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Les meules du Néolithique au Moyen Âge. Élaboration de protocoles d’enregistrement et...

Date post: 11-Mar-2023
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Les meules du Néolithique au Moyen Âge Élaboration de protocoles d’enregistrement et premières analyses 84 1. À Toulouse par Émilie omas, ou sur la carrière de la Marèze dans le Tarn par Christian Servelle. Au centre des aivités de transformation des sociétés anciennes traditionnelles, la mouture alimentaire représente un large pan de l’histoire des techniques et est indissociable des approches sociales, économiques et culturelles. Paradoxalement, les études consacrées aux meules restent le parent pauvre de l’archéologie et leur place est encore trop souvent anecdotique dans les études de sites et les synthèses à plus large échelle. À l’occasion d’un colloque sur les carrières de meules à Grenoble en 2005 (Belmont, Mangartz, 2006), un groupe d’étude d’une petite dizaine de chercheurs s’est réuni pour élaborer une réflexion centrée notamment sur la diffusion des meules à partir des zones de produion (Boyer et al., 2006). Le travail commun ébauché à cette occasion s’est poursuivi au cours de réunions informelles qui permettaient de confronter les expériences, les problématiques de recherches, les avancées et les découvertes faites par les membres du « Groupe Meule ». Très rapidement, il s’est avéré nécessaire d’élaborer des outils pour la mise en commun des données et d’entamer une réflexion à une plus large échelle que ne le permettait l’étude des corpus régionaux. En 2008, un projet de programme colleif de recherche était engagé afin d’aborder la question de l’évolution typologique et technique des meules du Néolithique au Moyen Âge. Soutenu par la région Midi-Pyrénées, où divers travaux sur le matériel de mouture avaient déjà été engagés, ¹ le pcr a conduit tout d’abord à la mise en commun des données sur les meules va-et-vient, à l’élaboration d’un lexique et d’une fiche de prélèvement des meules. Il rassemble aujourd’hui une vingtaine de chercheurs, archéologues ou géologues, issus de tous les horizons : étudiants, universitaires, agents de l’Inrap, du Cnrs, du ministère de la Culture, de services d’archéologie territoriale ou chercheurs bénévoles. Une table ronde, organisée en oobre 2009 sur l’archéosite de Saint-Julien-sur-Garonne dans la région toulousaine, a permis de présenter les aes méthodologiques ainsi que l’analyse des premiers résultats statistiques et la confrontation d’études de cas. Ce premier bilan nous incite à poursuivre ce projet dont les résultats bénéficient surtout de la mise en commun des données et des problématiques. Le Groupe Meule * * Luc Jaccottey Inrap, Umr 6249 « Laboratoire chrono-environnement », Olivier Buchsenschutz CNRS-ENS, UMR 8546 « Archéologies d’Orient et d’Occident et textes anciens », Virginie Farget Service archéologique des Yvelines, Gilles Fronteau Université de Reims Champagne-Ardenne, Groupe d’étude sur les géomatériaux et environnements naturels, anthropiques et archéologiques, Caroline Hamon Inrap, Umr 7041 « Archéologies et sciences de l’Antiquité », Florent Jodry Inrap, Umr 7044 « Étude des civilisations de l’Antiquité : de la Préhistoire à Byzance », Stéphanie Lepareux-Couturier Inrap, Samuel Longepierre Usr 3155 « Institut de recherche sur l’architeure antique », Annabelle Milleville UMR 6249 « Laboratoire chrono-environnement », Cécile Monchablon Inrap, Umr 7041 « Archéologies et sciences de l’Antiquité » , Boris Robin Inrap
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Les meules du Néolithique au Moyen ÂgeÉlaboration de protocoles d’enregistrement et premières analyses

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1. À Toulouse par Émilie Th omas, ou sur la carrière de la Marèze dans le Tarn par Christ ian Servelle.

Au centre des act ivités de transformation des sociétés anciennes traditionnelles, la mouture alimentaire représente un large pan de l’hist oire des techniques et est indissociable des approches sociales, économiques et culturelles. Paradoxalement, les études consacrées aux meules rest ent le parent pauvre de l’archéologie et leur place est encore trop souvent anecdotique dans les études de sites et les synthèses à plus large échelle. À l’occasion d’un colloque sur les carrières de meules à Grenoble en 2005 (Belmont, Mangartz, 2006), un groupe d’étude d’une petite dizaine de chercheurs s’est réuni pour élaborer une réfl exion centrée notamment sur la diff usion des meules à partir des zones de product ion (Boyer et al., 2006). Le travail commun ébauché à cette occasion s’est poursuivi au cours de réunions informelles qui permettaient de confronter les expériences, les problématiques de recherches, les avancées et les découvertes faites par les membres du « Groupe Meule ». Très rapidement, il s’est avéré nécessaire d’élaborer des outils pour la mise en commun des données et d’entamer une réfl exion à une plus large échelle que ne le permettait l’étude des corpus

régionaux. En 2008, un projet de programme collect if de recherche était engagé afi n d’aborder la quest ion de l’évolution typologique et technique des meules du Néolithique au Moyen Âge.

Soutenu par la région Midi-Pyrénées, où divers travaux sur le matériel de mouture avaient déjà été engagés,¹ le pcr a conduit tout d’abord à la mise en commun des données sur les meules va-et-vient, à l’élaboration d’un lexique et d’une fi che de prélèvement des meules. Il rassemble aujourd’hui une vingtaine de chercheurs, archéologues ou géologues, issus de tous les horizons : étudiants, universitaires, agents de l’Inrap, du Cnrs, du minist ère de la Culture, de services d’archéologie territoriale ou chercheurs bénévoles. Une table ronde, organisée en oct obre 2009 sur l’archéosite de Saint-Julien-sur-Garonne dans la région toulousaine, a permis de présenter les asp ect s méthodologiques ainsi que l’analyse des premiers résultats st atist iques et la confrontation d’études de cas. Ce premier bilan nous incite à poursuivre ce projet dont les résultats bénéfi cient surtout de la mise en commun des données et des problématiques.

Le Groupe Meule *

* Luc Jaccottey Inrap, Umr 6249 « Laboratoire chrono-environnement », Olivier Buchsenschutz CNRS-ENS, UMR 8546 « Archéologies d’Orient et d’Occident et textes anciens », Virginie Farget Service archéologique des Yvelines, Gilles Fronteau Université de Reims Champagne-Ardenne, Groupe d’étude sur les géomatériaux et environnements naturels, anthropiques et archéologiques, Caroline Hamon Inrap, Umr 7041 « Archéologies et sciences de l’Antiquité », Florent Jodry Inrap, Umr 7044 « Étude des civilisations de l’Antiquité : de la Préhist oire à Byzance », Stéphanie Lepareux-Couturier Inrap, Samuel Longepierre Usr 3155 « Inst itut de recherche sur l’architect ure antique », Annabelle Milleville UMR 6249 « Laboratoire chrono-environnement »,Cécile Monchablon Inrap, Umr 7041 « Archéologies et sciences de l’Antiquité » , Boris Robin Inrap

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Mise en place d’une « boîte à outils » pour l’étude des meulesProtocole de collect e

Depuis une dizaine d’années, les travaux sur les meules mettent en avant l’intérêt d’associer analyses typo-chronologiques « classiques » et nouvelles problématiques touchant à l’origine et à l’exploitation des matières premières, aux techniques et à l’organisation de la fabrication des meules et enfi n à leur fonct ion dans un syst ème économique donné. Afi n de répondre au mieux à ces quest ions, un protocole simple pour la collect e des meules sur le terrain a été établi. Il s’agit de disp oser de données st ratigraphiques, planimétriques, topographiques et photographiques indisp ensables à la compréhension des modes de déposition des meules. Ces quelques rappels visent à homogénéiser les pratiques, à limiter autant que possible la perte d’information et à optimiser les analyses qui seront réalisées lors de l’étude post -fouille.

Sur le terrain, les préconisations sont les suivantes.

— Enregist rer la meule dans son contexte. Il est bon de préciser sa situation dans l’unité st ratigraphique, par exemple dans le comblement d’une fosse, d’une cave, d’un fossé ou son éventuel réemploi dans une st ruct ure, sablière, mur, solin, calage… Dans le cas de st ruct ures sp écifi ques, indiquer la position de la meule – de chant, à plat, face act ive contre terre… – et la relation des meules les unes avec les autres ou avec les autres mobiliers en précisant, le cas échéant, le numéro de démontage de la meule à la fois sur la fi che st ruct ure et sur son étiquette. Dessiner ensuite la meule en plan dans son contexte, c’est -à-dire associée à la st ruct ure ou au niveau de provenance.

— Situer topographiquement la meule, son altitude et sa localisation, avec un point sur le haut et un point sur la base de la meule.

— Photographier la meule dans son contexte avec et sans mire. Faire éventuellement plusieurs clichés si la meule est dégagée progressivement.

Une fois les meules enregist rées, plusieurs précautions doivent être prises.

— Protéger les surfaces de broyage lors de leur prélèvement et de leur conditionnement. C’est une condition indisp ensable pour réaliser ensuite des analyses fonct ionnelles – tracéologie optique ou analyse de résidus type phytolithes. Tous les objets ne se prêtent pas à de telles analyses ; ils seront d’autant plus susceptibles d’apporter des résultats intéressants s’il s’agit de meules entières dont le profi l archéologique est complet, s’ils appartiennent à une série ou s’ils proviennent de contextes particuliers de type in situ, habitation, silos, dépôts, meules/molettes ou meta/catillus associés.

— Laver les meules. Les analyses fonct ionnelles sur fragments isolés ne s’avérant pas pertinentes,

seules les meules entières ou issues de contextes sp écifi ques seront emballées dès leur sortie de terre dans de la cellophane ou dans un sac poubelle bien fermé. Toute analyse de phytolithes confi ée ultérieurement à un sp écialist e nécessite de prélever 200 g de sédiment encaissant dans un minigrip qui sera rangé avec la meule ; cet échantillon témoin permettra de déterminer si les résidus sur la meule sont bien liés à son utilisation et non à une contamination ultérieure.

— Stocker les meules, en évitant soigneusement de les empiler car cela entraîne leur frottement et détériore défi nitivement les surfaces. Attacher ensuite solidement une étiquette de localisation sur la meule ou noter ces informations sur la caisse.

Une fi che² précisant les règles à suivre et présentant les cas particuliers est disp onible auprès du Groupe Meule.

LexiqueAu regard de la richesse sémantique qu’off re

l’étude des moulins va-et-vient et rotatifs, manuels ou mécaniques, le Groupe Meule a décidé de mettre en place un lexique avec chaque terme en français et sa traduct ion dans les diff érentes langues européennes. Il permet d’uniformiser le vocabulaire et de fournir un terme et une défi nition appropriés aux quest ions posées. Deux cents termes des diff érents maillons de la chaîne opératoire allant de l’extract ion de la meule jusqu’à son utilisation y sont intégrés, comprenant la multitude de gest es qui s’intercale entre ces deux étapes techniques. De plus, des références à l’agriculture, la boulangerie, la taille de pierre, la charpente, l’hydraulique ou à la tracéologie seront intégrées. Cela induit un vocabulaire supplémentaire qu’il est nécessaire de traiter. Cette fi che d’enregist rement est dotée d’un champ bibliographique et d’une illust ration, schéma ou photographie.

Représentation graphiqueLa représentation graphique des outils de

mouture va-et-vient doit rendre compte à la fois des dimensions et de la forme de ces objets. Elle doit également permettre de souligner les diff érents st ades de la « vie » de la meule depuis sa fabrication. Ainsi, pour le dessin, il a été choisi une représentation au 1/5 avec, au minimum, la face supérieure, une face latérale et la coupe transversale. Des trames sont utilisées pour montrer les traces présentes sur l’objet, bouchardage, usure, percussion… [ill. 2]. Les normes de dessin établies rendent compte de l’ensemble des caract érist iques. La vue de la face supérieure est complétée d’une coupe combinée à une vue latérale (par moitié) insp irée des modes de représentation des céramiques. Des vues complémentaires sont parfois nécessaires, perforation latérale, face inférieure… Les normes ont été choisies pour une lect ure et pour une compréhension rapides de l’objet : échelle 1/10, utilisation de trames en

2. À télécharger sur le site : http://www.archeo.ens.fr/sp ip.php?article921

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Vue de dessus

Vue de dessus

contours : ép. 0,5 point

Vue latérale

Vue

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rale

La meule

L’ébauche

Coupe transversale

Coupe transversale

trait int. : ép. 0,25 point

surface active (bouchardée) : tramezones polies : hachures obliqueszones lustrées : hachures obliques denses

surface active : ép. 1 pointintérieur des pièces : noir 10 %contours : ép. 0,5 point

contours : ép. 0,5 pointtrait int. : ép. 0,25 point

surface active (bouchardée sommairement)

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1. Propositions de normes de dessin pour les outils de mouture va-et-vient, à l’échelle 1/5, avec le nom du site, sa matière première et le lieu de conservation. En haut : meule du Néolithique moyen en grès de la Serre

découverte sur le site de Rousselot à Charentenay, en Haute-Saône (prospection et collection G. Willeman). En bas : ébauche de meule en grès de la Serre venant des carrières de Malange dans le Jura (fouille L. Jaccottey, Inrap).

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Couleurs et trames

Contours

Les diff érentes parties à représenter

Les choix graphiques

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apparaître dans la coupe. En haut : meule de La Tène D, en brèche siliceuse de Schweigmatt découverte à La Châtelaine, dans le Jura (collection du musée de Poligny). En bas : meule de La Tène D en grès de la Serre découverte sur le site du Palais de Justice à Besançon (fouille L. Vaxelaire, Inrap).

2. Propositions de normes de dessin pour les outils de mouture rotatifs, à l’échelle 1/10, avec le nom du site, sa matière première et le lieu de conservation. Sur la vue de dessus, le trou latéral du manchon (quand il est présent) doit être situé à l’horizontale dans l’axe des traits de coupe pour

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883. Exemple de moulin va-et-vient retrouvé sur un site daté du Néolithique ancien de la vallée de l’Aisne, aux Obeaux à Trosly-Breuil. Longueur : 45 cm, largeur : 24 cm, épaisseur : 13 cm. Ce type de molette « courte », dont la longueur est inférieure à la largeur de la meule dormante, a été employé jusqu’à l’époque gauloise.4. Catillus rotatif avec œil complexe en brèche siliceuse découvert sur le site de la fi n de La Tène de Chavanne, en Haute-Saône, distant d’une cinquantaine de kilomètres des zones de carrière de Schweigmatt, au sud de la Forêt-Noire (fouille G. Bataille, Inrap).

Quelques généralitésLe moulin va-et-vient, composé d’un élément fi xe, la meule, sur lequel est actionné selon un mouvement longitudinal un élément mobile, la molette, se généralise avec l’avènement de l’agriculture et les débuts du Néolithique. Si divers outils et gestes de broyage sont connus en contexte ethnographique (Baudais, Lundstrom-Baudais, 2002) ou dès le Paléolithique pour la transformation de pigments, de denrées végétales ou de matières animales (Archambault de Beaune, 2000), le moulin va-et-vient répond principalement aux nouvelles nécessités de transformation des céréales en farine ou bouillies [ill. 3].Le moulin rotatif manuel est originaire de la frange occidentale de l’Hispanie au Ve siècle avant notre ère (Alonso-Martinez, 2002). On le retrouve sur le site de Lattes au IVe siècle (Py, 1992) puis dans le nord de la Gaule dans la première moitié du second siècle avant notre ère (Pommepuy, 1999). L’usage du moulin rotatif manuel perdure au moins jusqu’au Moyen Âge avec des évolutions morphologiques. Ces moulins rotatifs sont constitués de deux éléments : la meta, qui est la meule dormante, et le catillus, qui est la meule tournante [ill. 4] ;

elles sont appareillées par des systèmes variés.Durant l’Antiquité, les énergies employées pour mettre en mouvement le moulin rotatif se diversifi ent : à la force manuelle s’ajoutent la traction animale et la force hydraulique. Les moulins à sang sont entraînés soit par un animal de trait, soit par deux hommes (Baatz, 1995). Les plus connus sont des meules en forme de sablier de type « Pompéi ». Déjà connus par les textes antiques (Vitruve, De Architectura, X, 5), les moulins hydrauliques sont attestés également par des découvertes archéologiques qui se sont multipliées : aux moulins de Barbegal (Benoit, 1940 ; Leveau, 1996) s’ajoutent aujourd’hui des structures plus modestes comme le moulin de Martres-de-Veyre (Romeuf, 1978) ou d’Avenches (Castella, 1994). Si les moulins servent principalement à moudre des céréales panifi ables, ce sont aussi des outils mis en œuvre dans de nombreuses activités artisanales, comme le concassage de minerai ou de chamotte, et l’on peut se demander plus largement si des artisanats tels que la brasserie ou la tannerie n’ont pas utilisé ce type d’outil.

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3. Il est possible de consulter ces normes sur notre site : http://www.archeo.ens.fr/sp ip.php?article9214. Réalisée sur le logiciel FileMaker Pro.

niveaux de gris, d’épaisseurs de trait diff érentes. Ce mode graphique est adapté à l’ensemble des types de meules rotatives antiques, depuis la meule à main jusqu’aux meules à tract ion animale de type Pompéi et aux meules hydrauliques de toute époque. Il permet de représenter toutes les sp écifi cités des outils, meule asymétrique, couple de meules, présence de pièces métalliques, usure, traces d’outils… Ces propositions ne sont pas fi gées et peuvent s’enrichir en fonct ion de la mise en évidence de nouvelles caract érist iques. Des normes adaptées, consultables sur le site internet,³ ont également été proposées pour les ébauches qui font l’objet d’une étude sp écifi que [ill. 1].

Fiche et base de donnéesUne fi che descriptive,⁴ à visée pragmatique,

permet de classer les observations par catégories. La première de ces catégories évoque le contexte de découverte de la meule : localisation, type d’opération, contexte, datation, conservation… ; sont ensuite indiqués le type de meule – meta, catillus, ébauche, indéterminé –, son état de conservation ainsi que ses principales dimensions. Les diff érentes parties sp écifi ques sont décrites : œil, syst èmes d’entraînement. Le champ suivant concerne la matière première et l’origine pétrographique de la pièce. Enfi n, sont abordées les traces de façonnage et d’usure visibles. La fi che est accompagnée d’une notice explicative. Le cumul des fi ches donne naissance à la base de données du groupe, alimentée régulièrement par les collaborateurs. Elle s’accroît chaque année de centaines de fi ches et compte act uellement 2 050 enregist rements (1 056 catillus, 783 meta…) répartis sur 50 départements.

Le traitement des données de la base étaye nos connaissances sur diff érents thèmes : à partir des matières premières, il est possible d’est imer la diff usion de la product ion des carrières, de comprendre les choix, qu’ils soient techniques ou non, des roches supports ; avec la description des outils, les variations morphologiques et techniques sont mises en relation avec les périodes, les régions, les fonct ions…

Fonctionnement collaboratifLe travail est mené région par région. Dans

l’est de la France, les travaux étant bien avancés en Alsace et Franche-Comté, ils vont se concentrer en Bourgogne, Champagne-Ardenne et Lorraine. Ils se poursuivent en Centre-Île-de-France, ainsi que dans la vallée de l’Aisne, dans le Nord, en Languedoc et en Provence. Dans l’Ouest , où peu de travaux ont été réalisés, des recherches vont démarrer en Bretagne et en Normandie. L’étude des provenances géologiques et les déterminations pétrographiques sont également en cours. Même si la couverture géographique n’est pas encore totale, la densifi cation des chercheurs donne à ce programme une meilleure cohérence sp atiale.

Dès sa création, le groupe de travail s’est mis en relation avec des collègues français et étrangers

– Suisse, Allemagne, Belgique, Esp agne, Norvège… – et participe régulièrement aux réunions internationales sur les carrières meulières. La mise en place d’un groupe de travail sur une cartographie européenne diachronique des moulins rotatifs est également prévue à court terme. Des réunions thématiques, en France ou à l’étranger, sont organisées en fonct ion des propositions – exploitation des basaltes de l’Eifel, carrières des Vosges, du Jura ou de Saint-Quentin-la-Poterie, moulin antique de Barbegal, etc. Certains lots d’outils de mouture, issus de fouilles en cours ou de collect ions anciennes, peuvent être étudiés à la demande des resp onsables d’opération ou des conservateurs. Ces études, avec la collaboration des équipes, peuvent être conduites soit sur du long terme – Le Mormont, Bibract e –, soit dans le cadre des rapports d’opération par un ou plusieurs membres du groupe.

Premiers résultatsLes résultats présentés ici sont le fruit d’un

travail collect if. Nous avons choisi quatre exemples de recherches en cours : une comparaison des caract érist iques techniques des meules va-et-vient, une cartographie des moulins pompéiens présents sur notre territoire, une synthèse sur l’évolution des diamètres des meules manuelles formalisée pour la première fois à l’échelle nationale et enfi n un travail inédit sur la préparation des surfaces act ives des meules rotatives manuelles en liaison avec la fonct ion du moulin.

Caract érisation typo-technologique des meules va-et-vient

Plusieurs travaux ont permis de défi nir les caract érist iques typo-technologiques associées aux meules va-et-vient néolithiques dans diff érentes aires chrono-culturelles (Hamon, 2006 ; Milleville, 2007 ; Monchablon, 2005). La comparaison des meules du Néolithique ancien du Bassin parisien et du Néolithique fi nal jurassien a par exemple permis de confronter les comportements techniques associés aux outils de mouture (Hamon, Milleville, 2006). Concernant les st ratégies d’approvisionnement en matières premières, un ramassage « opportunist e » au sens st rict du terme est exclu : deux modèles permettent d’opposer un approvisionnement local de bonne qualité sur la durée (Hamon, 2006) à un approvisionnement extra-régional fl uct uant dans le temps (Milleville, 2007). Si les chaînes opératoires de fabrication et la morphologie des meules semblent très variables et propres à chaque contexte, les rapports dimensionnels (L/l) des meules s’avèrent assez proches : ils resp ect ent à la fois l’amplitude du gest e de broyage en va-et-vient et l’adéquation entre les deux surfaces act ives afi n d’optimiser le fonct ionnement et l’effi cacité des outils. Dans le cadre du pcr, les premiers bilans

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Aug. 1 1 9 4 3 2 6 9 3 2 1 1

ier siècle 3 2 1 2 2 3 4 10 6 14 5 35 8 22 4 15 1 8 1 2

iième siècle 1 2 2 6 1 10 12 4 7 7 8 2 5 8

iiième siècle 1 1 3 2 7 2 8 1 8 6 6 3 7 5

ivème siècle 1 1 1 1 1

vème siècle 1 2 1 1 1 4 8 6 6 2 3 3 1 1

6ème siècle 1 1

7ème siècle 1 2 1 1 4 2 2

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1. Les Martys (11) "Domaine des Forges"2. Lascours (34) "Mont Faulas"3. Tourbes (34) "Mont Ferrier"4. Pézenas (34) "l'Auribelle Basse"5. Aspiran (34) "Saint-Bézard"6. Lattes (34)7. Lunel-Viel (34)8. Lunel (34) "Mas de Fourque"9. Nimes (30) "Saint-André-de-Codols"10. Nimes (30) 11. Nimes (30) "Parc Georges Besse"12. Saint-Hippolyte-de-Montaigu (30) "l’Oratoire"13. Saint-Victor-la-Coste (30) "Mayran"14. Arles (13)15. Aix-en-Provence (13)16. Orange (84)17. Vienne (38)18. Saint-Romain-en-Gal (69)19. Lyon (69)20. Limoges (87)21. Chalon-sur-Saône (71)22. Tours (37)23. Orléans (45) "Clos de la Fontaine"24. Jouars-Pontchartrain (78)25. Paris (75) "Hôtel Dieu"26. Meaux (77) "Rue saint Faron"27. Troyes (10)28. Reims (51)29. Soissons (02)30. Amiens (80) Catillus Meta

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5. Carte des moulins pompéiens de France : en Narbonnaise, des meules importées d’Italie sont présentes sur différents types de sites (agglomération, établissements ruraux, complexes métallurgiques) ; plus au nord, des meules taillées dans des matériaux plus variés ne sont connues qu’en contexte urbain.6. Évolution du diamètre (exprimé en centimètres) des meules rotatives à bras en France depuis la fi n de la période gauloise jusqu’au début du Moyen Âge. Le croisement des informations fait apparaître une évolution régulière et constante du diamètre des meules.

mettent en évidence l’hétérogénéité géographique des corpus étudiés, principalement centrés sur le nord de l’Hexagone.

Cartographie des meules pompéiennesLes meules pompéiennes, avec leur forme

caract érist ique en sablier, const ituent l’exemple de moulin le plus connu de l’Antiquité. Ce type de meule, découvert dans les boulangeries d’Ost ie et de Pompéi, était entraîné par un animal, généralement un âne. En dehors de la Gaule Narbonnaise, où une étude récente a montré que ce type de moulin était très fréquent (Longepierre, 2007), seuls quelques exemples étaient connus en France. Un premier recensement montre que ce type de meule est beaucoup plus abondant que nous pouvions le supposer au départ et qu’il est présent sur l’ensemble de la Gaule. En Narbonnaise, ces moulins sont tous en roche volcanique italienne, le basalte d’Orvieto ; ailleurs, ils sont fabriqués soit dans des grès locaux, soit dans des basaltes dont il faudra étudier la provenance [ill. 5].

Évolution du diamètre des meules manuellesEn dehors des pompéiennes, très

caract érist iques, les meules les plus fréquemment utilisées dans un cadre domest ique sont des meules rotatives à bras. La mise en commun des données régionales à partir de la base de données a permis de const ituer un corpus de plus 400 meules découvertes dans des contextes bien datés compris entre la fi n de période gauloise et le début du Moyen Âge, et suffi samment bien conservées pour que leur diamètre soit rest ituable. Ainsi, nous avons pu réaliser un travail de synthèse sur la corrélation entre le diamètre des meules rotatives à main et leur évolution chronologique. Ce travail à l’échelle nationale a été complété par une série d’études dans les régions – en Alsace, Bourgogne, Franche-Comté et Languedoc – ou les départements – en Eure-et-Loir notamment

– pour lesquels nous disp osions d’un nombre d’informations signifi catif. Même si la couverture géographique est encore très partielle, elle permet d’identifi er des variantes régionales.

En disp osant de façon simple, dans un tableau à double entrée, le nombre de meules d’un diamètre donné en face d’une période chronologique, malgré des informations encore lacunaires pour certaines phases chronologiques, une sériation des données apparaît clairement. Elle met en évidence une augmentation du diamètre des meules à bras entre La Tène D et le viie siècle. Malgré quelques disp arités d’une région à l’autre, l’étude des données régionales montre la même tendance générale. Cette mise en commun des informations permet de démontrer clairement une évolution du diamètre des meules à bras, qui avait déjà été proposée mais jamais mise en évidence à l’échelle du territoire national ou sur une période aussi longue [ill. 6].

Habillage des surfaces act ivesL’habillage des surfaces act ives des meules

est observé dès l’époque classique en Méditerranée sur les moulins de type Olynthe ou Morgantina. Ce traitement couvre également les surfaces act ives des meules de Narbonnaise, de Germanie et du quart nord-est de la Gaule [ill. 7]. Composé principalement de sillons, l’aménagement ne semble perdurer que de manière anecdotique au-delà de l’Antiquité, alors qu’on le retrouve massivement à l’époque contemporaine sous le terme de « rayonnage » : c’est l’étape importante du « rhabillage », act ivité à part entière du meunier jusqu’au siècle dernier. Aucune étude analytique n’avait été faite jusqu’à présent pour permettre d’appréhender cette modalité pratique sur du matériel en contexte archéologique. L’importance du nombre de pièces habillées de manière « raisonnée » est notable pour certaines régions : environ 50 des meules des corpus en Île-de-France et 80 des meules en basalte du corpus en Alsace. Prenant comme base de réfl exion le vocabulaire employé dans les traités des ingénieurs du xixe siècle, nous proposons une base méthodologique pour homogénéiser les descriptions et l’analyse de ce caract ère technique. Le retour aux séries antiques a permis d’individualiser trois grands schémas d’habillage et huit sous-types. À terme, l’analyse des résultats permettra d’identifi er les origines, l’évolution des types et leur diff usion au cours de l’Antiquité. Cependant, les raisons de l’habillage antique rest ent encore une énigme : est -il réalisé en fonct ion des propriétés mécaniques des roches, des produits traités, de l’humidité des grains, des syst èmes d’entraînement, des usages régionaux ? Il s’agira d’évaluer la place du fonct ionnel, du culturel ou simplement des contraintes du matériau.

De nouvelles pistes à ouvrir…La pierre est un élément banal et complexe.

De la même façon qu’il exist e diverses qualités de pierre à bâtir, quelques roches seulement font de bonnes pierres à moudre. Certains sect eurs géographiques en sont dépourvus tandis que d’autres possèdent des gîtes naturels importants et variés. L’étude des matériaux révèle une sélect ion des roches et la présence, sur des sites souvent éloignés, de types de roche récurrents. Tout laisse donc à penser que les gisements exploités sont en nombre assez limité et qu’au moins à partir de l’Antiquité, la product ion des meules était centrée autour de quelques sites d’extract ion, dont certains alimentaient d’importantes aires géographiques : les basaltes de l’Eifel, en Allemagne, le granite de Vire, en Normandie, ou la rhyolithe de l’Est érel, en Provence.

L’étude pétrographique permet notamment de reconst ituer des circuits de diff usion. Mais pour ce faire, il faut avoir identifi é avec précision la nature des matériaux, voire des carrières anciennes, et posséder des inventaires refl étant

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9292la réelle diversité des pierres à meules. Or, à ce jour, cette cartographie est incomplète et, alors que les aires de product ion de certaines régions sont publiées, d’autres roches sont trop peu connues. Il est donc diffi cile d’avoir une vision précise de l’importance des diff érents gisements et nous esp érons voir se compléter peu à peu le panorama des pierres et carrières de meules pour les sect eurs encore mal renseignés.

Les études de carrières ou d’ateliers de taille d’ébauches de meule sont également limitées. Il est encore plus rare de trouver des travaux qui décrivent la chaîne opératoire de product ion des meules, appuyées sur le dessin des ébauches et des éclats découverts. Comme pour les meules rotatives, une fi che descriptive doit être const ruite permettant de traiter ce type de matériel, bien diff érent des meules achevées.

… et d’autres à poursuivreSi plusieurs études et synthèses ont déjà été

réalisées sur les meules va-et-vient, notamment lors de l’analyse de séries d’outils macrolithiques néolithiques, un travail important de mise en commun et de comparaisons des résultats rest e à réaliser dans le cadre du pcr. Ce travail portera sur la comparaison à une large échelle, chronologique et sp atiale, des modalités d’exploitation des matières premières, de la coexist ence de diff érents types de meules/molettes et de la variabilité dans les chaînes opératoires de fabrication. À l’heure act uelle, nous observons qu’il semble exist er des st andards morphologiques et dimensionnels propres à chaque région et à chaque période pour les meules va-et-vient. Compte tenu des vides chronologiques ou géographiques importants auxquels nous devrons faire face, il nous semble plus judicieux de comparer les corpus disp onibles (souvent propres à une période et à une région) afi n de poser les bases d’une synthèse à la fois diachronique et interrégionale. Il s’agira notamment de préciser si les diff érences observées s’expliquent

en termes d’évolution chronologique des techniques de broyage, et à quels niveaux d’autres fact eurs, tels que la fonct ion des meules ou leur appartenance à une région ou à un contexte chrono-culturel donné, entrent également en jeu.

Les deux premières années de pcr ont permis une homogénéisation des données et des méthodes, la mise en évidence des premiers résultats st atist iques et le développement des études typologiques et régionales. Les act es de la table ronde organisée à Saint-Julien-sur-Garonne en rendront compte en 2010. Il faut encore développer les analyses pétrographiques et étendre l’enquête à d’autres régions pour obtenir une cartographie signifi cative. Enfi n, l’analyse de meules en contexte st ratigraphique est indisp ensable pour préciser la chronologie, notamment au passage des meules va-et-vient aux meules rotatives pendant le deuxième âge du Fer.

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7. Meta provenant du site de Meaux, 25 rue Saint-Fiacre, en Seine-et-Marne. Découverte en remploi dans une structure dont le comblement est daté du IIIe siècle de notre ère, cette meule présente un habillage de la surface active par rayonnage. Elle est façonnée dans un grès local dit « de Fosses-Belleu. »

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