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Éradication d’Helicobacter Pylori : évaluation d’un ...doxa.u-pec.fr/theses/th0603006.pdf ·...

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UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL - FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ANNEE 2010 THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale ********* Présentée et soutenue publiquement le 16 décembre 2010 à Créteil par Sébastien TROUILLAS Né le 1 er Novembre 1980 à Lyon ********* Éradication d’Helicobacter Pylori : évaluation d’un traitement non conventionnel. Comparaison de l’association Métronidazole-Amoxicilline à forte dose versus l’association recommandée Clarithromycine- Amoxicilline à dose modérée. DIRECTEUR DE THESE Dr Georges BARJONET LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE M Cachet de la bibliothèque universitaire
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UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL - FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL

ANNEE 2010 N°

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale

*********

Présentée et soutenue publiquement le

16 décembre 2010

à Créteil par

Sébastien TROUILLAS

Né le 1er Novembre 1980 à Lyon

*********

Éradication d’Helicobacter Pylori : évaluation d’un traitement non

conventionnel. Comparaison de l’association Métronidazole-Amoxicilline à

forte dose versus l’association recommandée Clarithromycine-Amoxicilline à dose modérée.

DIRECTEUR DE THESE

Dr Georges BARJONET

LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE

M Cachet de la bibliothèque universitaire

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UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL - FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL

ANNEE 2010 N°

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale

*********

Présentée et soutenue publiquement le

16 décembre 2010

à Créteil par

Sébastien TROUILLAS

Né le 1er Novembre 1980 à Lyon

*********

Éradication d’Helicobacter Pylori : évaluation d’un traitement non

conventionnel. Comparaison de l’association Métronidazole-Amoxicilline à

forte dose versus l’association recommandée Clarithromycine-Amoxicilline à dose modérée.

DIRECTEUR DE THESE

Dr Georges BARJONET

LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE

M Cachet de la bibliothèque universitaire

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Remerciements

Au Dr Georges BARJONET, Gastro-entérologue, Chef du pôle Médecine de l’hôpital René

Arbeltier de Coulommiers et Directeur de cette thèse. Votre intuition médicale et votre

humanité sont pour moi des exemples. Je vous remercie vivement de m’avoir confié ce sujet

de thèse passionnant et de m'avoir accompagné tout au long de ce projet.

Au Pr. Jean-Charles DELCHIER, Chef du service d’Hépato-gastro-entérologie de l’hôpital

Henri Mondor à Créteil. Vous êtes un des spécialistes d’Helicobacter Pylori en France. Je

vous remercie pour vos précieux conseils.

Au Dr Lionel DEFORGES, Maître de Conférence Universitaire et Praticien Hospitalier au

laboratoire de Bactériologie-Virologie-Hygiène de l’hôpital Henri Mondor à Créteil. Vous

m’avez permis de voir pour la première fois une culture d’Helicobacter Pylori, avec peut-être

la même surprise que ses découvreurs ! Merci pour vos conseils éclairés.

À toute l’équipe médicale, paramédicale et aux secrétaires du service de Médecine B de

l’hôpital de Coulommiers, pour votre accueil très chaleureux et votre aide pour cette étude.

Vous m’avez fait prendre conscience de la valeur incomparable d’un hôpital de proximité.

À Me Pascale CHEVALLIER, pour avoir relu cette thèse.

À mes Maîtres de stage en cabinet de Médecine Générale :

Dr Gilles NOUSSENBAUM, Médecin Généraliste à Paris, pour votre soutien. Votre

empathie médicale m’a profondément marqué.

Dr Christiane MASSICOT, Médecin Généraliste à Champlan (Essonne), pour ton accueil, ton

approche authentique de la médecine générale et ton apport pharmacologique à ce travail.

Dr Michel MEDIONI, Médecin Généraliste à St Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) pour votre

enseignement et votre confiance.

Aux enseignants du Département de Médecine Générale de la Faculté de Médecine de Créteil,

pour votre enseignement et votre investissement à l'égard des internes.

À l’ensemble de mes pairs Médecins et Chirurgiens, pour votre enseignement tout au long de

mes études.

À mes camarades externes et internes, pour votre amitié, votre solidarité, et ces grands

moments d'humour carabin !

Aux infirmières et aides-soignantes, pour votre compréhension et votre dévouement aux

patients.

Aux secrétaires et agents de service hospitalier. Votre sympathie a rendu ces longues années

d’études plus légères.

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À mes parents, Pr. Jacqueline TROUILLAS et Pr. Paul TROUILLAS, pour votre soutien, et

pour m’avoir donné le goût de la Médecine et de la Science. Je veux vous dire toute mon

affection et ma reconnaissance en vous dédiant cette Thèse.

À ma compagne, Lucile MERIGUET, pour ses encouragements et son implication toute

particulière dans ce projet ! Avec tout mon Amour.

À mes chers frères, Christophe TROUILLAS et Alexis TROUILLAS. Que votre talent et

votre goût pour l’aventure humaine vous conduisent encore plus loin que vous ne l’imaginez !

À mon ami, le Dr Marc BRUEL, qui a fait de mon arrivée à Paris une fête. Ton engagement

auprès des malades et des plus défavorisés est admirable. Sois assuré de ma plus profonde

amitié.

À mon ami, le Dr Philippe GREINER, pour ton amitié, ton soutien et ta joie communicative.

À ma famille et mes amis, pour votre confiance et vos encouragements. Avec toute mon

affection.

À Lucie et Mahaut, bienvenue à la vie !

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Tables des matières

Remerciements ........................................................................................................................................................2

I. INTRODUCTION................................................................................................................................................7

1. Généralités à propos d’Helicobacter Pylori....................................................................................................9 1.1. Histoire d’une découverte [10] [13] [16]...............................................................................................9 1.2. Épidémiologie d’HP [19] [28] [29] .......................................................................................................9 1.3. Particularités microbiologiques d’HP [22] ..........................................................................................10

1.3.1. Morphologie d’HP .......................................................................................................................................10 1.3.2. Physiologie d’HP .........................................................................................................................................10

1.3.2.1. Résistance à l’acidité gastrique...........................................................................................................10 1.3.2.2. Vie dans le mucus gastrique ...............................................................................................................10

2. Gastropathies liées à HP...............................................................................................................................11 2.1. Physiopathologie d’HP [6] [11]...........................................................................................................11 2.2. Différentes gastropathies [7] [9] [12] [15] [17] [26]............................................................................12

3. Méthodes diagnostiques d’HP [24] [25] [27]...............................................................................................12 3.1. Les méthodes invasives .......................................................................................................................12 3.2. Les méthodes non-invasives ................................................................................................................12

3.2.1. Test respiratoire à l’urée marquée (TRU).....................................................................................................13 3.2.1.1. Indication ............................................................................................................................................13 3.2.1.2. Principe [2]..........................................................................................................................................13 3.2.1.3. Précautions d’emploi...........................................................................................................................14

4. Traitements d’éradication d’HP [1] [5]........................................................................................................14 4.1. Sensibilité aux antibiotiques [20] [23].................................................................................................14 4.2. Recommandation française [1] ............................................................................................................15 4.3. Alternatives thérapeutiques .................................................................................................................16

4.3.1. Traitement séquentiel [14] ...........................................................................................................................16 4.3.2. Métronidazole et amoxicilline en première intention...................................................................................16

4.3.2.1. L’étude MACH 1................................................................................................................................16 4.3.2.2. L’étude HOMER ................................................................................................................................16 4.3.2.3. Métronidazole et amoxicilline à forte dose .........................................................................................17

II. MATERIEL ET METHODES .........................................................................................................................18

1. Les patients ..................................................................................................................................................18 2. Critères d’inclusion et d’exclusion...............................................................................................................18 3. Méthodologie ...............................................................................................................................................18 4. Recueil des données .....................................................................................................................................18 5. Modalités de la fibroscopie ..........................................................................................................................19

5.1. Indications de la fibroscopie................................................................................................................19 5.2. Endoscopiste........................................................................................................................................19 5.3. Fibroscope et biopsies .........................................................................................................................19 5.4. Analyse histologique ...........................................................................................................................19

6. Traitement d’éradication ..............................................................................................................................20

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6.1. Différents protocoles ...........................................................................................................................20 6.2. Prescripteurs ........................................................................................................................................20 6.3. Modalités de prescription ....................................................................................................................20

7. Contrôle d’éradication..................................................................................................................................21 7.1. Test respiratoire à l’urée marquée .......................................................................................................21 7.2. Fibroscopie gastrique et biopsie de contrôle........................................................................................21

8. Analyse statistique des données ...................................................................................................................21 9. Coût des différents protocoles de l’étude.....................................................................................................22

III. RESULTATS...................................................................................................................................................23

1. Chiffres relatifs à la cohorte .........................................................................................................................23 1.1. Nombre de patients, âge, sexe .............................................................................................................23 1.2. Proportion de la cohorte traitée par les différents protocoles ..............................................................23 1.3. Proportion de la cohorte traitée par les différents médecins ................................................................23 1.4. Protocoles prescrits par les 3 principaux prescripteurs........................................................................24

2. Contrôle d’éradication..................................................................................................................................25 2.1. Modalités du contrôle d’éradication ....................................................................................................25 2.2. Délai après le traitement d’éradication ................................................................................................25

3. Taux de succès des différents protocoles .....................................................................................................26 3.1. Résultats bruts .....................................................................................................................................26 3.2. Tests du Khi 2 et rapports de cotes (Odds Ratio)...............................................................................27

3.2.1. Tests du Khi 2 ..............................................................................................................................................28 3.2.2. Rapports de cotes (Odds ratio).....................................................................................................................28

4. Analyse statistique des paramètres sexe et âge ............................................................................................29 4.1. Sexe .....................................................................................................................................................29 4.2. Age ......................................................................................................................................................30

5. Test de Wald ................................................................................................................................................31 6. Calcul du nombre de patients nécessaire à la significativité ........................................................................31 7. Effets secondaires des différents protocoles.................................................................................................31 8. Coût des différents protocoles......................................................................................................................31 9. Proportion des dossiers étudiés inexploitables dans cette étude...................................................................32

IV. DISCUSSION..................................................................................................................................................34

1. Chiffres relatifs à la cohorte .........................................................................................................................34 1.1. Nombre de patients, age, sexe .............................................................................................................34 1.2. Proportion de la cohorte traitée par les différents protocoles et par les différents médecins...............34

2. Contrôle d’éradication..................................................................................................................................35 2.1. Modalités du contrôle d’éradication ....................................................................................................35 2.2. Délai après le traitement d’éradication ................................................................................................35

3. Taux de succès des différents protocoles .....................................................................................................36 3.1. Doses de l’amoxicilline .......................................................................................................................37 3.2. Mode d’action du métronidazole .........................................................................................................38 3.3. Importance de la galénique des antibiotiques ......................................................................................39

4. Analyse statistique des paramètres du sexe et de l’âge ................................................................................40

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4.1. Sexe .....................................................................................................................................................40 4.2. Age ......................................................................................................................................................40

5. Calcul du nombre de patients nécessaires à la significativité.......................................................................41 5.1. Comparaison GB-RECO .....................................................................................................................41 5.2. Comparaison CNJ-RECO....................................................................................................................41

6. Effets secondaires des différents protocoles.................................................................................................41 7. Coût des différents traitements de cette étude..............................................................................................42 8. Evaluation des pratiques professionnelles....................................................................................................43

8.1. Pratiques thérapeutiques ......................................................................................................................43 8.2. Pratiques organisationnelles : gestion de la découverte d’HP dans une biopsie ..................................43

8.2.1. Courrier au médecin traitant.........................................................................................................................43 8.2.2. Courrier au patient .......................................................................................................................................44

8.3. Dossiers incomplets : différentes causes .............................................................................................44 9. Propositions d’amélioration des pratiques....................................................................................................46

9.1. Intervenant unique ...............................................................................................................................46 9.2. « Protocole H. Pylori » ........................................................................................................................48 9.3. « Référent H. Pylori »..........................................................................................................................48

V. CONCLUSION.................................................................................................................................................49

Bibliographie .........................................................................................................................................................51

ANNEXES.............................................................................................................................................................54

Liste des abréviations.......................................................................................................................................55 Tableaux...........................................................................................................................................................56 Illustrations.......................................................................................................................................................59

Photos .........................................................................................................................................................59 Figures........................................................................................................................................................60 Graphiques .................................................................................................................................................60

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I. Introduction En 1982, Barry Marshall et Robin Warren, deux médecins australiens, découvrent

l’existence d’Helicobacter Pylori (HP), et démontrent son rôle pathogène dans les gastrites et

les ulcères gastriques et duodénaux. Une révolution dans le traitement de ces gastropathies

s’en suivra.

Aujourd’hui cette bactérie est mieux connue et son traitement d’éradication fait l’objet d’une

recommandation officielle en France. La dernière recommandation de l’AFSSAPS pour le

traitement d’éradication d’HP (datant de 1999 et mise à jour en 2005) préconise en première

intention une trithérapie de 7 à 14 jours, associant deux antibiotiques, l'amoxicilline et la

clarithromycine, et un inhibiteur de la pompe à proton à double dose (IPPDD).

Or HP développe une résistance croissante à la clarithromycine, faisant chuter l’efficacité de

cette recommandation. Devant l’imprécision de la recommandation française (7 à 14 jours de

traitement en première intention) et ses échecs répétés, un gastro-entérologue de l’hôpital de

Coulommiers (Dr G.B.) a imaginé et expérimenté dès 1998 un traitement d’éradication

alternatif : une trithérapie associant l’amoxicilline et le métronidazole à fortes doses, un

inhibiteur de la pompe à proton à double dose, pendant 7 jours.

La première hypothèse de cette expérimentation est que le métronidazole peut remplacer la

clarithromycine en première intention. En l’absence de résistance d’HP, ces deux

antibiotiques sont en effet d’efficacité comparable sur la bactérie. En cas de résistance d’HP

retrouvée à l’un ou l’autre de ces deux antibiotiques in vitro, les taux d’éradication in vivo

chutent moins pour les traitements comportant du métronidazole que de la clarithromycine.

La seconde hypothèse de cette expérimentation est que les posologies des antibiotiques

utilisées dans la recommandation (amoxicilline 1 gramme deux fois par jour, clarithromycine

500 mg deux fois par jour) sont trop faibles compte tenu de la difficulté pour ces antibiotiques

d’atteindre HP dans la lumière gastrique. Ainsi, dans le traitement expérimental du Dr G.B.,

la posologie d’amoxicilline a-t-elle été portée à 1 gramme trois fois par jour et celle du

métronidazole est maximale à 500 mg trois fois par jour. La durée du traitement et les doses

d’inhibiteur de la pompe à proton (IPP) sont par ailleurs identiques à la recommandation.

Un second gastro-entérologue de l’hôpital de Coulommiers (Dr C.NJ.) a souhaité poursuivre

l’expérimentation en adaptant simplement la recommandation en première intention : seule la

posologie de l’amoxicilline a été augmentée à 1g trois fois par jour (comme dans le traitement

expérimental précédent), tandis que les doses de clarithromycine, d’IPP, ainsi que la durée du

traitement restent inchangées.

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Un troisième gastro-entérologue de l’hôpital de Coulommiers (Dr N.S.) applique lui

strictement la recommandation pour le traitement d’éradication de ses patients.

Ayant constaté l’efficacité et la bonne tolérance des deux traitement expérimentaux, le Dr

G.B. m’a proposé d’étudier leur efficacité comparativement à la recommandation prescrite

par le Dr N.S. Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers de 93 patients HP positifs

traités à l’hôpital de Coulommiers entre 1998 et 2009, répartis en trois groupes :

• le groupe RECO, patients traités par la recommandation officielle associant

amoxicilline à « dose modérée » (1 gramme deux fois par jour), clarithromycine (500

mg deux fois par jour) et IPPDD pendant 7 jours ;

• le groupe GB, patients traités par le protocole expérimental associant amoxicilline à «

forte dose » (1 gramme trois fois par jour), métronidazole à « forte dose » (500 mg trois

fois par jour) et IPPDD pendant 7 jours ;

• le groupe CNJ, patients traités par le second protocole expérimental associant

amoxicilline à « forte dose » (1 gramme trois fois par jour), clarithromycine (500 mg

deux fois par jour) et IPPDD pendant 7 jours.

Cette étude est donc une étude comparative thérapeutique.

Elle a aussi permis une évaluation des pratiques professionnelles au sein de l’équipe des

gastro-entérologues de l’hôpital de Coulommiers. Ont été analysés le taux de succès

d’éradication de chacun des gastro-entérologues, ainsi que les pratiques de chacun, tant

thérapeutiques qu’organisationnelles.

Cette étude rejoint aussi la pratique de la Médecine de Soins Primaires. Il revient en effet

souvent au Médecin Généraliste d’éradiquer HP chez son patient. Le problème de la

résistance d’HP aux antibiotiques et la question des traitements alternatifs à mettre en œuvre

le concerne donc au premier plan.

Cette étude pourrait enfin avoir un intérêt en termes de Santé Publique : elle propose une

alternative au problème de la résistance croissante d’HP à la clarithromycine en France. Elle

permet de plus de chiffrer le coût des trois options thérapeutiques.

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1. Généralités à propos d’Helicobacter Pylori

1.1. Histoire d’une découverte [10] [13] [16]

La découverte d’Helicobacter Pylori par Marshall et Warren est récente : elle remonte à 1982.

L’existence de cette bactérie et sa pathogénicité sont cependant suspectées depuis plus d’un

siècle.

En 1982, Barry Marshall et Robin Warren, deux médecins australiens, élaborent un protocole

original d’étude endoscopique de l’estomac : des biopsies gastriques sont systématiquement

réalisées et mises en culture en milieu micro-aérobie (et non standard) durant 48h.

Au retour d’un week-end de Pâques de 5 jours, les chercheurs eurent la surprise de découvrir

pour la première fois des colonies grises dans les boîtes de Pétri. Le temps d’incubation

accidentellement plus long du fait du week-end prolongé a permis la première culture

d’Helicobacter Pylori et son identification ! [21]

Les deux chercheurs prouvèrent ensuite le rôle pathogène de cette bactérie dans les ulcères

gastriques et duodénaux, et les gastrites.

Vingt-trois ans plus tard, en 2005, Marshall et Warren reçurent le Prix Nobel de Médecine

pour leur découverte.

Photo 1: Colonie d'HP au niveau de la muqueuse gastrique. Microscopie à balayage.

(Source : cf. table des illustrations)

1.2. Épidémiologie d’HP [19] [28] [29]

HP est une bactérie ubiquitaire dans l’espèce humaine : elle est présente chez 50% de la

population mondiale [29].

L'infection à HP est donc une pandémie mondiale (cf. Annexes, Illustrations, Figure 1).

Son mode de transmission est direct, par voie oro-orale ou féco-orale.

L’infection s’acquiert durant l’enfance et, en l’absence de traitement d’éradication, persiste

durant toute la vie de l’individu. La prévalence d’HP croît avec l’âge. Elle est en France de 5

à 10 % chez l’enfant (rare avant 4 ans) [19]. Elle augmente à 50 % chez les Français de plus

de 60 ans. La bactérie est donc présente chez la moitié des Français de plus de 60 ans !

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Le faible niveau socio-économique est un facteur de risque majeur d’infection par HP. Plus le

niveau socio-économique est bas, plus les enfants sont infectés tôt. Par conséquent, dans les

pays en voie de développement, l’incidence d’HP durant l’enfance, et sa prévalence dans la

population générale sont plus fortes que dans les pays industrialisés.

1.3. Particularités microbiologiques d’HP [22]

1.3.1. Morphologie d’HP

Helicobacter Pylori est un bacille Gram négatif de 3 microns de long et 0.5 micron de

diamètre. Comme son nom l’indique, il est de forme hélicoïdale ou spiralée. Il est doté de 2 à

6 flagelles à l’un de ses pôles, lui permettant de se déplacer dans les liquides gastriques (suc

gastrique et mucus gastriques). Cf. Annexes, Illustrations, Photo 2.

1.3.2. Physiologie d’HP

Comme son nom l’indique aussi, Helicobacter Pylori est présent au niveau du pylore, mais

aussi dans le reste de l’estomac.

Ce n’est pas une bactérie commensale : sa présence dans l’estomac est toujours pathologique.

Son mode d’existence est parasitaire, la bactérie pouvant persister dans l’estomac de l’hôte

durant toute sa vie.

1.3.2.1. Résistance à l’acidité gastrique

Au moment de son entrée dans l’estomac, HP a la capacité de résister à l’acidité du suc

gastrique (pH=2) grâce à une enzyme membranaire : l’uréase. Celle-ci lui permet de

transformer l’urée présente dans le suc gastrique en ammoniac, et ainsi de faire remonter le

pH localement autour de lui par tamponnement de l’acidité (cf. Figure 2, vignette n°2).

Les flagelles résistent eux à l’acidité gastrique grâce à une gaine protéique les entourant.

1.3.2.2. Vie dans le mucus gastrique

Après avoir résisté au suc gastrique, HP plonge grâce à ses flagelles dans le mucus gastrique

tapissant la muqueuse gastrique (cf. Figure 2, vignette n°1).

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Figure 2 : Physiologie et physiopathologie d’HP.

La bactérie atteint ensuite la surface de la muqueuse gastrique.

Elle baigne alors dans le mucus gastrique, protégée de l'acidité gastrique. Parfaitement

adaptée à ce milieu, elle s'y multiplie (cf. Figure 2, vignette n°3).

2. Gastropathies liées à HP

2.1. Physiopathologie d’HP [6] [11]

La présence d’HP dans l’estomac est toujours pathologique et s’accompagne

systématiquement d’une inflammation gastrique (gastrite).

La réponse immunitaire à l’intrusion tissulaire d’HP est forte, mais inefficace. Le mucus et

l’ammoniac entourant la bactérie, ainsi que des adhésines de surface entravent sa phagocytose

par les macrophages. HP parvient aussi à échapper à l’immunité humorale par des

mécanismes complexes.

L’incapacité du système immunitaire à éliminer HP va permettre à la bactérie d’évoluer

durant des années dans la lumière et la muqueuse gastrique, causant une inflammation

chronique de la muqueuse gastrique (gastrite chronique).

Cette gastrite va peu à peu s’aggraver, générant les différentes gastropathies décrites ci-après.

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2.2. Différentes gastropathies [7] [9] [12] [15] [17] [26]

L’infestation gastrique par HP est responsable de diverses gastropathies, souvent

cliniquement silencieuses pendant de nombreuses années [12].

Certaines de ces gastropathies se succèdent dans le temps : le début de l’infection par HP

provoque une gastrite aiguë, évoluant en gastrite chronique, puis en ulcère gastrique voire en

cancer gastrique (adénocarcinome) [9] [17] [26]. L’infection par HP peut être responsable

d’un autre type de cancer gastrique : le lymphome gastrique de MALT (Mucosa Associated

Lymphoid Tissue).

Enfin, l’infection par HP peut se manifester cliniquement par une dyspepsie non-ulcéreuse [7]

[15].

Ces gastropathies régressent le plus souvent après éradication d’HP, y compris le lymphome

de MALT dans certains cas. L’adénocarcinome gastrique, lui, ne régresse jamais après

éradication.

3. Méthodes diagnostiques d’HP [24] [25] [27]

3.1. Les méthodes invasives

Elles consistent à réaliser plusieurs biopsies de muqueuse gastrique au cours d’une

endoscopie et y rechercher HP :

• par analyse histologique/anatomopathologique : on recherche HP par examen direct au

microscope après coloration (cf. Annexes, Illustrations, Photo 3) ; • par mise en culture des biopsies (± antibiogramme, à la recherche d’une résistance

bactérienne) ; • par test rapide à l’urée (CLOtest®) : on dépose un fragment gastrique sur un milieu

spécifique dont l’aspect se modifie en présence d’HP ; • par PCR (Polymerase Chain Reaction) : − PCR « en temps réel » sur biopsie : cela consiste à rechercher de l’ADN d’HP dans les

fragments biopsiques [25]. − test HelicoDR [4] : ce test permet, en plus du diagnostic de la présence d’HP, de

rechercher dans le génome de la bactérie les gènes de résistance à la clarithromycine

et/ou à la lévofloxacine, et ainsi de guider le traitement d’éradication.

3.2. Les méthodes non-invasives

Elles comprennent :

• le test respiratoire à l’urée marquée (Helikit®, Infai®) : il consiste à faire ingérer au patient

de l’urée marquée au carbone 13. Si HP est présent dans l’estomac du patient, du carbone

13 est détectable dans l’air expiré par le patient (cf. paragraphe 3.2.1. suivant) ;

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13

• la sérologie HP : à la recherche d’anticorps anti-HP dans le sang du patient ;

• le test antigénique dans les selles : il recherche des antigènes d’HP dans les selles [24] ;

• la PCR en temps réel dans les selles : elle permet de détecter la présence d’ADN d’HP

dans les selles [27].

• la recherche d’anticorps anti-HP dans les urines ou la salive.

3.2.1. Test respiratoire à l’urée marquée (TRU)

Ce test est celui que nous avons utilisé dans notre étude pour contrôler l’éradication d’HP

chez les patients après traitement d’éradication. Nous développons donc ici son indication et

son principe.

3.2.1.1. Indication

Il s’agit du test le plus communément utilisé pour le contrôle de l’éradication d’HP après

traitement.

Il bénéficie aussi de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour le diagnostic primaire

in vivo d’HP [2]. Le médecin généraliste peut donc le prescrire à ses patients, à la recherche

d’une infection par HP.

3.2.1.2. Principe [2]

Avant le test, on recueille tout d’abord dans un tube étanche l’air expiré par le patient, afin

qu’il serve de tube-témoin (cf. Annexes, Illustrations, Photo 4).

On fait ensuite ingérer au patient de l’urée marquée au carbone 13 (cf. Figure 3). Si HP est

présente au niveau de l’estomac du patient, l’uréase bactérienne va hydrolyser l’urée marquée

en bicarbonate marqué et ammonium. Sous l’influence de l’acidité gastrique, le bicarbonate

marqué se transforme en gaz carbonique marqué. Absorbé par les tissus gastriques, il est

transporté dans le sang jusqu’aux poumons puis expiré par le patient.

Figure 3 : Principe du test respiratoire à l'urée marquée : la formule chimique de l’urée est

HN-*C-NH2, avec *C représentant le carbone 13.

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14

Trente minutes après l’ingestion de l’urée marquée, on recueille à nouveau dans un tube

étanche l’air expiré par le patient (tube-test).

On compare ensuite la quantité de gaz carbonique marqué présent dans les tubes tests et

témoin. Si la quantité de CO2 marqué est supérieure dans le tube-test, le patient est porteur de

la bactérie.

3.2.1.3. Précautions d’emploi

Le test respiratoire doit être réalisé un mois après la fin du traitement d’éradication et au

moins deux semaines après l’arrêt de tout IPP, afin d’éviter tout faux négatif.

En effet, on constate qu’un test respiratoire peut être négatif immédiatement après la fin du

traitement d’éradication (absence d’HP dans l’estomac) et devenir positif un mois après

(présence d’HP dans l’estomac). Cela peut provenir soit d’une réinfestation du patient (par

son conjoint par exemple), soit d’un faux négatif du premier test. Les cas de faux négatifs se

rencontrent chez les patients ayant mal observé leur traitement. Si un patient a écourté son

traitement d’éradication par exemple, il pourra avoir éliminé la majorité mais pas la totalité

des HP présents dans son estomac. Le premier test respiratoire immédiatement après

traitement d’éradication sera alors négatif, car les HP restants sont trop peu nombreux pour

être détectables. Un mois après, les HP restants auront eu le temps de se multiplier et seront

alors en nombre suffisant pour être détectables au second test respiratoire. D’où la nécessité

de contrôler l’éradication par TRU un mois après la fin du traitement d’éradication.

Par ailleurs, il est important de respecter en plus un arrêt d’au moins deux semaines des IPP

avant le test respiratoire. Les IPP sont en effet bactériostatiques. Si, comme cela a été évoqué

plus haut, une population d’HP a été incomplètement éliminée par le traitement d’éradication,

sa prolifération sera inhibée par les IPP. Même si le test est réalisé un mois après la fin du

traitement d’éradication, la population bactérienne inhibée restera indétectable au test

respiratoire (faux négatif).

4. Traitements d’éradication d’HP [1] [5]

Trente ans bientôt après la découverte d’HP, la question du meilleur traitement d’éradication

de la bactérie est toujours posée. Les recommandations médicales officielles de très nombreux

pays préconisent une trithérapie associant deux antibiotiques et un IPP.

4.1. Sensibilité aux antibiotiques [20] [23]

HP peut développer une résistance à tous les antibiotiques utilisés pour son traitement.

Son mécanisme de résistance est rare et identique à celui de Mycobacterium Tuberculosis : il

repose sur des mutations génétiques.

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On distingue les antibiotiques pour lesquels la résistance d’HP est fréquente (macrolides,

fluoroquinolones, nitro-imidazolés) et les antibiotiques pour lesquels cette résistance est rare

voire absente (amoxicilline, tétracyclines, rifampicine).

En France, la résistance d’HP aux macrolides, en particulier à la clarithromycine, est la plus

notable du fait de sa forte prévalence, compromettant l’éradication d’HP. En effet, le taux

d’éradication d’HP par la trithérapie clarithromycine-amoxicilline-IPP passe de 87% quand la

souche est sensible à 17% quand elle est résistante [23].

La prévalence de cette résistance à la clarithromycine en France n’est pas connue avec

précision ; des études ponctuelles l’évaluent à plus de 20% des souches d’HP [20]. La

conséquence est un taux d’échec de 30% de la recommandation française utilisant la

clarithromycine [20] (cf. ci-dessous).

La prévalence de la résistance au métronidazole est de 44% en France, supérieure donc à celle

de la clarithromycine. Cependant, contrairement à la clarithromycine, la résistance d’HP au

métronidazole retrouvée in vitro grève peu l’efficacité de cet antibiotique in vivo. Le taux de

succès des traitements utilisant le métronidazole passe en effet de 90% quand la souche d’HP

est sensible, à 65% quand elle est résistante [20].

L’origine de cette discordance in vitro/in vivo n’est pas clairement établie : elle provient

probablement d’une moindre standardisation du test de résistance d’HP au métronidazole par

rapport au test de résistance à la clarithromycine.

4.2. Recommandation française [1]

La recommandation actuelle de l’AFSSAPS concernant l’éradication probabiliste d’HP est

ancienne : elle date de 1999, avec une mise au point en 2005. Elle est fondée sur l’étude

suédoise MACH 1 de 1996 [18].

Elle préconise en première intention une trithérapie de 7 à 14 jours associant clarithromycine

(500 mg 2 fois par jour), amoxicilline (1 g 2 fois par jour), et un IPP à double dose [1].

En cas de contre-indication aux bêtalactamines, l’amoxicilline peut être remplacée par du

métronidazole (500 mg 2 fois par jour).

Un contrôle de l’éradication doit être réalisé 1 mois après la fin du traitement (et au moins

deux semaines après l’arrêt de tout IPP) le plus souvent par un test respiratoire à l’urée

marquée (cf. paragraphe 3.2.1 précédent « Test respiratoire à l'urée marquée »). Ce contrôle

peut être réalisé par une biopsie gastrique lorsqu’un contrôle endoscopique s’impose, en cas

de lésion gastrique évolutive type ulcère, ou de lésion gastrique suspecte.

En cas d’échec du traitement de première intention (30% des patients) [20], le traitement

probabiliste de seconde intention repose sur une trithérapie de 14 jours, associant amoxicilline

(1g deux fois par jour) et métronidazole (500 mg deux fois par jour) et IPP à double dose.

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Un deuxième contrôle d’éradication est réalisé selon les mêmes modalités.

En cas d’échec du traitement de seconde intention (10% des patients), un antibiogramme

d’HP est nécessaire afin d’adapter la troisième ligne d’antibiothérapie.

Cet antibiogramme est réalisé à partir d’une biopsie gastrique : les HP résistants sont mis en

culture et soumis à différents antibiotiques.

4.3. Alternatives thérapeutiques

Pour contourner la résistance primaire croissante d’HP à la clarithromycine, des alternatives

thérapeutiques sont recherchées. Notre étude s’inscrit dans cette démarche.

4.3.1. Traitement séquentiel [14]

Il s’agit d’un traitement en 2 phases séquentielles : durant les 5 premiers jours, bithérapie par

amoxicilline et IPP ; puis les 5 jours suivants, trithérapie associant clarithromycine,

métronidazole et IPP.

L’avantage de ce protocole est de rester efficace malgré une résistance documentée à la

clarithromycine (en cas de résistance documentée, 11% d’échecs pour le traitement séquentiel

versus 71% pour la recommandation).

4.3.2. Métronidazole et amoxicilline en première intention

C’est la voie qu’explore notre étude.

4.3.2.1. L’étude MACH 1

Dans l’étude MACH 1 [18], à l’origine de la recommandation française actuelle, la trithérapie

associant métronidazole-amoxicilline-IPP (400 mg x 2/j, 1 g x 2/j, oméprazole 20 mg x 2/j)

est moins efficace pour éradiquer HP que la trithérapie aujourd’hui classique clarithromycine-

amoxicilline-IPP (500 mg x 2/j, 1 g x 2/j, oméprazole 20 mg x 2/j).

4.3.2.2. L’étude HOMER

L’étude anglaise HOMER de 2000 [3] a comparé deux trithérapies métronidazole-

amoxicilline-IPP, l’une aux mêmes doses que l’étude MACH 1, l’autre où la dose de

métronidazole a été doublée (800 mg x 2/j), la dose d’amoxicilline et d’IPP restant inchangée

(1 g x 2/j, oméprazole 20 mg x 2/j).

Cette étude n’a pas montré de différence significative d’efficacité entre les deux trithérapies.

Ces deux études utilisent soit des doses faibles de métronidazole (400 mg x 2/j pour l’étude

Mach 1), soit des doses fortes de métronidazole associées à des doses faibles d’amoxicilline.

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4.3.2.3. Métronidazole et amoxicilline à forte dose

Un protocole associant de fortes doses de métronidazole ET d’amoxicilline n’a jamais été

expérimenté dans la littérature. C’est cette voie qu’a souhaité explorer le Dr G.B. à l’hôpital

de Coulommiers en imaginant le protocole GB.

Ce protocole consiste en une trithérapie de 7 jours associant métronidazole à forte dose (500

mg trois fois par jour), amoxicilline à forte dose (1 g trois fois par jour) et un IPP à double

dose. Il est comparé à la recommandation française.

L’origine de ce protocole est simple : en 1998, le Dr G.B. ayant constaté les nombreux échecs

d’éradication des protocoles utilisant l’association clarithromycine-amoxicilline à dose

modérée (1g x 2/j), il adopte une autre stratégie thérapeutique. HP développant déjà à

l’époque une résistance croissante à la clarithromycine, il remplace la clarithromycine par du

métronidazole. Le métronidazole est en effet actif sur HP, conserve une efficacité sur HP in

vivo malgré une résistance documentée in vitro (cf. paragraphe 4.1. précédent « Sensibilité

aux antibiotiques ») et est moins cher que la clarithromycine.

Le Dr G.B. a par ailleurs augmenté dans son protocole les doses d’amoxicilline à 1g x 3/j,

postulant que la dose de 1g x 2/j utilisée dans la recommandation était trop faible pour

éradiquer HP. En effet, la dose d’amoxicilline utilisée dans le traitement d’infections

« banales », bronchiques ou urinaires, est de 1g x 3/j (en association ou non avec l’acide

clavulanique). Pourquoi utiliser une posologie d’amoxicilline plus faible pour éradiquer HP

(1g x 2/j), alors que l’infection est difficilement combattue par l’organisme et que la bactérie

dans l’estomac est difficile d’accès pour les antibiotiques ? Dans le protocole GB, la durée du

traitement et la dose des IPP sont par ailleurs identiques à la recommandation française.

C’est ce raisonnement qu’à en partie adopté le Dr C.NJ., en modulant la recommandation

française dans le protocole CNJ : seule la posologie d’amoxicilline a été portée à 1g x3/j,

tandis que le dosage de la clarithromycine et des IPP, ainsi que la durée du traitement n’ont

pas été modifiés. Cette augmentation de la dose d’amoxicilline dans la recommandation a de

même peu été étudiée dans la littérature.

Dans cette étude, les deux protocoles GB et CNJ ont été comparés entre eux et à la

recommandation.

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II. Matériel et Méthodes

1. Les patients

Il s’agit d’une étude rétrospective, portant sur 93 patients de l’hôpital René Arbeltier de

Coulommiers (Seine et Marne).

Les patients sont soit des consultants externes en Gastro-entérologie, soit des patients

hospitalisés à l’hôpital de Coulommiers.

L’hôpital de Coulommiers est un hôpital de 250 lits dans une ville de 13000 habitants. Situé

en zone semi-rurale, il draine un bassin de population estimée à 100000 habitants.

2. Critères d’inclusion et d’exclusion

Les critères d’inclusion sont :

• un sexe féminin ou masculin ; • un âge compris entre 15 et 87 ans ; • une fibroscopie œsogastroduodénale avec biopsie réalisée entre 1998 et 2009 ; • la présence d’HP retrouvée dans les fragments biopsiques.

Les critères d’exclusion sont l’administration d’un traitement d’éradication autre que ceux

cités ci-après, l’absence de contrôle d’éradication après traitement d’éradication de la

bactérie.

3. Méthodologie

La distribution des patients dans les différents groupes thérapeutiques de l'étude (cf. infra) n'a

pas été effectuée par randomisation. Cependant, l'attribution à chaque patient de son protocole

thérapeutique s'est faite de manière aléatoire.

4. Recueil des données

Les données sont issues des dossiers de fibroscopie des patients, disponibles au secrétariat du

Service des Endoscopies de l’hôpital, ainsi que des dossiers d’hospitalisation des patients,

disponibles aux archives de l’hôpital.

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5. Modalités de la fibroscopie

5.1. Indications de la fibroscopie La fibroscopie a été réalisée suite à une plainte du patient ou devant un tableau clinique

particulier. À titre d’exemple : épigastralgies, dyspepsie, méléna-rectorragies, altération de

l’état général, etc…

5.2. Endoscopiste

La fibroscopie a été réalisée dans le service des endoscopies de l’hôpital de Coulommiers, par

un des trois Gastro-entérologues de l’équipe : Dr G.B., Dr C.NJ., Dr N.S.

5.3. Fibroscope et biopsies

Les fibroscopes, majoritairement de la marque Fujinon®, permettent la réalisation de biopsies

gastriques au moyen d’une pince à biopsie.

Le nombre de biopsies gastriques est fonction de l’indication. En recherche primaire d’HP,

deux biopsies sont réalisées au niveau de l’antre. En contrôle d’éradication, quatre biopsies

sont réalisées : deux biopsies antrales et deux biopsies fundiques. Le nombre de biopsies est

plus important en contrôle d’éradication qu’en diagnostic primaire afin de diminuer le risque

de faux négatif : dans l’hypothèse où le traitement d’éradication n’aurait pas totalement

éliminé l’infection bactérienne, le plus grand nombre de biopsie augmente la probabilité de

tomber en zone encore infestée. En pratique, le nombre de biopsies est à l’appréciation de

l’opérateur, en fonction de la tolérance de l’examen (augmenter le nombre de biopsies

rallonge le temps d’examen) et du risque hémorragique.

Les fragments biopsiques sont ensuite plongés dans du formol, sauf en cas d’antibiogramme,

où ils sont déposés sur milieu Portagerm®. Dans ce dernier cas, ils sont alors envoyés le jour

même au laboratoire pour mise en culture puis antibiogramme.

5.4. Analyse histologique

Deux laboratoires d’anatomo-pathologie distincts ont été sollicités pour l’analyse des

biopsies : le laboratoire de l’hôpital de Lagny (Seine-et-Marne) pour les patients hospitalisés,

et le laboratoire Cerba de Pontoise (Val d’Oise) pour les patients ambulatoires. C’est dans ce

dernier laboratoire que sont également envoyés les prélèvements pour mise en culture et

antibiogramme.

Chaque laboratoire a réalisé une analyse histologique du fragment biopsique, et recherché la

présence d’HP par examen direct après coloration. Une mise en culture avec antibiogramme a

été réalisée à la demande du gastroentérologue dans certains cas (cf. Introduction,

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paragraphe 4 « Traitement d’éradication d'HP »). La bactérie est alors mise en culture sur

milieu micro-aérophile.

6. Traitement d’éradication

6.1. Différents protocoles

Lorsqu’HP a été identifié dans les biopsies, un des trois protocoles d’éradication suivants a

été prescrit au patient :

• le protocole RECO, conforme à la recommandation française actuelle : clarithromycine

500 mg deux fois par jour, amoxicilline 1g deux fois par jour, IPPDD pendant 7 jours ;

• le protocole GB (des initiales du médecin qui le propose, le Dr G.B.), associant

métronidazole 500 mg trois fois par jour, amoxicilline 1 g trois fois par jour, IPPDD pendant

7 jours ;

• le protocole CNJ (des initiales du Dr C.NJ.), variante de la recommandation française

actuelle : clarithromycine 500 mg deux fois par jour, amoxicilline 1 g trois fois par jour,

IPPDD pendant 7 jours.

6.2. Prescripteurs

Les patients ont essentiellement été traités par l’équipe des gastro-entérologues de l’hôpital de

Coulommiers (Dr G.B., Dr C.NJ., Dr N.S.).

Quelques patients ont été traités par les praticiens de l’hôpital de jour de Coulommiers.

Quelques patients ont enfin été traités par leur médecin traitant, en collaboration avec l'équipe

des gastro-entérologues.

6.3. Modalités de prescription

Lorsqu’HP était découverte chez un patient hospitalisé, le patient était immédiatement traité

par les médecins hospitaliers.

Lorsque la bactérie était découverte chez un patient ambulatoire, les médecins de l’hôpital de

Coulommiers ont différentes méthodes :

• le Dr G.B. envoie un courrier au patient, comprenant une lettre explicative au sujet d’HP,

une ordonnance de traitement d’éradication et une ordonnance de contrôle d’éradication par

test respiratoire (sauf lorsqu’un contrôle endoscopique est nécessaire) ;

• les autres médecins envoient plutôt un courrier au médecin traitant du patient, l’informant

de l’existence de la bactérie chez son patient, le conseillant généralement sur le traitement

d’éradication, lui rappelant enfin la nécessité d’un contrôle d’éradication et ses modalités.

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7. Contrôle d’éradication

Conformément à la recommandation française, un contrôle de l’éradication d’HP a été réalisé

après traitement d’éradication.

7.1. Test respiratoire à l’urée marquée

Ce contrôle a le plus souvent été réalisé au moyen d’un test respiratoire à l’urée marquée.

Il a été réalisé au moins 1 mois après la fin du traitement d’éradication et au moins deux

semaines après l’arrêt de tout IPP (cf. Introduction, paragraphe 3.2.1.3 « Test respiratoire à

l'urée marquée, précautions d'emploi »).

7.2. Fibroscopie gastrique et biopsie de contrôle

Le contrôle d’éradication a plus rarement été réalisé par biopsie gastrique, lorsqu’un contrôle

endoscopique de l’estomac s’imposait (lésion gastrique évolutive de type ulcéreux, lésion

gastrique suspecte).

La biopsie a été envoyée dans un des deux laboratoires d’anatomo-pathologie sus-cités, se

prononçant sur la persistance ou non d’HP dans les biopsies et l’évolution histologique des

tissus prélevés.

8. Analyse statistique des données

L’analyse statistique des données de l’étude a été réalisée grâce au logiciel statistique SAS

9.1.

Ont été calculés :

• le taux de succès d’éradication :

− de chacun des 3 protocoles

− des femmes versus les hommes

− des moins de 50 ans versus les plus de 50 ans

• le Khi2 et les rapports de cotes (Odds Ratio) :

− entre les trois protocoles

− entre les protocoles deux à deux

− entre l’appariement RECO + CNJ versus GB (cf. ci-dessous)

− entre l’appariement GB + CNJ versus RECO (cf. ci-dessous)

• le test de Student, comparant les moyennes d’âge des succès et échecs d’éradication

• le test de Wald, analysant l’indépendance des différents paramètres statistiques entre eux

• le nombre de patients nécessaires à la significativité.

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Nous avons réalisé 2 appariements statistiques dans cette étude :

• l’appariement des groupes RECO et CNJ, comparé au groupe GB, à la recherche d’un effet

statistique global de la clarithromycine versus métronidazole. RECO et CNJ ont en effet en

commun la clarithromycine.

• l’appariement des groupes GB et CNJ, comparé au groupe RECO, à la recherche d’un effet

statistique global de la forte dose d’amoxicilline. GB et CNJ ont en effet en commun une

forte dose d'amoxicilline (1g x 3/j).

9. Coût des différents protocoles de l’étude

Le calcul du coût des différents protocoles de l’étude a été réalisé à partir des prix mentionnés

dans le Vidal 2010. À chaque fois que cela a été possible, les prix indiqués sont ceux des

génériques.

En France, l’amoxicilline et la clarithromycine sont des molécules génériquées dans leur

forme per os, tandis que le métronidazole ne l’est pas (il n’est génériqué qu’en forme

injectable). Le métronidazole per os n’est disponible que sous sa forme princeps Flagyl®.

Nous avons calculé le prix d’un traitement par le protocole RECO pendant 7 et 14 jours (cf.

Introduction, paragraphe 4.2. « Recommandation française »).

Nous avons calculé le prix des protocole GB et CNJ pendant 7 jours.

L’IPP choisi pour le calcul du prix des 3 protocoles est le lansoprazole (génériqué), car il fait

partie des IPP ayant fait la preuve de leur efficacité dans l’éradication d’HP [5]. Cependant,

un autre IPP aurait pu être choisi sans que cela change les rapports de prix entre les différents

protocoles : en effet, les trois protocoles, RECO, GB et CNJ utilisent les mêmes posologies

d’IPP.

Les prix ont été calculés en choisissant à chaque fois le conditionnement le moins coûteux :

pour l’amoxicilline du protocole GB par exemple (1cp de 1 gramme, 3 fois par jour pendant 7

jours, soit 21 cp au total), nous avons retenu le prix d’une boîte de 14 cp et 2 boîtes de 6 cp (1

x 5.28€ + 2 x 2.62€ = 10.52€), et non 2 boîtes de 14 (2 x 5.28€ = 10.56€). Cf. Annexes,

Tableau 6.

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III. Résultats

1. Chiffres relatifs à la cohorte

1.1. Nombre de patients, âge, sexe

Cette étude a rassemblé 93 patients, 46 femmes et 47 hommes, de 15 à 87 ans.

L’âge des patients a été calculé à la date de prescription du traitement d’éradication.

Dans notre cohorte, l’âge moyen est de 52,4 ans et l’âge médian de 54 ans.

Il y a eu 98 traitements réalisés au total, 5 patients ayant reçu un traitement de deuxième ligne

après l’échec du traitement de première intention.

1.2. Proportion de la cohorte traitée par les différents protocoles

Sur les 98 traitements prescrits, on compte :

• 49 traitements par le protocole GB (soit 50% du nombre total de traitements prescrits) Cf.

Graphique 1, et Annexes, Tableau 1 ;

• 33 traitements par le protocole RECO (34%) ;

• 16 traitements par le protocole CNJ (16%).

Graphique 1 : Proportion de la cohorte traitée par les différents protocoles.

1.3. Proportion de la cohorte traitée par les différents médecins

Sur l’ensemble des traitements, 47 traitements (49% du nombre total de traitements) ont été

prescrits par le Dr G.B., 20 traitements (20%) par le Dr C.NJ., 19 (19%) par le Dr N.S., 6

(6%) par les médecins traitants en ville, 4 (4%) par les praticiens de l’hôpital de jour de

Coulommiers, 2 (2%) par un autre praticien (cf. Graphique 2 et Annexes, Tableau 2).

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Graphique 2 : Proportion de la cohorte traitée par les différents médecins.

1.4. Protocoles prescrits par les 3 principaux prescripteurs

Les trois principaux prescripteurs de cette étude sont l’équipe des gastro-entérologues de

l’hôpital de Coulommiers : le Dr G.B., le Dr C.NJ. et le Dr N.S. Chacun de ces médecins a

ses propres habitudes de prescription vis-à-vis des 3 trois protocoles comparés (cf. Graphique

3 et Annexes, Tableau 3).

Graphique 3 : Protocoles prescrits par les 3 principaux prescripteurs.

Dans notre cohorte, le Dr G.B. prescrit majoritairement le protocole GB qu’il a imaginé (92%

de ses prescriptions).

Le Dr C.NJ. prescrit majoritairement le protocole CNJ (65% de ses prescriptions).

Le Dr N.S. a prescrit exclusivement la recommandation française (RECO).

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2. Contrôle d’éradication

2.1. Modalités du contrôle d’éradication

Sur l’ensemble de la cohorte, l’éradication d’HP a été contrôlée par test respiratoire chez 73

patients (74% de la cohorte) et par fibroscopie chez 24 patients (25%). Le mode de contrôle

d’éradication n’est pas précisé pour un dossier (1%).

Graphique 4 : Répartition des différents modes de contrôle d’éradication dans la cohorte.

2.2. Délai après le traitement d’éradication

Le délai entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle d’éradication par test

respiratoire à l’urée marquée et fibroscopie confondus est connu avec précision pour 55 cas

seulement (56% du total des traitements). Sa valeur moyenne est de 112 jours

(approximativement 4 mois) et sa médiane est de 50 jours (approximativement un 1,5 mois).

Cf. Graphique 5.

Le délai entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle d’éradication par test

respiratoire à l’urée marquée (TRU) uniquement est connu avec précision pour 39 cas

seulement (53% des 73 traitements contrôlés par test respiratoire). Sa valeur moyenne est de

72 jours (approximativement 2,5 mois) et sa médiane de 49 jours (approximativement 1,5

mois). Parmi ces 39 cas, 5 cas seulement (13% des contrôles par TRU) comportent un délai

inférieur au délai minimal théorique de 30 jours.

Le délai entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle d’éradication par fibroscopie

uniquement est connu avec précision pour 16 cas (67% des 24 traitements contrôlés par

fibroscopie). Sa valeur moyenne est de 208 jours (approximativement 7 mois) et sa médiane

de 59 jours (approximativement 2 mois).

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Graphique 5 : Délai moyen et médian (en jours)

entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle d’éradication.

3. Taux de succès des différents protocoles

3.1. Résultats bruts

Protocole reçu

Éradication GB (%) CNJ (%) RECO (%)

Total (%)

Succès 38 (77,6) 12 (75) 23 (69,7) 73 (74,5)

Echec 11 4 10 25

Total 49 (50) 16 (16) 33 (34) 98 (100)

Tableau 4 : Succès et échec des différents protocoles.

Sur les 98 traitements, on compte 73 succès d’éradication (74,5% de succès d’éradication sur

l’ensemble de la cohorte). Cf. Tableau 4.

Sur les 49 patients ayant reçu le protocole GB, HP a été éradiquée avec succès chez 38 d’entre

eux (77,6% de succès d’éradication). Cf. Tableau 4, et Graphiques 6 et 7.

Sur les 33 patients traités par le protocole RECO (recommandation française), l’éradication

d’HP a été un succès chez 23 d’entre eux (69, 7% de succès).

Sur les 16 patients ayant reçu le protocole CNJ, HP a été éradiqué avec succès chez 12 d’entre

eux (75% de succès).

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Graphique 6 : Nombre de succès et d’échecs d’éradication pour les différents protocoles.

Graphique 7 : Pourcentage de succès d’éradication des différents protocoles.

3.2. Tests du Khi 2 et rapports de cotes (Odds Ratio)

ddl Khi² p OR [IC 95%] GB-RECO-CNJ 2 0.6 0.7 -

GB vs RECO 1 0.6 0.45 1.50 [0.55 - 4.09] GB vs CNJ 1 0.04 0.99 1.10 [0.30 - 4.35]

CNJ vs RECO 1 0.15 0.75 1.30 [0.34 - 5.05] GB vs RECO + CNJ 1 0.5 0.6 1.38 [0.55 - 3.45] GB + CNJ vs RECO 1 0.6 0.5 1.45 [0.57 - 3.71] Femmes vs Hommes 1 0.3 0.6 1.31 [0.53 - 3.26] <50 ans vs > 50 ans 1 0.08 0.8 1.16 [0.41 - 3.30]

Tableau 5 : Khi2, p, Odds Ratio

(ddl : degré de liberté, OR : Odds Ratio, IC : Intervalle de confiance)

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3.2.1. Tests du Khi 2

La comparaison des trois protocoles entre eux (GB, RECO et CNJ) par le test du Khi 2 ne

montre pas de différence significative de succès d'éradication (p = 0.7). Cf. Tableau 5.

La comparaison du protocole GB vs RECO explore l'effet du métronidazole et d'une dose

forte d'amoxicilline sur l'éradication d'HP. Le test du Khi2 ne montre pas de différence

significative de succès d'éradication entre ces deux protocoles (p = 0.45).

La comparaison du protocole GB vs CNJ explore spécifiquement l’effet du métronidazole

versus la clarithromycine, la dose d’amoxicilline associée dans les 2 protocoles étant

identique (1gx 3/j). La différence de succès d'éradication entre ces deux protocoles n’est pas

significative du tout, puisque la valeur de p (0.99) est très proche de 1.

La comparaison du protocole CNJ vs RECO explore spécifiquement l’effet de la dose

d’amoxicilline (3g/j versus 2g/j), la dose de clarithromycine associée dans les 2 protocoles

étant identique (500mg x2/j). Le test du Khi 2 ne montre pas de différence significative de

succès d'éradication entre ces deux protocoles (p = 0.75).

Nous avons ensuite réalisé 2 appariements statistiques :

• l’appariement des groupes RECO et CNJ, comparé au groupe GB, à la recherche d’un effet

statistique global de la clarithromycine versus métronidazole. RECO et CNJ ont en effet en

commun la clarithromycine. La comparaison de GB versus cet appariement RECO + CNJ ne

montre pas de différence significative par le test du Khi 2 (p = 0.6). Cf. Tableau 5.

• l’appariement des groupes GB et CNJ, comparé au groupe RECO, à la recherche d’un effet

statistique global de la forte dose d’amoxicilline. GB et CNJ ont en effet en commun une forte

dose d'amoxicilline (1g x 3/j). La comparaison de cet appariement GB + CNJ versus RECO

ne montre pas de différence significative par le test du Khi 2 (p =0.5).

3.2.2. Rapports de cotes (Odds ratio)

L’ estimation des rapports de cotes (Odds ratio) a été calculée avec un intervalle de confiance

(IC) de 95%. L’effet recherché au cours du test est le succès d’éradication.

La comparaison du groupe GB versus RECO est en faveur d’un plus grand nombre de succès

d’éradication dans le groupe GB (OR = 1.50, IC [0.55 - 4.09]). Cf. Tableau 5.

La comparaison du groupe GB versus CNJ est en faveur d’un plus grand nombre de succès

d’éradication dans le groupe GB (OR = 1.10 [0.30 - 4.35]).

La comparaison du groupe CNJ versus RECO est en faveur d’un plus grand nombre de succès

d’éradication dans le groupe CNJ (OR = 1.30 [0.34 - 5.05]).

Appariement GB versus RECO+CNJ : la comparaison est en faveur d’un plus grand nombre

de succès d’éradication dans le groupe GB (OR = 1.38 [0.55 - 3.45]). Cf. Annexes, Tableau 5.

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Appariement GB+CNJ versus RECO : la comparaison est en faveur plus grand nombre de

succès d’éradication dans le groupe GB+CNJ (OR = 1.45 [0.57 - 3.71]).

4. Analyse statistique des paramètres sexe et âge

4.1. Sexe

Sur un total de 93 patients, notre cohorte comporte 46 femmes (49% des patients) pour 47

hommes (51% des patients).

Sur les 98 traitements d’éradication, 48 ont concerné des femmes (49% du nombre total de

traitements), 50 des hommes (51% du nombre total de traitements).

Chez les femmes, tous protocoles confondus, l’éradication a été un succès dans 37 cas (77%

de succès) et un échec dans 11 cas (cf. Graphiques 8 et 9).

Chez les hommes, tous protocoles confondus, l’éradication a été un succès dans 36 cas (72%

de succès) et un échec dans 14 cas.

Graphique 8 : Succès et échecs d’éradication chez les femmes et les hommes.

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Graphique 9 : Pourcentages de succès d’éradication chez les femmes et les hommes.

Le teste du Khi2 ne montre pas de différence significative de succès d’éradication entre

femmes et hommes (p = 0.6). Cf. Tableau 5.

Cependant, l’estimation des rapports de cotes (Odds ratio) entre femmes et hommes (effet

recherché : succès d’éradication, intervalle de confiance de 95%) est en faveur d’un nombre

de succès d'éradication supérieur chez les femmes que chez les hommes (OR= 1.31 [0.53-

3.26]).

4.2. Age

L’âge moyen des patients au moment de la prescription du traitement d’éradication est de

52,4 ans dans cette cohorte. 35 patients ont moins de 50 ans, 63 ont plus de 50 ans.

Le test du Khi2 ne montre pas de différence significative entre les succès d’éradication chez

les patients de moins de 50 ans et ceux de plus de 50 ans (p = 0.8). Cf. Tableau 5.

La moyenne d’âge des succès d’éradication est de 52.9 ans, femmes et hommes confondues.

La moyenne d’âge des échecs est de 50.7 ans.

Le test de Student, comparant les moyennes d’âge des succès et des échecs d’éradication, ne

montre pas de différence significative.

L’estimation des rapports de cotes (Odds ratio) entre patients de moins de 50 ans et de plus de

50 ans (effet recherché : succès d’éradication, intervalle de confiance de 95%) est en faveur

d’un plus grand nombre de succès d'éradication chez les moins de 50 ans que chez les plus de

50 ans (OR= 1.16 [0.41 - 3.30]).

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5. Test de Wald

Le test de Wald est un test statistique permettant de déterminer si des paramètres statistiques

sont bien indépendants les uns des autres.

Dans le cas de notre étude, la comparaison du protocole reçu, du sexe des patients et de leur

âge au moment de l’éradication ne montre pas de lien statistique (la probabilité pour chaque

groupe est inférieure à 1). Ces trois paramètres sont donc indépendants les uns des autres.

6. Calcul du nombre de patients nécessaire à la significativité

Ce calcul a été réalisé avec un risque α (risque de premier ordre) de 5% et une puissance de

90%.

Le nombre de patients nécessaire pour montrer une différence significative entre les groupes

GB et RECO serait supérieur à 500 patients par groupe. Entre les groupes CNJ et RECO, ce

nombre serait supérieur à 1000 patients par groupe.

7. Effets secondaires des différents protocoles

Nous ne disposons pas de données complètes concernant les effets secondaires de chaque

protocole, ce paramètre n’ayant pas systématiquement été renseigné dans les dossiers de la

cohorte.

Un effet secondaire a été signalé chez seulement deux patientes, toutes deux traitées par le

protocole RECO : une patiente s’est plainte d’épigastralgies intenses quelques heures après la

première prise de clarithromycine. L’autre patiente, a eu « une intolérance gastrique », sans

plus de précision dans le dossier.

Chez ces deux patientes, la clarithromycine a été remplacée par du métronidazole, le reste du

traitement d’éradication n’ayant pas été modifié (une patiente a reçu le métronidazole à forte

dose pendant 7 jours dans le cadre du protocole GB, l’autre le métronidazole à la dose de 500

mg x 2/j pendant 2 jours). Les symptômes d’intolérance ont disparu chez les deux patientes, et

aucun autre effet secondaire n’a été rapporté.

8. Coût des différents protocoles

Le coût total d’un traitement d’éradication par le protocole RECO est de 28.66 € pour un

traitement de 7 jours (Coût du Traitement Journalier/CTJ = 4.09 €) et de 55.69 € pour un

traitement de 14 jours (CTJ = 3.98 €). Cf. Annexes, Tableau 7.

Le coût total d’un traitement d’éradication par le protocole GB (7j) est de 27.83 €

(CTJ=3.98€).

Le coût total d’un traitement d’éradication par le protocole CNJ (7j) est de 33.9 €

(CTJ=4.84€).

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Sur une durée de 7 jours, le protocole GB est le moins cher des 3 protocoles à 28.66€ (cf.

Annexes, Tableau 7) ; la répartition des protocoles en fonction de leur coût est

GB<RECO<CNJ.

Logiquement, le coût du protocole RECO sur 14j est presque le double de son coût sur 7j

(55.69€ vs 28.66€). À 3 centimes d’euros près, le coût de RECO 14j est le double de GB 7j.

9. Proportion des dossiers étudiés inexploitables dans cette étude

Sur les 246 dossiers de patients consultés pour cette étude (patients diagnostiqués HP positifs

suite à la réalisation d’une FOGD avec biopsie), seuls 93 dossiers (38% des dossiers

consultés) ont été effectivement inclus. Les autres dossiers n’ont pas été inclus car

incomplets.

Les causes de perte d’informations sont multiples (cf. graphique 10).

N.B : dans le Graphique 10 ci-dessous, la somme des différentes causes de perte

d’information est supérieure à 100% car certains dossiers se trouvent dans plusieurs

catégories.

Graphique 10 : Différentes causes de dossiers incomplets.

Les causes de perte d’informations dans les dossiers médicaux des patients HP positifs sont :

• l’absence de contrôle d’éradication dans le dossier (66% des dossiers incomplets) ;

• l’imprécision du traitement donné (45%) :

− les molécules du traitement d’éradication sont connues, mais les posologies ne sont pas

précisées. Cette notion a de l’importance pour différencier les traitements proches comme

RECO et CNJ, qui ne se distinguent que par la posologie d’amoxicilline ;

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− au cours de l’histoire clinique du patient, un médecin (le plus souvent le médecin

traitant) a prescrit un traitement d’éradication au patient, mais sa nature exacte n’est pas

précisée dans le dossier hospitalier (absence de courrier).

• le traitement d’éradication donné au patient est différent des 3 protocoles d’éradication de

l’étude (21%) ;

• l’absence de traitement d’éradication dans le dossier (12%) ;

• le résultat du contrôle d’éradication par test respiratoire est intermédiaire (2%). Il n’y a pas

eu de deuxième contrôle d’éradication, soit par la même méthode, soit par fibroscopie.

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IV. Discussion

1. Chiffres relatifs à la cohorte

1.1. Nombre de patients, age, sexe

La répartition femmes-hommes est équilibrée avec 46 femmes pour 47 hommes. L’infection

par HP touche indifféremment les deux sexes, ce que confirme notre cohorte.

L’âge moyen et l’âge médian de la cohorte sont proches (52,4 ans et 54 ans). Cela montre que

l’essentiel de la cohorte a un âge proche de 54 ans. Cet âge médian illustre le diagnostic tardif

de l’infection à HP. La bactérie a en effet été découverte suite à une plainte douloureuse du

patient ou une complication (hémorragie digestive par exemple). Avant cela, l’infection est

restée latente, n’engendrant pas ou peu de symptômes chez le patient.

Les patients de notre cohorte sont âgés de 15 à 87 ans. Cette amplitude d’âge reflète bien la

prévalence d’HP à tous les âges de la vie. Le recrutement de notre étude débute à 15 ans, car

les gastro-entérologues ne réalisent pas de fibroscopie chez les patients de moins de 15 ans. Seuls deux patients de la cohorte ont moins de 18 ans (2% de la cohorte). Ces chiffres

confirment l’existence de l’infection dans la population pédiatrique, mais de prévalence

moindre que dans la population adulte. Le patient le plus âgé de notre cohorte a 87 ans. Dans cette étude, les deux fibroscopies

réalisées chez des patients de plus de 85 ans ont été motivées par un tableau clinique grave

(amaigrissement massif, anémie profonde).

1.2. Proportion de la cohorte traitée par les différents protocoles et par les différents médecins

Les trois groupes GB, RECO et CNJ ne sont pas équilibrés en termes de nombre de patients :

respectivement 50%, 34% et 16% de la cohorte (cf. Annexes, Tableau 1).

Ce déséquilibre provient du fait que chacun des protocoles est prescrit préférentiellement par

un médecin et que chaque médecin a des volumes de prescription différents.

Ainsi le Dr G.B. est-il l’auteur de 49% des prescriptions d’éradication de l’étude et prescrit

quasi exclusivement le protocole GB (92% de ses prescriptions).

Le Dr C.NJ. est l’auteur de 20% des prescriptions d’éradication de l’étude et prescrit

majoritairement le protocole CNJ (65% de ses prescriptions).

Le groupe RECO (34% des prescriptions d’éradications) est lui la somme des prescriptions du

Dr N.S. (19% des prescriptions totales de l’étude) et des autres médecins de l’étude (médecins

traitants, Dr C.NJ., autres praticiens hospitaliers…).

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2. Contrôle d’éradication

2.1. Modalités du contrôle d’éradication

Le contrôle d’éradication est majoritairement réalisé par test respiratoire à l’urée marquée

(TRU) avec 74% des contrôles, versus 25% par fibroscopie (cf. Graphique 4 p 25).

Cela s’explique par le fait que le TRU un test non invasif, bien accepté par les patients,

accessible au médecin traitant et facile à mettre à œuvre en laboratoire.

25% des contrôles d’éradication sont réalisés par fibroscopie. Les indications de contrôle

d’éradication par fibroscopie sont limitées : il s’agit de patients chez qui a été découvert lors

de la première fibroscopie un ulcère gastrique ou duodénal, et des HP dans le fragment

biopsique. Un contrôle fibroscopique permet alors de s’assurer de la cicatrisation des lésions,

même si une amélioration clinique est constatée chez le patient. Cette situation clinique

concerne 19 patients sur notre cohorte de 98 cas (approximativement 19% des cas).

Il y a donc plus de contrôle d’éradication par fibroscopie que nécessaire (25% vs 19%).

Cette différence provient d’une absence de contrôle de l’éradication par TRU, « rattrapée »

par une fibroscopie intercurrente avec biopsie (motivée par une récidive des symptômes par

exemple).

2.2. Délai après le traitement d’éradication

Le délai entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle d’éradication par test

respiratoire à l’urée marquée et fibroscopie confondus n’est connu avec précision que dans

56% des cas de notre cohorte. Cette perte d’information provient du fait que dans 44% des

cas, soit la date de prescription de l’éradication, soit la date du contrôle d’éradication n’est pas

renseignée précisément (en jj/mm/aaaa).

Le délai moyen calculé entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle de l’éradication

par test respiratoire à l’urée est de 72 jours pour une médiane à 42 jours, soit

approximativement 1,5 mois.

Le délai classique d’un mois entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle par test

respiratoire à l’urée marquée est donc en moyenne respecté dans notre étude.

Seuls 5 cas (13% des contrôles par TRU) comportent un délai de contrôle inférieur à 1 mois,

augmentant le risque de faux négatifs (cf. Introduction, paragraphe 3.2.1. « Test respiratoire

à l'urée marquée »). Cette proportion de contrôles trop précoces est faible sur l’ensemble de

la cohorte (5%) et son influence sur les résultats est probablement négligeable.

La différence entre délai médian et moyen de contrôle par TRU provient du fait que certains

TRU ont été réalisés très tardivement après le traitement d’éradication. Ce délai provient soit

d’un retard du patient, qui n’a pas réalisé le TRU selon le délai préconisé par son médecin ;

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soit d’un retard du médecin, qui a contrôlé l’éradication plus d’un mois après la fin du

traitement d’éradication.

Le délai entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle d’éradication par fibroscopie

uniquement est de 208 jours en moyenne (approximativement 7 mois) avec une médiane à 59

jours (approximativement 2 mois).

Cette discordance entre moyenne et médiane provient du fait que certaines fibroscopies ont

été réalisées très longtemps (plusieurs années parfois) après le traitement d’éradication. Dans

ces cas-là, le contrôle d’éradication avait été oublié et cette seconde fibroscopie a été réalisée

pour une tout autre raison, comme à une nouvelle plainte clinique du patient par exemple.

Comme nous l’avons évoqué dans le paragraphe précédent, le contrôle de l’éradication par

fibroscopie n’est nécessaire que dans les cas d’ulcère gastrique ou duodénal. Le délai médian

de contrôle par FOGD de 2 mois reflète donc bien le rythme de contrôle de la cicatrisation

d’un ulcère en pratique.

3. Taux de succès des différents protocoles

Le test du Khi 2 ne montre pas de différence significative d’efficacité entre les différents

protocoles de notre étude (cf. Annexes, Tableau 5).

Cette absence de différence statistique peut provenir soit d’une égale efficacité des 3

protocoles dans la réalité, soit d’une trop faible puissance de notre étude (échantillon trop

limité). Notre hypothèse est celle d’un échantillon trop limité.

Malgré cette absence de significativité, une tendance semble toutefois apparaître : le protocole

d’éradication d’HP le plus efficace est le protocole GB (77,6% de succès), suivi du protocole

CNJ (75% de succès), avec en dernière position la recommandation française (69,7% de

succès). Cf. Annexes, Tableau 4.

Le taux de succès de la recommandation française dans notre étude (69.7%) est conforme aux

résultats d’autres études, notamment l’étude MACH 1 [18].

L’estimation des rapports de cotes (Odds ratio) confirme cette tendance : GB > CNJ > RECO

(cf. Annexes, Tableau 5). L’association du métronidazole et de l’amoxicilline à fortes doses

pourrait donc être plus efficace que l’association de l’amoxicilline à forte dose avec la

clarithromycine ; elle-même plus efficace que l’association de l’amoxicilline à dose modérée

avec la clarithromycine.

Comment expliquer ces différences d’efficacité ?

L’explication réside probablement dans l’augmentation de la dose d’amoxicilline utilisée dans

les protocoles CNJ et GB d’une part, et d’autre part dans le mode d’action particulier du

métronidazole employé dans le protocole GB.

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3.1. Doses de l’amoxicilline

On constate dans notre étude que le protocole CNJ a un taux de succès d’éradication plus

élevé que RECO (75% vs 69,7%), bien que cette différence ne soit pas significative. De

même, le calcul de l’odds ratio donne le protocole CNJ plus efficace que le protocole RECO,

avec un intervalle de confiance large (OR = 1.30 [0.34 - 5.05]) Cf. Annexes, Tableau 5.

Or le protocole CNJ est une variante de RECO n’en différant que par la dose d’amoxicilline

utilisée (3g/j pour CNJ versus 2g/j pour RECO). On peut donc faire l’hypothèse que la plus

grande efficacité de CNJ par rapport à RECO provient de la dose plus élevée d’amoxicilline

utilisée.

De plus, le calcul de l’odds ratio donne l’appariement des groupes GB et CNJ supérieur au

groupe RECO (Cf. Annexes, Tableau 5). Cela montrerait que l’amoxicilline à forte dose (que

GB et CNJ ont en commun) a un effet statistique global supérieur à celui de l’amoxicilline à

dose modérée.

Pourquoi une dose supérieure d’amoxicilline augmenterait-elle l’efficacité de l’association

amoxicilline-clarithromycine sur HP ?

L’explication réside peut-être dans la biodisponibilité des antibiotiques dans le mucus

gastrique et dans les couches superficielles de l’épithélium gastrique, site de l’infection par

HP.

En effet, la biodisponibilité de l’amoxicilline et de la clarithromycine est probablement plus

faible dans le mucus gastrique que dans le reste de l’organisme du fait du caractère non-

vascularisé de cette zone.

De plus, l’épithélium gastrique est probablement assez étanche à la diffusion des antibiotiques

du secteur vasculaire vers la surface de l’épithélium. Cet épithélium est en effet constitué de

cellules jointives par des jonctions serrées. Les molécules antibiotiques ne peuvent donc pas

diffuser librement dans l’espace intercellulaire à travers ces jonctions. Elles sont obligées de

passer par le métabolisme cellulaire pour gagner les couches superficielles de l’épithélium

gastrique, ce qui pourrait progressivement diminuer leur concentration jusqu’à la surface de

l’épithélium, et dans le mucus gastrique. L’augmentation des doses d’antibiotiques ingérées

augmente donc probablement leur biodisponibilité au niveau du site de l’infection.

L’amoxicilline étant un antibiotique bactéricide, l’augmentation de sa concentration dans le

site de l’infection augmente donc probablement sa bactéricidie sur HP. D’où la plus grande

efficacité du protocole CNJ, plus dosé en amoxicilline, par rapport au protocole RECO.

La revue de la littérature n’a pas montré d’étude comparant la recommandation française avec

une association amoxicilline-clarithromycine à forte dose. En effet, la dose de clarithromycine

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pourrait, elle aussi, être augmentée de 500 mg x 2 /j à 500 mg x 3/j, comme c’est la cas dans

le traitement des infections à Mycobacterium Avium chez le patient VIH+.

Une telle étude nous semblerait intéressante afin de confirmer la pertinence d’une

augmentation des doses d’antibiotiques pour éradiquer plus efficacement HP.

3.2. Mode d’action du métronidazole

Dans notre étude, le protocole GB a un taux de succès d’éradication supérieur au protocole

CNJ, lui-même supérieur au protocole RECO (différences non significatives). Le calcul de

l’odds ratio confirme cette tendance .

L’odds ratio du protocole GB versus la recommandation est très en faveur du protocole GB

(OR=1.50), ce qui signifie que GB permettrait 50% de succès d’éradication en plus par

rapport à la recommandation. Ce résultat est cependant à nuancer avec la largeur de

l’intervalle de confiance pour cet odds ratio [0.55 - 4.09].

De plus, le calcul de l’odds ratio donne le groupe GB supérieur à l’appariement des groupes

RECO et CNJ (OR = 1.38 [0.55 - 3.45]). Cela montrerait que le métronidazole a un effet

statistique plus fort que l’effet statistique global de la clarithromycine, que RECO et CNJ ont

en commun (avec un intervalle de confiance cependant large). Le protocole GB se distingue

en effet des groupes RECO et CNJ par l’emploi du métronidazole au lieu de la

clarithromycine.

Pourquoi l’association du métronidazole avec l’amoxicilline se révèlerait-t-elle plus efficace

que l’association de la clarithromycine avec l’amoxicilline ?

L’explication réside peut-être dans le mode d’action de ces trois antibiotiques.

Le métronidazole et l’amoxicilline sont deux antibiotiques bactéricides. Le métronidazole

(nitro-imidazolé) inhibe la synthèse des acides ribonucléiques (ARN), provoquant ainsi la

mort de la bactérie. L’amoxicilline (pénicilline) inhibe la synthèse de la paroi bactérienne, ce

qui tue également la bactérie.

La clarithromycine, quant à elle, est un antibiotique bactériostatique. Ce macrolide se fixe de

manière irréversible sur les ribosomes d’HP. Cela empêche la synthèse protéique de la

bactérie donc sa reproduction, mais sans la tuer.

CNJ et RECO associent l’amoxicilline à la clarithromycine. C’est donc l’association d’un

antibiotique bactéricide avec un antibiotique bactériostatique. On peut donc supposer que

l’association de deux antibiotiques bactéricides dans le protocole GB (amoxicilline et

métronidazole) a un effet synergique sur l’éradication d’HP, supérieur à l’association d’un

antibiotique bactéricide avec un antibiotique bactériostatique, comme dans RECO et CNJ

(amoxicilline et clarithromycine).

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De plus, l’efficacité d’un antibiotique bactériostatique repose sur sa capacité à inhiber la

multiplication bactérienne, et ainsi de permettre aux défenses immunitaires de mieux

contrôler l’infection. Or HP est très peu accessible aux cellules du système immunitaire :

lorsque la bactérie se trouve dans le suc gastrique, l’acidité du suc gastrique détruit leucocytes

et anticorps. Lorsque la bactérie pénètre la muqueuse gastrique, la réponse immunitaire à cette

intrusion est forte, mais inefficace (cf. Introduction, paragraphe 2.1 « Physiopathologie

d’HP »). Donc, même si la reproduction d’HP est inhibée par la clarithromycine, les défenses

immunitaires ont probablement des difficultés à éliminer complètement l’infection.

Cela explique peut-être la supériorité du protocole GB utilisant deux antibiotiques

bactéricides, sur les protocoles RECO et CNJ ayant recours à la clarithromycine

bactériostatique.

3.3. Importance de la galénique des antibiotiques

Lorsqu'ils agissent par voie générale, le problème de la biodisponibilité de ces antibiotiques

au site d'infection d'HP nous amène à formuler la question suivante: pourrait-on gagner en

efficacité avec des antibiotiques à action locale puis générale?

L'amoxicilline et le métronidazole existent en effet tous deux en solution buvable.

Concernant le métronidazole en solution buvable, la molécule initiale est le benzoate de

métronidazole [30]. Cette molécule est progressivement hydrolysée dans le tube digestif pour

se transformer en métronidazole, absorbé au niveau de l'intestin.

A concentration égale, le benzoate de métronidazole et le métronidazole ont une efficacité

thérapeutique proche. Le benzoate de métronidazole devrait donc avoir une action bactéricide

directe sur HP dans le mucus gastrique et les couches superficielles de la muqueuse gastrique.

A cette action locale s'ajoutera l'action systémique du métronidazole absorbé.

On pourrait donc s'attendre à une plus grande efficacité des antibiotiques en solution buvable

par leur action locale par rapport aux antibiotiques agissant par voie générale. Cela permettrait

peut-être d'augmenter les taux de succès d'éradication, et de diminuer les posologies et les

durées de traitement, limitant ainsi les effets secondaires.

Une étude prospective randomisée en double-aveugle comparant le protocole GB en

suspension buvable et en comprimés gastrorésistants pourrait être intéressante, afin de

déterminer si les antibiotiques à action locale puis générale sont plus efficaces pour éradiquer

HP.

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4. Analyse statistique des paramètres sexe et âge

4.1. Sexe

Le test du Khi2 ne montre pas de différence significative de succès d’éradication entre

femmes et hommes.

Cependant, l’estimation des rapports de cotes est en faveur d’un plus grand nombre de succès

d'éradication chez les femmes que chez les hommes, avec un intervalle de confiance large

(OR= 1.31 [0.53 - 3.26]). L'hypothèse pouvant expliquer cette différence de succès

d’éradication se fonde à nouveau sur la biodisponibilité des antibiotiques : les femmes ayant

en moyenne un gabarit plus petit que les hommes, le volume de distribution des antibiotiques

dans l’organisme est plus faible chez les femmes. À concentration d’antibiotique ingérée

égale, la concentration tissulaire en antibiotique est donc probablement supérieure chez les

femmes. Les antibiotiques sont alors probablement plus concentrés dans le mucus gastrique et

les couches superficielles de la muqueuse gastrique chez les femmes que chez les hommes,

donc plus efficaces sur HP.

Une étude plus puissante avec une cohorte plus importante, répartie en différentes catégories

d’IMC (Indice de Masse Corporelle), permettrait de confirmer ou d’infirmer cette tendance

statistique.

4.2. Age

Les tests de Khi2 et de Student ne montrent pas de différence significative de succès

d’éradication entre les différentes classes d’âge.

Le calcul de l’odds ratio est lui est en faveur d’un plus grand nombre de succès d’éradication

chez les moins de 50 ans, tous protocoles confondus (OR= 1.16 [0.41 - 3.30]). Cependant, la

valeur de l'Odds ratio de 1.16 est très proche de 1 (absence de différence significative) et

l'intervalle de confiance est très large. Compte tenu de la faible taille de notre cohorte,

conférant peu de puissance à notre étude, cette différence est probablement négligeable : on

peut probablement conclure à une absence de différence de succès d'éradication entre les

moins et les plus de 50 ans.

Si l'on considère cependant cette différence de succès d’éradication comme non négligeable,

le plus grand nombre de succès d'éradication chez les moins de 50 ans pourrait s’expliquer par

une moindre résistance bactérienne. En effet, plus les patients sont âgés, plus ils ont

statistiquement reçu d’antibiotiques dans leur vie, toutes classes confondues. Plus cette

exposition aux antibiotiques est importante, plus le risque de sélectionner des bactéries

résistantes aux antibiotiques est grande. Cela pourrait alors expliquer que l’on rencontre plus

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d’échec d’éradication chez les patients plus âgés, porteurs d’HP résistants aux antibiotiques

utilisés dans notre étude (clarithromycine et métronidazole).

A nouveau, une étude plus puissante avec une cohorte plus importante permettrait de

confirmer ou d’infirmer cette tendance statistique.

5. Calcul du nombre de patients nécessaires à la significativité

5.1. Comparaison GB-RECO

Le nombre de patients nécessaire afin de montrer une différence significative de succès entre

les groupes GB et RECO serait supérieur à 500 patients par groupe.

Ce nombre important montre que la différence d’efficacité entre GB et RECO est faible

statistiquement. Cependant, peut-être existe-t-il un biais statistique, ces 2 groupes étant de

taille modeste et non homogènes (49 cas pour le groupe GB et 33 pour le groupe RECO).

De nouveau, une étude plus puissante, avec des groupes plus importants et plus équilibrés

(par exemple 100 patients par groupe), permettrait peut-être de s’approcher de la

significativité.

5.2. Comparaison CNJ-RECO

Il faudrait plus de 1000 patients par groupe pour trouver une différence significative de succès

d'éradication entre CNJ et RECO.

Cela confirme que la différence d’efficacité entre CNJ et RECO est plus faible encore

qu’entre GB et RECO.

Cette faible différence n’est pas surprenante compte tenu de la ressemblance des protocoles

CNJ et RECO : seule la dose d’amoxicilline les différencie, les molécules d’antibiotiques

étant les mêmes par ailleurs.

Bien que non significative, on constate cependant une plus grande efficacité de CNJ sur

RECO (75% de succès vs 69,7%), alors que le groupe CNJ est deux fois plus petit que le

groupe RECO (16 patients vs 33 patients). Cela nous encouragerait là encore à augmenter et

équilibrer le recrutement des groupes CNJ et RECO à la recherche d’une confirmation

significative de ces tendances statistiques.

6. Effets secondaires des différents protocoles

Nous ne disposons pas de données complètes concernant les effets secondaires de chaque

protocole, ce paramètre n’ayant pas systématiquement été renseigné dans les dossiers de la

cohorte.

Seules deux patientes ont rapporté une intolérance gastrique alors qu’elles étaient toutes deux

traitées par le protocole RECO. L’effet secondaire a disparu après l’arrêt de la

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clarithromycine et son remplacement par du métronidazole, le reste du traitement restant par

ailleurs inchangé. De plus, aucun effet secondaire n’a été rapporté avec le protocole GB.

L’intolérance gastrique est un effet secondaire connu de la clarithromycine. Ces deux effets

indésirables rapportés sont donc probablement deux intolérances à la clarithromycine.

La petite taille de l’échantillon et l’absence de recueil systématique des effets indésirables ne

nous permettent pas de tirer de conclusions sur la meilleure tolérance d’un antibiotique par

rapport à l’autre. Cependant, on constate que les seuls effets indésirables rapportés dans cette

étude semblent liés à l’usage de la clarithromycine, moins bien tolérée.

7. Coût des différents traitements de cette étude

Sur une durée de 7 jours, le protocole GB est le plus économique des 3 protocoles à 28.66€

(cf. Annexes, Tableau 7) ; la répartition des protocoles en fonction de leur coût est

GB<RECO<CNJ.

Cette répartition tient au fait que la clarithromycine génériquée reste plus chère que le

métronidazole princeps. Ce dernier est même moins cher que l’amoxicilline génériquée aux

posologies des protocoles GB et CNJ (cf. Annexes, Tableau 7). Sur un durée de 7j, le coût

journalier par comprimé est de 0.49€ pour le métronidazole, 0.50€ pour l’amoxicilline

(protocoles GB et CNJ) et 1.16€ pour la clarithromycine. Le coût journalier par comprimé de

la clarithromycine est donc 2.3 fois supérieur à celui du métronidazole. Le coût total du

protocole RECO 7j (28.66€) est cependant proche de celui du protocole GB (27.83€) car les

posologies de métronidazole et d’amoxicilline sont élevées dans GB.

Cependant, le coût global de la prise en charge des patients HP positifs traités par le protocole

RECO dans cette étude est supérieur au protocole GB. En effet, RECO a connu 8% d’échecs

d’éradication en plus que GB (respectivement 30,3% vs 22.4% d’échecs d’éradication) : cela

implique une seconde ligne de traitement puis un second contrôle d’éradication (par test

respiratoire ou fibroscopie) plus fréquents pour le protocole RECO que pour le protocole GB.

Cette prise en charge de seconde intention est coûteuse.

Par ailleurs, la recommandation française propose d’éradiquer HP par le protocole RECO

pendant une durée de 7 à 14 jours en première intention [1]. Le coût du protocole RECO sur

une durée de 14j est logiquement le double de son coût sur 7j (à 1.6€ près). Le coût de RECO

14j est par ailleurs le double du protocole GB sur 7 jours (à 3 centimes d’euros près). Cf.

Annexes, Tableau 7.

La recommandation de l’AFSSAPS n’indique pas clairement selon quels critères choisir en

première intention le traitement de 14 jours plutôt que celui de 7 jours. Par ailleurs, un

traitement plus long peut engendrer une moindre observance et plus d’effets secondaires chez

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les patients. On s’interroge donc sur ce point de la recommandation, ce traitement long étant

deux fois plus cher, pour un bénéfice non clairement défini.

8. Évaluation des pratiques professionnelles

8.1. Pratiques thérapeutiques Cette étude montre que la recommandation concernant l’éradication d’HP n’est pas

systématiquement appliquée par deux gastro-entérologues sur trois à l’hôpital de

Coulommiers. Elle ne représente que 34% des prescriptions de traitement d’éradication dans

cette étude. Cela n’est pas le fruit d’une méconnaissance de la recommandation par les

médecins hospitaliers, mais plutôt d’une remise en cause de cette recommandation par rapport

à la pratique quotidienne. Tout d’abord, la recommandation est imprécise : en première

intention, elle préconise une trithérapie de 7 à 14 jours « en raison d’un taux d’échec de 30%

avec le traitement de 7 jours » [1]. La prolongation du traitement à 14j est difficile en termes

d’observance et de tolérance, et représente un surcoût non négligeable par rapport au

traitement de 7j (cf. paragraphe 7. précédent). Ensuite, ce traitement n’est pas parfaitement

satisfaisant puisqu’il connaît 30% d’échecs. Il est donc légitime que certains médecins tentent

d’explorer d’autres voies thérapeutiques, afin d’améliorer la prise en charge de leurs patients

et réduire les coûts de santé.

Il n’existe pas d’étude dans la littérature évaluant les pratiques d’éradication d’HP par les

médecins généralistes, en France ou dans tout autre pays. Une telle étude serait cependant

intéressante, afin de déterminer quelle part des praticiens applique la recommandation, les

éventuelles raisons du non-respect de la recommandation, et quelles alternatives

thérapeutiques ils peuvent avoir mis en place.

8.2. Pratiques organisationnelles : gestion de la découverte d’HP dans une biopsie

8.2.1. Courrier au médecin traitant C’est la méthode la plus couramment utilisée par les médecins de l’hôpital.

Lorsqu’HP est découvert dans une biopsie gastrique, le laboratoire d’anatomopathologie

adresse le résultat au gastro-entérologue qui a réalisé le prélèvement lors de la fibroscopie. La

fibroscopie étant le plus souvent réalisée en ambulatoire, le gastro-entérologue adresse alors

un courrier au médecin traitant du patient. Ce courrier informe le médecin traitant de la

découverte de la bactérie, le conseille généralement sur le traitement d’éradication à

envisager et lui rappelle la nécessité d’un contrôle d’éradication.

Le problème de cette méthode est qu’elle génère une perte d’information importante dans le

dossier hospitalier concernant le traitement et le suivi de l’infection. En l’absence de retour de

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courrier de la part du médecin traitant, on ignore la nature exacte du traitement d’éradication

prescrit et le résultat du contrôle d’éradication. Lorsqu’on contacte le médecin traitant afin de

connaître le traitement donné, soit ce dernier ne l’as pas noté, soit partiellement (les

posologies ou durée du traitement manquent). L’informatisation croissante des cabinets de

ville a cependant tendance à faire diminuer ces pertes d’information (ordonnances

enregistrées).

Sans mettre en doute la qualité de la prise en charge de l’infection par le médecin traitant,

cette perte d’information est dommageable pour le suivi des patients reconsultant à l’hôpital

dans les suites de cette infection (persistance des symptômes, complications) : on ignore alors

quel a été le traitement d’éradication et s’il a été efficace. Accessoirement, cette perte

d’information n’a pas permis d’exploiter pleinement les dossiers des patients pour cette étude.

8.2.2. Courrier au patient

Un seul médecin de l’équipe médicale de l’hôpital de Coulommiers (Dr G.B.) envoie un

courrier au patient à son domicile lorsqu’HP est découvert dans sa biopsie gastrique. Ce

courrier comporte une lettre explicative sur HP et trois ordonnances : la première de

traitement d’éradication (mentionnant que cette ordonnance doit être validée par le médecin

traitant, afin d’éliminer toute allergie ou contre-indication), la seconde d’achat du test

respiratoire en pharmacie, la troisième enfin de réalisation du test respiratoire de contrôle en

laboratoire.

Par cette méthode, la perte d’information est moindre. Lorsque le test respiratoire est réalisé

par le patient, son résultat est en effet directement adressé au prescripteur (Dr G.B.) et donc

archivé dans le dossier.

Il persiste cependant une perte d’information. On ne peut savoir si le patient a véritablement

pris le traitement prescrit : le patient peut en effet avoir une allergie ou contre-indication à

l’un des antibiotiques prescrits ; le médecin traitant aura alors prescrit un autre traitement

d’éradication. Cette substitution ne sera pas mentionnée dans le dossier hospitalier en

l’absence de courrier de la part du médecin traitant.

De même, si le patient rencontre un effet indésirable avec le traitement d’éradication prescrit,

il consultera naturellement son médecin traitant. Celui-ci modifiera alors le traitement

d’éradication, sans que cela soit mentionné dans le dossier hospitalier (en l’absence de

courrier).

8.3. Dossiers incomplets : différentes causes

Sur les 246 dossiers de patients consultés pour cette étude (patients diagnostiqués HP positifs

suite à la réalisation d’une FOGD avec biopsie), seuls 93 dossiers (38% des dossiers

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consultés) ont été effectivement inclus. Les autres dossiers n’ont pas été inclus car incomplets

(cf. graphique 10 p 32).

Les causes de perte d’informations dans les dossiers sont :

• l’absence de contrôle d’éradication dans le dossier (66% des dossiers incomplets) car :

− le médecin hospitalier a omis de prescrire le contrôle de l’éradication après avoir traité

le patient (hospitalisé ou en ambulatoire). On rappelle que la recommandation française

concernant HP [1] préconise que toute éradication d’HP soit contrôlée, soit par test

respiratoire, soit par fibroscopie ;

− le médecin hospitalier a confié l’éradication et son contrôle au médecin traitant. En

l’absence de courrier du médecin traitant en retour, on ne dispose pas du résultat du

contrôle d’éradication dans le dossier hospitalier (Cf. paragraphe 8.2.1. précédent) ;

− le patient n’a pas réalisé le contrôle d’éradication. Les modalités de réalisation de ce test

sont en effet complexes pour le patient. Il faut d’abord que le patient achète le test

respiratoire en pharmacie en même temps que son traitement d’éradication. Il lui faut

ensuite respecter deux délais avant le test : le délai d’un mois après le traitement

d’éradication ; et le délai de deux semaines d’arrêt des IPP. Il doit enfin se rendre au

laboratoire pour réaliser le test. Ces différentes étapes peuvent ne pas avoir été bien

comprises par le patient et aboutir à l’inobservance de ce contrôle d’éradication.

• l’imprécision du traitement donné (45%) :

− le médecin hospitalier a mentionné les molécules du traitement dans le dossier, mais

sans préciser leur posologie, ou la durée du traitement. Cette notion a de l’importance

notamment pour différencier les traitements proches comme RECO et CNJ, qui ne se

distinguent que par la posologie d’amoxicilline ;

− au cours de l’histoire clinique du patient, le médecin traitant est amené à lui prescrire un

traitement d’éradication, mais sa nature exacte n’est pas précisée dans le dossier

hospitalier (en l’absence de courrier de la part du médecin traitant à l’attention du

gastro-entérologue).

• le traitement d’éradication donné au patient est différent des 3 protocoles d’éradication de

l’étude (21%). De tels traitements se retrouvent dans les cas d’allergie, de contre-indication

ou de résistance d’HP aux antibiotiques utilisés dans cette étude. D’autres antibiotiques

sont alors employés.

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• l’absence de traitement d’éradication dans le dossier (12%) :

− le résultat de la biopsie montrant la présence d’HP est adressé à l’endoscopiste, qui le

fait suivre par un courrier au médecin traitant pour éradication et contrôle d’éradication

(cf. paragraphe ci-dessus « Absence de contrôle d’éradication »).

Le traitement d’éradication (et le résultat de son contrôle) ne figurent donc pas dans le

dossier hospitalier, sauf si un courrier à été adressé par le médecin traitant au gastro-

entérologue.

− après le retour d’un résultat d’HP positif dans le fragment biopsique, on ne retrouve

dans le dossier ni éradication prescrite par le médecin hospitalier, ni double d’un

courrier adressé au médecin traitant. Le patient n’a donc pas été traité malgré la

découverte de la bactérie dans son estomac. Il s’agit là d’une véritable perte de chance

pour le patient. Ce manquement peut être lié à un oubli de la part du médecin

hospitalier : il a omis d’envoyer un courrier au médecin traitant ou au patient après

réception du résultat HP positif. Cela peut aussi être la conséquence d’un archivage trop

rapide de ce résultat dans le dossier du patient, sans que le médecin en ait pris

connaissance.

• le résultat du contrôle d’éradication est intermédiaire au test respiratoire, donc

ininterprétable (2%). Il n’y a pas eu de deuxième contrôle, soit par un deuxième test

respiratoire, soit par fibroscopie.

Ce résultat douteux peut être la conséquence d’un non-respect par le patient des deux

semaines d’arrêt des IPP avant la réalisation du test respiratoire (cf. Introduction,

paragraphe 3.2.1 « Test respiratoire à l’urée marquée »).

9. Propositions d’amélioration des pratiques

Les résultats de cette étude ont semble-t-il suscité une réflexion de l’équipe autour de ses

pratiques et de leur amélioration. Nous formulons ci-dessous quelques propositions

complémentaires d’amélioration des pratiques.

9.1. Intervenant unique

Pour améliorer le suivi des patients diagnostiqués HP positifs, il nous apparaît essentiel qu’un

seul médecin ou une équipe médicale prenne en charge l’éradication et son contrôle.

• Si c’est le médecin traitant qui a découvert HP chez son patient suite à la prescription d’un

test respiratoire, il lui revient naturellement d’éradiquer la bactérie et de contrôler son

élimination.

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• Si cette bactérie est découverte chez un patient au cours d’une fibroscopie à l’hôpital :

− soit le patient est hospitalisé : il sera alors traité par l’équipe hospitalière, qui se

chargera aussi du contrôle d’éradication afin que de minimiser les risques d’oubli du

contrôle (cf. paragraphes précédents). Ces informations seront bien sûr précisément

mentionnées dans le compte-rendu d’hospitalisation, adressé au médecin traitant et

conservé dans le dossier hospitalier ;

− soit la fibroscopie a été réalisée en ambulatoire :

le traitement du patient et son suivi seront confiés au médecin traitant par un

courrier. Il faudra alors insister dans ce courrier sur l’importance que le médecin

traitant note précisément le traitement donné au patient (molécules, posologies,

durée) ainsi que le résultat du contrôle d’éradication. On lui demandera de plus de

bien vouloir communiquer ces données au gastro-entérologue par retour de courrier.

En cas d’échec de l’éradication ou de reconsultation spontanée du patient à l’hôpital

dans les suites de l’infection, le médecin traitant et le gastro-entérologue disposeront

alors de tous les éléments pour une prise en charge optimale.

le patient sera pris en charge intégralement à l’hôpital par un seul médecin, ou une

seule équipe médicale, de la prescription du traitement d’éradication au contrôle de

l’éradication. Cette équipe nous semble naturellement être celle des gastro-

entérologues. Cette prise en charge centralisée à l'hôpital permettrait de mener à bien

l’éradication d’HP et son suivi parfois complexes, et accessoirement de rassembler

les données dans le seul dossier hospitalier. Le médecin traitant sera bien entendu

informé des différentes étapes de cette prise en charge par courrier.

Cela implique soit de reconvoquer le patient en consultation à l’hôpital lors de la

réception d’un résultat de biopsie positif à HP, soit de lui envoyer un courrier détaillé

(cf. paragraphe 8.2.2. précédent).

− Si le gastro-entérologue choisit de reconvoquer le patient, il pourra posément lui

expliquer ce qu’est HP, lui indiquer les modalités du traitement et rechercher toute

allergie ou contre-indication à ce traitement. Dans ce même temps, le médecin

rédigera les différentes prescriptions tout en les expliquant au patient (traitement

d’éradication, contrôle d’éradication). Enfin, le gastro-entérologue demandera au

patient de reprendre rendez-vous auprès de lui-même ou de l’équipe en cas d’effet

indésirable au cours du traitement.

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− Le gastro-entérologue peut choisir la méthode plus rapide du courrier au patient.

Comme nous l’avons vu plus haut (cf. paragraphe 8.2.2.), cette méthode présente

cependant quelques risques de perte d’information. Pour augmenter son efficacité,

nous proposons :

un interrogatoire complet du patient (antécédents, allergies, traitements) le jour

de la fibroscopie. Ces données permettront de minimiser le risque que le

traitement d’éradication envoyé par courrier au patient soit contre-indiqué chez

lui, ou qu’un IPP lui soit prescrit au cours du traitement d’éradication alors

qu’il en a déjà un. la création d’ordonnances et lettres « type » informatisées, dont on conservera

un double dans le dossier. Ces documents « types » permettraient au médecin

hospitalier de ne pas omettre le contrôle d’éradication, ou de préciser au patient

certains points importants : l’éviction de la consommation d’alcool avec le

métronidazole (effet antabuse), ou encore l’arrêt des IPP au moins deux

semaines avant le test respiratoire.

9.2. « Protocole H. Pylori »

Une autre proposition serait de rédiger un « protocole H. Pylori » au sein de l’hôpital, afin que

les médecins de l'hôpital de Coulommiers puissent s'y référer lorsqu'ils sont confrontés à un

résultat de biopsie ou de test respiratoire positif à HP.

Ce protocole mettrait en avant :

• les traitements recommandés et la stratégie à adopter en cas d'échec d’éradication ;

• la conduite à tenir en cas de test respiratoire de contrôle intermédiaire ;

• l’importance d'un intervenant unique (cf. paragraphe précédent) ;

• la nécessité de noter précisément dans le dossier hospitalier :

− les traitements d’éradication mis en œuvre : molécules, doses, durées ; − le contrôle d'éradication prévu : test respiratoire prescrit, fibroscopie programmée.

9.3. « Référent H. Pylori »

Enfin nous proposons la désignation d’un « référent H. Pylori » au sein de l’hôpital de

Coulommiers. Il aurait principalement deux rôles : rédiger et actualiser le « protocole H.

Pylori » précédent ; conseiller les confrères hospitaliers ou libéraux au sujet d’H. Pylori,

notamment pour les cas d’éradication complexes (allergie, échecs d’éradication).

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V. Conclusion HP est un parasite bactérien à la physiologie remarquable : il peut évoluer en milieu hostile

dans la lumière de l’estomac humain et infecter silencieusement son hôte durant toute sa vie,

en échappant à son immunité.

L'adaptation d'HP à l'estomac humain est telle, que sa répartition est ubiquitaire sur le globe,

présente dans l’estomac de la majorité de l’humanité de plus de 50 ans.

Cette pandémie est un problème de santé publique majeur, à l’origine de très nombreux

cancers gastriques, deuxième cancer au monde en termes de fréquence, et d’ulcères gastriques

et duodénaux se compliquant parfois. Le coût humain et médical de cette infection est

énorme.

Le dépistage d’HP est pourtant aisé. La bactérie peut être identifiée par différents moyens,

certains très simples et accessibles à la médecine de soins primaires comme le test respiratoire

à l’urée marquée.

Son éradication est en revanche plus complexe, nécessitant le recours à une trithérapie d’au

moins une semaine. La recommandation française actuelle préconise en première intention

une trithérapie de 7 à 14 jours comprenant de la clarithromycine. Le problème est que cette

recommandation est imprécise (7 à 14 jours de traitement) et connaît un fort taux d’échec

(30% en France). Une explication de ces échecs est la résistance croissante d’HP à la

clarithromycine.

Deux médecin de l’hôpital de Coulommiers ont expérimenté deux trithérapies originales : la

première (protocole GB) associe le métronidazole et l’amoxicilline à forte dose, avec un

IPPDD, pendant 7 jours. La seconde trithérapie (protocole CNJ) associe l’amoxicilline à forte

dose et la clarithromycine, avec un IPPDD, pendant 7 jours. Ces deux trithérapies ont été

comparées à la recommandation française (protocole RECO dans cette étude), associant

amoxicilline à dose modérée et clarithromycine, avec un IPPDD, pendant 7j.

En termes de succès d’éradication, les résultats de notre étude montrent une supériorité non

significative des protocoles expérimentaux GB et CNJ sur la recommandation, et une

supériorité du protocole GB sur le protocole CNJ. Le calcul de l’odds ratio, avec des

intervalles de confiance larges, confirme cette répartition de l’efficacité des protocoles : GB >

CNJ > RECO.

Nous expliquons cette supériorité potentielle du protocole GB par la nature même du

métronidazole utilisé, bactéricide et peu sujet à résistance in vivo, ainsi qu'à son association

probablement synergique avec l'amoxicilline, elle aussi bactéricide. De plus, les dosages

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50

élevés des antibiotiques (métronidazole et amoxicilline) utilisés dans les protocoles

expérimentaux GB et CNJ expliquent peut-être leur plus grande efficacité sur la

recommandation.

Par ailleurs, comparé à la recommandation, le traitement expérimental GB a engendré moins

d’effets secondaires dans notre étude, et est moins cher.

Une seconde étude, prospective, randomisée en double-aveugle, et sur un échantillon plus

important serait souhaitable, afin de confirmer cette tendance à la supériorité du protocole

expérimental GB sur la recommandation.

Il nous semblerait par ailleurs intéressant d’évaluer l'effet de la galénique des antibiotiques

(sirop versus comprimé gastrorésistant) sur l'efficacité des traitements d'éradication. Les

antibiotiques sous forme buvable pourraient se révéler plus efficaces sur HP, agissant d'abord

localement puis par voie systémique.

Cette étude a aussi permis une évaluation des pratiques concernant la prise en charge des

patients diagnostiqués HP positifs à l'hôpital de Coulommiers. La gestion de l’infection à HP

peut être à la fois hospitalière (fibroscopie diagnostique, hospitalisation en cas de

complication) et libérale (traitement d’éradication et contrôle d’éradication par le médecin

traitant). Cette double gestion, associée à une communication aléatoire entre les intervenants,

est à l’origine de certaines difficultés dans la prise en charge hospitalière de cette infection.

Aussi formulons-nous trois propositions pour l’amélioration des pratiques : une prise en

charge du patient par un intervenant unique, libéral ou hospitalier, de l’éradication au contrôle

d’éradication ; la désignation d’un « référent H. Pylori » au sein de l’hôpital de

Coulommiers ; et la rédaction d’un « protocole H. Pylori » à l’usage des médecins de l’hôpital

de Coulommiers.

Enfin, nous suggérons qu’H. Pylori, encore peu connue des médecins généralistes, fasse

l’objet d’une campagne de sensibilisation auprès d’eux.

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Annexes

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Liste des abréviations AINS : Anti-inflammatoire non-stéroïdien

AMM : Autorisation de mise sur le marché

CTJ : Coût du Traitement Journalier

DDL : Degré de liberté

FOGD : Fibroscopie œsogastroduodénale

HP : Helicobacter Pylori

H. Pylori : Helicobacter Pylori

IC : Intervalle de confiance

IMC : Indice de Masse Corporelle

IPP : Inhibiteur de la pompe à proton

IPPDD : Inhibiteur de la pompe à proton à double dose

OR: Odds ratio

PCR : Polymerase chain reaction

TRU : Test respiratoire à l’urée marquée

TTT : Traitement

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Tableaux

Protocole reçu

GB (%) CNJ (%) RECO (%)

Total (%)

Total 49 (50) 16 (16) 33 (34) 98 (100)

Tableau 1 : Proportion de la cohorte traitée par les différents protocoles d’éradication........p 23, 34

Protocole prescrit Prescripteur

GB (%) CNJ (%) RECO (%) Total (%)

Dr G.B. 43 3 1 47 (49)

Dr C.NJ. 2 13 5 20 (20)

Dr N.S. 0 0 19 19 (19)

Médecin

traitant 1 0 5 6 (6)

Praticiens

hôpital de

jour

3 0 1 4 (4)

Autre

praticien 0 0 2 2 (2)

Total 49 (50) 16 (16) 33 (34) 98 (100)

Tableau 2 : Répartition des protocoles en fonction des prescripteurs...........................p 24

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Tableaux (suite)

Protocole prescrit Prescripteur

GB (%) CNJ (%) RECO (%) Total (%)

Dr G.B. 43(92) 3 (6) 1 (2) 47 (100)

Dr C.NJ. 2 (10) 13 (65) 5 (25) 20 (100)

Dr N.S. 0 0 19 (100) 19 (100)

Tableau 3 : Protocoles prescrits par les trois principaux prescripteurs..........................p 24

Protocole reçu Eradication

GB (%) CNJ (%) RECO (%) Total (%)

Succès 38 (77,6) 12 (75) 23 (69,7) 73 (74,5)

Echec 11 4 10 25

Total 49 (50) 16 (16) 33 (34) 98 (100)

Tableau 4 : Succès et échec des différents protocoles..................................p 26, 36

ddl Khi² p OR [IC 95%] GB-RECO-CNJ 2 0.6 0.7 -

GB vs RECO 1 0.6 0.45 1.50 [0.55 - 4.09] GB vs CNJ 1 0.04 0.99 1.10 [0.30 - 4.35]

CNJ vs RECO 1 0.15 0.75 1.30 [0.34 - 5.05] GB vs RECO + CNJ 1 0.5 0.6 1.38 [0.55 - 3.45] GB + CNJ vs RECO 1 0.6 0.5 1.45 [0.57 - 3.71] Femmes vs Hommes 1 0.3 0.6 1.31 [0.53 - 3.26] <50 ans vs > 50 ans 1 0.08 0.8 1.16 [0.41 - 3.30]

Tableau 5 : Khi2, p, Odds Ratio

(ddl : degré de liberté, OR : Odds Ratio, IC : Intervalle de confiance) p 27, 28, 29, 30, 36, 37

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Tableau 6 : Coûts des différents protocoles : détail du calcul.................................. p 22

Durée du traitement (ttt)

Coût de Traitement

Journalier (CTJ)

Coût journalier par

cp Protocole prescrit

7j 14j ttt 7j ttt 14j ttt 7j ttt 14j Clarithromycine 500mg x 2/j 16.29 31.47 2.33 2.25 1.16 1.12 Amoxicilline 1g x 2/j 5.28 10.56 0.75 0.75 0.37 0.37 Lansoprazole 30mg x 2/j 7.09 13.66 1.01 0.98 0.50 0.49 RECO

Coût total 28.66 55.69 4.09 3.98 Flagyl® 500mg x 3/j 10.22 1.46 0.49 Amoxicilline 1g x 3/j 10.52 1.50 0.50 Lansoprazole 30mg x 2/j 7.09 1.01 0.50 GB

Coût total 27.83 3.98 Clarithromycine 500mg x 2/j 16.29 2.33 1.16 Amoxicilline 1g x 3/j 10.52 1.50 0.50 Lansoprazole 30mg x 2/j 7.09 1.01 0.50 CNJ

Coût total 33.9 4.84

Tableau 7 : Coût des différents protocole en euros...............................p 31, 32, 42

Durée du traitement Protocole prescrit

7j 14j

Clarithromycine 500mg x 2/j 1 boîte de 14 cp (16.29€) 1 boîte de 30 cp (31.47€)

Amoxicilline 1g x 2/j 1 boîte de 14 cp (5.28€) 1 boîte de 14 cp (5.28€) x 2 RECO

Lansoprazole 30mg x 2/j 1 boîte de 14 cp (7.09€) 1 boîte de 28 cp (13.66€)

Flagyl® 500mg x 3/j 1 boîte de 14 cp (5.11€) x 2

Amoxicilline 1g x 3/j 1 boîte de 14 cp (5.28€) + 1 boîte de 6 cp (2.62€) x 2 GB

Lansoprazole 30mg x 2/j 1 boîte de 14 cp (7.09€)

Clarithromycine 500mg x 2/j 1 boîte de 14 cp (16.29€)

Amoxicilline 1g x 3/j 1 boîte de 14 cp (5.28€) + 1 boîte de 6 cp (2.62€) x 2 CNJ

Lansoprazole 30mg x 2/j 1 boîte de 14 cp (7.09€)

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Illustrations Photos Photo 1 : Colonie d'HP au niveau de la muqueuse gastrique. Microscopie à balayage.

(Source:http://mikroby.blox.pl) ..............................................................................p 9

Photo 2 : Trois H. Pylori vus au microscope électronique à balayage.

Source : SPL / Photo Researchers, Inc....................................p 10

Photo 3 : Coupe histologique de muqueuse gastrique colorée à l’hématoxyline et éosine

(H&E) : plusieurs Helicobacter sont visibles dans la lumière gastrique.

Source : http://www.hopkins-gi.org........................................p 12

Photo 4 : Récupération de l’air expiré par le patient.

Source : http://www.infai.co.uk/images/atest3.png............................p 13

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Illustrations (suite)

Figures

Figure 1 : Prévalence d’HP dans la population des différentes régions du monde.

Source : www.helicobacter.com............................................p 9

Figure 2 : Physiologie et physiopathologie d’HP (Source : Y_tambe’s file).........................p 11

Figure 3 : Principe du test respiratoire à l'urée marquée

(Source :http://www.hopkinsgi.org) .....................................................................p 13

Graphiques Graphique 1 : Proportion des différents protocoles dans la cohorte......................................p 23

Graphique 2 : Proportion de la cohorte traitée par les différents médecins...........................p 24

Graphique 3 : Protocoles prescrits par les 3 principaux prescripteurs...................................p 24

Graphique 4 : Répartition des différents modes de contrôle d’éradication dans la cohorte..p 25

Graphique 5 : Délai moyen et médian entre la fin du traitement d’éradication et le contrôle

d’éradication...................................................................................................p 26

Graphique 6 : Nombre de succès et d’échecs d’éradication pour les différents protocoles...p 27

Graphique 7 : Pourcentage de succès d’éradication des différents protocoles......................p 27

Graphique 8 : Succès et échecs d’éradication chez les femmes et les hommes.....................p 29

Graphique 9 : Pourcentage de succès d’éradication chez les femmes et les hommes...........p 30

Graphique 10 : Différentes causes de dossiers incomplets....................................................p 32

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ANNEE : 2010 NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR : TROUILLAS SEBASTIEN COORDONNEES DE L’AUTEUR : [email protected] DIRECTEUR DE THESE : Dr Georges BARJONET TITRE DE LA THESE : Eradication d’Helicobacter Pylori : évaluation d’un traitement non conventionnel. Comparaison de l’association Métronidazole-Amoxicilline à forte dose versus l’association recommandée Clarithromycine-Amoxicilline à dose modérée. RESUME DE LA THESE : L’éradication d’Helicobacter Pylori (HP) fait l’objet d’une recommandation française de l’AFSSAPS datant de 2005, préconisant en première intention une trithérapie de 7 à 14 jours associant clarithromycine (1g/j), amoxicilline (2g/j, dose modérée) et un inhibiteur de la pompe à proton à double dose (IPPDD). Outre sa durée imprécise (7 à 14 jours), cette recommandation rencontre 30% d’échecs en France, du fait d’une résistance croissante d’HP à la clarithromycine. En alternative à cette recommandation, deux trithérapies originales de 7 jours ont été expérimentés dans cette étude : le protocole CNJ, identique à la recommandation hormis l’utilisation d’amoxicilline à forte dose (3g/j) ; le protocole GB, associant métronidazole à forte dose (1.5g/j) en remplacement de la clarithromycine, amoxicilline à forte dose (3g/j) et IPPDD. Les dossiers de 93 patients HP positifs de l’hôpital de Coulommiers, traités par le protocole CNJ, le protocole GB ou la recommandation, ont été analysés rétrospectivement. Les résultats de notre étude ne sont pas significatifs, mais montrent la tendance suivante : le traitement le plus efficace pour éradiquer HP est le protocole GB (77.6% de succès d’éradication), suivi du protocole CNJ (75%) puis de la recommandation (69.7%). Ces résultats tendraient à démontrer que, pour éradiquer HP, le métronidazole à forte dose est plus efficace que la clarithromycine, et que l’amoxicilline est plus efficace à forte dose qu’à dose modérée. Par ailleurs, cette étude a permis une analyse des pratiques concernant la prise en charge des patients diagnostiqués HP positifs à l’hôpital de Coulommiers. Des propositions d’amélioration ont été formulées. MOTS CLES : − Helicobacter pylori - Etudes rétrospectives − Résistance bactérienne aux médicaments − Antibactériens - Études comparatives − Evaluation des pratiques médicales par des pairs ADRESSE DE l’UFR : Faculté de Médecine de Créteil 8, rue du Général SARRAIL, 94010 CRETEIL CEDEX


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