus à l’Etat.

Conséquence : Des responsabilités publiques sont désormais déléguées

aux entreprises ; telles que :

Responsabilité 1 : L’entreprise, lieu de répartition des revenus et

richesses :

Salaire -> personnel

Produits et services -> ménages

Profits -> actionnaires

Impôts et taxes -> Etat, collectivités locales, organismes

professionnels et éducatifs

Dons -> associations

Intérêt -> banques

Responsabilité 2 : Résorption du chômage (entreprises = principaux

fournisseurs de postes d’emplois.).

Responsabilité 3 : Les entreprises luttent contre l’inflation et ont deux

moyens pour cela :

En produisant localement, les entreprises ôtent au prix de

revient les coûts de transport et les frais de douane liés aux

importations.

Gains de productivité -> baisse des prix grâce aux efforts de

compétitivité.

8

Responsabilité 4 : L’entreprise source de progrès technologique :

C’est des laboratoires des entreprises que naissent les

innovations (produits nouveaux)

C’est grâce à ces innovations qu’une nation arrive à réussir

son progrès technologique.

Conclusion : Ce sont donc les entreprises qui financent la majeure partie

des travaux d’innovation et donc le gros du progrès technologique.

Responsabilité 5 : Responsabilité sociale :

Aspect négatif des entreprises. En contre partie une

entreprise crée des nuisances, notamment en matière

d’environnement, telles que :

Pollution des eaux

Pollution de l’air ou atmosphérique causé par la

combustion du fuel et du charbon, du gas-oil par le diesel

et du raffinage des pétroles, la pollution automobile, la

destruction des forêts tropicales.

Pollution des sols (pesticides, produits chimiques ‘rejet’)

Surexploitation des ressources naturelles non

renouvelables

Détérioration du cadre de vie (industrie du papier

entraine la destruction des forêts).

E- Typologie des entreprises

Divers critères pour classer les entreprises par type :

Le degré d’autonomie

L’activité

La taille

Le statut juridique

Le critère de territorialité ou de nationalité

I. Le degré d’autonomie

Suivant ce critère, on distingue :

9

Les entreprises privés ou entreprises capitalistes dont les

propriétaires sont des personnes physiques ou morales privées.

Les entreprises publiques (entreprises sous contrôle des

administrations publiques)

Les entreprises semi publiques ou d’économie mixte

(participation privée et publique)

II. Critère d’activité

Il s’agit ici de l’appartenance sectorielle des entreprises

Les entreprises du secteur primaire : les entreprises dont l’activité

principale consistent à obtenir des produits bruts de la nature

(exploitation des richesses du sol et du sous-sol ainsi que les

richesses maritimes)

Les entreprises du secteur secondaire : ce sont les entreprises

dont l’activité principale consiste à transformer physiquement les

produits bruts (ceux du secteur primaire)

Les entreprises du secteur tertiaire (les services) : ce secteur

rassemble les transports, la communication, la distribution, la

santé, l’éducation, le commerce, la publicité, les professions

libérales, les assurances, les banques…etc.

III. Critère de taille

Divers critères pour mesurer la taille d’une entreprise : effectif

d’employés, valeur ajouté, patrimoine, part du marché, chiffre

d’affaire. Mais ce qui est retenu le plus souvent c’est l’effectif

d’employés.

Petite entreprise (hypo firme) Entre 20 et 50 salariés

Moyenne entreprise De 50 à 499 salariés

Grande entreprise De 500 à 2000 salariés

Très grande entreprise (hyper firme) 2000 salariés et plus

10

IV. Le statut juridique

On peut résumer le statut juridique par le schéma suivant :

V. Le critère de territorialité ou de nationalité (critère géographique)

Suivant ce critère on distingue trois grands types d’entreprises

plurinationales :

Les entreprises internationales (des entreprises exportatrices)

Les entreprises multinationales ayant un seul centre de

décision, un ou plusieurs centres locaux de recherche mais

dont les activités de production sont localisées dans plusieurs

pays.

Les entreprises transnationales ayant plusieurs centres de

décision et dont les activités de production et de recherche

sont localisées dans plusieurs pays.

Entreprises

Entreprises

individuelles

Entreprises

sociétaires

Société de

personnes

Société de

capitaux

Société en

commandité simple

Société en nom

collectif

Société à

responsabilité limitée

Société anonyme

S.A.R.L.

Société en

commandité par

actions

11

Chapitre 1 : Définition et évolution des sciences de gestion

A. Définition de la notion de gestion

1. Distinction entre les notions d’administration, de gestion et de

management

La notion d’administration

L’administration est l’exécution de tâches techniques

« routinières » régies par des procédures formalisées et

réglementaires.

Un administrateur est un bureaucrate qui ne fait qu’exécuter un

statut un règlement, des lois, des règles ou des ordres

préétablis. D’où la notion d’administration publique pour

designer l’Etat.

Cela peut affecter soit des tâches par standardisation (la

standardisation des tâches), soit des comportements par

formalisation (la formalisation des taches)

a) Standardisation des tâches

Un modèle opératoire détaillant les opérations les

opérations à réaliser, dans quel ordre et si nécessaire

pendant un temps alloué.

Exemple d’un comptable : des règles strictes (dictées par

le plan comptable) régissent ses actes. Donc cela engendre

une marge de manœuvre strictement limitée.

Autres exemples :

Les employés des services publics (ministre,

gouverneur…rédacteur d’acte civil…)

Les contrôleurs

Les inspecteurs (de travail par exemple)

Les militaires

b) La formalisation du comportement

L’application d’un comportement précis et règlementaire.

Uniforme (apparence, gendarme, policier, postier…)

Geste strictement recommandés (mouvement)

Champs de manœuvre très restreint (territoire)

12

On peut schématiser cela par :

ADMINISTRATEUR

La notion de gestion

La gestion est la mise en évidence de la solution d’un problème

qui, par construction, se trouve dans l’énoncé et dont les

solutions sont diverses mais connues.

La marge de liberté d’un gestionnaire est relativement large par

rapport à celle d’un administrateur.

GESTION

S1 S2 S3 S4 S5…

La notion de management

Jusqu’à présent, les français utilisent toujours le mot anglais

« management » sans pouvoir le traduire.

Problème connu

Une seule solution

Connue et règlementée

Problème connu

Plusieurs solutions

Connues

13

Au niveau sémantique :

To manage (en anglais) : se débrouiller

Maneggiare (en italien) : manœuvrer

Manéger (en français) : faire tourner

Toutes ces traductions renvoient à une idée de flexibilité et de

manœuvre qu’exigent l’instabilité et la complexité de

l’environnement. On peut définir manager, c’est trouver une

solution qui n’est pas forcement contenu dans les données du

problème. C’est parfois même découvrir le problème (par

anticipation) ou inventer les données.

MANAGEMENT

2. Les rôles du gestionnaire

M. mintzberg attribue 10 grands rôles à un gestionnaire (manager)

3 rôles interpersonnels

3 rôles liés à l’information

4 rôles décisionnels

Problème connu

Ou peu connu

Voire parfois même

inconnu

Solution peu connue

Ou inconnue

Car turbulence

Car interdite ou sans précédant

Parfois on se trompe de

diagnostic

????

A découvrir

????

A découvrir également

14

Les rôles interpersonnels

Symbole

Agent de liaison

Leader

Comme symbole, les managers accomplissent les des

obligations de nature cérémoniale et de représentation.

Exemple : présider un diner d’affaire, honorer un nouveau

retraité…

Comme agent de liaison, les managers nouent des contacts

avec les personnes à l’intérieur et à l’extérieur de leur organisation

pour comprendre leurs environnements : interne et externe.

Comme leaders, les manager sont responsables du travail des

employés, de l’organisation (GRH).

Exemple : recrutement, formation du personnel, promotion,

licenciement, motivation, avertissement…

Les rôles liés à l’information

Observateur actif

Diffuseur d’informations

Porte-parole

Comme observateur actif, les managers ont l’art d’être au

courant, que ce soit au niveau interne ou au niveau externe de

l’organisation.

Comme diffuseur d’informations, les managers ont la capacité

de s’informer eux-mêmes et à savoir informer les autres en filtrant

les informations qu’il parait souhaitable ou non de divulguer.

En leur qualité de porte-parole, les managers expliquent ou

défendent telle attitude ou décision prise par l’entreprise, devant

divers agents concernés (actionnaires, Etat, consuméristes,

écologistes, syndicats…).

15

Les rôles décisionnels

Entrepreneur

Régulateur

Répartiteur de ressources

Négociateur

Ayant un rôle d’entrepreneur, les managers recherchent de

nouvelles opportunités, supervisent les projets en cours ainsi que

l’évolution de ces projets.

Comme régulateurs, les managers ont la rapidité de contrôler

et de réviser les plans, d’arbitrer en cas de conflits, d’éviter tout

dysfonctionnement.

Les managers ont un rôle de répartiteur de ressources : les

ressources financières, humaines, physiques, temps, pouvoir…

Un rôle de négociateur, car étant le seul à disposer de

l’information et de l’autorité, pour engager les ressources de

l’organisation en temps réel.

3. Les caractéristiques du management

Le management est à la fois un art, une science et une

technique.

Le management est un art en ce sens qu’il exige l’emploi

d’habilités particulières et des qualités personnelles innées telles

que l’art de négocier, l’art de persuader pour récolter l’adhésion,

l’art de motiver, l’art d’anticiper, l’art de pratiquer l’intuition, l’art

de régler les conflits…etc.

Le management est une science dans la mesure où il fait

appel à un ensemble de connaissances telles que l’économie, les

mathématiques, la psychologie, les sciences politiques,

l’anthropologie, la statistique…etc.

C’est une technique en ce sens qu’il et à contribution les

données de certaines techniques telles que la comptabilité,

l’informatique, les techniques d’information et de communication,

les techniques financières…etc.

16

B. Evolution de la théorie managériale

En recense généralement trois grandes écoles dans cette évolution

L’école traditionnelle ou classique

L’école des relations humaines

L’école moderne

1. L’école traditionnelle ou classique

L’école classique s’est développée principalement grâce à :

L’américain Fréderic TAYLOR

Le français Henry FAYOL

L’allemand Max WEBER

Pour TAYLOR, on peut augmenter la productivité de l’ouvrier

sans augmenter sa fatigue en le gratifiant de meilleurs salaires

(primes ou sursalaires).

D’où les 4 principes de l’organisation scientifique du travail de

TAYLOR dite (OST).

a) Division verticale de travail :

Confier les tâches d’administration (bureaux) et

d’exécution (ateliers) à des personnes différentes.

b) Division horizontale du travail :

Division d’un même processus de production en tâches

élémentaires confiées à des ouvriers spécialisés.

c) L’étude scientifique du travail pour :

Eliminer les gestes inutiles

Une sélection scientifique des ouvriers et formation en

cas de besoin.

Chercher les meilleurs outils et les adapter aux tâches à

réaliser.

Chronométrer les tâches pour définir un temps optimal

(standard) à appliquer pour chaque tâche

d) Substitution du « salaire au temps » par le « salaire au

rendement ».

Les limites de l’OST (les aspects négatifs) :

Les cadences imposées à l’employé par le chronométrage

risquent d’engendrer :

17

La mauvaise qualité des produits

Des accidents de travail

La monotonie du travail entraine la routine et stress et donc des

ruptures du travail (absences et maladies mentales)

La négation de l’initiative individuelle tue l’esprit d’innovation

Le taylorisme ne s’intéresse qu’au travail d’exécution c.à.d. le

travail manuel (les mains)

L’organisation administrative du travail de H. FAYOL

(1841/1925)

FAYOL a mis l’accent sur le travail des administratifs (les

fonctionnels) et recommande 5 impératifs : « Manager c’est à

la fois prévoir, organiser, commander, coordonner et

contrôler. »

Prévoir : afin de scruter l’avenir et de dresser le

programme d’action.

Organiser : diviser l’entreprise en organes (fonctions,

directions, départements, services, bureaux…etc.)

Différentiation organisationnelle

Coordonner : c'est-à-dire harmoniser l’ensemble des

efforts et des actes de ces organes pour éviter l’anarchie

Intégration organisationnelle

Commander : donner les directives, les instructions et

faire agir le personnel

Exercer le pouvoir

Contrôler : en comparant les réalisations aux prévisions

S’assurer que tout ce passe bien

18

2. L’école des relations humaines ou l’école sociologique (1930)

Les principaux pionniers du mouvement sont :

Elton MAYO

Abraham MASLOW

Mc Gregor (1906/1964)

H. SIMON

Ce mouvement rompt avec TAYLOR qui considère l’individu

comme uniquement motivé par l’argent.

Sous l’influence de S. FREUD, sont désormais pris en

considération les éléments affectifs (cœur), psychologiques et

relationnels du personnel.

Quatre idées essentielles résument ce mouvement :

Le stimulus financier (salaire+prime) n’est pas le moteur

principal de motivation.

Les individus ont naturellement besoin d’appartenir à un

groupe.

Les individus recherchent l’estime et l’amitié de leurs pairs.

(relations horizontales)

Les individus souhaitent pouvoir se montrer utiles par leurs

supérieurs (relations verticales)

Abraham MASLOW (1908/1970) Etude des motivations

MASLOW met en évidence les différents besoins de l’homme au

travail. Répondre à ces besoins permettra à l’entreprise de motiver

son personnel.

19

La pyramide de MASLOW

Pour MASLOW, pour chaque individu existe un facteur de

motivation qui est fonction des besoins non satisfaits.

3. L’école moderne

Elle est caractérisée par l’avènement de trois principaux courants

d’analyse :

o L’école stratégique

o L’école systémique

o L’école de la contingence

a) L’analyse stratégique

Les principaux précurseurs du courant sont :

Igor ANSOFF

Boston Consulting Group (ou B.C.G)

M. PORTER

20

On s’inspire, ici, de l’art de la guerre ou arts martiaux pour en

tirer des stratégies transposables au domaine des entreprises.

D’où le caractère « artistique » du management.

L’analyse stratégique est un processus qui intègre les diverses

caractéristiques de l’entreprise et de son environnement afin

d’élaborer ses orientations et ses choix majeurs face aux

évolutions de ce dernier.

L’approche stratégique invite à raisonner suivant une

démarche :

Une étude externe (l’environnement) pour faire ressortir les

aspects positifs baptisés « opportunités » et aspects négatifs

dits « menaces ».

Etude interne de l’entreprise pour déterminer ses forces et

ses faiblesses.

Confrontation et évaluation des alternatives.

Procéder aux choix stratégiques pour les mettre en œuvre.

b) L’approche systémique

Les principaux acteurs :

o M. CROZIER (l’acteur et le système 1977)

o J. MELFSE (1979)

o Von NEUMAN

o Von FORSTER (l’avantage à l’attaquant)

o E. FREE…

L’origine méthodologique de l’approche systématique est la

science biologique

Rupture avec l’approche analytique.

Définition du mot « système » : Un système est un « ensemble

d’éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d’un

but ».

Exemple : une cellule, une famille, une entreprise, un village, un

corps…etc. Sont des systèmes. Donc tout être vivant est un

système.

21

Accroissement de la TVA

Relation Etat-entreprise

Accroissement des prix

Relation Entreprise-Clients

Baisse du chiffre d’affaire

(C.A)

L’idée nouvelle était que pour véritablement comprendre les

éléments, il fallait comprendre leurs relations. Il s’agissait donc

d’emblée de penser des totalités (pensée holistique).

Exemple de raisonnement systémique

4. L’école de la contingence

Elle correspond à l’approche de la dépendance totale et absolue

(tout dépend).

Les actions et les approches managériales appropriées dépendent

de la situation.

Pour manager, on doit prendre des variables telles que :

l’environnement d’une entreprise, son potentiel, son activité, sa

structure organisationnelle, sa technologie, sa taille…etc.

Baisse d’activité et donc

licenciement

Relation Entreprise-Personnel

Baisse des approvisionnements

Relation Entreprise-Fournisseurs

Problème de solvabilité

Relation Entreprise-Banques Concurrence acharnée

Relation Entreprise-cccts

22

Chapitre 2 : l’environnement des entreprises

(La contrainte managériale)

1. Définition de l’environnement de l’entreprise 2. Classification et composantes de l’environnement (macro-micro-

méso) 3. Les caractéristiques et états de l’environnement

1. Définition de l’environnement de l’entreprise

L’entreprise est un système ouvert c.à.d. en relation avec son

environnement (il y a des flux entrants et sortants). La connaissance de l’environnement est donc essentielle dans toute formulation stratégique.

Dans le cas managérial l’environnement est l’ensemble des facteurs internes et externes à l’entreprise qui ont une influence sur elle. Pour chaque entreprise existe donc un environnement spécifique.

2. Classification et composantes des environnements

Il existe 3 niveaux d’environnement :

Le macro environnement

Le micro environnement

Le méso environnement

2.1 Le macro environnement C’est l’environnement général au sein duquel évolue

l’entreprise. Il s’agit des facteurs globaux (agrégats) qui ont un impact sur toutes les entreprises et environnements lequel celles-ci ne peuvent pas réagir (en langage mathématique se sont des constantes). Se sont des variables qualifiées d’ « incontrôlables ». Les entreprises ont peu de pouvoir sur elles. Elles ne peuvent que s’y adapter.

Pour ce qui est de ses composantes, il s’agit généralement des composantes :

L’environnement démographique o L’effectif de la population o Sa structure par âge, par sexe, par région (densité) o Son espérance de vie o Son taux d’évolution (natalité, mortalité)

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L’environnement économique o L’état de la conjoncture (récession ou croissance),

exemple : la crise actuelle o Etat de la concurrence… o Taux d’épargne, d’inflation, de chômage, de pauvreté et

pouvoir d’achat… o Politique monétaire, budgétaire, fiscale, financière,

internationale du prix…

L’environnement socioculturel o Religion et croyances o Tradition, habitudes et modes o Valeurs et mœurs o Diversité ethnique o Attitudes et comportements o Taux d’analphabétisme…etc.

L’environnement institutionnel (légal) o La politique tarifaire o La politique fiscale (TVA) o Le climat politique et social o La réglementation sociale o La politique de contrôle de qualité o Les lois antitrust (monopoles)

L’environnement technologique o Brevets o Centres de recherches o Budget de recettes et dépenses o Universités et laboratoires o Vitesse de changement social o Main d’œuvre qualifiée…etc.

L’environnement écologique o Pollution et climat o Nuisances o Protection de la faune et de la flore

2.2 Le micro environnement Il est très proche de l’entreprise et comporte les acteurs

impliqués dans le cycle d’activité de l’entreprise, soit :

24

Cycle d’activité de l’entreprise

Pour ce qui est de ses composantes, il s’agit notamment des :

Personnel Sous traitants

Actionnaires Centres de distributions

Clients (dépositaires)

Fournisseurs Concurrents

Banques Medias (publicité)

Assurances Instituts de formations

Syndicats …etc.

Administration publique

Les entreprises ont un impact direct sur ces variables. Elles

peuvent les manipuler.

2.3 Le méso environnement C’est un environnement médiane entre micro et macro. Il

regroupe l’ensemble des acteurs qui par leur décision, sont en mesure d’influencer spécifiquement les relations économiques dans un secteur, une branche, une filière.

3. Les caractéristiques et états de l’environnement

Un environnement peut être :

Simple ou complexe

Stable ou dynamique

Turbulent

Approvisionnement

Transformation

Vente

25

3.1 la simplicité/complexité d’un environnement 3.1.1 L’environnement simple

C’est l’environnement ou l’entreprise n’entretient des relations qu’avec un nombre faible de partenaire :

fournisseur : achat de matières premières

clients : vente de produits finis Autrement, non intervention étatique, absence des syndicats, écologistes, consuméristes, faible relation extérieur (faible protectionnisme et autarcie), les banques, assurances.

Schéma d’un environnement simple

3.1.2 L’environnement complexe La complexité correspond au nombre croissant des partenaires avec lesquels l’entreprise entretient des relations et aux interrelations liants ceux-ci les uns aux autres.

Schéma d’un environnement complexe

FOURNISSEURS

Matière première

CLIENTS

Produits finis

Entreprise

L’Entreprise

Concurrents

Bourse

Ecologistes

Consuméristes

Médias

Banque

s

Clients

Étranger

Fournisseurs

Assurance

s

Syndicats

Administration

Publique

26

Exemple : Relation entreprise et Etat

Tarification

Imposition du bénéfice

Taxation de l’activité (TVA…)

Prélèvement obligatoires sociaux (allocations familiales…)

Contrôle et respect de la loi du travail

Nationalisation

Délocalisation des zones de travail…etc.

3.2 la stabilité/dynamisme d’un environnement 3.2.1 Environnement stable

Un environnement stable est un environnement où il y a peu de changement ou où le changement est trop lent. Lorsque :

Faible progrès technologique

Faible concurrence ou monopole

Comportement stable des consommateurs

…etc.

C’est le cas des environnements d’avant 1920.

3.2.2 Environnement dynamique Un environnement dynamique est un environnement instable et où intérieurement beaucoup de changement. Le dynamisme est mesuré par le rythme d’accélération des changements d’un environnement.

27

Schéma d’un environnement dynamique

Déc

lin

Mat

uri

Cro

issa

nce

Lan

cem

ent

Années

Chiffre

d’affaire

L’Entreprise

Clients : Nouvelles habitudes

Ecologistes : Nouvelles

exigences

Concurrence : Nouveaux

produits

Syndicats : Nouvelles

revendications

Groupes de pression :

Nouvelles politiques

Banques : Nouveaux taux, taux flottants Étranger : Nouvelles conjonctures

internationales

Médias : Nouvelles

techniques

Consuméristes :

Nouvelles attentes

Fournisseurs :

Nouvelles clauses

d’approvisionnement

Etat : Nouvelles Lois

Ancien cycle de vie des produits

Durée de vie très lente 20 ; 50 à 100 ans

28

Hier Aujourd’hui

Cycle Long Court

Temps/choses Peu de chose et beaucoup de temps

Beaucoup de choses et peu de temps

3.3 environnement turbulent

Simple Complexe

Stable Environnement simple et prévisible

Environnement complexe mais prévisible

Dynamique Environnement simple mais peu prévisible

Environnement turbulent

Conclusion : la maitrise de la turbulence est la problématique du manager.

Produits A B C D E N

Années

Chiffre

d’affaire Nouveau cycle de vie des produits

Cycle de vie très court 20 jours à 6mois

Les cycles « temporels » sont en forte accélération

29

Partie 2 : Les styles de direction (leadership)

A. Définition :

Le style de direction est l’art qui consiste à commander et à diriger les individus dans la réalisation d’un travail.

Diriger c’est :

Avoir une vision que l’on communique à autrui.

Posséder le pouvoir de la rendre réelle et de l’imposer.

Enfin la façon dont un leader tente d’influencer ses subordonnés.

B. Déterminants du leadership

Notons que l’art de diriger est fonction :

Du pouvoir en possession (source de pouvoir) ET

Du style d’exercice de ce pouvoir (leadership)

B.1 Les sources du pouvoir

Un pouvoir peut avoir une ou plusieurs sources :

Pouvoir de gratification : la capacité du manager d’influencer ses subordonnés en récompensant leurs comportements satisfaisant (félicitations, promotions, primes, augmentations de salaire, congés…etc.)

Pouvoir de coercition : la capacité du manager de contraindre ses subordonnés à adopter un comportement sous la menace de les sanctionner en cas de désobéissance (une réprimande, une réduction de salaire, un licenciement…etc.)

Pouvoir légitime ou (autorité) : c’est le pouvoir légitime par le fait qu’il est :

o Officiellement reconnu par les statuts de l’entreprise o Accepté par les employés qui en subissent l’effet

30

Pouvoir de compétence : il est octroyé par la disposition de son détenteur d’une certaine formation, expérience ou toute autre qualité de connaissance particulière.

Pouvoir charismatique : c’est un pouvoir fourni par l’estime ou l’admiration que les subordonnés portent au manager en raison de sa forte personnalité (intelligence, ouverture d’esprit, altruisme, tolérance…etc.).

Pouvoir cognitif (pouvoir du savoir) : pouvoir que détient un individu en fonction de sa disposition d’informations vitales (infos que détient un archiviste par exemple).

Pouvoir financier : c’est un pouvoir qui provient de la fourniture à l’entreprise de ressources vitales ou difficiles à obtenir (pouvoir des actionnaires, des banques…etc.).

B.2 Le leadership (style d’exercice du pouvoir)

Le style laisser-faire (déserteur) : il s’agit du cas de managers indifférents au rendement et au moral de leurs employés. C’est un comportement dont l’objectif est :

o Ne pas se faire d’ennemis o Issu de la considération que tout marche bien ou que les

problèmes se régleront d’eux-mêmes, même avec le temps. o De l’état d’une surcharge de responsabilité. o Du sentiment d’être sous le couvert d’une puissance

protectrice (piston). o Ou l’attente tranquille d’une retraite proche.

Le style bureaucrate : il respecte le cadre juridique (loi, statuts, habitudes établies…) en en faisant son refuge, ou en le considérant comme une fin en soi. Il contrôle en fonction de la conformité à la norme prescrite. C’est le respect de la bureaucratie qui compte dans toute promotion.


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