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Téléchargez le dossier pédagogique élèves

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© RMN - Grand Palais, 2011 1 GRAND PALAIS, GALERIES NATIONALES DOSSIER PÉDAGOGIQUE ÉLÈVES EXPOSITION NATURE ET IDÉAL LE PAYSAGE À ROME, 1600-1650 CARRACHE, POUSSIN, LE LORRAIN Annibal Carrache (1560-1609) Paysage fluvial (détail) Vers 1599 Huile sur toile Washington, National Gallery of Art Samuel H. Kress Collection © National Gallery of Art, Washington
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© RMN - Grand Palais, 2011 1

GRAND PALAIS, GALERIES NATIONALES DOSSIER PÉDAGOGIQUE

ÉLÈVES

EXPOSITION NATURE ET IDÉAL

LE PAYSAGE À ROME, 1600-1650 CARRACHE, POUSSIN, LE LORRAIN

Annibal Carrache (1560-1609) Paysage fluvial (détail)

Vers 1599 Huile sur toile

Washington, National Gallery of Art Samuel H. Kress Collection

© National Gallery of Art, Washington

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SOMMAIRE DOSSIER DES ÉLÈVES

INTRODUCTION LES ŒUVRES RACONTENT

MATTHEUS BRIL : L’ARC DE TRIOMPHE DE SEPTIME SÉVÈRE A ROME (VERS 1580)

ANNIBAL CARRACHE : TROIS PHILOSOPHES DEVANT UN PAYSAGE FLUVIAL (VERS 1600)

PIETRO PAOLO BONZI : LATONE MÉTAMORPHOSANT LES PAYSANS DE LYCIE EN GRENOUILLES (VERS 1600)

CORNELIUS VAN POELENBURGH : VUE DU CAMPO VACCINO À ROME AVEC UN ÂNE (VERS 1620)

NICOLAS POUSSIN : PAYSAGE AVEC TROIS HOMMES (1645-1650)

CLAUDE GELLÉE DIT LE LORRAIN : ULYSSE REMET CHRYSEIS À SON PERE (1644)

CONSEILS POUR DESSINER COMME EN 1600

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INTRODUCTION

Si l’on te dit « Rome », ne penses-tu pas à la civilisation romaine ? Les artistes autour de 1600 étaient comme toi, ils avaient envie de connaître la ville, ses vestiges archéologiques, ainsi que ses monuments de la Renaissance. Or au début du XVIIe siècle, de nombreux chantiers sont entrepris dans la cité pour construire et décorer des palais et des églises. Parce que les offres de travail se multiplient, des artistes de toute l’Italie comme de l’Europe entière arrivent à Rome. Là, ils dessinent ce qu’ils découvrent et mettent la peinture de paysage à la mode. Certains artistes deviendront très célèbres en Italie, mais aussi à leur retour chez eux. Voici quelques œuvres pour comprendre les raisons de leur succès.

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MATTHEUS BRIL : L’ARC DE TRIOMPHE DE SEPTIME SEVERE A ROME (VERS 1580)

Mattheus Bril (1550-1583) L’Arc de triomphe de Septime Sévère à Rome, vers 1580

Encre et plume sur papier H. 20 cm ; l. 27 cm

Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques © RMN / Jean-Gilles Berizzi

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Est-ce que ça existe un arc de triomphe avec une tour ? Ce dessin de Mattheus Bril date des années 1580. Auparavant, le monument avait été transformé pour être habité1. C’était facile, un escalier à l’intérieur monte jusqu’au sommet. Un petit muret a aussi été ajouté en haut pour faire une terrasse ; un arbre a poussé entre les briques. Il n’y a pas beaucoup de ruines autour. Cet arc de triomphe se trouve sur le Forum2 où beaucoup de vestiges sont encore enterrés. Vois-tu comme le sol monte jusqu’à la moitié de la petite arcade ? Les archéologues de 1800 retireront environ cinq mètres de hauteur de terre ! Les blocs de pierre et les chariots rappellent que de nombreux monuments ont été aussi démontés pour en construire d’autres. Le peintre dessine-t-il vraiment ce qu’il voit ? Oui. Au dos du dessin, une inscription précise que le peintre a travaillé « sur le motif », c’est-à-dire à l’extérieur, devant l’arc de triomphe. Il a dessiné plein d’autres monuments car ces vues de ruines plaisaient beaucoup aux collectionneurs et aux voyageurs, et se vendaient très bien. Elles lui servaient aussi de modèles pour ses tableaux ou ceux de ses amis. Pourquoi y a-t-il des chariots ? Les monuments romains étaient souvent démolis pour bâtir autre chose. Sur le sol, tu aperçois des dalles de marbre qui vont être emportées. Le peintre a peut-être ajouté des chariots pour rendre son dessin plus vivant, mais c’est réellement ce qu’il pouvait voir. On ne dirait pas un dessin. À l’époque du peintre, le crayon à papier n’existait pas ; ce dessin a été fait à l’encre, avec des plumes (d’oiseau, d’oie surtout) de différentes épaisseurs. Les plus fines servent à représenter les petits détails. Attention, l’encre ne s’efface pas, il ne faut donc pas se tromper ! Pour finir, le peintre ajoute des ombres en passant un pinceau à peine humide sur l’encre ; on dit qu’il fait un lavis. Petit lexique et informations 1. L’arc de triomphe de Titus, à l’autre extrémité du Forum, a longtemps été habité ; il l’était peut-être encore au temps du peintre. 2. Le Forum au temps des Romains était le cœur de la cité ; on y trouvait des temples, une basilique pour rendre la justice et des boutiques de commerçants. L’arc de triomphe de l’empereur Septime Sévère a été construit en 203 après Jésus-Christ pour célébrer ses victoires. Ses soldats passaient dessous avant de monter au Capitole où se trouvait le temple de Jupiter. Au fond du dessin, on voit l’escalier qui remplace le chemin romain. Ce monument a servi de modèle pour construire à Paris l’arc de triomphe de Napoléon en face du Louvre (dit « arc du Carrousel ») ; il est deux fois plus haut que celui de Septime Sévère (Paris : 49 m ; Rome : 23 m).

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ANNIBAL CARRACHE : TROIS PHILOSOPHES DEVANT UN PAYSAGE FLUVIAL (VERS 1600)

Annibal Carrache (1560-1609) Trois philosophes devant un paysage fluvial, vers 1600

Encre et plume sur papier H. 14 cm ; l. 16 cm

Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques © RMN / Stéphane Maréchalle

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Ce n’est pas un paysage de ruines. Les peintres ont souvent représenté aussi la campagne autour de Rome. Ce dessin d’Annibal Carrache montre peut-être les rives du Tibre1, avec une ville au fond. As-tu vu que les personnages portent des toges ; en dessinant, l’artiste devait penser à l’Antiquité et à ses philosophes2. Peut-être l’homme lit-il un écrivain romain ? C’est une bonne idée : il y avait vers 1600 beaucoup de livres latins traduits en italien. As-tu remarqué combien ses compagnons sont attentifs ? Ils ne sont pas distraits par la vie sur le fleuve. Les personnages sont à l’ombre, il doit faire beau. Ce dessin a été fait, comme le précédent, sur le motif. En travaillant dehors, les peintres dessinent ce qu’ils observent. Ici, l’ombre est représentée par des traits foncés ou des hachures superposées. La ville au loin et dans la lumière est indiquée par des traits plus petits, avec une encre plus claire. Il n’y a pas de détail. Non, cela s’appelle un croquis, c’est-à-dire un dessin aussi vite fait que si tu croquais une pomme ! On peut dire aussi une esquisse, c’est un synonyme. C’est un tout petit dessin. Oui, 14 cm sur 16 cm. La feuille tenait dans la paume de la main du peintre ! C’était aussi plus pratique à emporter. N’oublie pas que le papier coûtait cher ; on réutilisait même les petits morceaux de feuille. Mais Carrache réussit quand même à donner l’idée de l’espace, de la lumière et de la vie sur le fleuve. C’est sans doute le souvenir d’une belle sortie ! Petit lexique et informations 1. Le Tibre est le fleuve qui arrose Rome. 2. Un philosophe est un penseur.

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PIETRO PAOLO BONZI : LATONE MÉTAMORPHOSANT LES PAYSANS DE LYCIE EN GRENOUILLES (VERS 1600)

Pietro Paolo Bonzi (vers 1576-1636) Latone métamorphosant les paysans de Lycie en grenouilles, vers 1600

Huile sur bois H. 36 cm ; l. 46 cm

Paris, musée du Louvre © RMN / Franck Raux

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Là, il y a une histoire. C’est pour cela que l’on parle d’un paysage historié. Le tableau s’inspire d’une légende écrite par Ovide, un poète romain. Tu as peut-être étudié son livre : Les Métamorphoses1. « Métamorphose » veut dire « transformation ». Tout à fait. Ces récits antiques étaient une façon d’expliquer la création du monde ; ils étaient encore très célèbres à l’époque de Pietro Paolo Bonzi. Ce paysage avec un étang te raconte la naissance des… … grenouilles ! Un homme a une tête de grenouille. Et c’est son châtiment… Ces hommes empêchaient Latone et ses enfants de venir boire : vois-tu celui qui agite l’eau pour la rendre boueuse ? Ovide précise que ces mortels ont même craché sur Latone. Alors, pour se défendre, elle leur jette ce sort : l’homme au premier plan est en train de se transformer et d’autres sur le sol sont déjà des grenouilles ! Latone n’a pas l’air en colère. Non, le peintre la montre en train de protéger ses enfants2. Il te fait comprendre qu’une déesse n’est méchante que lorsqu’elle est menacée ou qu’on lui manque de respect. As-tu vu les deux oies dans le ciel ? L’arbre incliné au milieu semble les désigner. À Rome, les oies gardaient le temple de la déesse Junon. C’est Junon qui a excité les paysans contre Latone parce qu’elle la détestait3. Les oies vont lui raconter comment Latone s’est défendue. Est-ce que ça s’est passé près de Rome ? D’après Ovide, la légende se passe en Lycie, une région du sud de la Turquie actuelle. Mais comme le poète est romain, le peintre représente la campagne romaine, telle qu’il la connaît, par une belle journée de soleil. Petit lexique et informations 1. Ovide a écrit Les Métamorphoses dans les premières années de notre ère. 2. Ses enfants sont des jumeaux qui s’appellent Apollon et Diane. 3. Junon détestait Latone parce qu’elle était aimée par son mari Jupiter. Le roi Louis XIV appréciait tellement le livre d’Ovide qu’à partir de 1680 il a fait représenter presque tous les épisodes des Métamorphoses au château de Versailles. Dans le parc, le bassin de Latone raconte cette légende.

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CORNELIUS VAN POELENBURGH : VUE DU CAMPO VACCINO A ROME AVEC UN ANE (VERS 1620)

Cornelius Van Poelenburgh (vers 1594-1667) Vue du Campo Vaccino à Rome avec un âne, vers 1620

Huile sur cuivre H. 40 cm ; l. 54 cm

Paris, musée du Louvre © RMN / Thierry Le Mage

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C’est difficile de reconnaître Rome sur ce tableau ! À côté des quartiers construits, il y avait aussi beaucoup de ruines à Rome. On y gardait les troupeaux, surtout s’il y avait une fontaine. Cornelius Van Poelenburgh a peut-être peint de mémoire ce paysage avec des ruines. Pourquoi les ruines sont-elles rouges ? Les monuments romains ne sont pas tous en pierre. Un grand nombre d’entre eux étaient construits en briques et recouverts de plaques de marbre. Lorsque le marbre était réutilisé pour autre chose, la brique s’abîmait avec le temps et les monuments perdaient leur forme. C’est amusant, on voit plus la vache au centre que les ruines. À Rome, les artistes venus du Nord1 de l’Europe comme ce peintre ont lancé la mode des tableaux montrant la vie de tous les jours dans les ruines. Et ils ont connu un grand succès : c’était tellement différent des récits historiques sur la Rome antique ! Dans le fond, on distingue un monument. Il est à peine visible. Le peintre te donne l’idée de son éloignement : sa taille est très petite par rapport à la vache ; sa couleur pâle et sa forme floue contrastent avec le marron vif et net de l’animal. Ce tableau nous rappelle aussi que les artistes étrangers arrivant à Rome ont été surpris de l’étendue de la ville. Et il fait beau ! Oui. Ce peintre a aimé représenter la lumière. Vois-tu les zones d’ombre et les zones de lumière ? Elles s’opposent. Cela permet de montrer la profondeur. Le ciel occupe presque la moitié du tableau. Il est très calme. Tout est tranquille, paisible, peut-être silencieux… De retour dans son pays, la Hollande, Van Poelenburgh continuera à peindre de mémoire des vues d’Italie. Il réalisera aussi des paysages hollandais en étant toujours attentif au ciel et à la lumière. Petit lexique et informations 1. Les peintres des pays du Nord sont les Flamands (Belgique) et les Hollandais.

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NICOLAS POUSSIN : PAYSAGE AVEC TROIS HOMMES (1645-1650)

Nicolas Poussin (vers 1594-1665) Paysage avec trois hommes, 1645 -1650

Huile sur toile H. 1,20 m ; l. 1,87 m

Madrid, musée du Prado

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Quel grand paysage ! On voit jusqu’aux montagnes ! C’est ce qu’on appelle une « vue panoramique » : tu vois à la fois ce qui est près de toi (les arbres et les personnages du premier plan1), ce qui est un peu plus éloigné (la petite ville autour de son église et l’étang au milieu du tableau), et même les falaises et montagnes à l’arrière-plan2. Il y a aussi des personnages. On distingue surtout ceux qui se trouvent autour de l’étang, des cavaliers et des baigneurs. Nicolas Poussin te donne l’idée d’une région idéale, c’est-à-dire paisible, où il fait bon vivre. Il l’a imaginée à partir de ce qu’il a vu en allant dessiner dans la campagne romaine. On se croirait en vacances ! Il y a un homme couché dans l’herbe ! L’artiste peint un monde de rêve : c’est l’été, et donc normalement l’époque des récoltes, mais ici personne ne travaille. L’homme accoudé dans l’herbe devait être en train de se reposer ou de méditer. L’homme allongé montre-t-il la ville ? Oui. Et ce geste répond à l’homme devant lui qui montre une direction opposée. De quoi peuvent-ils bien parler ? Poussin nous fournit un indice. Regarde comment est habillé l’homme avec le bâton : il porte une tunique roulée en travers de la poitrine comme les philosophes3 de l’Antiquité. Ce tableau raconte le choix de l’un d’entre eux, Diogène4, qui préféra quitter la ville pour retrouver la nature. Il faut donc suivre le chemin ? C’est exactement cela. Vois-tu comme le chemin passe le long de l’étang pour aller vers les collines ? Arrives-tu à compter les autres personnages qui sont déjà en route ? Nicolas Poussin est un peintre français venu s’installer à Rome. Bien sûr, il avait fait le chemin à pied depuis Paris. L’histoire de Diogène a dû sans doute lui rappeler son propre voyage et toutes les découvertes qu’il avait pu faire. Le peintre t’explique aussi que le vrai philosophe est un voyageur : il faut oser prendre la route pour apprendre et comprendre la vie. Petit lexique et informations 1. Le premier plan d’un tableau désigne tout ce qui te semble devant. 2. L’arrière-plan d’un tableau, au contraire du premier plan, désigne ce qui est au loin. Entre le premier plan et l’arrière-plan se situe le plan intermédiaire, c’est-à-dire le milieu du tableau. Le peintre te donne l’impression de profondeur dans le tableau en dessinant des choses de plus en plus petites pour montrer leur éloignement. 3. Un philosophe est un penseur. 4. Diogène est un philosophe grec qui a vécu au IVe siècle avant Jésus-Christ.

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CLAUDE GELLÉE DIT LE LORRAIN : ULYSSE REMET CHRYSEIS À SON PERE (1644)

Claude Gellée dit le Lorrain (1600-1682) Ulysse remet Chryséis à son père, 1644

Huile sur toile H. 1,19 m ; l. 1,50 m

Paris, musée du Louvre, INV4718 © RMN / Jean-Gilles Berizzi

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Ce bateau est devant le soleil et on le voit bien ? Cela n’est pas possible ! Bravo. Tu comprends que c’est un paysage maritime imaginaire. Dans la réalité, on ne pourrait pas bien voir le bateau car il est en contre-jour, c’est-à-dire placé devant une lumière éblouissante. Par contre, les reflets du soleil sur les monuments sont tout à fait possibles. Est-ce que le soleil se lève ou est-ce qu’il se couche ? Comme il y a beaucoup de jaune clair dans le ciel, il doit s’agir d’un lever de soleil. Les façades des monuments en sont tout illuminées. As-tu remarqué aussi le rayon de soleil sur l’eau qui arrive jusqu’au rivage ? Il donne l’idée de l’éloignement du navire. Le ciel est magnifique mais les personnages ne le regardent pas ! Peut-être sont-ils habitués ; on ne regarde plus ce que l’on voit trop souvent. Ou bien, ils pensent à autre chose ; certains d’entre eux semblent en pleine discussion ! De quoi peuvent-ils parler ? Lis le titre du tableau : Ulysse est un des héros de la guerre de Troie ; il doit raccompagner Chryséis, prisonnière du roi Agammemnon, chez son père pour calmer la colère d’Apollon1. Le soleil est l’emblème d’Apollon. Les gens espèrent sans doute que le retour de la princesse apaisera le dieu. On ne voit ni Chryséis ni Ulysse ! Et rien ne dit qu’un des hommes sur les marches du palais à droite soit Agamemnon. Claude Gellée2 peint un tableau dont l’histoire semble moins importante que le spectacle de la nature. C’est presque une leçon de morale. Claude Gellée pensait que la peinture devait servir à faire réfléchir ou rêver. Qu’est-ce qui est noble et important ? les luttes entre les hommes pour avoir le pouvoir, comme lors de la guerre de Troie, ou la beauté de la nature ? Petit lexique et informations 1. En Italie, Claude Gellée est connu sous le nom du « Lorrain » parce qu’il est originaire de Lorraine. 2. Cet épisode est raconté par Homère dans l’Iliade (VIIIe siècle avant Jésus-Christ).

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CONSEILS POUR DESSINER COMME EN 1600

Matériel :

Une feuille de papier à dessin Du papier brouillon pour t’exercer Un porte-plume et une plume Un petit pinceau De l’encre (de couleur brune) Une assiette Un peu d’eau

Pour t’exercer : À la plume : Trempe le porte-plume jusqu’au milieu de la plume, cela suffit.

Traits et hachures : Si tu appuies sur le porte-plume, la plume s’écarte, tu fais un trait large. Si tu appuies légèrement, le trait est fin.

Ombre sur un trait à la plume : Avec un pinceau à peine humide, tu repasses sur le trait à la plume.

Au pinceau : Mets une goutte d’encre sur l’assiette.

Si tu veux une teinte foncée, prends de l’encre pure avec ton pinceau humide. Si tu veux un lavis (une teinte plus claire), mets une ou deux gouttes d’eau dans l’encre pour l’éclaircir.

Petits secrets de peintre :

Concentre-toi sur ton dessin, ne te laisse pas distraire. Commence par un petit format. Ne cherche pas à faire des détails. Si tu veux foncer une couleur, attends qu’elle soit bien sèche avant de repasser dessus une nouvelle couche.

Prêt pour une esquisse ? (Le mot « esquisse » désigne le début du travail d’un artiste. On dit aussi « ébauche » ou « croquis ».) Pour te guider, regarde les exemples d’activités proposés aux pages suivantes. Tu peux retrouver des modèles de dessins sur le site de l’Agence photographique de la Rmn (http://www.photo.rmn.fr). Le numéro des photos est donné dans la légende de chaque œuvre. Nous te souhaitons d’avoir beaucoup de plaisir dans ta découverte du dessin à l’encre !

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Si tu aimes dessiner à la plume, observe le dessin de Claude Gellée. Si tu préfères dessiner au pinceau, regarde plutôt celui de Nicolas Poussin.

Claude Gellée dit le Lorrain (1600-1682) : Arbre. Bayonne, musée Bonnat © RMN / René-Gabriel Ojéda

Voici ce que tu peux faire ! Surtout, n’appuie pas trop fort sur ta plume, utilise ton porte-plume comme un stylo !

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Nicolas Poussin (1594-1665), Cinq arbres dans une prairie. Paris, musée du Louvre © RMN / Jean Schormans

Dessine à la plume (comme les arbres du fond).

Passe un pinceau humide sur les traits à l’encre (comme sur les plus grands arbres).

Rajoute au pinceau des touches un peu plus foncées (comme sur le petit arbre).

Claude Gellée et Nicolas Poussin allaient presque tous les jours s’exercer à dessiner dehors, sur le motif. Ces peintres se connaissaient et chacun appréciait le travail de l’autre. Tous deux pensaient que la peinture de paysage était une façon d’apprendre à réfléchir sur le temps qui passe et l’existence humaine. Les œuvres citées en exemple sont visibles sur le site de l’Agence photographique de la Rmn : http://www.photo.rmn.fr, clique sur « recherche » et tape dans le champ « Numéro d’inventaire/Cote cliqué » ces numéros d’inventaires des œuvres : INV4718 ou INV32467


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