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Cours De Philosophie Terminale-SE By:Dr.Fadi Bechara
2010-
2011
CM-COMPUTERS [Type the company name]
2010-2011
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Contents Unité I: La Connaissance: ................................................................................................................... 4
A-Introduction: .............................................................................................................................. 4
B- Méthodes de Connaissance: ...................................................................................................... 4
1) Les sciences mathématiques : ............................................................................................ 4
2) Les Sciences Expérimentales :............................................................................................. 6
1. Observation et établissement des faits : .................................................................................... 6
2. L’hypothèse : ............................................................................................................................. 6
3. La vérification : .......................................................................................................................... 7
3) Science et Philosophies : .................................................................................................... 8
Unité II : La Conscience Morale: ....................................................................................................... 11
Chapitre1:Le bien et Les valeurs: ................................................................................................. 11
Chapitre 2 : La Conscience Individuel: .......................................................................................... 16
Chapitre 3 : Droit, Devoir, Justice: ................................................................................................ 18
Chapitre 4: La Liberté et la Responsabilité:.................................................................................. 23
Chapitre 5: La Famille: ................................................................................................................. 26
Chapitre 6 : Le travail: .................................................................................................................. 28
Unité III : Psychologie : .................................................................................................................... 33
Introduction générale : ................................................................................................................ 33
Chapitre 1 : La Conscience ........................................................................................................... 37
Chapitre2 : L’inconscient : ............................................................................................................ 39
Chapitre 3 : Les Tendances :......................................................................................................... 45
Chapitre 4 : La Perception : .......................................................................................................... 51
Chapitre 5 : La mémoire : ............................................................................................................. 54
Chapitre 6 : L’imagination : .......................................................................................................... 59
Chapitre7 : L’intelligence : ........................................................................................................... 63
Chapitre 8 : Langage et pensée : .................................................................................................. 66
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Unité I: La Connaissance:
A-Introduction:
-Il fut un temps où l’homme confondait ses actions ses dogmes et ses connaissances. Il n’était pas
disposé à exercer une réflexion sur les acquis de sa connaissance. Son esprit resta tourner vers les
choses. Il faut s’arrêter aux XIème siècles avant J.C pour assister à l’avènement de la philosophie et
de la théorie de la connaissance. Les premiers philosophes grecques adoptèrent une position
dogmatique reconnaissant à l’esprit le pouvoir d’atteindre la vérité absolue. Les précurseurs furent
Thalès et Anaxagore qui recherchaient la matière première du monde.
-Héraclite fut également parmi les philosophes qui croyaient à l’idée de devenir absolue, mais aussi
de la relativité de la connaissance. Quand aux pythagoriciens, Ils s’orientèrent vers une explication
mathématique du monde. Les sophistes refusèrent à la raison tout pouvoir atteindre la vérité.
Socrate refusa cette position et donna à la raison la possibilité d’atteindre la vérité en se basant sur
le principe de « Connais-Toi .Toi même ». Platon adopta une conception idéaliste affirmant
l’existence de la vérité dans le monde des idées. Il réduit ainsi la connaissance à une réminiscence
rationnelle sans aucun rôle au sens.
- Aristote redonna aux sens le rôle également. La science réalise sa première révolution aux XVIème
siècles avec Copernic Galilée et Newton. Les grandes découvertes scientifiques modernes attestent
la créativité de la raison sur le plan théoriques et pratiques .L’esprit n’est plus une structure
déterminée d’avance comme chez Descartes et Kant. La psychologie des sciences atteste aujourd’hui
que la pensée scientifiques est une construction rationnelle et objective de la réalité qui dépasse de
loin l’objectivité sensible des choses.
B- Méthodes de Connaissance:
1) Les sciences mathématiques :
Elles sont les sciences de la grandeur abstraite et mesurable. C'est-à-dire la quantité. Descartes les
définit « les sciences de l’ordre et de la mesure ».La quantité a pour but seule référence. L’espace.
Deux angles opposés par le sommet sont égaux. 2 Cercles qui se coupent n’ont pas le même centre.
Ces théorèmes prennent pour références l’espace.
D’autre part, L’arithmétiques et l’algèbres se proposent pour objet la quantité discontinue qui
augmente et diminue par intervalle. L’arithmétique, science de nombre abstrait, étudie leurs
propriétés, leur espèce et leurs suites. L’algèbre étudie les nombres quelconques indépendamment
de leur valeur numériques et les désigne par des symboles.
A. La définition mathématique: Les maths en tant d’effort de construction rationnelles, utilisent des procédés appelés définition, pour préciser les propriétés caractéristiques des êtres mathématiques. Les définitions expérimentales reste extérieurs a la méthode du savant et dépendant de l’étendu de son expérience. D’où leur caractère provisoire. Par contre les définitions mathématiques englobent tout l’être
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défini, cependant la nature des notions mathématiques a suscité des controverses entre empiristes et rationalistes.
B. Les conceptions des empiristes: Selon les empiristes, l’esprit ne peut rien engendrer en dehors de l’expérience. Celle-ci présente des formes sensibles qui nous suggèrent des notions mathématiques. Les points, les lignes et les cercles que chacun a dans l’esprit ne sont que des simples copies : des points, des lignes et des cercles qu’il a connu dans l’expérience. L’idée du cercle vient du soleil, celle du cylindre vient du tronc d’arbre… La notion du nombre serait tirée de la perception des multiplicités concrètes. La psychologie de l’enfant montre que celui-ci perçait d’abord le nombre connue comme un attribue des choses (grand et petit). L’appellation du système rappelle la numération au moyen des doigts. Celle du calcul rappelle la numération au moyen des cailloux.
C. La conception des rationalistes: Les rationalistes prétendent que les notions mathématiques sont inhérentes à l’esprit. L’expérience ne présente pas des cercles parfaits, des droites sans largeur et des nombres sans objets. D’autre part les notions mathématiques sont universelles et nécessaires. Platon a parlé d’un monde des idées, des types eternels des concepts mathématiques. Kant considère l’espace comme une forme a priori de la sensibilité.
D. Critiques: L’erreur des empiristes et des rationalistes s’expliquent par le faite que ces deux conceptions négligent la créativité de la pensée mathématique. Dans les 2 cas l’esprit reçoit les reflets du monde sensible et du monde des idées. Cependant, il est certain que l’esprit n’a pu agir en dehors de l’expérience. Euclide garda dans sa géométrie abstraites des images concrètes pour préciser la définition abstraites les rationalistes se trompent donc quand ils négligent les origines concrètes de la pensée mathématiques. En faite toutes les opérations concrètes, le nombre se rattacha, l’opération de numération au moyen des gestes corporelles. Les Chiffres romains représentaient 2 doigtsd’une main d’œuvre en V et 2 mains croisées en X : L’arithmétiques commence à pratiquait la mise en correspondance des marchandises avec des cailloux. Le zéro abstrait est à l’ origine « un rien » concret. Le + et le – algébrique rappelle le + et le – concret.
E. La Démonstration Mathématiques: Le syllogisme fut le type de raisonnement nécessaire car il affirme une parfaite identité entre la conclusion et les donnés. L’induction est le type même du raisonnement fécond, mais dépourvue de fondement logique. Quand au raisonnement mathématiques il a eu une parfaite nécessité car il est déductif allant du principe à leur conséquences. Dans les 2 procèdes, il s’agit d’un travail d’identification. Le syllogisme n’ajoute rien à notre connaissance quand il tire la conséquenceà des prémisses. La conséquence que « Socrate est mortelle » est déjà supposée dans la prémisse que « tout homme est mortel ». Le syllogisme est donc stérile car il conclut du général au particulier. C’est le type même de la déduction logique formelle. Le lien des prépositions mathématiques « est égal » ne signifie pas que l’une des prépositions est incluse dans l’autre mais qu’elle lui est équivalente. Ceci exige une activité de construction rationnelle.
F. Les mathématiques modernes: Démontrer en mathématiques, c’est déduire une préposition d’une autre déjà démontré. Quand nous poursuivons la chaine de déduction, nous arrivons à des prépositionsindémontrables qui sont les principes de toute démonstration: Ce sont les postulats et les axiomes.
a) -Les Postulats : Ce sont des prépositions mathématiques indémontrables que nous
admettons au point de départ comme hypothèses pour établir une construction
mathématiquescohérente. En admettant par exemple : le postulat d’Euclide ; par un
point pris hors d’une droite, nous pouvons mener une seule parallèle à cette droite,
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Nous avons pu construire une géométriecohérente. Le postulat d’Euclide repose sur des
donnés à posteriori conformes au concept de l’espace à 3 dimensions.
Kant considère l’espace comme une catégorie a priori de la sensibilité. Il est donc nécessaire
et absolu comme tous les postulats qui s’y rapportent.Aux XIXème siècles,
certainspenseursmathématiciens se fondant sur le raisonnement par l’absurde, partent du
postulat que par un point pris hors d’une droite dans un espace à courbure négative, on
peut construire une infinité de parallèle à cette droite. Il n’endéduitqu’une suite de
théorème cohérent et différent de ceux de la géométrie Euclidienne.
b) -Les Axiomes : furent considères comme exigences logiques général admises dans tout
les domaines de sciences par exemple : le tout est plus grand que la partie. De telles
propositions seraient l’expression des exigences fondamentales de l’esprit. Aujourd’hui
l’axiome dépend d’une définition sous entendu. Par exemple le tout est plus grand que
le la notabilité infinie. Il est devenu une règle opératoire relative à un système. Les
axiomes doivent être compatibles, non contradictoire, non déductibles, féconds et
saturés.
G. La Valeur et le rôle des sciences mathématiques: Le progrès réalisés par les mathématiciens et leurs degrés de certitudes ont été vivement convoités
par les sciences de la matière. Ces Derniers prétendirent faire de déductions pour garantir plus de
certitudes et de langagemathématique pour assurer plus de précision. Les pythagoriciensétaient
arrivés à une représentation mathématique du monde mais ils ont changé les nombres et les figures
géométriques de significations humaines et divines. La première approche déductive des sciences
de la nature en physique fut celle d’Archimède puis celle de Descartes. La mécaniques et
l’astronomie à mi-chemin entre les sciences des matières et les mathématiques ont déjà évolué et
sont considère comme mathématiques concrètes.
H. Conclusion: Si le destin des mathématiciens est d’aller toujours vers plus d’abstractions, cela pose les questions de leur accord avec le réel. La grande erreurépistémologique c’est de séparer l’esprit de la matière. Les possibilités théoriques et transcendantes de l’esprit ne doivent pas nous faire oublier ces origines empiriques.
2) Les Sciences Expérimentales :
Introduction : Les sciences de la matière appliquent la méthode expérimentale qui a tout pour
fondement la soumission aux faits. Malgré le recours aux procédés déductifs dans le raisonnement
expérimental, les sciences de la matière reste le modèle des sciences inductives. La déduction
mathématique va des idées aux conséquences, L’induction expérimentale remonte des faits à la loi.
La Démarche expérimentale : Elle comporte 3 phases :
1. Observation et établissement des faits : C’est le fondement de la méthode
expérimentale. Le savant doit écouter la nature quand elle lui parle, sans aucune idée
préconçue
2. L’hypothèse : C’est l’idée directrice suggérée par les faits et conçue par le savant pour
orienter son explication.
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3. La vérification : L’hypothèse scientifique est une scientifique est une explication
momentanée qui s’achève par la vérification expérimentale. Enfin ces trois phases se
couronnent par l’établissement d’une loi.
A. L’observation scientifique: Plusieurs caractéristiques de l’observation scientifique :
D’abord les faits polémiques. L’observation scientifique dépend de la culture du savant qui doit être
bien instruit pour qu’il puisse saisir les problématiques des faits polémiques. L’observation
scientifique exige la confrontation des faits avec les lois établies.
Ensuite la quantification, l’observation scientifique tend à la quantification qui est le recule condition
de l’objectivité et de la généralité. La chaleur sentie par le corps ne devient pas un fait scientifique
que lorsqu’elle est perçue comme nombre sur un thermomètre. En plus l’observation scientifique
est une technique de construction : Les faits scientifiques sont élaborés et transformés au niveau de
la raison. Le réel n’est pas saisissable qu’à travers un système de symbole et de convention. Le
savant est toujours en face de faits construit. Ajoutons que l’observation des faits se rapproche
quelque fois de l’expérimentation : c’est le cas géologique qui se déplace avec instruments pour
assembler des faits. Les accidents peuvent quelques fois offrir aux savants des expériences
accomplies.
Enfin il faut insister dans l’observation sur le rôle de l’esprit et sa créativité. La soumission aux faits
n’est un comportement passif. Dès le début de la démarche scientifique, L’esprit s’active organise le
trait et juge les faits choisit et interprète.
B. L’hypothèse: L’hypothèse est une explication momentanée, expression rationnelle de la
réalité. Mais cette explication pour ne pas être fantaisiste doit avoir la réalité pour
référence. L’hypothèse est une vue de l’esprit, une invention. Mais ce qui n’empêche cette
invention de tourner en caprice c’est le contrôle continu de l’expérience. L’expérience dirige
l’esprit et l’esprit rationaliste l’expérience. Dès que le savant aborde les faits, il invente des
explications provisoires pour diriger son activité. Le rôle de l’esprit est ici de première
importance. Les empiristes ont voulu minimiser le rôle de la raison et de l’hypothèse quand
ils ont réduit le travail scientifique à un travail fondé sur l’observation unique. Cette attitude
est inacceptable. Claude Bernard a saisit la valeur intellectuelle de l’hypothèse dans l’activité
scientifique. D’après lui, le savant n’est pas un simple photographe de la nature. Il Doit
inventer des hypothèses, des analogies et des expériences qui l’amènent à la vérification de
son hypothèse. Un raisonnement expérimental conduisit à la conclusion que le mercure
s’élève à la même hauteur dans les deux tubes plongés dans une cuve de mercure et dont
l’un se termine par une ampoule. Ce dernier devait donc obtenir plus de vide. Mais on
observa que le surplus de vide dans l’ampoule n’a pas agit pour changer le niveau de
mercure. La cause de la montée du liquide dans le tube n’était pas donc à l’intérieur de
l’ampoule mais à l’extérieur. Un raisonnement déductif conclut que plus l’altitude augmente
la pression sur la surface de la cuve diminue et le niveau de mercure baisserait dans le tube
et inversement quand l’altitude diminue, la pression augmente et le niveau de mercure
monte dans le tube. Ces conséquences établirent d’abord logiquement par déduction, il
faudrait maintenant les vérifier expérimentalement. Pascal réalise des expériences à des
altitudes différentes, au point le plus bas de la ville, le mercure monta dans le tube. Au
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sommet d’une tour il baissa. L’hypothèse de la pression atmosphérique est donc vérifiée.
L’idée devient ainsi une scientifique ne prennent une valeur que lorsqu’elles sont attestées
par des faits d’expérience.
C. La vérification expérimentale: Stuart Mill (XIXème siècle) perfectionna des procédés
de vérification expérimentale dans lesquels il cherche toujours l’antécédent constant
nécessaire. Il suppose que la nature se révèle docilement et offre les phénomènes et leurs
antécédents. Cette conception simpliste du travail scientifique explique toutes les formes
d’induction qu’il a établit.
La méthode de concordance : On reproduit plusieurs fois le phénomène et on observe
chaque fois les antécédents. Si l’élimination de l’un entraîne l’élimination du phénomène,
l’antécédent éliminé serait la cause de ce phénomène.
La méthode de variation : Le savant fait varier successivement chacun des antécédents. Si la
variation de l’un entraîne une variation du phénomène, L’antécédent varié serait la cause du
phénomène.
La méthode du résidu : Si le phénomène se décompose en M.N.O.P par exemple, et si l’on a
pu rattacha tous les antécédents sauf un à tous les conséquences sauf un, l’antécédent
restent serait la cause du conséquent restant.
D. Critique: Mill dans ses méthodes représente le savant comme un simple photographe de
la nature, or cette conception est inacceptable puisqu’il néglige le rôle de l’esprit et sa
créativité du savant. La nature ne se révèle pas facilement et elle ne présente pas des
coïncidences sous forme d’hypothèse: La déduction, le jugement, le choix, l’analogie, tout
cela entre dans le contexte intellectuel du travail d’induction. La notion de cause est
l’antécédent constant et inconditionnel d’un phénomène ; la chaleur est la cause de
l’ébullition de l’eau. Cependant, certains physiciens considèrent qu’on n’a pas besoin de
connaître la cause mais uniquement la loi des phénomènes. La loi serait l’expression
relationnelle et mathématique de la causalité effective des choses.
E. Conclusion: Chaque science expérimentale aboutit à une multitude de loi. L’esprit
humain tend à unifier cet ensemble es lois en deux vastes synthèses appelées principes et
théories. Les principes ce sont des synthèses de lois qui restent dans les limites d’une seule
science. Les théories qui sont des plus vastes synthèses qui s’étendent à plusieurs sciences
comme les théories sur la matière et l’énergie. Les principes et les théories ont deux grands
avantages. D’abord ils unifient la connaissance scientifique, ensemble, ils permettent
d’appliquer les méthodes déductives dans les sciences d’induction.
3) Science et Philosophies :
A. Dialectique de la philosophie et de la science : L’étude du rapport entre la philosophie
et la science ne peut être entreprise sans déterminer l’historique de la connaissance
philosophique et son évolution depuis l’antiquité. Au sens étymologique la philosophie
signifie l’amour de la sagesse. Le mot sagesse désigne deux choses : science et vertu. Le sang
devrait réunir dans sa personne la totalité des connaissances et des vertus. Mais l’objet de la
philosophie n’a cessé de transformer au cours de l’histoire.
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Après avoir embrassé la totalité des connaissances, la philosophie a circonscrit lentement son
domaine. Le progrèsincessant de ces connaissances devait conduire l’esprit humain à diviser le
travail et à distribuer les tâches. C’est à ce moment là que naquit la spécialisation. Celle-ci devait
entraîner l’indépendance des sciences, l’une après l’autre vis –à-vis de la philosophie.
Les mathématiques furent les premières à se constituer en sciences autonomes avec Euclide au
IIIème siècle av. J-C
La physique connut d’important progrès avec Archimède et les savants arabes comme Ibn al
Haîtham. Elle se sépara définitivement de la philosophie avec Galilée au XVIIème siècle.
Les débuts positifs de la chimie remontraient aux savants arabes comme AL Razi, elle devint
définitivement une science autonome avec Lavoisier au XVIIIème siècle.
La biologie accomplit son autonomie vers le milieu du XIXème siècle avec Claude Bernard. Le sort
de la sociologie fut d’être fondée deux fois : d’abord au XIVème avec Ibn Khaldoun (Ilm al
Umran), ensuite avec Auguste Comte qui voulut consacrer la sociologie comme une physique
sociale.
La psychologie qui garda longtemps ses liens avec la philosophie, progressa difficilement sur la voie
positive à partir du XIXème siècle.
Cette séparation successive des sciences devait déterminer son objet. Parallèlement à cette
évolution, la philosophie renonça définitivement à son caractère dogmatiques, elle tendit à établir
avec les disciplines scientifiques de nouvelles relations sans toutefois comme l’homme d’une époque
et d’un milieu. Loin d’être une connaissance ou une morale à adopter, la philosophie serait devenue
une réflexion critique sur la connaissance et sur l’action. Et comme les philosophes sont souvent en
désaccord, nous sommes tenus de reprendre à notre compte leurs systèmes philosophiques comme
objet de réflexion. Les questions dans le domaine de la philosophie s’avèrent donc plus importantes
que les réponses. Celles-ci ne sont jamais définitives, surtout que les solutions philosophiques sont
devenues dépendantes des découvertes scientifiques. IL faut donc signaler le dynamisme de la
pensée philosophique. Selon Kant la philosophie se présente comme un programme de réflexion « il
n’ya pas de philosophie que l’on puisse apprendre, on ne peut qu’apprendre à philosopher »
Cependant la métaphysique garde les principaux problèmes de la philosophie.
B. Les problèmes métaphysiques : La connaissance suppose deux réalités : l’esprit et la
matière. Quelle est donc la nature de l’esprit ? Celui-ci, considéré comme la première réalité
humaine selon Descartes, nous ramène à l’existence de Dieu, garant suprême de notre
connaissance et de l’existence du monde. Cet esprit serait-il une lumière divine dans le
monde humain ? « Leibniz »,se pose la question suivante : Pourquoi y a-t-il quelque chose
plutôt que rien ? En fait tous humain se demandent d’où venons-nous ? Et où nous allons ?
Enfin y a-t-il un au-delà et une destinée ? Toutes ces questions se résument dans une
question fondamentale : l’esprit qui est l’origine des valeurs et le principe de toutes
connaissance de soi et du monde, quel rapport entretient-il avec l’être ? y est-il immanent
ou transcendant ? Voilà autant de problème qui prélève de la métaphysique.
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C. Caractéristique de la pensée philosophique : La connaissance philosophique se
distingue de la connaissance scientifique par les caractéristiques suivantes :
a) La connaissance philosophique s’élève à une très haute généralité, les sciences se
rapprochaient de la philosophie d’autant qu’elles tendent à unifier leurs lois sous formes de
principes et de théories.
b) La philosophie embrasse la réalité dans sa totalité, elle s’attache à l’étude des grands
problèmes de l’origine et de la finalité en s’appuyant sur les résultats des sciences.
c) La connaissance philosophique va plus en profondeur que la connaissance scientifique. Elle
va au-delà des phénomènes et plonge dans les profondeurs de l’être pour savoir ce qu’est la
matière, l’énergie. Le temps, la vie et l’esprit.
d) La connaissance philosophique vise à unifier tous les résultats des sciences, La philosophie se
place à un niveau supérieur pour embrasser la totalité des sciences les unifier en de vastes
synthèses.
e) La Connaissance philosophique offre beaucoup moins d’objectivité que la connaissance
scientifique. Elle reste mêlée d’éléments subjectifs qui expriment une certaine culture.
D. Conclusion : Nous sommes devant deux approches différentes de la vérité, cependant il
semble qu’il y ait possibilité de passage à double sens entre la science et la philosophie, Plus
la sciences unifie et généralise, et plus la philosophie emprunterait l’acquis scientifique, les
deux disciplines se rapprocheraient l’une de l’autre dépassant le postulats de deux vérités
l’une scientifique et l’autre philosophiques. L’esprit ne serait satisfait que dans la perspective
d’une unité fondamentale à tous les niveaux de l’être.
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Unité II : La Conscience Morale:
Chapitre1:Le bien et Les valeurs:
A. Définition : B. Le Bien : Les moralistes, les psychologues et les prédicateurs parlent beaucoup plus du mal
que du bien. Platon plaçait à la tête des idées du monde des idées, l’idée du bien en temps que valeur suprême. Les moralistes contemporains parlent plus de valeurs que du Bien. Au point de vue linguistique le terme Bien a été l’adverbe de l’adjectif Bon. En fait on classe les choses dans la catégorie du Bon ou celle du mauvais. Est Bon ce qui est désiré. Le Bien peut avoir deux acceptions l’une matériel, et l’autre morale : Par les Biens au pluriel on entend des possessions des terres par exemple, au singulier le Bien a une signification psychologique et morale. Aujourd’hui Bien et valeur sont 2 mots synonymes. Pour Malebranche, la valeur et le Bien suprême consistent dans l’ordre. Morale du Bien et Rationalisme sont des termes identiques.
La notion du bien et du mal habite tous nos jugements moraux, on dit par exemple il est mal de
mentir. Et il est bien de reconnaître ses fautes. Ces notions représentent un travail mental que nous
pouvons le présenter en 3 stades :
D’abord le stade de l’expérience sensible. L’enfant par exemple reconnaît les notions du Bien et du
mal en famille ou à l’école à travers ce qui est agréable ou désagréable au goût. Ensuite le stade de
la pensée rationnelle abstraite, l’enfant sort de l’égocentrisme qui le rend incapable de se placer de
point de vue d’autrui. Il peut alors raisonner dans les 2 sens et son raisonnement peut résoudre des
opérations abstraites, hypothétiques et déductives. Il concevait le Bien et le mal autrement que par
son propre plaisir, et il reconnaît un plaisir et une douleur qui ne pas siens. Enfin le stade de
l’expérience morale, cette expérience qui nous fais sentir le Bien en même temps qu’elle nous le fait
connaître.
L’expérience morale est celle d’une conscience dans l’exercice de laquelle fusionnent raison et
affectivité, ce qui donne à l’adulte un sens moral, capable de discerner le bien et le mal dans la
pratique quotidienne.
C. Le mal : Il nous est indispensable en parlant du Bien d’étudier la notion du mal. Du latin « malun » qui veut dire en Français mauvais. Au pluriel maux, c’est ce qui fait souffrir physiquement et moralement et psychologiquement. Le mal n’est pas une qualité positive comme la luminosité ou négative comme l’obscurité. Il consiste dans un désordre et dans les mauvais usages d’un bien. Le mal morale se concrétise dans des actes individuels qu’on appelle tantôt faute tantôt pêché « Faute » désigne tous manquement à un règle. Il y a des fautes morales, des fautes de raisonnement, les fautes d’orthographe…
Le « pêché » est la transgression volontaire de la loi divine ou religieuse. C’est un mot qui appartient
au vocabulaire théologique.
Enfin définissons l’état d’incertitude entre le Bien et le mal qu’on appelle Tentation. La Tentation est
définie comme une attirance vers une chose défendue, elle comprend 4 éléments essentiels à son
existence. D’abord elle consiste dans la pensée d’un acte ensuite elle est subie plutôt que réfléchie
et voulue, puis elle est toujours confuse. Enfin elle est chargée d’un puissant dynamisme affectif. La
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tentation prend dans la vie morale une importance plus grande que la faute. Elle peut obséder
d’autres esprits des heures et des jours tandis que la Faute peut durer un instant.
D. Les valeurs et la morale : Lalande définit la morale comme l’ensemble des règles de conduite admise à une époque par un groupe humain. En ce sens Durkheim nous dit que chaque société a ses conceptions sur le bien et le mal, sur le juste et l’injuste, sur les de la famille, et de la profession. La morale étant une théorie, des valeurs qui commandent la conduite de l’homme on peut l’appeler règle, norme ou valeur. Le moraliste s’intéresse aux valeurs éthiques capables de diriger notre conduite.
Précisons le sens du mot Valeur. La valeur répond à une tendance. Un être entièrement indifférent
n’aurait pas de valeur. Cependant les animaux ont des tendances mais ils n’ont pas des valeurs.
La valeur suppose une connaissance et une appréciation réfléchies. La valeur ajoure à la tendance
une évaluation cognitive et juste. Elle serait le caractère d’une chose désirable. L’être vivant éprouve
d’abord des besoins, d’où la valeur de tout ce qui répondait à ses besoins. La conscience transforme
les besoins en désirs, comme le besoin d’estime, de communication avec les autres, du savoir…. Le
mot « valeur » est entré récemment dans le vocabulaire moral et philosophique avec le théologien
Ritshel, ce dernier attribua à la religion des jugements de valeurs pour la présence contre le pouvoir
de la science. Le problème moral consiste à se demander quelle est la valeur suprême d’après
laquelle sera fixée la hiérarchie de toutes les valeurs. On peut classer les valeurs d’après leur genre :
Valeur sensible, spirituel, affective, rationnelle.
E. Acquisition des valeurs : Dans la famille, noyau de la société nous avons senti et vécu les valeurs avant de les connaître. Durkheim souligne le régime collectif des valeurs, l’individu ne devient personne que grâce à ses relations avec ses semblables. C’est la société qui indique à l’individu des principales valeurs éthiques tout en lui laissant une place à l’option personnelle et au changement.
Si pour Durkheim l’origine des valeurs est la société, pour la morale traditionnelle, la morale à une
origine divine. C’est Dieu qui révèle les valeurs. L’inexistence de Dieu pousse l’homme à créer son
propre système de valeurs, c’est la théorie existentialiste de Jean-Paul Sartre. C’est l’homme qui
décide le mal et le Bien. C’est une vision morale qui met en valeurs l’homme lui-même.
A l’opposé des existentialistes athées certains penseurs platoniciens admettent l’existence des
normes idéales en soi. C’est dans le Logos qui est en même temps parole et raison que l’homme
perçoit le bien et le Vrai.
Enfin, signalons que les valeurs résultent d’une découverte, il appartient à chacun de les faire exister
pour lui. L’homme découvre les valeurs morales comme il découvre les trésors. L’expérience de cette
découverte est essentiellement personnelle on la découvre chez l’autre et dans notre milieu de vie.
F. Quels sont les caractères des valeurs : Il ne s’agit pas d’une expérience sensible mais d’une expérience pensée et réfléchie. Le premier caractère des valeurs est leur transcendance par rapport à l’ordre des simples faits. Les valeurs transcendent l’ordre des faits comme l’idéal transcende le réel et comme ce qui doit être transcende ce qui est. Le deuxième caractère peut être l’immanence c'est-à-dire qu’elles peuvent être l’objet d’enthousiasme et de dévouement.
Le troisième caractère des valeurs est qu’elles sont hiérarchiques. Elles s’organisent en un système
ordonné. Leur hiérarchie est doublement orientée dans un sens + et - ; à chaque valeur s’oppose une
contre-valeur : Le vrai s’oppose aux faux, le bien s’oppose au mal…
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G. Les différentes théories morales : Il existe différentes théories morales. D’abord les morales du plaisir(ou intéressées), ce sont les morales qui fondent l’idéal. Ce qui doit être sur ce qui est. C’est quand ma vie morale se fonde sur mon intérêt, si j’accomplis, j’aurais le respect de mon entourage, ainsi la morale est une ruse de mon égoïsme pour obtenir la sécurité de la société et réaliser ainsi mon propre intérêt. Ensuite une autre forme du plaisir qu’on appelle hédonisme qui considère la sensation du désir comme le seul Bien, et la sensation de douleur comme le seul mal. Mais comme le présent seul nous appartient, le plaisir présent seul nous intéresse. L’école Cynique enseigne d’après laquelle il faut vivre comme les chiens, C'est-à-dire s’abandonner dans la nature en négligeant toute loi. Sous prétexte de revenir à la nature le cynique prend désir à choquer les autres en bousculant toutes les traditions. Le cynisme est une forme de Nihilisme. Le cynique se moque aussi bien de la morale du plaisir que de la morale de la vertu, Ensuite la morale de l’intérêt. Cette morale est plus rationnelle que la morale du plaisir un acte est bon quand il entraîne à sa suite la plus grande somme du plaisir et la plus petite somme de douleur. L’intérêt s’attache surtout au moyen de se procurer du plaisir parfois en sacrifiant l’agréable à l’utile d’où le terme utilitarisme. Les principaux représentants de cette doctrine morale est Epicure qui passe à la vertu en cherchant le plaisir par plusieurs étapes :
Le plaisir est le seul Bien et la douleur est le seul mal, C’est l’Etape du principe.
Beaucoup de plaisir engendre des douleurs et des douleurs peuvent engendrer le plaisir.
C’est l’étape de l’expérience.
L’étape du choix. On choisira alors le plaisir qui n’est suivit d’aucune souffrance. Le vrai
plaisir n’est plus l’absence de douleur mais aussi celui du calme de l’âme. C’est l’ataraxie.
a) Bentham propose une organisation rationnelle des plaisirs qui constituent l’intérêt bien
réglé. L’honnête homme doit être un habile comptable. Avant d’agir il doit calculer son
intérêt, mesurer les plaisirs dans toutes leurs dimensions : L’intensité, La durée, La certitude.
Pour Bentham le plaisir signifie le Bonheur. C’est ce qu’on appelle l’utilitarisme égoïste.
b) L’altruisme de Comte : Auguste Compte créa lui-même le terme altruisme pour désigner le
contraire de l’égoïsme. Le positivisme devrait éliminer les concepts du passé. Il fonda la
religion de l’humanité. L’humanité devient alors l’objet des devoirs et des sentiments que
l’homme éprouve à l’égard de Dieu.
c) L’utilitarisme de Stuart Mill : A l’exemple de Bentham, Mill affirme qu’il faut tenir compte
non seulement de la quantité des plaisirs mais aussi de leurs qualité. L’acte Bon est celui qui
engendre le plus de plaisir pour la société toute entière. Mill s’engage alors dans le bonheur
social.
d) L’eudémonisme rationnel : C’est la conception grecque qui fait du bonheur et non du plaisir
le grand Bien. Le bonheur consiste dans le passage de la puissance à l’acte c'est-à-dire
qu’être heureux c’est accomplir l’œuvre à laquelle on est destiné et puisque le règne de la
raison dans l’âme c’est la vertu, le bonheur consiste donc dans la vertu qui est l’habitude de
vivre suivant la raison. Et la raison évite toujours les extrême elle est marquée par le juste
milieu par exemple, le courage est le juste milieu entre lâcheté et le grand risque. Au-dessus
de ce bonheur véritable que les scolastiques appellent Dieu.
e) Si Aristote représente l’exemple de l’eudémonisme rationnel, pour Platon l’âme est une cité
intérieure et comme n’importe quelle cité composée de 3 classes : Les chefs, les guerriers et
les artisans. De même l’âme est formée de 3 parties : La raison, le cœur et les appétits.
L’harmonie entre ces 3 mène à la perfection de l’âme.
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f) La morale de Schopenhauer est constituée sur une morale sentimentale. Le vouloir
vivreconstitue la substance du monde. Les individus sont les manifestations de se vouloir
vivre.
g) Bergson considère que le vraie morale n’est pas la morale commune et quotidienne qu’il
appelle la morale Close, mais plutôt la morale ouverte, celle des héros et des saints qui
rompent avec les habitudes communes pour crées des valeurs nouvelles c’est la morale de
Socrate et du Christ. Bergson distingue la morale de la Beauté qui est esthétique,
métaphysique et religieuse, et la morale de l’honneur qui se fonde sur l’amour propre et la
dignité personnelle.
h) Enfin la morale religieuse représente des caractères essentiels. La fin suprême est dans une
vie future et pour y arriver, il n’y a pas qu’une seule voie : la vie vertueuse. La vertu c’est de
faire et de vouloir le viens dans l’amour de nos semblables et l’amour de Dieu. La nature
humaine étant corrompue, le salut n’est possible que par l’intervention de la Grâce Divin.
i) D’autre part les morales désintéressées sont celle d’après lesquelles les valeurs éthiques
doivent être recherchée pour elle-même et non pour les avantages qu’elles peuvent nous
procurer. Ces valeurs sont le Bien et le Devoir.
j) Le stoïcisme nous fournit une première forme de cette morale. Il faut vivre conformément à
la nature c.à.d. conformément à la raison, à l’absolu de la volonté divine. La valeur morale
tient à la conformité du vouloir humain avec le vouloir divin.
k) Ensuite la morale sociologique De Durkheim. Pour Durkheim le devoir morale à des
caractères essentiellement sociaux, il dépasse l’individu et s’impose à lui.
l) Enfin la morale de Kant. Kant refuse que la morale se réduise à l’obéissance à un principe
extérieure à la personne humaine qu’il soit un Dieu ou un pouvoir autoritaire.L’homme est
créateur des valeurs morales et il dirige lui-même sa conduite, son action et sans être agi par
une force étrangère à lui.Pour Kant, Bien n’est pas dans les actes mais dans la volonté qui les
accomplit. La bonne volonté est bonne indépendamment de la fin poursuivit, pour la morale
ordinaire se comporter moralement c’est faire son devoir, la moralité exige qu’on fasse son
devoir par devoir. Le principe du devoir est pour elle-même. Si par exemple dans un
autobus, un jeune homme cède sa place à un homme âgé dans l’intention de se voir ainsi
traité dans l’avenir, il n’a pas agit moralement mais s’il le fait par devoir parce qu’il doit le
faire son acte est morale. L’obligation morale jaillit de notre conscience. Ce rigorisme
Kantien signifie au point de vue philosophique que c’est la pure maxime de la raison qui
fonde l’action morale. D’où la première formule fondamentale de Kant : « Agis toujours de
tel sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle ». Autrement
dit, il faut agir par devoir car on peut souhaiter que l’humanité entière suive la même règle.
Kant tire de sa conception de la moralité deux autres formules catégoriques, d’où la
maxime : « Agis toujours de même sorte que tu traite l’humanité en toi et chez les autres
comme une fin et jamais comme un moyen ». Ainsi, l’homme se soumet à une loi dont il est
l’auteur. D’où la maxime : « Agis toujours de telle sorte que tu considère la volonté
raisonnable comme instituant une législation universelle ».Celui qui agit ainsi est autonome
c.à.d. à la fois législateur et sujet. Alors une harmonie parfaite régnera dans la société. Une
société démocratique apparaîtrait ou l’obéissance à la loi est liberté. La morale de Kant
apparaît comme une logique de l’action morale qui doit respecter la forme même de la
raison mais si la bonne intention est la condition nécessaire de l’action morale et de sa
valeur, elle n’est pas une condition suffisante. Prenons l’exemple la fable de l’ours qui lance
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une grosse pierre sur le visage de son maître dans l’excellente intention de le délivré d’une
mouche qui le dérangeait, Ainsi le système morale de Kant inacceptable puisque c’est la
valeur qui fonde le devoir et non l’inverse, la conscience nous montre d’abord le bien
ensuite notre devoir et non l’inverse. La conscience nous montre d’abord le bien ensuite
notre devoir de suivre ce bien.
H. Conclusion :La pensée contemporaine développe d’autre thème dans le programme moral. D’abord le thème de l’engagement absent des théories classiques. L’homme contemporain estime qu’il ne doit pas assister en spectateurs aux luttes idéologiques de son temps mais prendre parti et s’engager. L’engagement est une nécessité existentielle. C’est une nécessité pour se réaliser. Ensuite le thème du dépassement qui consiste à devenir capable de plus grande choses parce qu’on fait tout son possible. Mais le seul dépassement ne constitue pas une morale. Il faut savoir vers quoi se dépasser. C’est surtout en dépassant ses contradictions que l’homme progresse moralement.
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Chapitre 2 : La Conscience Individuel:
I. Définition :
Le mot conscience signifie savoir, connaissance. Etymologiquement le mot conscience
signifie « accompagner du savoir ». Pourtant le terme est ambigu. Il n’a pas le même sens dans les
expressions suivantes : « cette homme a perdu conscience » ou « j’ai un cas de conscience » Dans la
1ère phrase il s’agit de la conscience psychologique, dans la 2ème il s’agit de la conscience moral. La
conscience psychologique révèle ce qui est. La conscience morale ordonne ce qui doit être. Dans la
langue arabe la différence est claire. La 1ère conscience signifieالوعي , la 2ème signifie الضمير.
L’animal n’a pas de conscience psychologique sa vie est prise en charge par l’instinct et les réflexes
innés qui l’adaptent à toutes les situations. Au niveau humain prendre conscience nous permet
d’envisager toutes les possibilités. Avoir conscience c’est sortir du présent pour concevoir l’avenir
qui n’est pas ou le passé qui fut. Heidegger dit : « L’homme est l’être des lointains ». La conscience
psychologique est spectatrice tandis que la conscience morale est juge. La 1ère nous montre tous les
choix possibles, la seconde est l’ensemble des exigences et des principes que nous reconnaissons
comme valables pour décider.
Comme notre conscience morale porte des jugements sur la valeur morale de nos actes la
conscience esthétique reconnaît les valeurs de beauté et la conscience logique reconnait les valeurs
de vérité.
II. Nature de la conscience morale : Rousseau en la conscience morale un instinct divin, juge
infaillible du bien et du mal. Stuart Millconsidère la conscience morale comme l’expérience
de besoin de chacun qui produit de la coutume. Freud de sa part avait crée la notion du
surmoi étape nécessaire dans la formation de la conscience. Le petit enfant apprend de sa
mère que certains actes sont vilains. L’enfant accepte de se soumettre aux interdictions
parentales pour garderleur amour. Le surmoi apparaît comme une étape nécessaire dans la
formation de la conscience morale. Mais il ne faut pas confondre surmoi et conscience
morale. Celui qui n’a pas une conscience morale mais reste fixé sur son surmoi est incapable
de parvenir à l’autonomie morale parce que fixé sur l’interdiction de l’enfance. Les parents
d’abord et les éducateurs ensuite joue un rôle important dans la formation de la conscience
morale. D’autre part Kant donne à la conscience morale une dimension rationnelle en
l’appelant la raison pratique qui trouve son expression achevée dans les 3 célèbres maximes
de la morale Kantienne :
Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être vérifiée en règle
universelle.
Agis toujours de même sorte que tu traite l’humanité en toi et chez les autres comme une
fin et jamais comme un moyen.
Agis toujours de telle sorte que tu considère la volonté raisonnable comme instituant une
législation universelle.
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Durkheim de son côte considère que les jugements et les impératifs de la conscience individuelle ne
sont pas que le reflet et l’écho de la conscience collectif. Pour Durkheim il n’y a pas de conscience
morale véritable sans raison. Il existe dans l’âme humaine une dimension affective c.à.d. des
sentiments moraux qui sont à la fois Pudeur morale, honte, respect, honneur. Kant considère le
respect comme l’unique sentiment moral. D’autre placent la pudeur parmi les données primordiales
de la moralité. De même le sentiment de remord et de repentir. Aussi le sentiment d’amour en
temps que le sentiment moral c.à.d. Le don de soi. Enfin on peut ranger parmi les sentiments
moraux le sentiment d’honneur et le sentiment de dignité personnelle.
III. Les variations de la conscience morale : La conscience morale représente, en temps que
réflexion philosophique, un grave problème. Elle est sujette à des variations et devient
incertaine et même relative à travers l’espace et le temps. Effectivement les jugements sur
le bien et le mal varient dans l’espace et le temps. Aristote et Platon par exemple
légitimaient l’esclavage tandis que les moralistes modernes condamnent cette habitude aux
sociétés antiques. Les jugements de la conscience morale varient d’un pays à l’autre à la
même époque : Un moraliste Anglais peut manger sans remord un Jambon, tandis qu’un
musulman ou un juif se voit interdire la consommation de la viande de porc, un bouddhiste
verra un horrible pêché dans la consommation de la chaire animale. Les variations de la
conscience morale nous induisent au scepticisme moral. Le problème est grave. Qui
accepterait de donner sa vie pour des valeurs qui changeront dans 50 ans ? Si les normes de
la justice varient d’une frontière à l’autre, il n’y a plus de justice.
Cependant, les variations de la conscience morale ne nous conduisent pas inévitablement au
scepticisme moral et cela pour plusieurs raison : D’abord si le contenu de la conscience est variable,
la forme reste la même Toutes les civilisations ont connu l’obligation morale, Le permis et le défendu
le bien et le mal. Le jugement moral est donc un fait universel au même titre que le langage et la
raison. Ensuite, à côté des jugements variables il existe des jugements indubitablement universels.
L’archéologie a découvert un code secret égyptien qui remonte à 6000 ans, ce texte recommande
d’être généreux pour les serviteurs, loyal pour les amis. De plus Aristote et Platon légitimaient
l’esclavage parce que à leur époque c’est la seule condition qui rende possible la civilisation, vue
l’impuissance technique et la faiblesse de la productivité. Enfin, à côté des valeurs universelles il y a
dans notre conscience morale une part d’habitude.
Notre conscience morale a été façonnée par l’éducation familiale. IL faut donc la soumettre ainsi que
son contenu à la réflexion d’un esprit lucide et critique.
IV. Conclusion: De tous ce qui précède nous pouvons conclure que la conscience morale est un
mélange où se fondent des éléments purs c.à.d. Rationnels et religieux, et des éléments
impurs comme les idées morales qui peuvent être particulières à une race, à une époque ou
à milieu social. La conscience morale en tant qu’elle se confond avec la raison, elle est un
guide sûr mais en temps qu’elle émane de la société, elle est nécessairement faillible
puisque mêlée à des préjugés et des conventions.
Pratiquement dans l’ordre moral, le mieux est toujours d’obéir à sa conscience mais à condition de
travailler constamment à la purifier et à la rectifier.
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Chapitre 3 : Droit, Devoir, Justice:
Définition : Le premier sens du mot Droit c’est l’effort de redresser l’homme dans le bon sens. Le
droit est une notion morale fondamentale. Elle se distingue du devoir. Le devoir est strict, Il m’oblige
à accomplir une tâche. Le droit est plus large, il est ce qui n’est pas interdit. Le droit et le devoir
supposent des règles morales. Si la règle du devoir m’oblige et limite ma liberté, la règle du devoir
m’oblige et limite ma liberté, la règle du droit protège ma liberté elle est une autorisation. Le droit
apparaît comme un pouvoir. Je peux ce qui est moralement permis.
Les grands problèmes philosophiques qui se posent à propos du droit se résument ainsi :
Quels sont les rapports du droit et du devoir ?
Quels sont les rapports du droit et de la force ?
Quels sont les rapports de la loi morale et de la loi sociale ?
Les rapports du droit et du devoir : Il existe une réciprocité fondamentale entre droit et devoir.
Mon droit correspond à un devoir chez autrui à mon égard et réciproquement mes devoirs sont les
droits d’autrui. L’ouvrier par exemple a le droit d’exiger le salaire minimum à son employeur. En
échange l’employeur doit exiger des heures de travail sérieux que l’ouvrier a le devoir d’effectuer.
Auguste Comte proposait l’élimination pure et simple de la notion de droit et le maintien exclusif de
la notion de devoir. Si tout le monde fait son devoir envers tout le monde, les droits de tous seraient
garantis. Pour Comte l’individu n’a pas cette valeur mystique que lui attribuent les idéalistes et les
rationalistes. Il est une partie d’un tout sociale il n’a aucun droit il n’a que des devoirs. Il est
dépossédé de tous des droits au profit de la collectivité.
Critiques : Le système de Comte comporte de graves dangers. L’univers éthique de Comte est
étouffant, il nous fait songer à des dictatures où tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire, où la
liberté disparaît. Contrairement à Comte, l’individu doit réclamer justice lorsqu’on le prive de ses
droits. Il a le devoir de défendre son droit. C’est grâce au droit que des formes d’esclavages ont été
abolies, qu’une multitude d’instrument protecteur de la personne humaine ont été créées et des
nations ont proclamé leur indépendance.
Les rapports du droit et de la force : Ces rapports posent le problème des rapports du pouvoir
moral et du pouvoir matériel. Essayons d’exposer les différentes théories des philosophes
concernant ces rapports.
D’abord Thomas Hobbes (XVIIème) ramène dans tous les cas le droit à la force. Dans l’histoire de
l’humanité il distingue l’état : l’état de nature et l’état politique. Dans l’état de nature le droit de
chacun est mesuré par sa force, tout ce qui est possible est premier. Cet état de nature est pour tous
un état d’angoisse et d’insécurité.
Le plus fort n’est pas bien protégé par sa puissance contre les rusés de plus faible. En plus comme La
crainte de mort violente est une passion aussi forte que la vanité, elle va pousser l’homme à sortir de
l’état de nature.
Ensuite Spinoza identifie Dieu à la nature. Toute force est une parole de la puissance divine. Le droit
se confond avec la force qui est donc la seule mesure du droit. Chez Hegel nous trouvons aussi l’idée
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où l’Esprit se réalise au cours de l’histoire, chaque civilisation qui triomphe représente une étape
dans la réalisation progressive de l’esprit.
La puissance réelle est la seule mesure du Droit. Le droit est la puissance de la classe sociale
dominante.
Durant le triomphe du socialisme dans l’ancien Bloc soviétique, parler d’un droit capitaliste
exprimait l’égoïsme d’une classe sociale.
Cependant faire de la puissance la seule mesure au droit et du droit, l’expression de la force n’est
pas toujours vraie. Rousseau montré que l’obéissance à la puissance vient plutôt de la crainte. On
m’obéit parce qu’on me craint et parce qu’on ne peut pas faire autrement. Machiavel (les fins
justifient les moyens), a bien montré que le premier objectif du pouvoir est de se maintenir. Les
Dictatures Nazis totalitaires, légitiment les pires atrocités sous le couvert de l’ordre et de la
discipline. Reste à affirmer que la Morale n’est pas une obéissance aveugle ni une simple
acceptation mais une incarnation des valeurs dans le réel. Mais peut-on lutter contre l’injustice sans
recourir à la violence ?
Nous touchons ainsi au problème du non violence. Les partisans du non violence dressent les tentes
angéliques ou la violence est interdite même au service de la cause juste. Cela ne suffit pourtant pas
pour fondre une théorie de la non-violence systématique. Si mon ami est attaqué par des bandits, je
dois aller à son secours, la non- violence devient impensable. La non-violence est une force morale
mais elle suppose que celui contre qui on l’exerce n’utilise ses armes contre celui qui n’en n’a pas.
Gandhi, a pu triompher de la puissance anglaise par la non-violence. Mais seule la guerre a pu
vaincre le Nazisme. D’autre part la violence a des formes variées allant du chantage jusqu’à
l’agression physique. La brutalité et l’agression sont des expressions du non violence. Si la force
apparaît comme un pouvoir, la violence apparaît comme une faiblesse secrète.
Freud met en évidence l’action de pulsion de mort au niveau individuel et collectif. Cette pulsion est
une agressivité tournée d’abord vers le sujet lui-même (autodestruction) avant de se diriger vers
l’extérieur. Nietzche, de sa part exalte la violence et considère l’idéal pacifique comme un symptôme
de faiblesse morale.
Pourtant la légitimité de la violence doit rester exceptionnelle. Si la violence est légitimée, elle
paraîtra le moyen le plus facile auquel on recourt. Dans tous les cas l’emploi de la violence est l’aveu
de l’impuissance.
L’idée de droit équivaut à un désaveu de la violence et substitue des institutions et des contrats. Le
droit doit d’efforcer d’obtenir force de loi. Le code positif est l’incarnation du droit naturel. Le droit
est un produit complexe e l’histoire et l’ensemble des régulations qui tendent à s’imposer dans
l’organisme collectif par exemple le droit Romain, féodal, pénal… Dans ce cadre le droit naturel
représenterait des revendications subjectives émanant des consciences individuelles. Le droit
naturel qui stipule un idéal de justice ne croit pas le droit positif mais contribue en le critiquant à
l’améliorer. Ainsi le droit positif est toujours ouvert aux besoins des sociétés nettement exprimées
par des exigences des droits naturels. Avant le début des années 60, la société internationale
ignorant tout du détournement d’avion n’avait jamais présenté le besoin d’une législation qui le
sanctionnerait.
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En résumé le droit positif se fonde sur le droit naturel. Mais à son tour le droit naturel a besoin du
droit positif pour diriger la société et pour se préciser dans l’esprit des hommes.
Le Devoir :Etymologiquement, le devoir c’est ce qui est dû, une dette. Ce que j’ai, je le retiens de
moi-même, ce que je dois c’est de quelqu’un d’autre que je le tiens.
Le devoir c’est l’obligation, la nécessité morale de faire quelque chose. Bien que le devoir ne soit pas
assimilable toujours à la contrainte Le devoir concerne la volonté. Il concerne un être susceptible de
choisir, je dois le faire implique que je puisse ne pas le faire. Comment décrire cette expérience où
chacun est seul face à son devoir ?
La référence qui vient à l’esprit est la voix intérieure qui oriente et dirige et exige. La raison seule
peut donner au devoir le caractère d’universalité. En vertu duquel l’obligation morale est impérieuse
et inconditionnel, c’est pourquoi Kant la qualifie d’impératif catégorique. Le devoir c’est d’après
Kant, la loi morale indépendante de toute situation particulière qu’on peut généralise en loi
universelle. Pourtant, la conscience morale connaît de grave conflit. C’est le conflit de devoir faut-il
se soumettre par exemple, sans condition, à l’interdiction de mentir et dire à l’interdiction de mentir
et dire à un criminel qui poursuit un de nos amis qu’il s’est réfugié dans la maison voisine ? Pour
Kant l’intention de dire la vérité est un devoir en soi. Le formalisme de l’acte fait partie de l’acte.
Sartre présente un autre exemple du conflit de devoir : un jeune homme est partagé entre le devoir
d’abandonner la France pour rejoindre les forces françaises libres et le devoir filial de rester auprès
de sa mère et l’aider à vivre. En fait, il est impossible de séparer totalement la vie morale
individuelle du contexte humain, sociale ou historique.
Une critique plus radicale d’une idée du devoir vit la spécificité du devoir et n’y voit que la forme
déguisée d’une tendance individuelle ou d’une puissance collective. D’après Schopenhauer le devoir
a pour source l’égoïsme dans le principe d’universalité, je m’interdis de faire ce que je n’aimerais pas
qu’on me fût. Il est vrai que des motifs et des mobiles sensibles se mêlent à la représentation de
notre devoir rendant incertaine la moralité de nos actes, ceci ne signifie pas qu’il ne faut pas aspirer
au bien et au bonheur. Cette aspiration nous la vivons sous forme d’espérance.
Justice : Elle désigne un idéal universel et une vertu personnelle. L’adjectif « Juste » à donné
« Justesse » synonyme d’exactitude et « justice » qui exprime la conformité au droit. Le Juste est un
sage qui observe ses devoirs, c’est presque un saint qui applique honnêtement ses tâches. Depuis
l’Antiquité et avec Aristote nous distinguons 3 formes de justice commutative. Sa règle est l’égalité
mathématique. Elle concerne les échanges entre les personnes. L’échange est juste quand les
produits échangés sont égaux. Ensuite la justice distributive : c’est une forme de justice qui établit
un rapport d’égalité entre différents termes : La bonne note à la bonne composition et la mauvaise
note à la mauvaise composition. Enfin, la justice répressive respecte soigneusement la proportion
mathématique « œil pour œil et dent pour dent ».
Comme catégorie morale et surtout juridique, la justice se définie par l’égalité. L’idée d’égalité est
d’origine chrétienne: les hommes ont la même dignité humaine, abstraction de l’âge, du sexe, ou de
la race. Ils sont crées par un même Dieu. Cette idée a été laïcisée et programmée par la révolution
française dans la déclaration des droits de l’homme » Egaux en droits, les hommes ne sont pas égaux
en fait. Toutefois malgré leur inégalité, ils participent à la même dignité humaine. Les inégalités de
faits sont 2 sortes :
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Inégalités naturelles comme la différence de santé, d’intelligence, d’aptitude…
Inégalités artificielles dues à l’argent et aux déterminations sociologiques.
Dans l’indouisme par exemple où règne le système de castes, les inégalités de faits sont encore plus
renforcées. Né dans une caste ne peut plus en sortir.
Vu ces inégalités artificielles un état démocratique doit sauvegarder l’égalité civile par une série de
mesures :
Les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Tout criminel riche ou pauvre, est passible de peine.
Les candidats à un examen officiel sont placés dans les mêmes conditions. Leur égalité civile
est soulignée par l’anonymat de leur copie.
Ces mesures légales ne visent pas à uniformiser les hommes mais à épanouir leurs dons naturels en
égalisant les chances au départ. Toutefois deux remarques s’imposent:
La première est que les soi-disant inégalités naturelles sont la conséquence bien souvent d’injuste
inégalité sociale. Les dons naturels privés des moyens de leur développement s’estompent.
St-Exupéry se demandait en passant un orphelinat : combien de Mozart assassiné y a-t-il parmi
eux ?
La deuxième remarque est que certaines inégalités subsistent, le balayeur et le planton seront
toujours moins rémunéré qu’un ministre.
Ainsi la justice s’exprimera par la fidélité au devoir envers la personne d’autrui et contre les rêveries
égalitaristes. Elle ne supprimerait pas les inégalités dites naturelles, elle se contentera d’en réprimer
les hallucinations et les ordonner au bien commun. Si la justice s’intéresse aux aspects objectifs de
l’existence et instaure un système de droits et de devoirs réciproques visant à assurer les conditions
de la solidarité, la charité table sur des rapports interpersonnels subjectifs qui visent à instaurer la
communauté. La justice est universelle et abstraite. La charité est personnelle et concrète. Le
premier est négatif dans le sens qu’il ne faut pas nuire à autrui, elle est aussi réparatrice : par
exemple il faut bien payer ses dettes. La charité est positive et prend autrui pour fin à fin de l’aider,
de l’aimer et de lui faire du bien. Elle ne fait pas du calcul, instaure le don et le partage. L’idéal de
justice serait un minimum moral largement dépassé par la charité. La justice se retourne dans la
morale sociale visant la conservation des sociétés closes, la Charité est créatrice du héros et du saint.
Cette opposition justice charité a été critiquée par les rationalistes. Il y a là une confusion entre ce
qui est juste et ce qui est légal. Or ce qui est légal peut être injuste. De même l’idée d’une charité
large gratuite peut être interprétée dangereusement. Les pratiques charitables sont parfois dictées
par un machiavélisme immoral cherchant à faire accepter aux plus pauvres toutes sortes d’injustice.
Ensuite, l’initiative charitable gratuite est quelque fois partiale mais toujours partielle. Partiale parce
qu’on la réserve aux pauvres appartenant à sa religion. Partielle parce qu’elle atteint des personnes
isolées et ne transforme pas la structure de collectivité. Reste que justice et charité, toutes les deux
impliquent des devoirs. Mais ces devoirs sont des caractères différents.St Paul dans sa première
épître aux corinthiens souligne la grande importance de la charité : « La charité est patiente, elle est
bonne… ne prend pas plaisir à l’injustice » Ainsi la justice définie l’idéal. La charité est le moteur de
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l’action morale. La justice et la charité sont donc des notions morales, 2 valeurs spécifiques et
solidaires. L’abée Pierre disait « Elles ne peuvent se séparer sans se renier».
Enfin, nous signalons que la laïcité a transformé la notion de charité en solidarité. Cette dernière est
le devoir de faire siens les intérêts de ses semblables appartenant à un même groupe social. L’esprit
de solidarité est un autre nom de l’esprit de charité. Conscients d’avoir avec notre prochain une
existence et une destinée commune, nous cherchons à nous solidariser avec lui.
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Chapitre 4:La Liberté et la Responsabilité:
La Responsabilité :
I. Définition : Etymologiquement la responsabilité vient du lu latin « respondure » c’est
l’obligation de répondre devant une autorité. La responsabilité est le caractère de celui qui
doit répondre de ses actions, le père est responsable de ses enfants, le directeur de l’école
de ses élèves… Nous distinguons deux formes de responsabilité: La responsabilité sociale et
la responsabilité morale.
La première c’est quand je suis obligé de répondre devant un tribunal ou une autorité sociale. Elle se
distingue par deux formes essentielles : La responsabilité pénale et la responsabilitécivile… est
pénalement responsable tout homme qui, ayant commis un délit ou un crime, est traduit en justice
est civilement responsable. Tout homme tenu de réparer un dommage causé à autrui. La
responsabilité civile porte sur la réparation d’un dommage c.à.d. sur l’argent d’où les sociétés
d’assurances pour couvrir les risques.
La responsabilité morale c’est quand on doit répondre de nos actes devant le tribunal intime de ma
conscience. Dans ce cadre je me ferais des reproches en cas de faute ou d’infraction à la loi, d’où le
sentiment de remord. Au contraire je ressens de la fierté lors d’une bonne conduite. Remord ou
Fierté sont des sanctions morales. Quand nous nous jugeons en conscience d’un acte accompli, cela
implique deux conditions :
D’abord la connaissance des valeurs morales. Le discernement du bien et du mal et la liberté à
connaître un acte réprouvé par ma conscience. Contraint par la violence, je ne suis pas moralement
responsable. La responsabilité morale fonde la responsabilité civile. Il ne s’agit certes pas de
sanctionner la gravité d’une faute sans prend en considération l’intention de l’auteur du crime. Par
exemple, un meurtre prémédité est plus grave qu’un meurtre par imprudence. Pour rapprocher les
principes de la responsabilité civile et de la responsabilité morale, les juristes ont élaboré certaines
théories. D’abord la théorie de la faute par négligence ou imprudence, puis la théorie du risque.
Dans le sens qu’il est légitime que l’homme supporte les conséquences de risques de dommage
possible.
II. Les théories de la responsabilité :
L’homme est un être responsable en raison de sa nature spirituelle, de sa permanence dans le
temps, du discernement des valeurs et surtout de la liberté qui définit l’idée de la responsabilité.
Pour les traditionalistes l’homme est libre lorsqu’il commence un acte qu’il pouvait ne pas
commencer. Ainsi la responsabilité absolue est liée à la liberté absolue. Cette thèse de la liberté
absolue a été soutenue par Platon, Kant et Sartre.
L’homme choisit librement son destin, Chacun de nous est ce qu’il a juré d’être. L’homme est son
propre serment, notre destinée est l’expression de nos libres projets. Pour les rationalistes, La
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liberté n’est pas une illusion. Etre libre c’est être libéré. L’homme libre est celui qui a cessé d’être
l’esclave des préjugés et des passions. Lucide et réfléchi, éclairé par la lumière des valeurs, il est
pleinement libre donc pleinement responsable. S’il fait le mal c’est qu’il n’est pas sage, ni réfléchi
c’est dans ce sens que Socrate disait nul méchant volontairement. A la source de tous les actes, il ya
des motifs qui agissent comme des valeurs. Un époux qui trompe sa femme cède à l’attrait du
plaisir, de l’aventure et de la nouveauté. Au moment de l’infidélité, ces valeurs inférieures marquent
la valeur du devoir de fidélité, du bonheur de sa famille et de l’avenir de ses enfants. Ses valeurs
s’estompent pour lui. Un commerçant qui majore abusivement ses prix, et un pèrequi néglige ses
enfants, sont-ils libres ? Les rationalistes maintiennent leur formule, ou bien on est libre et alors on
n’est pas libre. Mais si le faiseur du mal n’est pas responsable, faisons alors le mal, c’est plus facile.
C’est sûrement un faux argument puisque se détourner des valeurs morales en faisant le mal, c’est
s’aliéner et accomplir les actes qui ne nous ressemblent pas or aucun homme ne désir être esclave
et ignorant.
Comment alors expliquer le crime ? Existe-t-il un déterminisme biologique ? La criminologie est une
science qui cherche à découvrir la causalité des comportements criminels. Cesare Lombroso,
médecin du 19ème criminologiste italien semble croire aux criminels nés et explique les crimes par
des tares biologique. Pour lui, le criminel est un malade beaucoup plus qu’un coupable. D’autre part
Enrico Ferri (20ème siècle), fondateur de la criminologie moderne, considère la criminalité à partir
de l’éducation. A la linière de ces réflexions, l’idée traditionnelle des sanctions doit être révisée. Au
sens Etymologique, le mot sanction vient du latin « Sacere » dans le sens du sacré. C’est rendre sacré
une personne une chose ou une loi.
Dans le cadre de la thèse traditionnelle le libre arbitre du criminel justifie la punition mais la sanction
frappe la sensibilité et laisse intact et libre arbitre. Le crime blesse la société dans ses valeurs les plus
sacrés ce qui provoque une intense émotion collective. La société détruit alors le symbole du crime
et élimine le criminel. Sur le plan rationnel. C’est un échec puisqu’au lieu d’un mort nous avons deux
bien que l’indignation collective soit apaisée. Les arguments en faveur de la peine de mort sont
nombreux : Défendre l’ordre social, expier la faute commise… Certes il faut protéger la société mais
il ne faut pas oublier que l’erreur judiciaire est toujours possible et la collectivité n’a pas le droit
d’éliminer les individus. En plus remarquons que dans les nations qui ont supprimé la peine de mort
le nombre de meurtre n’a pas augmenté. L’idéal serait de soigner le coupable et de prévenir des
crimes au lieu de punir. Cela en luttant contre le chômage, la drogue, l’alcoolisme et toute sorte de
frustration et de Fléaux sociaux. Bien éduquer avant d’avoir à rééduquer.
La Liberté :
Définition : La Liberté occupe en philosophie morale une place privilégiée à la base de toutes les
notions morales. Elle définit les conditions de l’activité morale qu’il s’agisse de responsabilité de
justice, de droit, de devoir… Si la liberté est l’absence de contrainte certains ont lancé le concept de
liberté absolue qui est le pouvoir indéterminée de faire ou de ne pas faire sans aucune causalité
étrangère. C’est le libre arbitre en métaphysique. Pour Descartes, l’homme fait l’expérience de ce
libre arbitre infini égal à celui de dieu il suffit de détourner mon attention libre et volontaire pour
refuser telle ou telle proposition. Dans ce sens dit Pascal : « Si je ne crois que ce que je vois, je ne
vois que ce que je regarde et je ne regarde que ce que je veux ». Main de Biran affirme que c’est
l’expérience de l’effort musculaire le plus banal qui me révèle le mieux ma liberté. La volonté hyper
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organique me donne la preuve de ma liberté contre une résistance qui me vient du corps. Spinoza
pensait qu’un acte totalement gratuit était une illusion. L’auteur d’un acte gratuit est lui-même un
mauvais juge. L’homme en état d’ivresse s’imagine qu’il bavarde en toute liberté mais au contraire il
est incapable de se taire et regrettera ses paroles. La psychanalyse a et le spinozisme considèrent
que l’homme est un élément de cosmos révèle le déterminisme génétique normal de l’homme. Tous
les gestes s’expliquent par le jeu des échanges chimiques, la psychanalyse ne souligne qu’une
causalité inconsciente détermine la majeure partie de notre comportement. La sociologie de sa part
met en valeur les déterminations de notre éducation, de notre famille et de notre situation socio-
économique.
Les philosophes de la nécessité dans ce cadre déterministe nous offrent un moyen d’accepter la
nécessité et la succession inévitable des causes et des effets. Spinoza propose une solution : pour
être libre dans l’univers il faut accepter l’Univers. L’intelligence nous enseigne que tout ce qui nous
arrive est nécessaire. On ne peut avoir tous ce qu’on veut, La vraie liberté c’est les modes de vie ont
été élaborés en contraste avec l’esclavage. L’esclave n’avait pas de droits. Il ne s’appartenait pas.
Ainsi l’homme libre par excellence est le citoyen. Le citoyen pour Aristote est celui qui commande et
obéit. Dans le cas du despotisme, un seul homme commande toujours et n’obéit jamais il est seule
libre. Mais c’est quoi être libre au fond ?
Etres libre, c’est quand je fais ce que je désire et je satisfaits mes tendances, Mais quand chacun fait
ce qu’il lui plaît, il fait souvent ce qui déplaît à d’autres. C’est pourquoi il faut des limites. C’est
pourquoi la déclaration des droits de l’homme définit la liberté non comme le pouvoir de faire ce
que l’on veut mais le pouvoir de faire tous ce que ne nuit pas aux autres. La véritable liberté est la
liberté de la loi. Un être sociable et raisonnable est capable d’actes libres, c'est-à-dire réfléchis
exprimant la totalité du moi. D’autre part, L’homme aliéné dans un monde hostile va se libérer en se
soumettant le monde grâce à son intelligence. La liberté serait connaissance des lois de l’univers et
techniques qui nous rendrait maîtres et possesseurs de la nature selon Descartes. La liberté serait
connaissance des lois de l’univers et techniques qui nous rendrait maîtres et possesseurs de la
nature selon Descartes. La liberté n’est pas l’anarchie mais l’organisation rationnelle. Sinon une
société aboutirait à l’écrasement du plus faible par le plus fort. Reste à signaler que l’existentialisme
est par définition une philosophie de la liberté. Les n choses matérielles sont en soi. L’homme,lui, à
conscience d’exister. Il existe pour soi. L’homme sort toujours des états statiques pour s’établir
ailleurs. Sinon il finirait par stagner dans son « en-soi ». L’homme alors cessera d’exister pour être.
Ainsi l’existence humaine apparaît comme Liberté. Dans l’existentialisme, l’essence des choses
précède leur existence alors que pour l’homme l’existence précède l’essence. J’existeavant d’être
ceci ou cela. Pour Sartre l’homme qui est en situation donne à son existence un sens
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Chapitre 5: La Famille:
1. Définition :
La famille est sans doute le groupe social le plus important, d’abord parce qu’il influence sur
l’individu, ensuite parce qu’il représente le cadre de notre vie morale et enfin parce que c’estune
institution qui a des caractéristiques constantes à travers le siècle. La famille est une association
vivante de personnes. Le mot «familia » du latin, c’est-à-dire des personnes vivantes sous un même
toit ou bien uni par le sang ou bien au sens large désigne les membres de la parenté. Avant la
naissance de leur premier enfant, les époux ne constituent pas une famille mais un ménage.
Historiquement le clan totémique semble être la forme la plus ancienne de l’institution familiale il
regroupait des membres qui se croient descendants d’un même totem. Dans la civilisation
occidentale, le père de la famille était un dirigeant et prêtre qui présidait le culte des ancêtres. Avec
le christianisme la famille a perdu ses pouvoirs religieux mais l’autorité du père demeure. Cependant
les marxistes dans les années 20 réclamaient l’abolition de la famille parce qu’elle est liée au
système de la propriété privée. Reste que l’évolution subie par la famille a donné à la personne une
valeur de plus en plus importante dans cette institution.
2. Rôle et la fonction de la famille :
La famille remplit dans l’avis de l’individu du couple de la collectivité et de l’humanité une pluralité
de fonctions indispensable à la réalisation de l’être humain : D’abord le rôle biologique. La famille
permet la procréation et par là la perpétuation du genre humain dans les cadres sociaux, religieux et
culturels établi s. Ensuite le rôle social. La société moderne considère la famille comme l’institution
qui lui prépare des membres qualités et utiles. D’après Auguste Comte, la famille est la cellule
vivante qui constitue le tissu social. Elle est le foyer de la socialisation de l’enfant. Elle évite deux
dangers :
Se fixer à l’auto centrisme ou se fondre complètement dans le groupe social. Elle brise le cercle de
l’égoïsme natif pour nous introduire dans les espaces de l’altruisme. Une fois brisé, le cercle de
l’égoïsme personnel, il ne faut pas que ce constitue celui de l’égoïsme familial. La famille devrait être
alors médiatrice entre l’individuel et le social. Toute fois nos devoirs envers la famille ne doivent pas
exclure notre droit à l’autonomie spirituelle. Tous ce que la famille nous apprend n’est pas
nécessairement vrai parce qu’il nous vient de la famille. Prendre systématiquement la suite c’est
refuser à penser. Quoi qu’il en soit la famille demeure le milieu naturel de l’homme. Sa valeur tient
au respect des droits des personnes qui la constitué.
D’autre part la famille a plusieurs fonctions : D’abord la fonction éducatrice et culturelle. La famille
est l’institution qui facilite la transmission de la culture de la langue maternelle, des croyances, des
idées et des interdits. C’est dans la famille que l’opère l’essentiel de l’éducation et le sur-moi de
l’enfant étape nécessaire dans la constitution de la conscience. La famille apporte à l’enfant
également l’atmosphère de sécurité indispensable à son épanouissement.
Les enfants de l’orphelinat présentaient vers 2ème année un développement moteur, intellectuel,
affectif et verbal, inférieur à celui des enfants soignés par leur mère. Anna Freud conclut que l’amour
maternel est la vitamine psychologique de croissance.
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La psychologue américain Goldmark confirme que les enfants de 10 à 14 ans passés par l’orphelinat
présentaient un quotient intellectuel inférieur à celui des autres, des troubles de langage, une
incapacité de se concentrer, de mauvais résultats scolaires et sur le d’abord s’éduquer l’un par
l’autre ensuite c’est par leurs enfants que les parents seront éduqués.
D’autre part, la famille a une fonction psychologique. Cette fonction est difficilement dissociable de
la fonction éducatrice et culturelle. La famille assure à l’enfant les conditions psychologiques d’un
épanouissement et d’un développement équilibrer quand à l’actif, à l’affectif, et au cognitif.
L’absence du père complique dangereusement le processus d’identification de l’enfant. De même
l’abus d’autorité étouffe l’enfant et coupe les ponts du dialogue. Alors que le père est d’autorité,
la mère est symbole d’amour. Le deux assurent les conditions de l’épanouissement de l’enfant.
Concernant la fonctionéconomique rappelons que la famille est un groupes de personne
interdépendantes économiquement. L e soutien mutuel devant les crises est nécessaire.
De point de vue moral, l’enfant obéit d’abord à toutes les interdictions de ses parents. L’éducation
morale est avant tout, l’affaire de la famille. Pareil pour la fonction religieuse, La transmission de la
foi religieuse se fait par la famille : les prières, les gestes, les fêtes. L’influence protectrice de la
famille n’est pas bénéfique que si elle s’exerce dans les limites de la normale en s’accomplissant
progressivement avec l’âge. La fréquente révolte de l’adolescent est une étape nécessaire de sa
maturation. Si l’enfance est l’âge de l’obéissance, la maturité est celui de l’autonomie jeune, l’enfant
imite ses parents. Adolescent il se révolte. Adulte il découvre l’authenticité de la vie morale
consistant dans l’indépendance et l’autonomie.
3. Le mariage et les problèmes de famille :
Le mot mariage désigne étymologiquement le point de vue charnel de l’union conjugale. Le mariage
c’est l’acte par lequel l’union d’un homme et d’une femme s’institue librement en vue d’un destin à
la fois personnel, temporel et charnel. Il y a comme un passage de l’ordre du « toi » et du « moi » à
l’ordre du « nous ». Le mariage est institué pour le bien des époux et celui enfants. Historiquement
l’homme a connu la monogamie puis la polygamie et même le mariage polyandrique ou le mariage
de plusieurs hommes avec une seule femme, le statut juridique des différentes parties dans le
mariage a évolué. Les problèmes auxquels s’expose la famille sont nombreux : D’abord le divorce
l’indissolubilité du mariage est l’un des caractères essentiels de cette union bien qu’elle ne fait pas
l’unanimité des moralités et des législateurs. Pour certains le mariage n’est qu’un contrat. Le Divorce
est un grand malheur pour les enfants qui ont besoin d’une atmosphère de sécurité et besoin
d’aimer et d’admirent leur père et leur mère. Toute fois la haine réciproque d’époux condamnée à
vivre ensemble n’est pas la meilleure atmosphère éducative. Certaines sociétés autorisent le
mariage mais le divorce possible souligne la nécessité d’une bonne préparation du mariage. D’autres
problèmes de famille comme l’avortement qui devrait être dicté par des raisons majeures comme
par exemple une grossesse qui représente une menace à la vie de la mère.
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Chapitre 6 : Le travail:
I. Définition :
Le travail est le processus de transformation consciente et intelligente de la nature par laquelle sont
produits des objets utiles. Il est le fruit d’une volonté qui se fixe et qui mobilise une attention en vue
d’atteindre ce but. Il a pour condition la compréhension des lois de la nature.
La question du travail s’inscrit dans la problématique de la culture car :
Le travail étant une transformation du réel, l’homme s’oppose à la nature. Par son travail l’homme
se sert de la nature et en change le coure, l’humanise c.à.d. lui fait prendre la forme de ses désirs.
L’intelligence est la condition du travail qui est le prolongement de cette intelligence. Ceci signifie
que par le travail l’homme s’oppose à son propre nature instinctive, En d’autres termes, si le travail
est le produit de l’intelligence humaine, on peut affirmer aussi que l’intelligence est un produit du
travail. C’est ainsi que le travail humanise l’homme. Il lui permet de développer, de mesurer son
pouvoir et ainsi de prendre conscience de sa propre valeur, C’est parce qu’il travaille que l’homme
donne à l’humanité une histoire.
En résumé nous pouvons dire que le travail est à la fois la transformation de la matière, donc de la
nature, et la transformation des idées, donc de l’homme. C’est la création simultanée d’un objet et
d’un sujet. Il fait à la fois l’œuvre et l’homme. Leroi-Gourhan dans son livre. Le geste et la parole
nous parle de cet animale qui, se mettant debout, libère une main et voit son cerveau se
développer. Ces deux facteurs permettent à cet organe de devenir outil puis outil à fabriquer des
outils. Bergson définit l’homme comme étant le fabriquant d’outils, il ne fait que mettre l’accent sur
le lien indissoluble entre l’intelligence, faculté à l’abstraction spécifiquement humaine et l’outil,
c.à.d. le moyen que l’homme se donne pour accéder à la réalisation d’un but. On peut donc définir
l’homme comme étant l’être qui travail. Par son travail il a subvenu à ses besoins et en intervenant
de nouvelles ressources il se crée de nouveaux besoins.
II. Distinction entre l’activité animale et le mode de production humaine :
Chez l’animal la réaction est déterminée par le présent, l’activité animale est une réponse
instinctive, spontanée, naturelle à une situation présente, concrète, prévue par la structure
génétique.
L’activité animale ne fait qu’actualiser un programme génétique, elle est inconsciente.
L’animal ne sait ni ce qu’il fait ni pourquoi il le fait. Absence donc de conscience du but et
des moyens de l’activité. Ses outils.
La forme de l’activité animale est immuable, elle ne change pas dans le temps. L’araignée
par exemple construit sa toile aujourd’hui comme avant.
Chez l’homme l’action qui s’inscrit dans une temporalité nécessite une conscience du temps,
de la mémoire et de l’imagination. Le travail est donc l’actualisation d’un projet: le résultat
du travail préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur.
L’activité humaine fait intervenir l’intelligence, la conscience, la volonté. L’homme choisit, il
sait mettre en rapport les moyens aux fins qu’ils se donnent. Ses outils sont artificiels,
fabriqués par son intelligence.
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Ses moyens évoluent dans le temps, on passe de l’outil dont le moteur est le corps de
l’homme à la machine dont le moteur est une force industrielle imaginée par l’esprit
humain.
L’animal ne travail pas, le travail est spécifiquement humain.
Etymologiquement, le mot travail souligne cette conception de souffrance. L’homme doit lutter
contre la nature pour produire ses moyens d’existence. En premier lieu l’homme travaille pour vivre,
pour satisfaire ses besoins élémentaires. Il est en quelque sorte asservi au déterminisme de la
nature. Il travail d’abord parce qu’il a un corps.
Chez les grecs le travail est signe d’aliénation à la matière d’autrui : Dans la cité grecque le travailleur
est l’esclave, celui qui est lié au monde de la matière, qui travaille nature afin de satisfaire les
besoins des hommes libres. A l’opposé le philosophe est celui qui contemple les idées pures,
l’harmonie du monde intelligible. Le travail apparaît donc comme l’expression d’un dualisme social.
Chez les latins le travail est l’absence de loisirs.
Dans les traditions chrétiennes le travail est une malédiction divine due au péché originel « tu
mangeras le pain à la sueur de ton front ».
C’est une obligation et une contraintes matérielles (contraintes humaine, fatigue….) et des
contraintes psychiques (on doit se conforme à des ordres, on ne choisit pas les personnes avec qui
on travaille, il exige la concentration de l’esprit sur un objet déterminé…) reste que dans la société
de consommation la valeur d’un homme se mesure à la quantité d’objet qu’il produit.
Rousseau pense que le travail accentue les inégalités naturelles. Il est vrai qu’à l’origine il est fait
pour compenser les insuffisances de la nature mais il va légitimer la propriété et la division du travail
et les échanges entre les productions.
Marx voit dans le travail dans les sociétés capitalistes un instrument de l’exploitation de l’homme
par l’homme. D’une part les bénéfices du travail reviennent aux classes possédantes c.à.d. aux
capitalistes. D’autre part les capitalistes soumettent la légitimité du travail au critère de la valeur
marchande, l’exploitation de la misère ouvrière apparait comme condition de l’augmentation des
richesses. L’ouvrier ne dispose que d’une liberté abstraite et il devient aliéné, étranger à son travail.
Selon Nietzsche le travail consomme l’énergie nerveuse qui est soustraite de tout ce qui est
individuel, autonome et donc socialement dangereux. Le travail est glorifié, instauré comme valeur
morale pour détourner les forces créatrices de leur vocation naturelle, à savoir l’élan de vie, de
force, d’individualité. Le travail est donc au service de la sécurité de faibles.
III. Le travail comme œuvre :
Par son travail l’homme transforme la nature selon ses désirs et il en fait sa servante. Descartes
prévoyait que les hommes deviendraient maîtres et possesseurs de la nature par l’argent qu’il
procure, il permet de se libérer des contraintes matérielles et il permet aussi de mener une vie
confortable, plus facile. On travaille pour bien vivre et non pas seulement pour survivre. Cependant il
est vrai que cet aspect libérateur du travail présente un danger. On peut finir par confondre bonheur
et possession. Dans la tradition chrétienne, il est une obligation morale. L’homme a prolongé
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l’œuvre divine c.à.d. la création en faisant fructifier les richesses crées par Dieu. Ceci signifie que
l’homme a le devoir envers lui-même de développer ses facultés naturelles. Le travail est geste
créateur, c’est un hommage que l’homme rend à Dieu. Durkheim considère que la division du travail
permet à chacun de prendre conscience de son individualité, de sa singularité. Le travail rend
l’individu indépendant et responsable. Par exemple quand le jeune travaille il s’autonomise par
rapport à ses parents. Il en est de même pour la femme par rapport à son mari.
Le travail peut permettre de se libérer de certaines maladies (L’ergothérapie). En sortant de lui-
même, en s’introduisant dans l’univers, le malade finit par s’oublier lui-même, à dépasser sa
dépression mentale ou sa faiblesse physique. Bien souvent les vieux à la retraite plus que les
travailleurs, passent par des moments difficiles, de ne pas trouver sens à leur vie. Les travaux des
handicapés physiques ou mentaux les aident à s’intégrer peu à peu à une communauté. Comte disait
qu’il s’agit de « régler le dedans sur le dehors » il fait accéder l’homme à la morale. Voltaire
considérait que le travail éloigne de l’homme l’ennui et le vice, lui donne confiance en soi, patience
et créativité. Le travail étant une action conforme au bien, la morale en acte, il humanise le
travailleur lui-même. C’est dans le travail que l’homme trouve et prouve son humanité. On trouve
cette idée chez plusieurs auteurs : Bataille dit que le travail constitue en refus de la pure et simple
animalité naturelle. L’homme se nie lui-même comme animal et s’éduque en refusant par exemple
de laisser libre la satisfaction de ses besoins animaux. Hegel dans la dialectique du maître et de
l’esclave : Le travail est l’instrument du renversement dialectique des rapports entre le maître et
l’esclave. Il est moyen d’accéder à la liberté. Dans la nature primitive, chaque rencontre entre deux
hommes dégénère en lutte à mort. L’un n’a pas peur de mourir, il risque sa vie car sa conscience est
libre, non prisonnière de la vie, elle montre qu’elle est supérieur au désir animal de préserver dans
son être. L’autre prisonnier de son attachement à la vie, par peur de mourir, se soumet. La
conscience qui s’est montrée maître conserva en vie l’autre conscience afin que cette dernière la
reconnaissance comme ayant su s’arracher du simple enfoncement dans l’expression de la vie.
Cette dernière conscience devient conscience esclave puisqu’elle est témoin et le miroir de la
conscience maître. La conscience esclave est donc à la fois esclave de la nature en niant sa faculté de
conscience libre par peur de disparaître, par aliénation animale à la vie, et esclave d’autrui
puisqu’elle est reconnaissance de la maîtrise qu’exerce l’autre. Le maître fait travailler son esclave et
profite des fruits du travail de l’esclave. Le maître fait travailler son esclave et profite des fruits du
travail de l’esclave. Le maître devenant oisif devient faible et bientôt ne sait plus rien faire. Par
contre, en travaillant, l’esclave devient fort physiquement, il transforme la nature et la domine.
C.à.d. qu’il en devient le maître, il s’est libéré par rapport à elle en mesurant ses propres pouvoirs
sur elle. Mais en outre, en travaillant, l’esclave transforme sa propre nature : travailler a éveillé ses
ressources, son intelligence. Dans le produit qu’il a élaboré, l’esclave contemple les pouvoirs de sa
conscience qui a formé la réalité selon sa volonté. Son œuvre manifeste la vérité de sa conscience, le
mouvement par lequel elle s’est formée comme conscience libéré du besoin, mais aussi libéré du
maître. Le renversement dialectique s’opère donc : c’est le travail qui a rendu à l’esclave sa liberté.
En effet, le maître, ayant de plus en plus besoin de son esclave devient l’esclave de son esclave. Par
contre l’esclave n’a plus besoin du maître, il est devenu maître de lui-même. Ainsi donc c’est par le
travailleur s’affranchit d’une certitude radicale, celle qui asservirait sa conscience et l’empêchait
d’être conscience libre. Hegel distingue deux formes de liberté : une liberté abstraite, celle du
maître. Et une liberté concrète, celle de l’esclave. Ceci signifie que la liberté s’incarne dans le réel.
L’esclave s’est libéré de la nature et de son maître. Et c’est en se libérant de la nature qu’il s’est
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libéré de son maître. Le véritable pouvoir, la maîtrise authentique nécessite un travail sur la matière
lequel permet de mesurer sa liberté et sur les choses et sur autrui. A ce niveau on pourrait définir la
liberté comme étant l’acceptation des risques de la vie, comme la prise en charge par son propre
travail, de ses difficultés, c’est dire que la liberté a pour condition la responsabilité.
Marx s’inspire de Hegel, il condamne radicalement l’organisation capitaliste du travail : ce système
est l’aliénation du travailleur et la perte du sens du travail. Marx définit l’homme par son travail et
par sa production. Il affirme que l’homme ne peut se libérer que par son travail. Par son travail il se
produit lui-même et exprime ce qu’il est. Il extériorise son individualité par son travail car son œuvre
porte sa marque, il peut s’y contempler comme home et comme individu. Le travail est
l’appropriation de l’objet par le sujet et l’objectivation du sujet dans l’objet. Marx ajoute que
l’espèce humaine se produit elle-même, fait son histoire par son travail sur la nature c.à.d. dans son
appropriation du monde.
IV. Conséquence du passage de l’outil à la machine :
L’évolution des instruments a certes modifié les conditions du travail. L’outil premier intermédiaire
entre l’homme et la nature. Ses caractéristiques sont :
Le prolongement naturel du corps et de l’intelligence (Bergson : l’outil prolonge l’organe).
Il diversifie l’usage des mains.
Il économise et protège le corps (brouette…)
C’est le corps qui reste le moteur de l’outil, avec lui l’homme est toujours dans son milieu. L’artisan
achève son œuvre, il réalise son plan. Ce qui fait naître un amour du travail et le sentiment d’une
possession de l’objet fabriqué par l’artisan. La substitution de la machine à l’outil introduit l’homme
dans le milieu technique. La machine utilise d’autres forces motrices que le corps humain, la
machine est détaché de l’homme. Ces forces motrices sont plutôt des forces naturelles (eau, vent…),
ou des forces industrielles (machine à vapeur, électricité….) Certes la machine augmente la
puissance de l’homme sur la nature, mais d’autre part l’homme est séparé du milieu naturel. Il est
dépassé par le système complexe de ses machines. L’homme ne risque-t-il pas de perdre son
équilibre ?
Certes il ya des avantages du machinisme :
Il a permit petit à petit la disparition de l’esclavage. Les esclaves qui tournaient la meule sont
remplacés par des moulins à eau.
Il a augmenté la quantité de production : on produit plus en moins de temps. Le nombre
d’objet augmente et le prix diminue, ce qui mène à plus de confort.
L’amélioration des conditions de vie : la diminution des heures de travail, congés payés,
retraite…
Mais la civilisation industrielle est-elle capable de donner véritablement le bonheur matériel
à l’homme ?
Une très grande vitesse de production entraîne le chômage pour l’ouvrier, en cas de
surproduction, ainsi la machine crée la misère.
L’homme est déshumanisé, le travailleur est transformé en automate(le travail à la chaîne,
par opposition à la relation qu’entretient l’artisan avec son œuvre.
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Le machinisme crée un déséquilibre de l’homme. La puissance de l’homme est augmentée
alors que sa sagesse demeure chétive. Jean Rostand : « La science a fait de nous des dieux
avant que nous ne méritons d’être des hommes ». Bergson aussi s’inquiétait de
l’accroissement de la puissance de notre corps alors que notre pensée et notre âme reste les
mêmes.
Le machinisme crée la division économique et politique contemporaine entre pays
développés et pays sous-développés. Il y a un déséquilibre au niveau des peoples.
Si les machines se perfectionnent, elles accompliront les tâches mécaniques et l’homme
programmera seulement les machines. Il devient un accessoire de la machine. Il s’agit de changer
des perspectives. On ne veut plus adapter l’homme au travail mais le travail à l’homme. Dans la
construction de machines plus maniables l’homme retrouvera de moins en moins de la peine à la
faire fonctionner.
V. Conclusion : Nous vivons dans une société de travail et d’ailleurs, afin de produire
davantage, on raccourcit le temps de travail c.à.d. on augmente le temps de loisirs. Les
loisirs sont une réponse à l’aliénation du travail c.à.d. une compensation des contraintes du
travail. Cependant on peut avancer que les loisirs constituent en faite seulement une
soupape de sécurité dans une société aliénée. Si le travail est le lieu de la production
aliénée, les loisirs seront celui de la consommation aliéné. On peut considérer comme
excessive cette conception, de même qu’utopique le fait de créer dans le futur une société
des loisirs. Ils s’agiraient plutôt que chacun vive son travail sur le mode de loisir, c.à.d.
comme une activité choisie pour épanouir ses facultés physiques et intellectuelles.
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Unité III : Psychologie :
Introduction générale :
Etymologiquement, le mot psychologie est un terme Grec divisé en deux parties : Psycho (Âmes) /
logie (Etude, science), qui peut être définie en science de l’âme. Mais cette définition n’est plus
acceptable, car elle est contradictoire par les termes : L’Âme est invisible, mais la science est
concrète. Il conviendrait de la définir comme suit : « Etude de la vie intérieur ou des
comportements »
NB : Le psychiatre est un médecin qui soi qui soigne les maladies mentaux. Il prescrit des
médicaments : Le psychologue observe les phénomènes et s’occupe de la vie intérieure et extérieure
du patient.
Méthodes de la psychologie ψ :
Psychologie en 1ère personne ψ
Psychologie en 2ème personne ψ
Psychologie en 3ème personne ψ
1) Psychologie en 1ère personne :
Cette méthode a été nommé ainsi parce qu’elle porte sur la 1ère personne «le je » ou « le moi ».
L’analyse de la vie intérieure a commencé avec Socrate : « Connais-toi, toi-même ». La 1ère méthode
permet d’assurer une connaissance sûre de moi même, par moi-même. Cette méthode serait alors
l’introspection.
L’introspection, c’est une méthode d’observation intérieure de nous même par moi-même, de mes
propres états de conscience, C.à.d. en même temps que l’action se déroule.
a) Mais quel est la valeur scientifique d’une pareille méthode ?
Nous allons présenter la critique d’Auguste Comte. Comte disait l’introspection ne réalise pas les
conditions d’une bonne observation scientifique. À savoir la dualité du sujet observant et de l’objet
observé. Et la distance entre eux : «L’individu pensant ne saurait partager en deux, l’un vivre et
l’autre se regarder vivre».
C’est pour cela que l’introspection fut remplacée par la rétrospection. C’est une observation
intérieure de moi-même par moi-même. Après le déroulement de l’action. C'est-à-dire l’analyse
d’un souvenir. Ainsi la rétrospection assure une objectivité et une précision car l’observant est à
distance de l’objet observé. Mais aussi cette rétrospection à été critiquer par les savants. Cette
rétrospection est sujette à l’erreur de la mémorisation de l’imagination, choix du souvenir, en un
mot elle est gouvernée par l’oubli. Donc si la rétrospection ne présente pas une méthode bénéfique
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pour favoriser une objectivité précise, il serait important de rappeler que le « moi » n’a pas su
assurer une objectivité de lui-même par lui-même. La psychologie en 1ère personne n’a pas pu
atteindre son but qui consiste dans le rapprochement entre la psycho reconnue comme sciences
objectives et consciente subjective et consciente.
Bergson nous présente sa critique. L’introspection est une opération de l’intelligence. Mais celle-ci a
un vice originel qui l’empêche d’observer la vie intérieure qui a été pris d’un long contact avec la vie
extérieure. Ce qui mène à former des habitudes cognitives qui déforme la vie intérieures. Ces
habitudes cognitive nous mène à former un courant de conscience qui évolue infiniment. De plus la
vie intérieure se déroule dans le temps psychique « la durée ». Cette Durée n’est pas mesurable car
elle est relative, donc il remplace l’introspection par « intuition ».
L’intuition est une sorte de sympathie par laquelle on essaye de se porter au cour de l’objet à
connaître pour coïncider avec lui en ce qu’il a d’unique.
-L’intuition est un contact direct, elle saisit de l’intérieur tandis que l’intelligence saisit de
l’extérieur. L’intuition serait alors une vision directe de l’esprit par l’esprit qui révèle les donnés
immédiate de la conscience.
b) Critique de l’intuition :
L’intuition serait alors un idéale utopique exigent une rupture avec nos habitudes mentales.
2) La psychologie en 2ème Personne ou la connaissance
d’autrui :
L’échec de la psychologie en 1ère personne n’a donné naissance à la psychologie de la 2ème
personne. La psychologie a été convaincu de l’incompétence du moi dans l’art d’assurer une
connaissance objective exactes du « je ». Pour cela la psychologie a voulu voir si le moi à travers sa
reconnaissance d’autrui arrive à se connaître objectivement. Dans ce sens , le psychologue en
deuxième personne étudie autrui, en étant qu’être humain engagé dans sa situation réel d’une autre
part, et dans une société de l’autre part.
Quelles sont alors les méthodes d’une telle étude ?
a) La méthode analogique : (semblables)
Cette méthode consiste à connaître autrui par analogie et pas une ressemblance avec moi-même.
Exemple : si quelqu’un est triste, alors il pleur donc je sais qu’il est triste car lorsque je suis triste je
pleurs.
Cette méthode a plusieurs objections :
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Le petit enfant répond spontanément aux sourire de sa mère et comprend sa signification
affectueuse bien qu’il soit incapable du moindre raisonnement.
Il n’y a pas trop ressemblance entre les expressions d’autrui qui sont pour moi un spectacle
et mes propres expressions tels que je les éprouve dans mon corps.
La connaissance très exacte de moi-même. Or on a vu que l’introspection ne donne une
connaissance inexacte de moi-même et incomplète.
b) Le regard :
Il peut avoir deux sens :
Commination et limitation : « Dès que les regards se prennent l’on est plus tout a fait deux et il y a
difficulté à demeurer seule (Paul Valery).
« Par le regard, je sais que je ne suis pas toi, et tu sais que tu n’est pas moi. Ce qui te manque à toi,
c’est le toi que je vois et à moi ce qui me manque c’est le moi que tu vois » (Paul Valery).
c) Complicité : Jean- Paul Sartre était convaincu du pouvoir du regard. Il disait qu’il suffit de
regarder pour découvrir l’état général de la personne. Mais Sartre semble analyser des
situations conflictuelles : « Être-vue c’est être menacer ». Par le regard, moi et toi semblons
mesurer notre puissance à l’égard de l’autre.
d) La sympathie : « On ne connait personne si non par l’amitié ». Vivre selon autrui me donne
la capacité de le bien le comprendre. La sympathie est un actes intentionnelles et Cognitif de
la personne : Nous sommes élue ensemble, nous prenons part à la joie et à la tristesse.
e) L’AMITIE : « C’est le don complet de moi-même ». Une confiance et ouverture totale.
f) Critique : Limites de la connaissance d’autrui :
Les expressions d’autrui ne sont pas significatives pour moi-même. En dehors de toutes expressions
personnelles. Exemples : Quelques expressions des peuples orientaux ne sont pas compréhensibles,
chez les occidentaux.
L’interprétation spontanée que je donne de l’expression d’autrui n’est pas toujours valable. Je vois
autrui tels qu’il est tel que je veux qu’il soit.
3) La psychologie de la 3ème personne :
On l’a définit comme l’étude du comportement des êtres vivants. Elle prend ses racines de la
psychologie expérimentale.
A. La psychologie animale :
L’étude du comportement animal est définie comme un ensemble de réaction objectif. Le problème
de l’introspection ne se pose pas. Le Comportement animal doit être posé en dehors de toute
référence à la conscience.
B. La psychologie expérimentale :
La psychologie de laboratoire qui comprend l’étude des réactions psychologique face à des
situations biens précises.
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C. La psychologie du Comportement :
Behavioriste= agir ou se comporter. Le comportement est l’ensemble des réactions observables
exécuté par un organisme vivant, en réponses à des stimuli, eux même objectif et observables,
venant du milieu.
Le Comportement le plus simple en psychologie behavioristes est le réflexe. C’est la réponse
automatique secrétaire ou musculaire exécuter par un organisme ; face à des stimuli internes ou
externes.
La psychologie serait alors l’étude du rapport entre le stimulus et la réaction. Le rôle du psychologue
serait alors de prévoir la réaction si le stimulus est donné ou de spécifier la nature du stimulus si la
réponse est donnée.
D. Critique du Behaviorisme (Le Néo behaviorisme)
-L’être vivant n’est pas une machine, les stimuli et les réactions ne doivent pas être décrit comme les
objets physiques.
- Le milieu de l’être n’est pas un milieu physique qui serait le même pour tous. Mais c’est un milieu
de valeurs et de significations.
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Chapitre 1 : La Conscience
I. Introduction :
Par définition, le mot conscience est une perception plus ou moins clair des phénomènes qui nous
renseigne sur notre existence.
C’est une intuition plus ou moins clair que l’esprit à de ses actes et de ses étapes. Etymologiquement
le mot conscience vient du latin « Consiencia », qui veut dire connaître dans le sens d’agir, et de
sentir et de penser. C’est le savoir qui distingue l’homme de l’animal. Par exemple l’animal
reconnaît sa nourriture sans savoir qu’il reconnaît, il ne sait pas qu’il sait. Mais l’homme quand il sait,
il sait qu’il sait. La Conscience est la distance l’homme au monde et de l’homme à lui-même.
II. La théorie de Descartes :
Descartes, philosophes et mathématiciens du XVIIème siècle, considère que la conscience comme
l’existence même. Pour lui avoir conscience c’est penser et penser c’est exister. Il commence sa
recherche de la vérité, en examinant les moyens de connaissance à savoir les sens. En faite,
Descartes voulait arriver à la connaissance d’une vérité indubitable et certaine. Le Moyen qu’il utilise
est le doute méthodique. En examinant les 5 sens il découvre que plusieurs fois ils l’ont trompé. Ses
yeux par exemple, sont incapables de lui donner la vérité certaine, puisqu’il a déjà trompé par la vue
à travers le mirage. Ainsi Descartes son cheminement de doute. Il doute en tout sauf en une seule
chose que c’est lui qui est entrain de penser le doute : Il lance alors sa théorie : « je pense donc je
suis, je suis quoi ? Une âme pensante indépendante du corps». C’est le cogito cartésien.
Critique :
Pierre Gassendi critique le cogito cartésien et considère que l’homme peut exister en faisant d’autre
action. Il peut dire « je mange donc je suis », « je joue donc je suis », « je marche donc je suis ». Donc
nous pouvons accorder à Gassendi la possibilité que l’homme peut réaliser beaucoup d’action. Mais
il ne faut pas oublier le rôle de l’imagination. L’homme peut imaginer qu’il marche sans faire l’action
de marcher. Il ne peut jamais penser sans faire l’action de penser. « Puis-je penser sans penser » ?
Donc Descartes avait raison de considérer la conscience comme l’existence même, et la 1ère vérité
qui s’offre à l’homme. À part le sens psychologique que Descartes donne à la conscience. Pour lui la
conscience est le sentiment intérieur par lequel l’homme juge la moralité de ces actions. Enfin
Durkheim donne un sens social à la conscience. Pour lui s’il n’y a pas de société, il n’y a pas de
conscience. La seule conscience qu’il existe est la conscience sociale indépendante de l’individu.
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III. Théorie Contemporaine de Husserl :
Après le XVIIème siècle, la conception contemporaine de la conscience sera proposée par Husserl,
Bergson et Janet XXème siècle. D’abord la phénoménologie de Husserl en rejetant toute
connaissance à priori, et en admettant la connaissance à postériori. C.à.d. ce qui passe
nécessairement par l’expérience. Husserl considère que toute conscience est conscience de quelque
chose. Exemple : Quand je vois le mur et je sais que c’est un mur, je suis conscient. Le sujet(Moi) est
alors en rapport avec l’objet (le mur). Ce rapport Husserl l’appelle intentionnalité.
La Phénoménologie distingue plusieurs types de conscience :
-La conscience perspective qui repose sur les 5 sens
- La conscience mémorielle de choses réelles du passé.
- La conscience imageante des choses réelles et irréelles absent.
-La conscience affective, c’est une conscience subjective qui touche aux émotions et aux
sentiments.
- La conscience rationnelle : Elle est objective.
- La conscience des valeurs comme les valeurs sociales.
IV. Théorie de Bergson :
Bergson de son côté considère que toute conscience est un choix. La fonction de la conscience est
de choisir la connaissance qui se trouve dans la mémoire. Ces connaissances sont utiles seulement
dans les situations actuelles. Le rôle de la conscience serait l’adaptation à la vie sociale.
V. Théorie de Janet :
Pierre Janet, définit la conscience en fonction d’une maladie mentale, sa nature est
psycho/pathologique (Vie intérieur/ qui provient des organes physique).
Le malade mentale souffre d’une chute de la tension psychologique représentait par la faculté de la
conscience.
VI. Conclusion :
La conscience ne pas saisir tout les objets à la fois, pour connaître il faut choisir, je suis seulement,
les connaissances utiles à l’action présente. C’est une sélection des connaissances et dans le monde.
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Chapitre2 : L’inconscient :
I. Introduction générale :
Plusieurs preuves sont posées à propos de l’inconscient :
D’abord l’inconscient existe dans l’habitude exemple : Le Cycliste qui a l’habitude de
conduire son vélo, s’il prend conscience de chaque geste il tombe.
Ensuite l’inconscient est dans certain comportements, je découvre la sympathie d’un ami
soudainement, bien que notre amitié date de plusieurs années.
Enfin Freud a prouvé l’existence de l’inconscient à travers la psychanalyse du comportement
et l’existence des névroses(Les tics, les obsessions, les phobies (Zoophobie, Claustrophobie),
le complexe d’infériorité et de supériorité).
Le névrosé est d’habitudes conscient du trouble dans son comportement mais il ne peut pas
l’arrêter. Ainsi l’inconscient devient un système autonome caché à la conscience. Il n’existe pas de
model animal de l’inconscient humain parce que c’est uniquement le langage qui révèle sa nature. ;
II. La méthode psychanalytique :
La psychanalyse est une méthode clinique pour guérir les maladies psychiques. Elle possède des
explications techniques et des applications théoriques. En faite la méthode psychanalytique a
commencé avec L’étude de l’hystérie. Freud étudie l’hystérie en France avec d’autre médecin et
trouve que les crises hystériques apparaissent sous forme de crise émotionnels, paralyse sans cause
organique, pertes de l’odorat, phobies injustifié. Freud à 30 ans, spécialiste en neurologie, soigne
avec son amie Breuer par l’hypnose et font revenir dans le langage du malade le récit d’évènement
passé.
A. Donnons l’exemple D’Anna O :
Anna O est une jeune fille qui souffrait d’une toux nerveuse, paralysie du Semant, trouble de la vue
et du langage, anorexie et impossibilité de voire malgré la soif. Sous l’hypnose, elle révélait que
pendant qu’elle soignait son père malade, elle savait qu’il allait mourir, elle retenait ses larmes pour
ne pas l’impressionner. De même ayant vue le chien de sa gouvernante boire dans un verre d’eau.
Elle se mit en colère mais sans rien dire par politesse. Réveiller de son état d’hypnose les troubles
avait disparu. Freud et Breuer appelait cette méthode la purification de l’inconscient ou la méthode
cathartique. Quelques temps plus tard Anna retombe malade et présente des symptômes de
grossesse imaginaire. Ce fut l’échec. Freud réfléchissant sur cet échec, ils tirent la théorie du
transfert. Depuis, la méthode psychanalytique remplaça l’hypnose pour plusieurs raison :
Freud considère que l’hypnose fait du médecin une personnalité écrasante et du malade une
personnalité soumise.
L’hypnose ne réussit qu’à endormir une partie du malade.
Le malade retrouve plusieurs d’autre symptôme.
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B. Le transfert :
Le rapport entre le médecin et le malade est la cause de guérison d’Anna O. Ce rapport sera le
principe de la cure psychanalytique. Le rôle du psychanalyste est une neutralité. Il sert d’écran aux
fantasmes du malade. Ce dernier revivra les évènements choquants (traumatisants) du passé
transférants à son analyste les qualités et les défauts de ces évènements. L’analyste sera à son tour
le père, la mère….
Dans un comportement de neutralité analytique le psychanalyste (psychologue) renvoie au malade
les projections qu’il fait sur lui pour qu’il sache que ce sont ses propres projections. La méthode dure
plusieurs séances par semaines pendant des années.
Le patient s’étend sur un divan et parle librement et raconte tous ce qui lui passe par l’esprit. De plus
en plus il abandonne le générale et plonge dans les détails intime. Le psychanalyste écoute, prend
note et associe les idées. Ainsi une idée de l’inconscient peut glisser dans la conscience. Parfois le
malade s’arrête brusquement comme si une force cachée empêche certaine idée de revenir de
l’inconscient à la conscience. Le psychanalyste oriente le malade vers les thèmes qu’il cherche à fuir.
C. Le refoulement
Le refoulement est un processus psychologique inconscient du moi. Tout les souvenirs pénibles
d’intérieur depuis notre jeune âge sont maintenu hors du champs de la conscience ils sont dans
l’inconscient. Le moi refuse de les connaître car ils sont accompagnés de souvenir désagréable.
L’interdit de nos désir en faite ne supprime pas le désir mais il le refoule cherche à s’exprimer
obligeant le moi à faire un effort. L’homme normal exprime facilement le désir refoulé. Au contraire
le névrosé gaspille tout son énergie à faire sortir ses désirs ce qui le rend stérile dans la vie active et
affective et il sera esclave du trouble dans son comportement vue que les causes de ses troubles lui
sont cachés d’inconscient.
III. L’inconscient :
L’inconscient freudien n’est pas simplement la négation de la conscience mais c’est l’ensemble des
causes qui une fois découverte par le psychanalyste peuvent expliquer les conduites inconscientes
qui sont les effets même de ces causes. L’inconscient agit comme une seconde personne qui se tient
derrière elle. Elle est une partie du psychisme qui échappe à la connaissance mais il parle et sa
parole un langage spécifique. Freud a su reconnaître ce langage et dans le lapsus, l’oubli, l’acte
manquée et le rêve.
A. Le lapsus : c’est une erreur involontaire qui nous fait prononcer un mot à la place d’un
autre. Freud trouve le cas d’un président d’un assemblé qui commît le lapsus
suivant : « Messieurs, je déclare la séance close ! oh pardon je voulait dire ouverte ». Le mot
prononcé par erreur serait celui qu’inconsciemment il aurait voulu dire. Au fond de lui-
même, le président souhaite dire la séance close. Le Lapsus exprime alors nos désirs et nos
souhaits les plus profonds. L’inconscient profite par le Lapsus d’un instant d’inattention pour
glisser vers la conscience.
B. L’oubli : Un jour, un homme marié raconta à Freud qu’il vivait avec sa femme sans
tendresse. Un jour elle lui apporta un livre. En la remerciant il le dépose mais il oubli
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l’endroit où il l’avait déposé. Six mois après, sa femme changea d’attitude. Un soir, enchanté
de sa femme il retrouve le livre. Le motif disparu, l’objet cesse d’être introuvable.
C. L’acte manqué : Manquer un rendez-vous exprimera une hostilité inconsciente à l’égard de
celui qu’on allait rencontrer.
D. Le rêve: Le rêve, l’analyse des rêves nocturnes du malade nous ouvre selon Freud la voix
royale de l’exploration de l’inconscient. Avant Freud le rêve a était interprété de différente
manière. D’abord la métaphysique, ensuite psychologique.
Sur le plan métaphysique le rêve fut considérer comme une communication avec une puissance
surnaturelle, comme les rêves dans la bible.
Avec le progrès de la science, l’explication physiologique triompha. Pendant le sommeil, la vigilance
de la conscience se détériore et laisse la liberté à l’image mentale dans les cellules nerveuses de
s’enchaîner pour former le rêve.
Pour Freud le rêve me concerne, me raconte, me révèle. Le rêve est le gardien de mon sommeil,
parce qu’il satisfait partiellement mon désir. Le rêve semble être une activité indispensable à
l’équilibre de la santé psychique. Il exprime la satisfaction d’un désir refoulé. La censure constituait
par les idées morale, sociale religieuse refoulent à l’état de veille certain désir intérieur. Ces désirs
ne disparaissent pas, ils sont refoulé et attendent le moment pour se satisfaire. Quand la censure
est affaiblie par le sommeil, les désirs sont satisfaits d’une façon symbolique par le rêve. Cependant
le rêve doit être interprété, le psychanalyste doit découvrir les significations cachées du rêve. Freud
nous propose le rêve d’une malade qui raconte qu’elle a acheté un chapeau noir très cher dans un
grand magasin. L’Analyste révèle que son marie est malade et avare et qu’elle est amoureuse d’un
jeune homme beau et riche et elle désir la mort de son marie. Ces désirs inconnue de sa femme son
dramatisées de la façon symbolique : Le beau chapeau signifie le besoin de séduire, le prix signifie le
désir de la richesse, la couleur noir signifie le désir de se délivrer de son marie malade.
D’autre part le corps du rêveur, le monde extérieur, les sensations interne semble être à l’origine de
nombreux rêve : Un gène de la respiration peut provoquer des cauchemars.
Les personnes qui souffrent de faim et de soif rêvent souvent du repas. La position générale du corps
donne lieu à des rêves aussi. Exemple : Un dormeur qui a les bras croisée rêve souvent aussi d’un
carrefour ou d’une croix.
Parfois des sensations internes, imperceptibles explique les rêve. Exemple : un homme rêve qu’il est
mordu à la jambe par un chien, quelque temps plus tard, sa jambe est envahie par un cancer.
Dans tous les cas un mal préexiste mais, qui n’est pas paru à l’état de veille, il est ressenti pendant le
sommeil et déterminé par le rêve. Il existe également des rêves provoqués par des sensations
externes. Descartes piqués par un insecte rêve qu’il a la poitrine traversée par une épée.
Un dormeur à qui on fait respirée de l’eau de Cologne rêve qu’il se trouve dans une parfumerie ou
dans un champ de rose.
Parfois le rêve fait surgir des impressions sensoriels récente passé ou inaperçu à l’état de veille.
Quelqu’un cite l’image d’un homme qui porte une cravate blanche qui lui apparaissait dans ces
rêves. Un jour il rencontra cette même personne dans la rue. En faite il croisait cette même
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personne tous les jours sans y faire attention. Ce qui est frappant dans la structure du rêve est son
incohérence. Et la perturbation des cadres de l’espace et du temps. La succession d’image est le
contenu que seule l’analyse peut comprendre. Pour Freud, dans le rêve l’imaginaire et le réel et le
symbolique s’organise. Une fois terminé le travail fait par le psychanalyste à travers le lapsus, l’acte
manquée et le rêve…. Et interpréter par le psychanalyste celui-ci raconte au malade ces
interprétations.
Exemple : Il lui dit votre timidité s’explique parce qu’étant enfant, vous avez eu très peur de votre
père et cette peur continu à vous obséder continuellement de sorte que haïssez votre père et vous
sentez capable de le haïr. Le malade réagira de trois manières différentes :
il demeure indifférent alors l’analyste saisira qu’il n’a pas encore découvert les véritables
sources du comportement maladif.
Ou bien il regrette l’interprétation et adopte une attitude agressive en rapportant contre le
psychanalyste les méprîmes qu’il avait contre son père.
Enfin le malade se soumet en acceptant l’interprétation. Dans les deux derniers cas, le
malade reproduit inconsciemment vis-à-vis du psychanalyste son ancienne attitude à l’égard
de son père. C’est le transfert freudien.
Ainsi le passé est revécu en faite, le transfert est indispensable à la guérison parce qu’il réactive, les
troubles anciens et ramène à la conscience le refoulement supposé être à l’origine des troubles
psychiques. Ainsi toute la cure psychanalytique repose sur la parole du patients. Le psychanalyste est
un homme qui écoute les chiffres et interprète le langage chiffrés et incomplet du patients.
Les Lapsi, les actes manqués, les rêves sont le langage de l’inconscient qui s’expriment par des
figures semblables au figures de la rhétorique.
IV. Les Apports de la psychanalyse à la psychologie Ѱ :
Définition :
La topique est d’abord un schéma de l’appareil psychique profond doué de fonction spécial. Freud
consume une topique propre à lui. Si Pierre Janet considère que l’inconscient est une chute de la
tension psychologique et a une perte de l’énergie mentale comme un train qui s’arrête parce qu’il a
rencontré un train venu dans le sens inverse ou opposé. Le Psychisme humain est selon lui constitué
d’un ensemble de force inconsciente appelé instinct ou « le ça ». Freud met l’accent sur l’instinct
sexuel qu’il appelle « le libido », le nom latin du désir. Freud décrit le plaisir de voir et de toucher
chez l’enfant comme des plaisirs préliminaire préparant la jouissance d’une relation sexuelle. Dès la
naissance, l’enfant est marqué par la confusion plaisir-sexuelle. La peur du contacte chez Freud a
conditionner ses séances de psychanalyse : La distance fauteuil divan, la règle de tout dire par le
malade d’empêcher tout contact entre analysant et analyste. Freud a souvent répété « Quand on
touche on couche ».
Freud distingue à côté du ça (une autre force psychique) « le moi », qui est un théâtre de conflits,
siège de la conscience et lieu des manifestations inconsciente.
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Le moi subit des impressions contradictoires du ça et du surmoi qui est une force psychique
regroupant les interdits de l’autorité parental. Le surmoi surveille le Moi, le dirige et le menace. C’est
l’ensemble des interdits moraux et sociaux. L’enfant par exemple accepte de se soumettre aux
interdictions de sa mère pour garder son amour. Il intériorise ses interdictions qui feront une partie
essentielle de sa personnalité. Le surmoi joue un rôle important dans le trouble du comportement
appelés névroses. Cela est parce que les instincts et les désirs ne disparaissent pas face au surmoi.
Mais s’exprime sous forme symbolique par des troubles psychique appelés complexe. Le complexe
serait des tendances refoulé qui perturbe l’équilibre du sujet. La psychanalyse Freudienne apporte à
la psychologie l’idée nouvelle que tous les phénomènes psychologique (Le lapsus, l’acte manquée, le
rêve, l’oubli) on des significations caché.
Exemple : Un soldat en première ligne est atteint brusquement d’une paralysie hystérique. Ce soldat
a honte d’avoir peur devant ses camarades, il refoule sa peur. Inconsciemment il cède à la ruse
inconsciente qui est une paralysie. Ainsi Freud redéfini psychiquement l’homme, contrairement à
Descartes qui fait de la conscience du soi, l’essence de la vie psychique. Freud de son côté fait de
l’inconscient, l’essence de la vie psychique humaine.
V. Rôle de l’enfance dans la formation de la personnalité :
Freud disait un jour : Tous se passent avant 6 ans. En effet les traumatismes de l’enfance et les
relations de l’enfant à ses parents sont des facteurs essentiels par comprendre la personnalité d’un
adulte et ses réactions présente. Pour la psychanalyse chacun a son histoire et est ce que son
histoire a fait de lui. Le Malade est son passé, il est esclave de ce passé mais on a un passé comme
une appartenance qu’on maitrise et qu’on reconnaît. Le Scandale de la mise en évidence du
rapport « Vie-sexuelle, Vie-infantile ». Le libido chez l’enfant prend d’abord une forme vague d’une
recherche du plaisir sexuelle.
Il étudie trois phases de l’évolution Libidinal de l’enfant : sexualité infantile, période de latence,
puberté.
Freud divise la sexualité infantile en 3 stades : Orale, anal, phallique, qui aboutissent entre 3 et 5 ans
D’Œdipe.
-D’abord le stade orale de 0 à 1.5 ans. L’enfant porte tout à la bouche, son plaisir est de téter. À ce
stade si le désir interdit est violement interdit, il est refoulé mais il n’est pas effacé. Il reviendra à
l’âge de la puberté selon plusieurs symptômes se ronger les ongles, mastiqué, fumé… Tous ce qui se
rapporte à la bouche.
Ensuite le stade anal : De un an et demi à 3 ans : L’enfant aime à se promener nu est éprouver un
plaisir s’ad dicte à déchirer, et a jeter tous par terre et détruire dans le cas d’un refoulement violent
ce serait une personnalité s’ad dicte.
Enfin le stade phallique de 3 à 5 ans où l’enfant découvre le plaisir de la stimulation génitale.
À partir de 5 ans l’enfant vit le complexe d’Œdipe et toujours inconsciemment. Dans la mythologie
Grecque, Œdipe a tué son père et a épousé sa mère sans le savoir. Freud rappelle que l’histoire
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d’Œdipe est l’histoire de chacun de nous. L’enfant à partir de 5 ans commence à s’identifier au
parent du même sexe et se prendre d’une affection exclusive pour le parent du sexe opposé. C’est
le complexe d’Œdipe pour le garçon et le complexe D’Electre pour la fille. Ce complexe se termine
vers 7 ans.
VI. La psychanalyse après Freud :
Parmi les théories non Freudiennes psychanalytiques, nous pouvons examiner celles d’Alfred Adler,
Carl Young. D’abord Adler insiste moins sur la sexualité et beaucoup plus sur le besoins de dominer
et insiste sur le besoin de dominer que Nietzche l’appelait la volonté puissance. La Clé des névroses
réside dans le sentiment d’une infériorité physique, les symptômes névrotiques d’une façon
symbolique de masquer et de compenser cette infériorité. Ce que Freud appelle refoulement, Adler
l’explique par le complexe d’infériorité, Young Considère que Freud et Adler ont tous deux des
explications légitimes. La première met l’accent sur l’objet qui détermine le comportement, le
second(Adler) sur le sujet.
Lipot Szondi intercale l’inconscient familiale entre l’inconscient individuel et l’inconscient collectif.
L’inconscient est constitué par les gênes récessives. C’est le gène qui détermine nos choix : Les Amis,
les conjoints, la profession.
VII. Les méthodes Contemporaines de l’exploration de
l’inconscient :
Le test projectif : Le test projectif remonte à Freud. Il affirme que dans notre perception du monde
extérieur, nous avons tendance a projeter inconsciemment nos idées personnel et nos émotions.
L’exploration de l’inconscient se fait en provoquant chez un sujet des conduites où se projette ces
tendances inconscientes.
VIII. Conclusion général de l’inconscient :
Que faut-t-il penser de la psychanalyse ?
La psychanalyse a seulement renouveler la psychologie mais il ne faut pas en faire une philosophie
systématiques qui prétend expliquer toute les manifestations de la culture humaines. Freud s’est
risqué à expliquer toute les valeurs par la psychanalyse. La conscience morale sera confondue avec
le surmoi, L’œuvre d’art sera réduite à la sublimation d’instinct refoulé. Les croyances religieuses
seront une névrose obsessionnelle collective qui exprimerait un complexe paternelle. Le croyant
verrait en dieu l’image du père, juste, sévère et tout puissant tels qu’ils lui étaient apparu dans son
enfance. De pareilles explications ne sauraient être généralisées. Tout étant une excellente
explication et une méthode d’investigation du bas-fond du moi et une excellente thérapie des
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maladies mentale ; La psychanalyse n’est pas et ne peut pas être une théorie de la personnalité
total.
Chapitre 3 : Les Tendances :
I. Définition :
Les tendances sont des forces intérieures orientées vers un but. Les tendances sont caractérisées à
la fois par une impulsion et par une direction. Don c’est une intention, une tension de l’être vivant
en direction d’un objet. Nous distinguons cependant les termes besoins, désir, instincts, qui sont
tous synonymes des tendances, car ce sont des tendances à caractères spécifiques. Ainsi le besoin
s’applique à la tendance de l’organisme. Les tendances élémentaires. Le désir est une tendance qui a
pris conscience d’elle-même et l’instinct est un savoir dotée d’un savoir faire innées.
Les caractères de tendances : Puisque les tendances sont des intentions consciente ou inconsciente,
elle implique donc l’idée de disposition et de virtualité. Pour cela les tendances échappent à
l’observation directe et reste invisible jusqu’à leur émergence à la conscience. Ainsi les tendances
ne se révèle qu’indirectement par l’état de conscience et des comportements.
Exemple : La tendance à manger implique des états affectifs comme le sentiment d’insatisfaction, de
malaise, où des comportements précis comme mastiquer.
II. Nature des tendances :
1) Thèse sensualiste de Condillac :
Si les tendances sont révélées à nous par des états affectifs, ou par des comportements, ils seraient
faux de prétendre que les tendances se confondent avec les états affectifs ou les comportements.
Pourtant Condillac philosophe du 18ème siècle considère que toute la psychologie se réduit aux jeux
des sensations sans donner aux sujets des forces intérieures. La Conscience serait pour lui un statut
inerte et passif qui recevrait les sensations provenantes d’excitation extérieures. Le Désir d’après lui
ne s’explique qu’à partir du souvenir d’une sensation agréable, C.à.d. un plaisir. L’activité suivrait
l’affectivité. Les scolastiques disent : « On ne saurait avoir aucun désir de ce qu’on ignore ».
Exemple : je sens une fleure, j’ai une sensation agréable (un plaisir) de ce plaisir il me reste un
souvenir qui m’inspire le Désir de sentir à nouveau ce parfum. Ainsi le désir vient du plaisir
Critique :
Sans doute les plaisirs passé oriente mes désirs actuels, mais dire que les tendances naissent du
plaisirs s’est nié force et la puissance de l’activité de toute tendance. De même il y a des pulsions qui
se manifestent sous forme de désir avant tout plaisirs.
Exemple : Le Bébé qui aiment téter et qui tente à la sexualité avant d’en faire l’expérience. Ainsi le
plaisir n’est que la satisfaction d’un désir. La tendance précède l’affectivité et précède l’expérience
du plaisir. Et même le plaisir peut fortifier le désir c’est le désir qui est premier. En faite, c’est le
plaisir qui naît du désir et non le contraire. Spinoza en ce sens : « Ce qui fonde la tendance ou le
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désir ce n’est pas qu’on est jugé qu’une chose est bonne, on juge qu’une chose est bonne parce
qu’on y tend par le désir ».
2) Thèse matérialiste(Béhavioriste) de Ribot :
a) Tendances et mouvement :
Dans une perspective behavioriste, Ribot réduit la conscience à un simple reflet de l’activité
organique. Pour lui la tendance n’a rien de mystérieux. Elle est un mouvement à l’état naissant ».
Exemple : Ainsi le carnacier qui déchire sa proie fournit une dépense motrice considérable. De même
un être à la recherche de la satisfaction de son désir exécute des mouvements qui ne sont que
l’extériorisation de ses propres tendances.
Dans ce sens là, l’habitude qui est un ensemble de mouvement engendre une tendance.
b) Discussion :
Même si les tendances sont étudiées, mesuré et observé à partir des mouvements, la tendance ne
peut pas se réduire au mouvement qui l’a traduit, car c’est le mouvement qui s’explique par la
tendance et non le contraire, si non tout le mouvement d’un être serait des tendances. Or ce n’est
pas vrai car même avec un mouvement répété, je ne peux pas déclencher une tendance. Ainsi une
habitude ne crée pas des besoins nouveaux mais conditionne les tendances à un certain stimulus :
Exemple : Le chien de Pavlov ou l’exemple d’un écolier qui n’a aucune tendance le premier jour de
vacances à reprendre le chemin du collège.
On dirait que comme l’habitude ne crée pas une tendance elle n’augmente pas sa force aussi. Ainsi
chez un alcoolique, le verre d’apéritif qui ne représente tout d’abord qu’un besoin excitant finirait
par symbolisait la détente après le travail, les amis qu’on retrouve ou un moyen d’oublier ses soucis.
Tout cela ce n’est pas l’œuvre de l’habitude qui renforce une tendance, mais c’est la coalition des
tendances qui renforce l’habitude. De même tous les mouvements d’un être vivant ne
correspondent pas à des tendances et il faut distinguer avec « Pradines »entre tendance à qui n’est
pas une vraie tendance, car il n’y a pas un objet vers lequel on tend, et tendance vers qui peut
considérer comme vrai.
3) Conclusion : Même si les tendances à cause de leur moteur invisible se traduisent et se
révèle à l’homme à partir des états affectifs ou des comportements cela ne suffit pas à le
réduire à eux car les tendances reste fondamentalement caractérisées par leur orientation,
leur intentionnalité et leur finalité. On dit toujours « tendance vers ». À moins que de
retomber dans les difficultés de la théories animal-machine, la philosophie ne saurait pas se
passer de la notion de tendances pour expliquer des états affectifs et des mouvements,
Même elle ne se connaît que par ces derniers et échappe à l’observation directe.
III. Le problème du désir fondamental :
C’est grâce à la tendance que s’effectue la liaison complète entre l’intériorité et l’extériorité, entre la
conscience et le comportement. Et cela dans le chemin que la tendance s’effectue en passant du
virtuel à l’actuel. C’est donc la tendance qui est le trait d’union du monde intérieur avec l’extérieur
car elle plonge ses racines dans le fond de notre être et se prolonge naturellement entre conduite et
action. Ainsi la compréhension de notre psychisme gagnerait à savoir s’il existe une inclination
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primitive (Tendance fondamentale) dont tous les autres puissent dériver. Dans cette perspective
Thomas Hobbes affirme que : l’homme est naturellement un loup pour l’homme » et Nietzche
dit : « L’homme n’aime que ces penchants, non ce vers quoi il tend »
1) Thèse de la Rochefoucauld :
La Thèse du Duc de la Rochefoucauld rejoint l’opinion d’une tendance fondamentale selon laquelle
toutes nos tendances se ramènent à l’amour propre définit comme : L’amour de Soi même et de
toute chose pour soi même. Si on croit la Rochefoucauld, l’égoïsme et l’intérêt personnel sont des
mobiles cachés, mais latent de la conduite humaine.
« L’intérêt parle toute sorte de langue, et joue toute sorte de personnage même celui d’une
désintéressé ».
« Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés »
« Le refus des louanges est un désir d’être loués deux fois »
2) Critique de cette thèse :
Parmi les critiques adressés à la Rochefoucauld relevons les suivantes :
a) Il y a une contradiction interne dans la théorie du moraliste. On ne saurait contrefaire ce qui
n’existe pas. Si la conscience stimule le désintéressement et l’altruisme c’est qu’elle
reconnaît leur beauté et leur existence. La Rochefoucauld dit d’ailleurs : « L’hypocrisie est un
hommage que le vis rend à la vertu ». Il y a donc un ordre de vérité et de valeur que les
tendances égoïstes peuvent corrompre.
b) On reproche à la Rochefoucauld d’être trop optimiste car il a mis en lumière l’égoïsme et il a
oublié la méchanceté. Or l’intérêt n’est pas le seule mobile puisqu’il y a des haines gratuites.
Cette critique appelle une réserve car malgré l’opinion de Freud qu’il y ait en nous un
instinct originaire d’agressivité. Celle-ci peut être dérivée et procéder d’une frustration.
c) Cette critique part du principe d’une frustration qui dit : « Méfiez-vous du premier
mouvement, c’est le bon »(Talleyrand). Elle reproche ainsi à la thèse de la Rochefoucauld
d’être trop pessimiste ; et intellectualiste.IL paraît chez lui que tout nos actes émanent d’un
calcule habile et d’une réflexion intéressé. Or cette critique n’est nullement fondée. La
Rochefoucauld ne prétend pas que nos actes soit inspiré par les calculs réfléchie. Au
contraire, l’intelligence travaillerait d’après lui à nous dissimuler notre amour propre. Dans
le domaine de l’amour propre, la Rochefoucauld dit : Il y a des tendances inconnues.
d) Le faite que l’homme éprouve de la joie et du plaisir à ce donner à ce sacrifier, et à aimer.
C’est une chose très naturelle car il existe un lien étroit entre devoir, amour et bonheur. Le
sentiment a aussi un rôle très important à jouer dans la vie morale, sans altérer pour autant
la qualité de ces action au regard des valeurs. En réalité, le monde des sentiments est assez
complexe, et même si l’égoïsme se mêle à l’altruisme cela ne peut pad dire qu’il soit la
source profond.
e) Si toute tendance est centrifuge et vise autre chose que soit, alors dire que tout nos actes
ont pour fin consciente ou inconsciente, la satisfaction de notre moi serait une grande
erreur. L’égoïsme serait une attitude dérivée ; anti naturelle qui a pour but non pas l’objet
d’une manière innocente, mais le plaisir qui résulte de la possession de cet objet. La
recherche égoïste du plaisir suppose une conscience déjà claire de son individualité, et une
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attitude acquise non primitive. Exemple : Les Romains se faisait vomir lors d’un festin, pour
éprouver à nouveau le plaisir de manger.
IV. L’altruisme :
1) Théorie de Pradines
Affirmer avec Pradines que les tendances sont altruistes, n’empêche que le but et la fin de toute
tendances, soir le rétablissement de l’équilibre rompu par la tension du désir. Sans doute il n’y a pas
une tendance bien définie qui s’appelle l’amour propre, mais on peut admettre que les tendances
fondamentales (tendances alimentaire et sexuelle) sont des tendances égoïstes, car en les
satisfaisants l’homme vise tout d’abord l’équilibre de son organisme. Faut-il dire pour cela que
toutes nos attitudes ne sont que l’expression directe ou indirecte de ces tendances fondamentales ?
En effet à côté de ses tendances biophysique, il y a un monde de valeur auquel l’homme participe et
c’est ce monde là que la Rochefoucauld paraît méconnaître. Docteur Odier dit qu’on ne peut pas
parler de valeur que dans la mesure où le moi accompli un pas en dehors de ses besoins biologiques
instinctif et affectif d’une part et de ces intérêts sociaux d’autre part. Ceci dit qu’il faut savoir que les
tendances altruistes appelaient tendances supérieurs diffère des tendances biologiques. La thèse de
la Rochefoucauld devient plus appréciable à la lumière des distinctions faites par le docteur Odier.
Ainsi les tendances élémentaires organique sexuels peut pour mieux satisfaire se déguiser en
pseudo-valeur.
Exemple : Les personnes qui contemple avec satisfaction les nus artistiques satisfont parfois sous le
couvert d’émotion esthétiques des tendances sexuels frustrait mais cela ne peut pas dire que les
tendances esthétique n’existe pas. Cependant en déclarant que l’amour propre corrompt la raison.
La Rochefoucauld semble reconnaître un ordre de vérité et un monde de valeur. Sa thèse n’est
acceptable que dans la mesure où il prend l’égoïsme non comme une tendance fondamentale qui
exclus toutes valeurs transcendantes mais comme le déguisement d’une pseudo-valeur.
2) Théorie De Durkheim :
Pour lui le sentiment social est primitif et antérieur à l’égoïsme. Les hommes n’ont jamais vécu en
solitaire. Il appartient toujours à un groupe. L’amour de soi n’aurai que tardivement lorsque la
conscience de soi s’est développé. Or la conscience de Soi n’est pas une donné première, elle est
peu développé dans les sociétés primitives, car l’individu est absorbé dans le groupe et ne se
reconnaît que comme membre de ce groupe. Alain dit : «L’égoïsme est un fait de civilisation non de
sauvagerie. L’amour de soi est acquis et dérive ».
3) Théorie de Rousseau :
Il avait fondé la nature humaine sur la bonté. Pour lui « L’homme est bon par nature, c’est la société
qui le corrompe ». La nature humaine n’est pas égoïste à la base mais plutôt altruiste. L’enfant
apprend à devenir égoïste pour se protéger.
4) Théorie De Bergson :
La vie pour Bergson est un élan généreux sentimental. C’est un élan spontané, dont l’expérience se
trouve chez des héros et des saints. D’autre part, la sympathie est un sentiment altruiste qui nous
permet de vivre avec autrui non par une simple communication mais par une communion.
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5) Critique :
On reconnaît dans les tendances altruistes certaines valeurs communes qui sauvegardent la vie des
sociétés. Exemple : Le sacrifice des Héros et des Saints. La vie sociale exige des relations
interhumaines, c.à.d. altruiste, si non, la société se détruirait. Mais la nature humaine telle que se
pose est un mélange assez hétérogène de tendance égoïste, altruiste et idéale. En effet on assiste
aujourd’hui comme depuis toujours à une vie conflictuelle entre les individus et les sociétés, ce qui
prouve l’existence des tendances égoïstes innés.
V. Plasticité des tendances :
Les tendances sont des forces orientées vers un but ; ce sont des impulsions spontanées et aucune
expérience ne saurait créer une tendance ex nihilo. Toutefois les tendances révèlent dans le choix de
leur objet une certaine marge de plasticité ; je puis étancher ma soif avec différents liquides. La
« signification » nourriture convient à toute sorte d’objets. Dans le langage de M.Bourleau on peut
dire que le thème d’une tendance est « transposable et plurivalent ».
On peut aussi pour décrire la plasticité des tendances, adopter la distinction que nous propose M.
Claude Baudouin entre le verbe et l’objet des tendances. « Par exemple une tendance a pour objet le
gibier et pour verbe chasser ». Cette distinction très simple permet à M. Baudouin d’envisager tous
les cas possible de transformation d’une tendance. La tendance peut se déplacer sur un autre objet
(Le verbe reste le même). Elle peut prendre une expression (Changement du verbe et de l’objet). Elle
peut modifier son expression (Changement du verbe). Lorsque le chasseur de grand Gibier devient
de par circonstance chasseur de perdrix. Sa tendance s’est déplacée au niveau de l’objet. Mais que
de Nouvelle circonstance, L’âge ou le mariage ou la santé interdisent à ce même homme son activité
favorite que nous le voyons alors devenir d’abord collecteur de panoplie de chasses, de vieux libres
de véneries et plus tard tout uniment bibliophile.(Mais il dira encore qu’il fait la chasse aux
bouquins), nous pourrons tenir pour assurer qu’il s’est produit cette fois un déplacement non
seulement au niveau de l’objet, mais aussi au niveau du verbe : Au lieu de chasser le gibier, il
collectionne des livres… Un troisième cas est possible, il se peut que l’objet demeure et qu’un
déplacement radical ait lieu au niveau du verbe. C’est l’objet de l’amour devient de haines (Ces
renversements du verbe se constatent chez quiconque brûle ce qu’il a adoré. La modification du
verbe peut d’ailleurs être moins radicale. Le poète qui au lieu de posséder la femme aimée, en fixe la
personnalité dans le chant. Le mystique qui ayant perdu la foi devient historien des religions(Renan).
L’artiste qui désillusionner par son talent, se fait critique d’art, voilà des hommes qui changent le
verbe pour conserver l’objet.
C’est la psychanalyse qui nous désigne à quel point les tendances étaient capable de ce déguiser, de
ce déplacer, de se métamorphoser.
Le déplacement au niveau de l’objet n’est rien d’autre que le transfert. On parlait du transfert par
contigüité (on a donc non seulement un saint mais aussi les répliques) ou par ressemblance (nous
éprouvons de la sympathise pour quelqu’un qui nous rappelle d’une personne que nous aimons). La
sublimation est une transformation de la tendance dans le sens d’une spiritualisation d’une
purification. M. Baudouin montre que la sublimation peut s’opérer au niveau de l’objet (Une
curiosité sexuelle refoulé se sublime en curiosité intellectuelle. Un amour humain frustré se sublime
en amour mystique). {ar fois une tendance paraît se transformer en une tendance contraire. Par
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exemple l’agressivité d’un enfant à l’égard de ses parents (produite par la frustration de ses
tendances) sera refoulée par la moralité, se retournera contre le sujet lui-même et engendrera un
désir d’autopunition souvent manifesté par de l’angoisse. Le sadisme (agressivité en vers autrui) au
contraire, un sentiment de culpabilité se tourne par projection en une attitude d’accusation d’autrui.
Il peut y avoir enfin régression d’une tendance. Par exemple la frustration peut faire régresser la
tendance sexuelle, c'est-à-dire la ramener à des formes infantiles, buccales, anales.
Ces remarquent ne contredisent pas ce que nous avancions précédemment au sujet de
l’impossibilité d’acquérir une tendance nouvelle. Au contraire elles le confirment. Une tendance qui
semble nouvelle n’est qu’une tendance préexistante qui par déguisement, transfert, sublimation,
projection, régression, a pris un nouveau visage. Pas plus qu’on ne peut créer de toutes pièce une
tendance, on ne peut en supprimer une frustrée refoulée la tendance n’a pas disparu ; elle s’exprime
alors au-dessous du seuil de la conscience dans le langage des symptômes névrotiques.
VI. Conclusion :
Que ce soit le désir sexuelle chez Freud où le désir de reconnaissance chez Hegel, la tendance
fondamentale continue à fracassé les philosophe et à les emmener à s’interroger sur sa nature et sur
l’essence même de l’homme. En dernier lieu il semble que les tendances fondamentale de la nature
humaine soit le désir d’absolu. En effet toutes les tendances supérieures et les aspirations à la vérité,
débouchent sur l’absolu. Descartes affirme : « On ne doit pas trouver étrange que Dieu en me créant
ait mis en mois cette idée pour être comme la marque de l’ouvrier emprunte sur son ouvrage ».
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Chapitre 4 : La Perception :
I. Définition :
La perception est une conduite psychologique complexe par laquelle un individu organise ses
sensations et prend conscience du réel. Elle est une prise de conscience des objets dans l’espace,
elle est connaissance et localisation dans l’espace. C’est une sensation interpréter par elle la
sensation devient intelligente et se fait représentation et reconnaissance. La Perception est un acte
reconstructeur par laquelle la sensation subjective devient objective. Elle est l’opération par laquelle
nous détachons la sensation de nous et la rapportons à un objet déterminé.
La sensation est une simple impression provoquée par l’excitation d’un organe sensoriel ou
récepteur. La sensation n’est pas encore une connaissance de là son caractère subjectif. Elle devient
perception, une connaissance d’un objet localisé dans l’espace. Exemple :Ce rouge vif(sensation)
devient le rouge vif d’un tapis
II. La Nature de la perception selon la théorie intellectualiste :
Au sens étymologique, percevoir vient du latin « Capéré » c'est-à-dire s’approprié. Au sens figuré
Percevoir consiste à prendre possession mentalement des choses c.à.d. les reconnaître. La
perception serait une saisie des choses à travers la sensation. Lalande nous propose la définition
suivante : « La perception est l’actes par lequel un individu, organisant immédiatement ses
sensations présente les interprétant et les complétant par les images et les souvenirs, s’oppose un
objet qu’il juge spontanément vis tin de lui réel et actuel et connue par lui ».
D’après cette définition, la perception supposerait une construction mentale par laquelle, les
sensations vécu, sont extériorisé et interprété.
La thèse est la suivante : Percevoir c’est organisé ses sensations. Cela signifie que les sensations sont
les donnés élémentaire à partir des quels se construit la perception.
L’organisation des sensations permet, en s’opposant à un objet de percevoir dans l’espace. En effet
nous percevons des choses mais non dans l’espace. C’est abstrait. La perception dans l’espace est
donc une opération de la pensée conceptuelle.
À l’opposé de l’école scolastique qui affirmait l’unité substantielle du composé humain, Descartes
affirme que la sensation est le fait que l’âme seul vue qu’il conçoit le corps et l’âme comme deux
substances complète. Ainsi la sensation serait subjective et intérieure, mais comment expliquer
ainsi la perception d’un objet à l’extérieur dans l’espace ?
Pour les intellectualistes, percevoir dans l’espace serait un acte intellectuel. Nous percevons la
distance, mais la distance n’est pas quelque chose de donnés. Il est le fruit d’un jugement d’une
interprétation. Exemple : je vois par exemple un petit arbre, je conclus qu’il est loin la distance n’est
pas donc senti mais juger par l’interprétation des donnés sensibles.
Berkeley Georges affirme que la perception de la distance n’est pas innée mais acquise. Cheselden
réussit à opérer des aveugles en leur donnant la vue. Le sujet opérer déclare que les objets touchent
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ses yeux. Il lui fallait quelques jours pour saisir la distance et plusieurs semaines pour en donner une
évaluation correcte. Alain nous demande de réfléchir sur la perception d’un cube. Souvent nous ne
voyons que 3 faces et nous déclarons percevoir un cube. Cette perception est le fruit d’un jugement.
Il conclut que : « un objet est pensé et non pas senti ».La perception ajoute à la sensation un tissus
complexe de souvenir, Nos perception reflète notre culture et notre savoir.
La perception étant un ensemble de jugement, les illusions des sens seront interprété comme des
erreurs de jugement. Exemple : Un bâton plongé à moitié dans l’eau, nous paraît cassé. Le sens a
bien photographier la scène, le jugement est responsable de l’erreur.
Critique de l’intellectualiste :
La théorie intellectualiste est complètement renversée par la psychologie contemporaine
d’inspiration phénoménologique. D’abord la distinction de la sensation et de la perception chez les
intellectualistes est contestable. Rien ne démontre la primauté de la sensation subjective impliquant
pour devenir une perception, tout un travail intellectuelle d’objet d’extériorisation et de
spatialisation.
Lagneau reconnaît que le sensation réduite a elle-même ne fait pas atteindre l’objet extérieure. Ainsi
la sensation n’est qu’une abstraction. La pure sentir ne se présente jamais. De plus cartésienne entre
âme et corps est purement méthodologique. Ethologiquement l’âme est unie au corps.
III. La théorie gestaltiste.
La perception comme donné immédiate et globale. La gestalt-théorie ou la psychologie de la forme
refuse la distinction de la sensation et de la perception. Guillaume affirme que la perception n’est
pas un ensemble de sensations. Toute perception est la perception d’un ensemble. Nous ne
groupons par un travail intellectuel des sensations, des éléments isolés. Ils nous ont immédiatement
donnée, reconstruit et associé dans une structure dans une Gestalt (forme). Puisque la forme est
inséparable de la matière. Les objets se découpent d’eux même, la forme s’impose d’elle-même.
Elles sautent automatiquement aux yeux. Comment l’analyse Gestaltiste perçoit l’espace ?
Nous avons déjà vue que la perception de la distance selon les intellectualistes était la conclusion
d’un jugement. Il est vrai que l’évaluation précise de la distance exige quelque apprentissage. De
même les expériences de Cheselden sur l’aveugle né opéré. Si l’aveugle qui a retrouver la vue
déclare que les objets lui touche les yeux. C’est que l’aveugle est opéré d’abord d’un seul œil. Il est
donc normal qu’il perçoive mal la distance, car la vision de profondeur est un faite biologique
résultant de la superposition des deux images, des deux yeux, dans les centres visuels. Ainsi la
distance serait pour les Gestaltistes une attitude innée. Pour eux percevoir n’est pas visionné mais
c’est un rapport immédiat de la conscience incarné à l’univers et l’espace serait donné et non
construit. La distance est une Gestalt une structure naturel du perçu tels que la forme des objets,
c’est ainsi qu’ils ont pu expliquer l’illusion perceptive qui serait déterminé par la structure.
Donnons l’exemple des segments :
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Les deux segments S1 et S2 sont égaux, cependant S2 nous paraît plus grand. L’illusion provient du
faite que les éléments S1 et S2 ne sont pas perçu séparément.
Critique Gestaltiste :
Nous pouvons retenir de la théorie Gestaltiste sa contradiction et sa réfutation de l’intellectualiste
dans les points suivant :
Percevoir n’est pas raisonner.
La perception est un rapport immédiat de la conscience a l’univers
La perception n’est pas un jugement.
Il n’existe pas des sensations pures et isolées.
Dans la perception le tout prime sur l’élément, cependant la gestalt-théories semble mémoriser le
Rôle du sujet, dans la perception le sujet perce vu n’est plus récepteur une passivité totale.
L’activité de l’esprit se trouve réduit en admettant des structures donnes.
En réalités, la perception dépend de la structure du sujet percevant et la structure de l’objet perçu.
Dans la perception il y a une autre chose que des formes. Le rôle psychologique du sujet dans la
perception a été souligne dans le test projectif. Dans une façon de voir, se projette une façon d’être
vivant ses besoins : ses tendances et ses valeurs.
IV. La phénoménologie :
Elle refuse de distinguer entre sensation et perception. Elle serait d’accord avec la gestalt, mais pour
les psychologues de cette écoles, c’est la conscience qui structure, c’est elle qui donne des
significations alors que pour les Gestaltistes le réel est structure par lui-même. Husserl considère que
la conscience est toujours conscience de quelque chose. Ma perception est un acte de conscience
qui vise un objet extérieur a elle et différent de la conscience qui perçoit.
V. Conclusion :
La psychologie contemporaine se dirige vers une conception anti-intellectualiste et biologique de la
perception qui ne peut se comprendre qui a partir de l’être vivant, de ses besoins de ses tendances
et de ces valeurs.
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Chapitre 5 : La mémoire :
I. Définition :
L’étymologie du mot mémoires se dérive de deux racines la 1ere indo-européenne et le second
« minimi ». La 1ère veut dire activité de l’esprit, la 2nde veut dire absence du rappel.
Au sens plus large, on comprend par mémoires, la persistance et l’intégration du passé dans le
présent. Au sens strict du terme, les psychologues réservent généralement ce terme pour désigner
une fonction spécifiquement humaine pour représenter une fonction spécifiquement humaine pour
représenter le passé. On peut définir la mémoire par le souvenir. C’est la fonction de ce souvenir, de
fixer, de conserver et de localiser, les souvenirs. Mais parler de la mémoire revient à réfléchir au
concept du temps. Toutes les tentatives de définitions comportement internes qui signifie le temps.
II. La fixation du souvenir (Comment le souvenir se fixe t-il ?)
Distinguons d’abord une fixation involontaire qui se produit à nous, malgré nous, et une fixation
volontaire que nous cherchons à réussir de façon réfléchie selon des procéder comme la répétition.
La fixation est influencée par deux facteurs :
Facteur objectifs : Pour les philosophes de la gestaltiste c’est la structure de l’objet qui détermine la
fixation du souvenir. Exemple : Une mélodie est fixée mieux qu’une symphonie. Il s’agit de la bonne
forme facile à s’imposer.
Facteur subjectif : Si nous retenons la mélodie c’est par ce qu’elle nous impressionne, non pour sa
valeur structurale, mais parce qu’elle est valorisée affectivement c’est donc en fonction de nos
valeurs que nous fixons nos souvenir essentiels. Dans certaines provinces françaises on avait
coutumes après le partage de l’héritage de conduire les enfants devant les nouvelles bornes (limites)
entre les champs, et les gifler violement pour fixer à jamais ces limites dans leur souvenir.
L’acquisition d’un souvenir n’est pas un processus mécanique et impersonnels, mais un acte de la
personne qui fixe le passé en fonction de ses exigences, ses besoins, et ses valeurs.
III. La Conservation du souvenir : (La théorie matérialiste du
Ribot)
Pour Ribot le souvenir se conserve dans le cerveau sous forme de trace matérielle grave et endormi
dans le sillon d’un disque susceptible d’être réveille par les impressions présentes. Son argument est
relève de certain maladie de la mémoire comme l’aphasie motrice ce qui correspond a des lésions
d’une zone du cerveau. De même l’apraxie (perte du souvenir des gestes), correspond à des lésions
des zones psychomotrices, du lobe frontal. Ainsi la mémoire serait l’ensemble des images visuelles
et graphiques déposé dans des territoires cérébraux. La mémoire se réduit à une propriété du tissu
nerveux. La lésion abolit tel catégorie de souvenir, conservé sous forme de trace dans telle partie du
cerveau
Critique : Théorie de Bergson :
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Bergson de son côté considère que le souvenir ne se conserve pas dans le cerveau. Car l’expérience
montre que la destruction d’un territoire cérébrale ne supprime pas les souvenirs mais la possibilité
de leur évocation. Si l’aphasique semble oublier le mot « Non », il propose une périphrase qui
exprime le mot oublier. Bergson accuse Ribot d’avoir confondu la mémoire et l’habitude. En faite
c’est l’habitude qui s’exprime par un système de connexion neuromusculaire. Exemple : Si je récite
un poème par cœur j’ai a faire a une habitude acquérir par la répétition. Dans l’habitude, le passé
comme passé.
La Conception de Bergson considère la mémoire pure indépendante de la matière et de la
mécanique nerveuse. Le souvenir est un esprit inséparable de la durée. La mémoire c’est l’esprit en
tant qu’il vit et qu’il dure, puisque l’esprit est duré. Tout ce que nous avons pensé et senti, et
éprouver depuis l’éveil de notre conscience et là et persiste indéfiniment. Cette conception de
Bergson pose problème de l’oubli. Bergson répond à cette problématique en définissant la
conscience comme une fonction biologique qui tend à nous adopter à l‘action présente. De tous mes
souvenirs passés, la conscience n’éclaire que ceux qui sont utiles à l’action présente. Le cerveau ne
sert pas à conserver les souvenirs mais à les actualiser. Il est l’instrument de les évoqué
consciemment. Dans le rêve les souvenirs ne sont pas sélectionner car les exigences de l’action
s’effacent en cas de maladie, le souvenir est intact mais l’instrument de son évocation est abîmer.
IV. La théorie phénoménologique :
Dans la perspective phénoménologique de Husserl, qui est celle de Merleau-Ponty. C’est la
conscience elle-même qui constitue le souvenir en posant le passé comme passé. Le souvenir en
posant le passé comme passé. Le souvenir n’est pas une chose pour se conservé quelque part. Le
souvenir est un acte de la conscience qui ne se conserve pas. Mais c’est l’acte présent de la
conscience qui visent un évènement passé, et le localise dans le passé. La Reconnaissance d’un
évènement passé implique des point de repère sociaux qui m’aide à situé mes souvenirs dans le
passé. Il suffit de dire par exemple : Avant la guerre ou après la guerre, pour évoquer un ensemble
de souvenir relatif à chacune des périodes de ma vie. Ainsi je n’ai pas uniquement une mémoire
individuel, mais aussi familiale, nationale.
V. L’infidélité du Souvenir :
Nous demandons à une personne de dessiner d’après un modèle un motif d’architecture. Six mois
après nous demandons à la même personne de reproduire le même thème, mais de mémoire. Le
Souvenir apparaît très infidèle, les détails sont disparu, le souvenir est appauvri. Il semble avoir subit
une transformation dans le sens de la logique, une rationalisation des formes. Si l’en ai ainsi d’une
forme géométrique, que peut-on dire des souvenirs qui sont en rapport avec nos émotions.
L’infidélité de la mémoire révèle l’épaisseur psycho-organique de la personne, ces désirs et ses
craintes. L’évolution des souvenirs porte les couleurs des moments actuels du rappelle. Rousseau en
rédigeant ses confections, s’attarde sur la description des moments heureux, évoque avec émotion
les promenades à la belle étoile. C’est que déjà vieux ces souvenirs correspondent mieux à
l’apaisement de la vieillesse.
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Existe-t-il une forme de mémoires qui représente intégralement le passé dans ces émotions les plus
fines ?
VI. La Mémoire affective :
La mémoire affective est la résurrection des sentiments sous formes de souvenir. Cette résurrection
est suscitée par une excitation sensorielle. Schopenhauer surnommé l’odorat le sens de la mémoire.
Tout le monde connaît l’expérience de Proust en mangeant une Madeline avec une infusion,
éprouve un plaisir délicieux et une émotion dont la source lui échappe. Il se revoit petit enfant avec
sa tante qui lui offrait une Madeline chaque Matin. L’existant ici est d’ordre Gustative.
Critique :
Il est vrai que certain souvenir ne sont pas évoqué de façon intellectuelle. S’agit-t-il d’une mémoire
affective. En vérité il n’y a pas de mémoire affective que si l’émotion éprouver, en évoquant un
souvenir est réellement celle qui fut autrefois vécu et non une nouvelle émotion suscité par le
souvenir lui-même ; Dans quel mesure pouvons-nous être sûr que l’émotion actuellement éprouver
est la même qui fut autrefois ressenti ? Proust retrouve son passé avec émerveillement actuel ?
Proust affirme le contraire en certifiant qu’il avait vécu avec tristesse et dans l’indifférence. Notre vie
mentale s’enrichit sans-cesse, d’où l’impossibilité réelle d’un souvenir capable de nous restituer celui
que nous fûmes. Relevons toute que les psychologues qui croît à la réalité de la mémoire affective,
la croît à la réalité de la mémoire affective, la présente comme un phénomène psychologique
exceptionnel Si nous accordons avec eux, il faut ajouter qu’il ne s’agit pas de souvenir au sens strict
du terme mais d’un phénomène qui se relie plutôt à l’habitude. La mémoire affective se rattache aux
réflexes conditionnés. Exemple : Le son de la cloche déclenche la salivation du chien de Pavlov qui
retrouve les sensations suscité par le stimulus naturel premier qui est la viande. Un souvenir
reconnu renvoyer au passé est localisé dans le passé cesse d’être affectif pour se convertir en actes
intellectuels que les états affectifs sont actuels. Le Souvenir et dans la conscience mais en tant que
passé. La notion de mémoire affective est contradictoire, il serait préférable de parler d’habitude
affective. La mémoire intellectuel ou n’est pas.
VII. L’oubli :
L’oubli est pris communément de façon négative comme une défaillance de la mémoire. Nous
distinguerons un oubli normal et un oubli pathologique. Ribot par sa théorie matérialiste explique le
premier par l’effacement des traces déposées et gravées dans le cerveau. Quand à l’oubli
pathologique, il serait occasionné par une lésion ou une destruction des territoires cérébraux.
L’oubli n’est pas une fonction linéaire du temps écoulé. Le vieillard se rappelle son passé alors qu’il
oublie les événements récents. Ribot explique ce phénomène en disant que les évènements les plus
récents, mal fixés, rarement répétés, représentent l’organisation la plus faible, tandis que les
souvenirs d’enfance, souvent répétés, sont plus aptes à se reproduire.
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Critique :
Ribot cherchait à expliquer les processus d’un phénomène naturel. La question devrait être posée
différemment. Il ne s’agit pas de savoir comment les souvenirs se détruisent, mais de dire pourquoi
ils ne peuvent pas être évoqués ?
Dans la perception de Freud et de la psychanalyse, nous n’oublions pas n’importe quoi. Nous
chassons de notre conscience claire ce qui est insupportable et pénible. L’oubli est un refoulement.
Dans cette optique le souvenir refoulé n’est pas anéanti, il continue à hanter notre existence et
réapparaît sous forme de symptôme morbide. L’oubli apparaît dans ce cas comme une transposition
du souvenir dans autre langage. La médecine psychosomatique multiplie les exemples où le patient
incapable de se débarrasser d’une angoisse, se l’exprime par le corps : Crise d’asthme, ulcère
d’estomac, allergie… Le langage claire et plein de souvenirs devient ainsi le langage chiffré et
inconscient des symptômes névrotiques. L’oubli serait ainsi un mécanisme de défense, une solution
bien mauvaise pour résoudre des conflits psychologiques.
Du point de vue de la morale, cette forme d’oubli est une conduite de fuite qui incarne faiblesse
lâcheté. Il faut avoir le courage de se souvenir. Se souvenir c’est s’accepter, assumer son passé,
montrer du courage moral, se maîtriser et se réconcilier avec soi-même.
Mais à côté de l’oubli nocif, il existe un oubli bienfaisant, signe de l’adaptation au réel. Bergson
l’avait signalé, la mémoire choisit soit selon les exigences de l’attention au réel, soit selon les besoins
et les désirs de l’affectivité. La vraie fonction de la mémoire est de tirer des leçons du passé, de se
mettre à l’école du passé, pour transformer les événements en expérience. La conscience est ainsi
tendue vers l’avenir et l’oubli n’est plus le refus du souvenir mais un moyen de se tourner vers la vie.
VIII. Les Maladies de la mémoire
Nous distinguons deux sortes de maladies : celles qui sont dues aux troubles de l’appareil nerveux
qui conditionne l’évocation du passé et celles qui résultent des dissolutions affectant la personnalité
elle-même. Parmi les maladies les plus connues signalons :
a) Les amnésies (du grec =amnésia) : consiste dans l’impossibilité du rappel, soit pour une
mauvaise fixation, soit pour des traumatismes physiques ou moraux.
b) Les agnosies (du grec, a= privatif, ginosis= connaissance) : Des amnésies sensorielles
consistant dans l’impossibilité de reconnaître les objets. L’agnosique visuel voit les lettres
imprimées mais ne sait pas lire les mots bien qu’il soit capable de les écrire.
c) L’apraxie : est la perte des souvenirs des gestes, impossibilité d’exécuter un geste appris
d’une façon volontaire.
d) L’hypermnésie ou ecmnésie : c’est une mémoire au dessus de la normale, elle consiste à
revivre le passé comme s’il était présent. Sa cause s’explique par une dissolution de la
personnalité.
e) L’illusion du « déjà vu » ou la paramnésie (fausse reconnaissance) : étymologiquement :
erreur de la mémoire cette anomalie a donné lieu à une abondante littérature ; l’éternel
retour de Nietzsche, La réminiscence chez Platon, la vie antérieur chez Baudelaire… c’est un
présent qui se donne comme passé. Comment expliquer le déjà vu ? Pierre Janet l’explique
par une simple fatigue nerveuse, une chute de la tension psychologique, une perte de
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l’énergie mentale. Le Sujet déprimé vit le présent comme s’il était le passé. L’explication
Bergsonienne se situe dans la même perspective, il y a 2 façons de vivre le présent : ou bien
nous sommes tournés vers l’action, vers l’avenir et nous vivons les événements au présent,
ou bien l’attention de la vie se relâche et nous rêvons notre vie au lieu de la vivre, et les
événements présents nous sont donnés comme déjà passés
Critique :
Il est vrai que le sujet déprimé s’adapte mal au réel mais cela implique t-il que le présent soit
confondu avec le passé ?
Explications psychanalytique :
Freud explique l’illusion du déjà vu à partir d’un exemple : une de ses cliente se rend chez de
nouvelles amies. En découvrant leur maison où elle vient pour la première fois, elle éprouve une
illusion du déjà vu. L’explication psychanalytique a montré que les amies de la clientes ont un frère
malade, or la cliente elle-même avait un frère malade, or la cliente elle-même avait un frère malade
et elle avait inconsciemment souhaité sa mort pour rester fille unique. Ce souvenir, lié à désir
interdit est refoulé, mais il tend à revenir à la conscience lorsque la cliente découvre la maison de ses
amies. Il est aussitôt transfiguré et l’impression du souvenir se projette sur la maison, objet anodin
(sans gravité). Le malade croit dans sa conscience claire reconnaître un objet qu’en réalité elle se
reconnaît un objet alors qu’en réalité elle se reconnaît inconsciemment dans une situation.
IX. Conclusion :
La mémoire n’est pas un mécanisme impersonnel, elle est l’expression de la personne concrète et
vivante, une dimension fondamentale de notre existence. Même si le passé comporte des éléments
immuables, c’est moi librement qui en choisi le sens donnant ainsi à la mémoire. Sa fonction et
portée véritable.
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Chapitre 6 : L’imagination :
I. Introduction, Définition :
L’imagination est la faculté de représenter un objet absent. L’image s’oppose à la perception qui est
la représentation d’un objet présent. De même elle s’oppose à la mémoire par ce qu’elle nous
permet de construire, à l’aide de nos souvenirs, des représentations nouvelles.
Pradines dit « imaginer… c’est créer des fictions imagées qui prennent plus ou moins à nos yeux la
place des choses ». Ce n’est donc pas simplement avoir des images, mais les avoir dans le but de
distraction ou de fabulation symbolique. Ce qui fait que la notion d’image doit être précisée.
II. Le mythe de l’image mentale, théorie empiriste :
Pour les empiristes et la psychologie classique du XIXe s. L’image est le résidu de la perception.
L’image mentale a pour support matériel une trace de la perception gravée dans la substance
cérébrale. L’image serait la reproduction de l’objet perçu déposée dans l’esprit comme une
photographie dans un album.
Hume distingue les impressions c'est-à-dire les perceptions du monde extérieur et les idées c'est-à-
dire les reflets des impressions dans la pensée. Les images seraient des reproductions affaiblies de
mes perceptions :
-Quand l’image porte sur les thèmes passés, elle est souvenir.
- Quand l’image porte sur le possible, elle est anticipation sur le futur.
-Quand l’image vise autrui, elle est analogie.
Dans tous les cas l’image est signe et symbole, l’aveugle né par exemple n’a aucune image visuelle,
couleur ou autre. Mais comment distinguons-nous entre une image vive et une image faible ?
Les empiristes répondent qu’elles sont souvent confondues. Toutefois à l’état normal, nous
distinguons perception et image. Nous imaginons par exemple une explosion atomique et nous ne la
confondons pas avec perception réelle du bruit du réveil matin. Cependant, pour savoir si une
représentation mentale était une image ou une perception, il faut un raisonnement. Je peux croire
entendre une goutte d’eau sur la vitre, pour savoir si c’est une perception réelle, il faut que je
regarde si la pluie tombe.
Critique:
L’empirisme confrontait le contenu de l’image et celui de la perception il oubliait de distinguer entre
l’acte de la conscience percevant et la conscience imageante. Le Perçu et l’imaginé doivent être
analysées à partir de l’acte de percevoir et d’imaginer. C’est le point de départ de la théorie
Sartrienne.
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III. Théorie Sartrienne de l’imagination :
Cette théorie trouve ses racines dans les travaux d’Alain et de Husserl.
a) Le point de vue d’Alain :
Pour Alain l’image mentale n’existe pas. Un de ses amis qui prétendait avoir beaucoup d’imagination
à tels point qu’il imaginait le panthéon comme s’il était devant lui. Si vous l’imaginez si bien, répond
Alain, comptez donc les colonnes. L’ami en était incapable. Alain conclut que l’image mentale est
une illusion d’image. L’ami imagine imaginer. Alain explique cette illusion par les mouvements du
corps, je me vois par exemple dans telle rue, tournant à gauche, à ma droite, telle magasin… ainsi
l’image se réduit à un savoir et à des mouvements du corps que je fais.
b) Le point de vue de Husserl :
Pour Husserl la conscience est intentionnelle, elle se rapporte à un objet. Il n’y a pas de perception,
des souvenirs et des images dans la conscience. Toute conscience est conscience de quelque chose.
Ma perception de ce mur est une façon de viser le mur. Imaginer le mur, c’est toujours le viser d’une
façon différente.
A partir de ces 2 points de vue Sartre décrit la conscience imageante. Imaginer un objet c’est penser
à cet objet comme n’étant pas là, c’est poser l’objet comme néant. « Mon image de Pierre est une
certaine manière de ne pas le toucher, de ne pas le voir ». L’imagination est donc une attitude
particulière de la conscience, qui se donne le monde comme absent. Mais la problématique qui se
pose est la suivante : si l’imagination n’est qu’une façon d’affirmer l’absence de l’objet, elle risque de
se confondre avec un simple savoir. Il n’y a plus aucune, différence entre l’habitant d’une ville
portuaire qui imagine la mer et l’habitant du désert qui n’ayant jamais vue la mer, sait qu’elle existe.
Sartre précise, l’imagination n’est pas un simple savoir abstrait, mais elle suppose une matière à
travers laquelle l’esprit viserait l’objet absent. L’amoureux qui imagine sa bien-aimée, ne se limite
pas à affirmer son absence, sinon qu’il pense à elle à travers une hylé, (une matière, une
photographie qui joue le rôle de symbole, d’analogon). En absence d’une photographie, l’analogon
consiste dans des mouvements : embrasser, tenir par la main… c’est un analogon moteur. Prenons
l’exemple du petit Lucien, qui attaque une L’enfant imagine une magnifique partie de football, non à
vide, mais à travers une matière, la bouteille. Toutefois l’imagination Ne se réduit pas à la présence
d’un analogon. La bouteille ne compte que si elle se laisse traverser par la signification qu’on lui vise.
Il n’y a véritablement imagination que lorsque l’analogon disparaît en tant que matière.
Critique:
La thèse de Sartre explique ce que l’empirisme n’expliquait pas, comme la distinction spontanée du
réel et de l’imaginaire comme 2 attitudes opposées de la conscience. Mais il n’explique pas la
confusion du réel et de l’imaginaire dans le rêve ou dans l’hallucination. Pour Sartre, la conscience se
constitue elle-même comme rêveuse ou hallucinée. Il néglige dans le rêve ou l’hallucination toute
activité intentionnelle de l’affectivité et des tendances.
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IV. L’imagination créatrice ou l’invention:
Si l’imagination est une façon de me projeter sur le monde, c’est la perception elle-même qui se
ramènerait à l’imagination, car je ne perçois pas le monde tel qu’il est mais tel que je suis. Toute
perception est projective. L’amoureux, le chasseur, ou le peintre, chacun se projette son univers de
valeurs intimes sur le monde des choses.
Si Pascal, Descartes et Malebranche voient dans l’imagination une maîtresse d’erreur et de fausseté,
Bachelard distingue une imagination nocturne qui nous éloigne et nous coupe du réel, et une
imagination diûme, celle du savant qui construit des hypothèses. Là raison et imagination se
trouvent réconciliées.
Distinguons également entre une imagination reproductrice de la perception en l’absence de l’objet
grâce à des traces laissées dans l’organisme, et une imagination créatrice qui serait inexplicable.
Créer c’est faire surgir quelque chose d’imprévisible. L’imagination créatrice du romancier ou du
musicien n’est pas une création ex-nihilo. Toute création est en rapport avec la personnalité de
l’inventeur, son milieu et un certain moment de l’histoire. La création d’une théorie scientifique ou
artistique est en fonction d’un acquis culturel. Nul génie n’est sans précurseurs, ni sans
apprentissage. Les théories nouvelles sont toujours préparées par les théories antérieures. Darwin
trouve les éléments de sa théorie de la sélection naturelle dans l’œuvre de Malthus. Le grand peintre
Renoir répétait que « la peinture s’apprend dans les musées ». La manière propre d’un peintre se
forme d’abord par l’imitation, ensuite par le refus. Il ne pose son originalité propre qu’en s’opposant
à ses maîtres.
Les inventions techniques semblent être directement liées aux besoins et aux tendances. La main
d’œuvre esclave, abondante et peu coûteuse de l’antiquité gréco-romaine explique la faiblesse des
inventions mécaniques de cette époque. De même les œuvres d’art ont leurs sources dans les
tendances et les passions ou comme disent les psychanalystes dans l’affectivité refoulée. Les désirs
refoulés qui n’ont pas pu se traduire en acte s’esthétisent en images et en œuvres artistiques.
Lorsque les hommes sont malheureux est déçus dans la société où ils vivent, ils forgent un monde
meilleur, une république platonicienne, une cité idéale.
Il faut préciser cependant, que les conditions affectives créent le climat de l’invention. L’imagination
créatrice demeure un acte de la pensée. L’imagination est inséparable de l’intelligence comme
aptitude à saisir les rapports entre les phénomènes. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de
la création de l’hypothèse scientifique qui implique la dissociation des synthèses mentales,
anciennes, pour la création de synthèse nouvelles. L’invention Disait Laplace consiste dans le
rapprochement d’idées susceptibles de se joindre et qui était isolées jusque là ».
Cependant les grandes inventions bouleversent nos concepts familiers et nos habitudes
intellectuelles. On a opposé la sagesse plate de la raison aux fécondes audaces de l’imagination
Créatrice. Les méthodes par lesquelles on prouve ne sont pas celles par lesquelles on trouve. A
l’origine de toute invention il y aurait une intuition attribuée à l’affectivité ou au hasard. Poincaré
montant dans un bus découvre brusquement des fonctions mathématiques nouvelles.
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V. Conclusion :
Reproductrice ou créatrice l’imagination est toujours constructrice. Si la créatrice a été expliquée par
l’emprunt au réel de certains éléments, cette explication réductive n’affecte en rien la grandeur de
l’imagination créatrice. L’imagination humaine n’est certes pas au sens où Dieu est créateur. Cela
n’empêche pas que dans ses constructions il y ait constamment de nouveau. Elle n’est pas
seulement une fantaisie personnelle, c’est une fonction fondamentale de la conscience. Elle donne à
la personne la force de s’inventer de nouveaux mobiles, en même temps qu’elle revivifie les modèles
culturels héritent du passé.
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Chapitre7 : L’intelligence :
I. Définition :
Hartmann définit l’intelligence comme « la fonction qui adapte des moyens à des fins ». Une
conduite intelligente serait alors une conduite qui vise la solution d’un problème, un moyen
d’adaptation. Cette première définition est insuffisante car elle ne s’applique pas au seul défini ;
l’instinct et l’habitude sont eux aussi des comportements finalisés visant la solution d’un problème
mais ils se distinguent de l’intelligence.
II. Instinct et intelligence :
Bergson voit dans l’instinct et l’intelligence deux solutions élégantes mais divergentes au problème
de l’adaptation biologique. En effet l’instinct est un savoir faire inné, aveugle rigide, immuable
spécialisé et complètement inconscient. Alors que l’activité intelligente exige tâtonnements, erreurs,
recherches et apprentissage. L’instinct est l’usage inné des outils naturels que sont les organes alors
que l’intelligence est avant tout une aptitude à fabriquer des outils (C’est la faculté de l’homo faber
qui vient avant l’homo sapiens).
Ainsi, les guêpes maçonnes construisent des cellules d’argile pour pondre leurs œufs dedans. Elles
capturent les chenilles en les paralysant puis les déposent dans les cellules avant de clôturer le tout
afin que les larves venues à éclosion trouvent une nourriture fraîche. Mais l’attitude de la guêpe
n’est pas intelligente. Ainsi si nous perçons les cellules d’en bas, la guêpe continue son travail, inutile
désormais car le tout tombera dans le trou sans que la guêpe s’en soucie ou se mette à réparer le
trou et pour comble, elle clôturera la cellule comme si de rien n’était. En fait le comportement de la
guêpe est instinctif, rigide et aveugle. L’instinct est donc très spécifique et spécialisé et il est
incapable de s’adapter à des situations nouvelles. L’abeille par exemple, si habile dans les travaux de
la ruche est incapable de sortir d’une bouteille dont le bouchons est dans l’ombre et le fond exposé
à la lumière ; elle n’est plus qu’une mouche et elle ne sait que tisser. De même la guêpe maçonne ne
connaît pas la finalité de ses actes car elle sera morte à l’éclosion de ses œufs. Ainsi l’acte instinctif
ignore ses conséquences, la valeur et le but de l’acte. Tandis que l’acte intelligent est avant tout
guidé par l’image de ses conséquences, il est lié à la conscience des relations entre les fins et les
moyens.
III. Intelligence et habitude :
Tout comme l’intelligence, l’habitude fut elle aussi montée pour résoudre des problèmes en
adaptant des moyens à des fins. C’est un savoir faire, non pas inné comme l’instinct, mais acquis et
en cela il requiert l’intelligence dans son apprentissage. Mais une fois constituée, l’habitude
ressemble à l’instinct et devient alors comme le disait Ravaisson « Une tendance à une fin sans
volonté et sans conscience ». Pour James elle n’est qu’un comportement aveugle et spécialisée et
tout comme l’instinct elle résous automatiquement le problème pour lequel elle a été montée sans
plus. Ainsi un excellent patineur ne sait pas nécessairement nager et un homme voulant se rendre
après son travail à un rendez-vous en ville prend machinalement le chemin de sa maison. Loin d’être
ici une attitude d’adaptation à une situation (nouvelle), l’aptitude serait un obstacle. L’intelligence
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est avant tout novatrice, elle intervient justement quand les difficultés se présentent pour lesquelles
la routine ne suffit plus. C’est une adaptation souple, à la mesure de toutes les circonstances
possibles. Loin de se proposer à tous problème le même comportement comme le fait l’instinct ou
l’habitude, elle propose toujours une grande diversité dans le choix des solutions. A côté de sa
forme pratique, l’intelligence a aussi une forme sociale : elle permet à l’homme de s’adapter aux
changements survenus dans son milieu. C’est un instrument universel capable de résoudre des
problèmes toujours nouveaux et Claparède à ce niveau la définit comme « l’adaptation à des
situations nouvelles »
IV. L’intelligence animale :
Ainsi définie l’intelligence se confond avec une intelligence pratique concrète, antérieure au langage
et elle serait par là propre aux animaux et aux hommes si l’instinct triomphe chez les insectes, il ne
résume pas tout le comportement des vertébrés. En effet, certains vertébrés comme les chimpanzés
sont capables de s’adapter à des situations inédites et de résoudre des problèmes nouveaux. Ils
manifestent par là une attitude intelligente. Le psychologue allemand Köhler propose de mesurer
cette forme d’intelligence animale chez les chimpanzés de part leur aptitudes à faire des détours
compliqués dans l’espace afin de s’emparer d’un appât. Ils sont capables d’effectuer un détour
corporel pour saisir l’appât. C’est le détour de locomotion. Ils seront même capables de se servir
d’un bâton placé en face d’eux pour attirer à eux. Ces deux dernières expériences sont très difficiles
car elles sont en rupture avec les conditions instinctives de l’animal qui exige le déplacement du
corps et non de l’objet. Mais le chimpanzé découvre brusquement la solution et résous ses
problèmes nouveaux. C’est cette intuition soudaine que Köhler appelle conduite intelligente. Le
Chimpanzé a même des procédés très plastiques et en l’absence du bâton il se servira d’une branche
morte ou il fabriquera lui-même son outil avec deux bambous. L’attitude du Chimpanzé est donc
intelligente dans la mesure où elle l’adapte à une situation nouvelle.
Cependant c’est une intelligence intuitive et concrète. Elle consiste justement dans l’aptitude à saisir
et découvrir des rapports entre les choses données dans l’espace. Elle restructure l’espace comme le
disent les gestaltistes. Le Bâton et l’appât constituent ensemble une forme globale, une gestalt. Mais
cette intelligente pratique animal propre aussi à l’homme diffère de l’intelligence conceptuelle pour
la transporter et l’utiliser comme escabeau pour atteindre le régime de bananes qu’il désire, mais il
n’attend jamais que la caisse soit entièrement vidée et la transporte toujours à moitié pleine aux
prix de grandes efforts. Son intelligence est donc impuissante à dominer et à concevoir le temps. Le
passé et l’avenir n’existent pas concrètement chez l’animal. Seul l’homme peut les saisir comme
concepts et pensées dans son esprit. A ce stade, l’intelligence serait la raison une faculté
spécifiquement humaine de penser par idée abstraite, par concept avec l’aide du langage.
V. L’intelligence humaine : Ses caractéristiques :
L’intelligences ne peut donc être réduite à un simple moyen d’adaptation ou à la solution d’un
problème inédit et cela, malgré le rôle qu’elle joue dans ce domaine. En effet, l’intelligence au
niveau humain a une fonction bien plus vaste, c’est la possibilité de saisir des rapports d’inventer des
symboles abstraits et de les employer ; c’est le pouvoir cognitif de réflexion qui ne s’achève qu’avec
la création du raisonnement, qu’avec la raison.
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Si l’intelligence est avant tout une synthèse des facteurs physiologiques, héréditaires et sociaux, elle
serait donc un processus vivant qui évolue par étapes et elle aurait besoin pour être achevée et
devenir intelligence conceptuelle de toutes ces caractéristiques :
En fait même chez l’adulte, l’intelligence commence par être pratique de devenir conceptuel.
L’homo faber précède l’homo sapiens dit Bergson. Au cours de l’histoire, l’intelligence pratique
réelle a précédé l’intelligence théorique. La technique a précédé la science et les hommes ont
fabriqué les outils et construit les leviers et les poulies avant la connaissance des théories des poulies
ou des leviers. C’est la loi du décalage entre l’action et la pensé.
L’intelligence ne s’achève donc qu’en devenant pensée abstraite. La pensée abstraite est une idée
qui représente un aspect de la réalité isolé par l’esprit. Le concept d’homme par exemple, est
abstrait et général à la fois. Ce n’est ni Jean ni Paul ni Pierre mais une notion générale qui convient
pour tous et pour tous les autres hommes aussi. La pensée abstraite déborde le réel et toutes les
images concrètes. Ex : L’idée du chilio gone (Polygone à milles côté).
Ainsi seul l’homme peut penser l’abstrait et se représenter des choses en leur absence, seul
l’homme se détache du présent et pense le passé qui n’est plus et l’avenir qui sera. Il est dit
Heidegger « l’être des lointains ». Il se représente ainsi le monde intérieurement. Marx dit que la
différence essentielle entre l’abeille la plus habile et l’architecte le plus médiocre c’est que
l’architecte porte d’abord la maison dans sa tête. L’outil humain se distingue très tôt de l’outil de
l’animal, car l’homme peut penser à un outil en son absence et peut même l’inventer, le mémoriser
et par là, le perfectionner. Il suppose en fait un système de rapports pensés indépendamment d’une
situation particulière et pour cela il se détache bien vite de l’emploi premier et peut devenir un
symbole. Mais ce degré de l’intelligence ne peut se faire qu’avec un langage. La pensée abstraite en
effet, implique le mot. L’usage du langage et c’est là la grande différence entre l’homme et l’animal.
L’intelligence d’un enfant qui sait parler est supérieure à celle du chimpanzé. L’expérience de
Kellogg et celle de Gottsched montrent bien que seul, l’enfant peut saisir la notion de boîte suivante
qui est un rapport abstrait alors que le chimpanzé ne peut jamais comprendre ce rapport. Seule
l’intelligence humaine peut saisir le rapport abstrait propre au langage. Cette faculté se constitue
donc par étapes successives et elle se trouve achevée par des opérations formelles et le
raisonnement hypothético-déductif. Elle doit ainsi selon Piaget, se terminer par l’étape opératoire
dans laquelle l’enfant saisit la réversibilité des rapports (à partir de 7 ans) et il comprend par
exemple que plus long et plus mince revient au même que plus court et plus épais. Ainsi un enfant
de 4 ans n’a pas encore cette réversibilité. As-tu un frère ? lui demande-t-on ? Oui, répond il et il
s’appelle Jean. Jean a-t-il un frère ? lui demande-t-on de nouveau. Non, il n’en a point dit-il.
VI. Conclusion :
A ce niveau, l’intelligence est synonyme de la raison et elle se définit en dernier lieu par la
faculté de saisir des rapports abstraits ;% de ressemblance, de différence, de causalité
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Chapitre 8 : Langage et pensée :
I. Introduction :
Suffit-il d’affirmer que le langage exprime la pensée ?
L’idée abstrait est inséparable du mot, signe et support matériel du concept, et la constitution de
l’univers, chez l’enfant notamment, va de pair avec la constitution du langage.
II. L’homme et le langage :
Le nouveau-né, le nourrisson est un animal linguistique. Encore qu’il ne comprenne pas tout ce qu’il
entend, il est utile et même recommandé de lui parler.
Bergson définissait l’homme comme homo-faber, homme fabricateur d’outils, inventeur de
techniques. C’est plus tard qu’il est devenu homo-sapiens, homme à intelligence théorique,
ayant conscience de son savoir.
Lévi- strauss le définit comme homo-locuteur, un homme qui parle plutôt qu’un fabricateur
d’instruments. Le langage apparait comme l’un des signes distinctifs de l’espèce humaine. C’est un
élément capital de la culture humaine. Nous l’apprenons et à travers lui nous nous initions à nos
coutumes, à nos travers lui nous nous initions à nos coutumes, à nos traditions à notre science, à nos
croyances,
Le langage est le véhicule de toutes les acquisitions culturelles. L’interdit et le permis, les rites, les
normes d’actions, nous sont d’abord communiqués par la parole, par le langage.
Lalande définit le langage comme « tout système de signes pouvant servir de moyen de
communication ». Cependant nous entendrons surtout par langage l’aptitude à inventer ou à utiliser
intentionnellement des signes. En ce sens nous dit Descartes le langage est le propre de l’homme.
Rousseau affirme que le langage articulé est une fonction d’expression et de communication liée à la
pensée spécifiquement humaine.
III. Langage animal et langage humain :
Toutefois les espèces animales exprimeraient leurs émotions par des cris ou par de danses. Les
Chimpanzés disposeraient d’une trentaine de sons qui correspondent à des besoins ou à des
émotions : cris d’alarme, de faim, d’inquiétude… Karl Von Frisch, professeur de zoologie à
l’université de Munich, autrichien et prix Nobel en 1973, nous décrit le langage spécifique des
abeilles. Une abeille qui a trouvé une source de nourriture revient à la ruche et signale aux autres la
distance et la direction de cette source par de véritable danses : Les rondes par exemple signifient
une nourriture proche. Les abeilles sont des insectes sociaux qui échangent des informations. Elles
communiquent entre elles. Ces pseudo-langages se distinguent du langage humain. Quelle
différence existe-t-il entre langage humain et langage animal ?
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D’abord le langage animal serait inné, héréditaire, purement biologique, liée à une espèce et à des
situations déterminées. Le Langage humain est au contraire appris. Enseigner, c’est instruire avec
des signes. C’est pourquoi il est en grande partie conventionnel donc libre, intelligent et voulu. Le
langage des abeilles est étroitement limité à l’expression de quelques situations. Alors que le
langage humain peut interprétée comme un mal ou même comme l’effet d’une punition divine (La
tour de Babel), souligne cette liberté de la pensée signifiante qui s’incarne dans n’importe quel
système de signes.
Benveniste nous fait remarquer que chez les abeilles il y a seulement échange d’informations un
message déclenche une conduite. Il n’y a pas de dialogue ni d’échange linguistique ni réponse.
Tandis que dans le monde humain nous remarquons la présence de dialogue même dans les
échanges les plus simples. Le militaire qui a reçu l’ordre dira à son colonel : « oui mon colonel »,
avant de l’exécuter. Le langage des abeilles, nous dits Benveniste, ne laisse pas analyser par ce que
tous ses éléments sont fixés, stéréotypés. Tandis que le langage humain est analysable. Avec 26
lettres de l’alphabet, l’intelligence a fabriqué grâce à son pouvoir tous les mots susceptibles de dire
le passé, le présent et l’avenir de l’homme. Le symbolique du langage humain dépasse infiniment en
fécondité et en complexité le code linguistique de la ruche.
Cependant l’on pourrait parler d’un langage appris chez les animaux. Pensons au dressage des
animaux du cirque. Mais c’est l’homme qui choisit le signal et l’impose à l’animal. Le rapport signal-
réponse est vécu par l’animal et non survolé par la pensée. Il est vrai que l’enfant lui aussi apprend
par conditionnement à associer le mot et l’objet signifié, mais très vite l’enfant passe du signe et du
mot au concept.
Depuis 1966, 2 psychologues de l’université Nevada ont entrepris d’enseigner une femelle
Chimpanzé le langage des sourds-muets américains. L’animal a appris une centaine de signes. Elle se
montre capable d’abstraction. Aussi la différence d’intelligence entre l’homme et le singe ne serait
plus une différence de nature mais une différence de la pensée dont il n’est que l’instrument. Toute
théorie qui ignore cette relation pour expliquer le langage par une somme de signes est fausse.
IV. Théorie empiriste, mécaniste et associationniste du langage :
La théorie empiriste explique le langage par l’association de 4 espèces d’images mentales : Des
images motrices articulatoires (Parler), graphique (écrire), des images sensorielles auditives
(comprendre la voix) et visuelles (lire). La Clef du langage serait le mot réduit à la combinaison
d’images mentales. C’est l’atomisme psychologique. Le langage est expliqué par des atomes
linguistiques, les mots, qui ne sont que les images mentales. Cette théorie semble avoir été suggérée
aux psychologues du XIXème siècle par l’étude de certaines maladies du langage comme l’incapacité
d’articuler les mots (anarthrie), ou de les écrire (agraphie), incapacité de saisir le sens de ce qu’on
entend (surdité verbale), incapacité de déterminées, l’anarthique de la zone Broca, les a graphiques
d’une zone motrice, l’aphasique de la zone temporale…. L’imagination matérialiste avait supposé
que les images mentales étaient déposées dans la substance cérébrale. La lésion de telle ou telle
zone détruirait automatiquement les images.
Cependant l’étude approfondie des aphasies a bouleversé ces conceptions. L’aphasique retrouvera
dans une situation concrète ou à la faveur d’une émotion les mots oubliés. Tel qui ne peut retrouver
à froid le mot merci dira spontanément à la fin de l’examen « merci docteur », ou la mère aphasique
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qui ne peut se rappeler du non de sa fille lui déclare : »ma pauvre lucie, je ne suis même plus capable
de dire ton nom ».C’est le langage volontaire abstrait, intelligent qui a disparu. Le langage facile
automatique et machinal, s’est maintenu. C’est pourquoi les aphasiques conservent l’usage des
expressions toutes faites que l’émotion a dérobé à l’intellect. Si c’est le cas de l’aphasique, faudrait-il
y avoir une maladie de l’intelligence et du jugement ? L’aphasique présente certaines troubles
caractéristiques de comportements à côté des troubles de formulation verbale, trouble dans le sens
de l’espace, incapacité de s’orienter, troubles du sens du temps et du rythmes incapacité de lire
l’heure… c’est la fonction symbolique toute entière qui est atteinte. Les mots n’ont de sens que
dans une situation concrète. Invité à donner une liste de prénoms féminins, ce malade ne parvient à
proposer que les noms de ces 4 filles. L’aptitude à abstraire, à penser en dehors et à distance du
vécu et du concret sont perdues. Ces analyses soulignent une fois de plus les relations étroites de la
pensée et du langage.
V. Les fonctions du langage :
Le Langage a tout d’abord une fonction d’expression. Goldstein a distingué 4 façons d’user du
langage :
Le langage représentatif ou domine l’attitude catégorielle c.à.d. l’aptitude à une
appréhension conceptuelle des rapports.
Le langage Expressif émotionnel.
Le savoir verbal : celui de la mémoire verbale du langage Intérieur.
Le langage visuel : qui contient toutes les autres formes du langage (communication et
information).
Merleau-Ponty remarque que le langage est une manière pour le corps humain de vivre et de
célébrer le monde. Le mot ressuscité le passé et anticipe sur ce qui n’est pas encore. Qui possède le
mot possède la chose ou l’objet désigné. Mais d’autres fonctions du langage pourraient être
mentionnées. Nous distinguerons les usages fondamentaux suivant :
L’usage affectif, correspondant au langage expressif de Goldstein, utilise les modifications de
la voix, les exclamations…
L’usage ludique. Comme les lallations des enfants. Répétition rythmés et psalmodiées,
souvent dénuées de sens. L’adulte revient à ces verbalisations irréfléchies pour se défendre,
comme l’affirme Freud, contre les contraintes du langage rationnel.
L’usage pratique ou le langage a pour fonction de facilité l’action en cours. Comme lorsque
nous crions : « La porte ! » à quelqu’un qui a oublié de fermer la porte en entrant.
L’usage représentatif ou le langage doit préciser lui-même toutes les nuances de l’action. Il
est tantôt figuratif comme dans le langage des sourds-muets, tantôt conventionnel lorsqu’il
s’oriente vers l’allusion fondée sur un système de convention.
L’usage dialectique comme l’algèbre.
L’usage esthétique qui est une source de richesse sonores rythmique ou écrivains et poète
puiseront à volonté.
L’usage social : Le langage est un fait social, une langue qui existe indépendamment de
chacun de chacun des individus qui la parlent. Durkheim définit le fait social par 2 caractères
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de la langue : collective, indépendamment de chacun de locuteurs particuliers et coercitifs,
qui s’imposent à chacun des membres d’une société donnée.
Dans chaque langue se reflètent idées, la mentalité et la vision du monde propre à la communauté
qui l’emploi. La pratique sociale de chaque peuple découpe le domaine recouvert par chaque mot.
Par ex : en le domaine recouvert par chaque mot. Par ex : le domaine recouvert par le mot
français « mouton » correspond anglais à 2 signes : « sheep=l’animal, et mutton= la viande » pareil
au mot « porc », « pig=l’animal, et pork=la viande ». Le mot qui désigne la viande est proche du
français.
Ces diversités linguistiques sont très significatives. Dans la dualité des termes, les oppositions des
classes du passé révèlent encore entre nobles et paysans. Toutes ses fonctions du langage supposent
comme conditions fondamentales sa fonction de communication. La propriété privée dans le
domaine du langage n’existe pas tout est socialisé.
VI. Langage et pensée : rapports dialectiques : primat de la
pensée sur le langage
Malgré les expériences de l’université de Nevada, il est probable que les Chimpanzé resteraient
incapables d’assimiler la symbolique complexe du langage humain. Il y a une certaine transcendance
de la pensée su le langage, su son instrument linguistique. Le primat de la pensée est confirmé par
centaines expériences individuelles ou collectives. Quand je cherche mes mots, quand j’ai une idée
que je n’arrive pas à exprimer. Si la pensée cherche les mots c’est qu’elle les précède. « je cherche
mes mots » indique une transcendance de la pensée, du « je » cherchant sur cet outil qui est le
langage.
L’homme a parlé avant d’écrire et de lire. Toutefois gardons-nous d’identifier langage et parole.
L’homme aurait pu utiliser d’autres signes pour communiquer. Ce n’est pas par nécessité biologique
mais pour des raisons pratiques que les hommes ont substitué les paroles aux gestes. Darwin pensait
que le langage par geste a été éliminé par les peuples primitifs. Les Sourds-muets inventent eux
même quelques signes pour se parler entre eux. Hélène Keller, sourde muette et aveugle, a pu
s’initier au langage en lui constituant en signe de données exclusivement tactiles. On lui mettait la
main sous le robinet, en dessinant sur l’autre main avec une aiguille le mot « water », elle a pu
posséder le secret du langage, lorsqu’elle a saisi le rapport symbolique entre les deux impressions.
Le langage n’a pas d’organe propre, le larynx, la langue, les dents… sont primitivement des organes
de respiration et d’alimentation. Le langage est une activité symbolique artificielle qui s’exerce aux
moyens d’organes primitivement engagés dans des activités d’un autre ordre.
VII. Interdépendance de la pensée et du langage :
La priorité théorique de la pensée sur le langage n’implique pas chez l’individu une antériorité
chronologique pour plusieurs raison :
L’enfant apprend à penser et à parler en même temps, il produit des sons avant de
comprendre les significations. L’enfant n’a pas premièrement des pensées mais c’est dans
son propre langage qu’il trouve ses pensées.
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Chez l’adulte, la pensée est inséparable du langage, de la parole. Je pense en Français, en
Arabe, en Anglais, même si je ne profère aucun son.
Le sens commun suppose que nous pensons d’abord et que nous habillons notre pensée de
mots ensuite.
La soi-disant pensée pure est en réalité un langage intérieur. Merleau- Ponty l’a souligné : la
pensée n’existe pas hors du monde et des mots. Les pensées qui existeraient pour soi avant
l’expression ce sont les pensées déjà constituées et déjà exprimées que nous pouvons nous
rappeler. Cette vie intérieure est un langage intérieur. Merleau- Ponty insiste que la pensée
et la parole sont enveloppées l’une dans l’autre. Le sens est réellement pris dans la parole et
la parole n’est que l’existence extérieure du sens.
Une pensée pure, désincarnée n’existe pas. Il y a des pensées confuses à peine formulées,
mais qui ne sont pas encore de vraies pensées. La pensée vit de ses œuvres c.à.d. de ses
actes des ses actualisations et de ses créations. L’expression seule est la preuve de la pensée
parce qu’elle en est l’épreuve.
Selon Joubert (XIX), on ne sait ce qu’on voulait dire que lorsqu’on l’a dit. La pensée
philosophique par exemple est inséparable de son langage. S’exprimer c’est s’accomplir. Le
patient psychanalysé est invité est invité à parler à se raconter. L’artiste se libère de ses
angoisses en s’exprimant. C’est l’auto psychanalyse. L’expression littéraire, artistique,
poétique…. Transforme les conflits en récits.
Le Langage est un moyen de penser le monde, d’incarner ma propre pensée. Mais surtout
c’est un moyen de communication entre les esprits. Une fois nommées, les choses
deviennent des instruments de communication entre esprits. Le langage nous permet par le
dialogue et l’échange de nous enrichir mutuellement. Seul le dialogue nous permet de
découvrir ce qu’il y a d’identique dans nos pensées. Le dialogue est enrichissement, échange,
il est absent du monde animal.
Le langage est un capital pour la pensée. Le langage écrit est dépôt des pensées anciennes.
C’est l’écriture qui permet la culture. Grâce à elle on n’a plus tout à réinventer après chaque
génération. Elle est en quelque sorte la mémoire de l’humanité. Il est le passé présent, le
passé de tous les êtres qui ont incarné en lui leurs pensées.
Parler est le moyen premier et essentiel dont les hommes disposent pour maîtriser le
monde : nommer les choses et les idées c’est la première condition de possibilité du savoir.
La maîtrise du monde c’est en d’autres termes la culture. L’organisation de la langue
coïncide avec l’organisation de l’ensemble de la culture.
VIII. Les Dangers du langage :
Le langage présente à côté des avantages certains dangers :
Si le langage est le passé de la pensé, on court le risque de penser avec des idées vieillies,
dépassées. L’idée authentique, claire et évidente selon Descartes est celle qui est présente à
un esprit attentif. Les philosophes les plus profonds ont de la peine à s’exprimer. Dans leur
cas il y a un écart considérable entre le langage usuel et la demande de la pensée. Gouhier
dit « ça ressemble à Christophe Colomb cherchant l’Amérique sur les cartes de ses
prédécesseurs. »le langage serait ainsi un obstacle au renouvellement.
Le langage risque de figer la pensée dans son élan. Fait pour spiritualisé la matière, le
langage peut aboutir à matérialiser l’esprit. Bergson a fait du langage une critique fort
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sévère. Le langage servirait à désigner des objets matériels situés dans l’espace, ce qui
facilitera l’action matérielle et collective des hommes. Cette origine sociale le disqualifie
pour l’expression des réalités spirituelles de la vie intérieure. Les mots trahissent la pensée
et la banalisent. Le langage est à la fois pour la pensée instrument nécessaire et obstacle
possible. Sans le langage la pensée n’est que rêve mais le langage peut trahir la pensée.
Puisque le langage est essentiellement social, la pensée artistique, sans contact avec la
réalité extérieure et avec autrui serait incommunicable, seule la musique, selon Bergson,
serait capable de saisir quelque chose qui n’a plus rien de commun avec la parole. Pour
Jaspers la communication reste toujours le secret des 2 êtres qu’elle unit puisqu’elle est
affirmation existentielle. Le silence, expression normale de l’inconditionné vaut mieux que
toute explication.
La philosophie contemporaine a incriminé l’incompétence du langage, nous ne voyons pas les
choses en elles-mêmes, écrit Bergson, nous nous bornons le plus souvent à coller des étiquettes sur
elle. Ainsi le langage contribue à nous masquer la vraie réalité des choses.
Du point de vue religieux, qui reconnaît l’existence d’un être infini reconnaît en effet par là même
l’impuissance de l’intelligence humaine à le comprendre pleinement et celle du langage humain à
l’exprimer adéquatement. Les mystiques ne trouvent aucune parole pour faire connaître aux autres
les lumières et les grâces dont Dieu les favorisait.
Reste enfin à dire que parmi tous les moyens de communication et d’expression, le silence occupe
paradoxalement une place importante. A côté de l’ineffable le silence est une expression définie
chargée de sens.
Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse.