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INTRODUCTION A LA SECURITE ALIMENTAIRE: PRINCIPES D’INTERVENTION

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  • 8/6/2019 INTRODUCTION A LA SECURITE ALIMENTAIRE: PRINCIPES DINTERVENTION

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    A C F - I N T E R N A T I O N A L N E T W O R K

    IntroductIon la scurIt alImentaIreprIncIpes dInterventIon

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    IntroductIon la scurIt alImentaIreprIncIpes dInterventIon

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    5/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 5

    une obsessIon : lutter contre la faImDepuis 1979, ACF-IN* oriente ses actions au service des personnes dmunies, des exclus, des plus

    vulnrables de la plante majoritairement recenss dans les pays les moins dvelopps. Assistanten priorit ceux qui sont au seuil de la mort, dont lorganisme totalement modi puise sur leursdernires rserves pour survivre.

    Au sein dune population meurtrie par les conits, les maladies, les drames sociaux, les catastrophesnaturelles, cologiques, les oublis de la croissance, les cibles de la faim sont toujours plus nom-breuses en dpit des efforts de la communaut internationale.

    Le droit la nourriture [ou droit lalimentation] est reconnu depuis ladoption de la Dclaration uni-verselle des droits de lhomme en 1948.

    Au Sommet mondial de lalimentation, en 1996, les chefs de 185 pays et la Communaut Europenne

    ont rafrm, dans la Dclaration de Rome sur la scurit alimentaire mondiale, le droit de chaquetre humain davoir accs une nourriture saine et nutritive conformment au droit une nourritureadquate et au droit fondamental de chacun dtre labri de la faim. Ils ont en outre proclam leurvolont de rduire de moiti le nombre de personnes sous-alimentes dici 2015.**

    ACF-IN sengage dans cette perspective optimiste, que nous voudrions tant rendre raliste, avec desquipes pluridisciplinaires prsentes dans les pays les plus affects par la faim.Cette lutte se matrialise par des programmes alimentaires, programmes de soutien conomique,dapprovisionnement en eau, dassainissement, dducation la sant et la nutrition, de promotion lhygine, de soutien psychosocial sinscrivant dans le court terme mais aussi accompagnant lespopulations vers lautosufsance.

    Les programmes de scurit alimentaire font partie prenante de la panoplie de nos rponses auau de la faim et ldition de ce livre couvre une partie de ce spectre dintervention :

    Comprendre les i ii Mieux apprhender le cycle de projet et l i ii Consolider lalerte par la mise en place de i Rpondre aux urgences de manire pertinente travers des i ii ii i Dvelopper les capacits des populations sur le moyen terme en leur offrant lopportunitdactivits gnratrices de revenus et sur le plus long terme en dveloppant leurs moyens dedci gicle e le sfsce.

    Ces livres retent quelques aspects de notre savoir faire en scurit alimentaire. Dautres viendrontcomplter cette collection issue de nos pratiques et rexions de terrain, fruit de nos ttonnements,des multiples expriences tentes avec nos partenaires du sud - remercis ici pour leur patience, leurtnacit et leur courage - et capitaliss par nos quipes dans plus de quarante pays dintervention etregroups au sein des Dpartements Techniques et Recherche dACF-IN.

    Nous souhaitons que ce partage dexpriences conduise faire voluer les pratiques et amliorer laqualit des programmes conduits sur le terrain.

    * Action contre la Faim International Network : rseau humanitaire liant les cinq siges occidentaux dACF** Source : Site Internet de lAIDH Association Internet pour la promotion des Droits de lHomme http://www.aidh.org/index.htm ; site Internet de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture, mai 2001, http://www.fao.org

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    6/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION6

    sOmmAIREpREAmBuLE 7INTROduCTION 8dEFINITIONs ET CONCEpTs CLEs 9

    Caitre 1 : INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE 15I. La Scurit alimentaire chez Action contre la Faim 16II. Contextes dintervention 17

    Caitre 2 : vALuATION dE LA sECuRITE ALImENTAIRE 25I. Introduction : Quel type dvaluation ? 26II. Objectifs et directives pour une valuation de la scurit alimentaire 27III. Conclusion dune valuation de la scurit alimentaire 32IV. Recommandations propositions dactions suite lvaluationde la scurit alimentaire 33

    Caitre 3 : suRvEILLANCE dE LA sECuRITE ALImENTAIRE 35I. Objectif et pertinence du systme de surveillance dACF-IN 36II. Procdures 37

    III. Principes danalyse et utilisation de linformation 37IV. Suivi, valuation, impact des programmes de scurit alimentaire 38

    Caitre 4 : ORGANIsATION dEs pROGRAmmEs dE sECuRITE ALImENTAIRE 41I. Aspects logistiques 42II. Aspects administratifs 42III. Equipe (recrutement, formation, suivi, motivation) 42IV. Participation communautaire et renforcement des capacitslocales dans les programmes de scurit alimentaire 42

    Caitre 5 : QuEsTIONs FREQummENT pOsEs 45

    I. Quest-ce quune valuation de la scurit alimentaire ? 46II. Comment la scurit alimentaire agit-elle en interaction avecles autres secteurs techniques ? 46III. A quel moment un programme de scurit alimentaire devrait-ilcommencer et se terminer ? 46IV. Quels sont les critres pour dterminer la vulnrabilit dune population ? 46

    sChmAs 47TABLEAux 47 ANNExEs BIBLIOGRAphIE 58

    OBjECTIF du LIvRE

    Constituer un document de rfrence prsentant les principes

    dintervention pour toutes les activits lies la scurit alimentaire,

    de lvaluation initiale la mise en uvre dun programme.

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    7/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 7

    pREAmBuLECe livre fait partie dune srie sur la scurit alimentaire dveloppe par Action contre la Faim(ACF-IN1) et est base sur la capitalisation dexpriences et dtudes menes ces dix dernires an-nes sur le terrain. Cette srie tudie et dveloppe les aspects spciques des diffrents program-mes de scurit alimentaire, et plus particulirement les outils techniques qui peuvent tre utilissau cours de projets prcis. Chaque livre peut tre lu sparment ou peut tre complt et consolidpar les autres. Tous ces livres constituent le kit scurit alimentaire qui se prsente de la maniresuivante :

    Ces ouvrages sadressent un public averti, notamment celui de la communaut humanitaire inter-nationale, des quipes techniques et oprationnelles sur le terrain et toute personne souhaitantsinformer sur la scurit alimentaire au niveau international. Chaque ouvrage contient un sommairedtaill avec des exemples des diffrents outils utilisables pour la mise en uvre des programmeset un glossaire des terminologies techniques. Les questions les plus frquentes y sont traites ande donner au lecteur une rponse rapide aux points cls soulevs travers le document. Cette sriepeut tre aussi complte par des documents concernant dautres types de programmes de scuritalimentaire dvelopps dans les domaines du dveloppement et de la recherche in situ (par exemple :la scurit alimentaire en contexte urbain, en environnement pastoral ou encore dautres sujets telsque la participation communautaire ou les interventions montaires). Tous ces livres sont suscepti-bles dtre complts ou amliors tout moment selon le dveloppement du dpartement scuritalimentaire dAction contre la Faim et les valuations internes et externes des diffrentes activits enscurit alimentaire.

    1 / ACF-IN est le rseau international comprenant ACF Canada, ACF France, ACF Espagne, ACF Royaume Uni et ACFUSA. Le rseau international partage une charte commune et des objectifs globaux.

    IntroductIon la

    scurIt alImentaIre :

    prIncIpes dInterventIon

    ei i

    i ii

    aiii

    ai ii i i

    ii

    rbiiii

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    8/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION8

    INTROduCTIONCet ouvrage est le premier livre dune srie sur la scurit alimentaire publie par ACF-IN et devraitservir dintroduction aux pii Ii et de Mise en uvre des programmes de s-curit alimentaire. Comme il sagit dune introduction gnrale a la scurit alimentaire, le lecteurtrouvera dans cet ouvrage les bases fondamentales permettant de comprendre la logique qui d-termine lintervention en scurit alimentaire chez ACF-IN et les thories sur lesquelles les actionssont bases.Le chapitre 1 prsente une introduction brve la scurit alimentaire et passe en revue quelquesprincipes cls essentiels pour comprendre les concepts et les approches fondamentales utilisesdans les programmes de scurit alimentaire. Ces concepts sont dvelopps dans le chapitre 2,abordant lapproche gnrale pour les valuations en scurit alimentaire, qui constitue le point dedpart pour identier les besoins et les modes dinterventions.Le chapitre 3 se concentre sur les concepts cls lis la surveillance de la scurit alimentaire.Reconnaissant que les personnes vivent dans un systme volutif et dynamique, il est effectivementncessaire dtablir un systme rgulier de suivi de scurit alimentaire au-del de la simple collectede donnes (les outils mthodologiques qui peuvent tre utiliss pour ces deux objectifs sont donnsdans le livre valuation et Surveillance de la Scurit Alimentaire).Le chapitre 4 prsente les principes gnraux pour la mise en uvre, le suivi (monitoring) et lvalua-tion de limpact des programmes (les outils spciques et les dtails de chaque type de programmede scurit alimentaire se trouveront dans les autres livres de la srie).Enn, le chapitre 5 rpond aux questions les plus frquemment poses avec des rponses concisesau sujet de linformation qui a t plus prcisment dveloppe tout au long du livre.

    REmERCIEmENTs

    Il est impossible de nommer chaque personne ayant contribu la rdaction de cette tude. La m-thodologie et les exemples illustrs sont une compilation des expriences vcues par des centainesdexpatris et dquipes nationales dACF-IN depuis plus de dix ans. Un remerciement spcial estexprim ceux et celles qui ont travaill au dpartement scurit alimentaire aux siges de ACF-INet tous ceux qui ont contribu, dune manire ou dune autre, dvelopper ce dpartement et poser les fondations de cette srie sur la scurit alimentaire. Rien naurait t possible sans limpli-cation des communauts qui nous ont accompagn dans leur dveloppement en dpit des preuvesquelles traversaient.

    Ce livre a t mis jour par Lisa Ernoul en coordination avec une quipe de relecture composede Ludovic Bourb, Caroline Broudic, Hlne Deret, Neil Fisher, Claude Geraets, Carole Lambert,Kate Ogden, Morwenna Sullivan, Marta Valdes, Sabrina Valy et Devrig Velly.

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    dEFINITIONs ET CONCEpTs CLEs De la faim la malnutrition

    Fi : situation dans laquelle une personne ne peut pas obtenir une quantit adquate de nourriture,mme si le manque ne dure pas sufsamment longtemps pour causer des problmes de sant (Pre-sidents Task Force, 1984).

    Fi : puisement total de nourriture ou nourriture inaccessible dans une zone donne, pour unepopulation entire avec risque de dcs dans un dlai court.

    mii : tat physiologique anormal du un rgime alimentaire mal quilibr (dcience ouexcs) en quantit et /ou en qualit. (PRUDHON C, 1999).

    Malnutrition chronique (retard de croissance - stunting)

    La malnutrition chronique cause un retard de la croissance, ce qui entrane un indice taille/ge infrieur la moyenne. Elle est due des carences nutritionnelles chroniques ou temporaires (nergtiques ouen micronutriments) et/ou peut tre aussi la consquence dune exposition des infections rptes.Elle peut aussi tre due aux mauvaises conditions de vie, qui entravent (ou ont entrav) la croissancede lenfant.

    Malnutrition aigu (atrophie - wasting)

    La malnutrition aigu entrane un indice poids/taille infrieur la moyenne et/ou la prsence dundme bilatral et rete la situation nutritionnelle actuelle de lenfant. Elle est due des carences nu-tritionnelles (faible apport ou mauvaise absorption). Les programmes dAction contre la Faim ciblentsurtout, mais pas exclusivement, ce type de malnutrition.Une distinction est faite entre la malnutrition aigu modre et la malnutrition aigu svre. La mal-nutrition svre est associe au risque trs lev de mortalit si elle nest pas traite immdiatement.Elle se prsente gnralement sous deux formes :

    Marasme, avec une minceur extrme comme principal symptme, Kwashiorkor, avec, pour signe principal, la prsence dun dme bilatral.

    La malnutrition modre ne menace pas immdiatement la vie mais doit tre traite pour vi-

    ter un dveloppement ventuel de malnutrition svre.

    Carences en micro nutriments (vitamines et minraux)

    La nature des carences nutritionnelles peut tre classe selon les consquences quelles engendrentet la manire dont elles sont diagnostiques. Le diagnostique est bas selon les dterminants sui-vants :

    La carence na pas deffet direct sur les mesures anthropomtriques(Type I2 micronutriments) La carence engendre une perte de poids ou un retard de croissance(Type II3 micronutriments)

    Scurit alimentaire : DiSponibilit, accS, utiliSationDu macro au micro

    m : fait rfrence la dimension et aux caractristiques diverses lchelle dune zone spcique(pays, rgion).

    2 / Type I Micro nutriments : Slnium, Iode, Fer, Cuivre, Calcium, Manganse, Thiamine (vitamine B1), Riboavine (vita-mine B2), Acide Ascorbique (vitamine C), Tocophrol (vitamine E), Calcifrol (vitamine D), Acide Folique, Rtinol (vitamine

    A), Vitamine B12 et Pyridoxine (vitamine B6).3 / Type II Micro nutriments : Azote, Soufre, Acides amins essentiels, Sodium, Potassium, Magnsium, Zinc, Phosphoreet Eau.

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    mi : fait rfrence aux caractristiques diverses une chelle locale, dun mnage ou mme unniveau individuel.

    si ii : la scurit alimentaire est assure lorsque toutes les personnes ont, toutmoment, accs conomiquement, socialement et physiquement une nourriture en quantit et qua-lit sufsantes, qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs rgimes alimentaires, leur permettantde mener une vie active et saine. La scurit alimentaire des mnages correspond lapplication decette dnition au niveau de la famille, avec une attention porte sur chacun des individus composantle mnage (FAO, 1996). Une personne est en situation de scurit alimentaire, si les ressources alimentaires sont sufsantes et luipermettent de mener une vie active et saine. La mme notion sapplique une population totale : urbaine/rurale, riche/pauvre, jeune/ge, homme/femme. Une famille est en situation de scurit alimentairelorsque ses moyens dexistence et son environnement sont assurs. Lenvironnement doit compren-dre un stock adquat de nourriture et un approvisionnement sufsant, en nourriture et en argent, poursatisfaire les besoins de base. La scurit alimentaire dpend galement des activits agricoles et nonagricoles car elles fournissent des sources varies de nourriture et/ou de revenus.Cette dnition contient trois concepts distincts mais lis entre eux et essentiels pour atteindre un tatde scurit alimentaire : la disponibilit, laccs et lutilisation.

    diibii : la disponibilit fait rfrence au stock total de nourriture dans le pays / la rgion (niveaumacro) ou pour une population ou un mnage (niveau micro) ; une mesure de nourriture qui est, etqui sera, disponible physiquement, dans une proximit pertinente, pour une population pendant unepriode donne (Hoddinott J. and Yohannes Y., 2002). La disponibilit peut tre restreinte par des facteurs climatiques (scheresse / inondations), politi -ques ou dinscurit militaire, par le blocus dune zone, des embargos, des niveaux faibles de produc-tion, des conditions de stockage mal adaptes, des difcults de transport lies au mauvais rseauroutier, etc. La disponibilit est essentielle pour permettre laccs aux denres alimentaires mais nestpas sufsante en elle-mme.

    a : laccs fait rfrence la capacit dun mnage de se procurer sufsamment de nourriturepour satisfaire les besoins nutritionnels de tous ses membres ; il sagit dune mesure de la capacitdune population acqurir la nourriture disponible pendant une priode donne (Hoddinott J. andYohannes Y., 2002 Les facteurs inuenant laccs la nourriture sont conomiques (prix des denres alimentaires,revenus, opportunits demplois), sociaux et politiques (discrimination ethnique, religieuse ou so-ciale; redistribution des ressources au sein dune population ou dun mnage, ou accs au rseaudchanges, difcults de transport, accs aux marchs difciles physiquement ; assistance mutuelle,soutien de la famille et des voisins ; aide gouvernementale ou humanitaire ; crdit ) ou lis la pro-duction agricole (accs aux terres, aux semences), distance des lieux de marchs, accs la pcheou au commerce, etc.

    uiii : il sagit de la manire dont la nourriture est utilise un niveau micro (mnage indivi -duel) : la distribution de la nourriture au sein dun mnage, sa prparation et ensuite son absorption auniveau individuel ; cest la mesure de la capacit de la population puiser sufsamment de nourriture

    pendant une priode donne . (Hoddinott & al., 2002). Les facteurs dterminants sont dordre physiologique (assimilation adquate des nutriments), hygi-nique (qualit de leau et conditions sanitaires gnrales) et ducatif (conditions de conservation et detraitement de la nourriture, connaissances lmentaires de la nutrition ).

    Z i i4 : zone prsentant des caractristiques internes et gnrales similaires :

    4 / Les zones socio-conomiques est un concept dvelopp par Save the Children et utilis aujourdhui commun-ment par de nombreuses organisations humanitaires.

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    dans une zone donne, les mmes opportunits et contraintes existent pour la population entire. Enanglais, on les appelle des Livelihood Economy Zones (LEZ).

    De la miSe en uvre DeS mcaniSmeS DaDaptation

    linScurit alimentaire m i (lii) : les moyens dexistence sont la combinaison de toutes les activi-ts agricoles et non agricoles composant les ressources conomiques et alimentaires permettant aumnage dexister (en subvenant ses besoins essentiels) et de se dvelopper.

    ci : les capacits sont les atouts, les ressources et les moyens sur lesquels la population peutse reposer pour vivre normalement, pour surmonter rellement les problmes et les crises, et, ainsi,poursuivre ses objectifs et ses rves. Chaque personne possde une varit de capacits physiques,sociales, mentales ou spirituelles qui, assembles, forment lindividu et la socit. Les capacits sontextrmement lies aux mcanismes dadaptation et de raction que la population peut dvelopper.

    si i : procds que les mnages mettent en place pour minimiser les risquesmenaant leur survie court, moyen ou long terme. Ces stratgies permettent aux mnages de main-tenir leur rgime alimentaire, de prserver leur capital et les ressources ncessaires leur existenceet celle des gnrations futures.

    Nous pouvons distinguer deux types de rponses utilises par les populations ou les mnages pourfaire face des crises : desmcanismes de raction et desmcanismes dadaptation.

    mi i :rponses pour rduire ou minimiser les effets dune situation peu favo-rable o laccs la nourriture est interrompu de manire anormale, cause, par exemple de sche-resse, dinondation, de tremblement de terre ou dactivit militaire.

    mi i :mesures utilises pour faire face et minimiser les risques dune ins-curit alimentaire chronique et de situations rcurrentes. Les personnes dveloppent des stratgies,comme les nomades qui transhument avec leur btail vers des zones pluvieuses mieux irrigues etdes zones de pturage.

    vbii : de manire gnrale, le niveau de vulnrabilit dun mnage et/ou dun individu estdtermin par le risque dchec des stratgies dadaptation. Les besoins de premire ncessit nesont pas couverts faute dadquation des ressources (capital, stock de nourriture) et des stratgies/mcanismes dont dispose le mnage pour faire face une situation/crise.La bii ii fait rfrence plus particulirement tous les facteurs qui placent lespersonnes en ii ii. Le degr de vulnrabilit pour un individu, un m-nage ou un groupe de personnes est dtermin par son exposition aux facteurs de risques et par sacapacit affronter des situations de crises et leur survivre (FAO, 1996).

    Pour un mnage, une population ou une rgion donne, il sagit de juxtaposer : lexposition diffrentes i mettant en pril sa scurit alimentaire avec les i / i potentiels qui peuvent tre mis en place pour faire faceaux risques, les anticiper, y rsister et rtablir un niveau satisfaisant de scurit alimentaire.

    Les populations nont aucun contrle sur les circonstances et les conditions des crises/vnementsauxquelles elles sont exposes et qui bouleversent leur fonctionnement normal. Il peut sagir decatastrophes climatiques ou environnementales (tremblements de terre, inondations, scheresse, ),de situations de pauvret (entranant des conditions de vie risques : habitation prcaire, rgimealimentaire pauvre, mauvaises conditions sanitaires, accs limit lducation) ou de conit social oupolitique (guerre, prjudice moral, racisme, tension ethnique, dictature). A linstar des capacits, les

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    12/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION12

    vulnrabilits peuvent tre distingues selon des caractristiques physiques, sociales, mentales ouspirituelles.

    Linscurit alimentaire entrane souvent la dgradation de lenvironnement social et/ou naturel. Lesmnages vulnrables peuvent rarement maintenir un quilibre entre leurs besoins alimentaires sur lecourt terme (la survie) et leurs moyens dexistence sur le long terme.Linscurit chronique et linscurit transitoire sont trs lies. Une succession de situations entra-nant une inscurit alimentaire temporaire, mais svre, augmente la vulnrabilit du mnage et mne une inscurit alimentaire chronique : les populations ont puis leur capital an de subvenir leur consommation alimentaire.

    On parle ii ii lorsque les gens sont sous-aliments cause du manquephysique de disponibilit de denres, ou du non-accs pour raisons conomiques ou socialesaux denres et/ou de lutilisation inadquate des aliments. Les personnes touches par linscu-rit alimentaire sont :

    1. Les individus dont la consommation alimentaire natteint pas les minimas nergtiquesrequis5.2. Les individus qui prsentent des symptmes physiques imputables des carences nu-tritionnelles lies un rgime alimentaire non quilibr ou inadapt ou encore les individusincapables physiologiquement de consommer de la nourriture cause dune infection oudune maladie.

    Le tableau ci-dessous permet de dterminer les tapes du processus passant de linscurit alimen-taire la famine. Chaque tape ne montre pas forcment toutes les caractristiques mais le tableauaide illustrer, partir dune situation rencontre, quel stade on se trouve et dans quelle directionla situation risque dvoluer.

    tb 1 : cii ii ii, i ii fi

    5 / ACF-IN, comme beaucoup dacteurs humanitaires, utilise les standards de lOrganisation Mondiale de la Sant (OMS)pour calculer la ration calorique minimum pour un adulte (2 100 calories par jour composes de 10-15% de protines,20-30% de lipides et 55-70% de glucides.)

    InscurIt crIse alImentaIre alImentaIre FamIne

    t i Normal Augmentation ou lev Extrmement lev

    m i Migration temporaire Dplacement Migrationde la population +/- profonde

    t gb ii Augmentation potentielle Augmentation Extrmement lev

    mi i Faible Eleve Hauteii

    t ii Faible Modr ou lev Elevmii Faible Faible/modre Elevez

    cg Temporaire Irrversible Destitution compltei

    v i if Aucune ou trs limite Importante Epuise ou trs limite

    Diversifcation de lactivit Normale ou en lgre Augmentation +++ Epuise ou limiteaugmentation

    ri Rduction Rduction +++ Plus de possibilitde rduire

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    13/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 1 3

    diibii i Normale ou en lgre baisse Rduite Rare ou absente

    aibii i Lgrement rduite Rduite Svrement rduiteou absente

    d i ii Faible Modre ou leve Totale

    ri i Faible Modre ou leve Eleve g i

    Il est important de rappeler que la distinction entre les diffrents niveaux de scurit alimentaire doittre faite trs attentivement par une valuation approfondie de la scurit alimentaire. Les indicateursdonns ci-dessus sont gnraux et doivent tre confronts chaque contexte donn. Le simple faitquun indicateur soit prsent dans la colonne famine nindique pas forcment une famine, il sagitplutt dune combinaison dindicateurs qui rvle la gravit dune situation.

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    14/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION14

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    Caitre 1INTROduCTION A LA sECuRITE ALImENTAIRE

    Synthse

    Les programmes de scurit alimentaire visent rduire ou prvenir les impacts ngatifs dunecrise en renforant les mcanismes dadaptation des plus vulnrables. La scurit alimentaire ACF-IN est base sur un cadre intgr abordant les causes de la mal -nutrition et de mortalit. Tous les programmes de scurit alimentaire commencent par une phase initiale danalyse an demieux comprendre la vulnrabilit, les stratgies dadaptation et les besoins de la population. Les contextes dintervention peuvent varier considrablement dune zone lautre impliquant unediversit de rponses possibles. Tous les programmes de scurit alimentaire utilisent lapproche du cycle de projet.

    D.Sau

    veur/VuAfghanistan

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    I. LA sCuRIT ALImENTAIRE ChEz ACTION CONTRE LA FAIm

    La scurit alimentaire fait partie des objectifs prioritaires dACF-IN savoir sauver des vies, soula-ger les souffrances humaines et rtablir la scurit alimentaire en agissant diffrents niveaux touten aidant maintenir la dignit des personnes et en les protgeant : aider sauver des vies maisaussi vivre demain .

    nI.1 CAdRE CONCEpTuEL dE LA mALNuTRITIONLa stratgie technique considre les diverses causes immdiates, sous-jacentes ou de base qui d-terminent le statut nutritionnel des individus (ACF-IN, 2004). Cette approche intgre est reprsentepar le schma causal de la malnutrition (gure 1)6. Ce schma montre clairement linteraction desfacteurs qui devraient, tout moment, guider notre processus analytique.

    6 / Adapt des Causes sous-jacentes de la malnutrition et de la mortalit, UNICEF, 1997.

    mortalIte

    malnutrItIon

    Priorits locales

    Organisations et institutions formelles et informelles

    Contexte historique, politique, conomique, gographique, social et culturel

    cIi

    c

    Bi

    cs-

    Apports

    alimentaires

    inadquats

    Dveloppement et crois-

    sance perturbsMaladies

    Scurit alimentaire

    des mnages

    - accessibilit

    - disponibilit

    - qualit

    - utilisation

    Environnement

    psychosocial et

    pratique de soins

    Sant publique

    & Environnement

    sanitaire

    - accs

    - disponibilit

    - qualit

    Fi 1: c c ii

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    17/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 1 7

    Le dpartement technique est divis en diffrents services an de mieux rpondre aux besoins spci-ques des populations et de lutter contre la faim par diffrents angles. Les services (scurit alimen-taire, nutrition, sant, psychosocial, eau, assainissement et promotion lhygine [WASH]) travaillentensemble en utilisant des disciplines diffrentes pour mettre en uvre des actions et rpondre ainsiau mieux aux besoins propres de chaque contexte. Lensemble des services travaille en collaborationavec le dpartement des oprations an de dvelopper un plaidoyer et dinuencer les dcisionspolitiques dont dpend la situation humanitaire des personnes dans le monde entier.

    A lorigine, la scurit alimentaire ACF-IN tait base sur la dnition de la Banque Mondiale en1986 : Assurer laccessibilit et la disponibilit de nourriture sufsante et de qualit approprie

    toute personne, tout moment, an de maintenir une vie active et saine. Les mots cls sontclairement : accessibilit, disponibilit et sufsamment de nourriture de bonne qualit. Aujourdhui,lutilisation de la nourriture est galement prise en compte quand on considre les programmes descurit alimentaire et leur interaction avec le service nutrition.

    Depuis 2001, laide alimentaire fait partie du service de scurit alimentaire pour garantir que laidealimentaire soit perue comme lune des diverses rponses possibles linscurit alimentaire. Lafusion de laide alimentaire et de la scurit alimentaire incite les activits immdiates de scuritalimentaire limiter limpact ngatif et le prolongement des activits daide alimentaire.

    Le service scurit alimentaire ayant volu, lapproche livelihoods a t adopte an de dnirlobjectif du service comme tant : se donner les moyens de combattre la faim, prserver et renfor-cer les moyens dexistence.

    Les programmes de scurit alimentaire font partie dune stratgie globale comprenant : Lanalyse de la scurit alimentaire ; Laide alimentaire immdiate ou les alternatives montaires pour rpondre au manquedaccessibilit ou de disponibilit de denres alimentaires (et rpondre aux causes immdiatesde la malnutrition) ; Le soutien lconomie des mnages pour aider renforcer les mcanismes daccs au ravi-taillement (production, commerce). Ceci rpond aux causes sous-jacentes de la malnutrition.

    Lapproche dveloppe par le service de scurit alimentaire dACF-IN est base sur lanalyse delconomie et des mcanismes alimentaires des mnages, mis en place par les populations pourvivre et survivre, an didentier et cibler les groupes les plus vulnrables au sein de la population.Cette analyse intgre le contexte culturel, conomique et politique qui affecte directement ou indirec-tement le mnage. De plus, cette approche prend en considration les dynamiques des contextes,en constante volution, et ne se limite pas un temps donn. Les programmes doivent prendre encompte les standards de Sphre7 des programmes humanitaires internationaux, mais ces derniers nedoivent pas occulter pour autant la diversit des contextes culturels, politiques et scuritaires danslesquels nous travaillons, garantissant ainsi la conception de programmes pertinents.

    II. CONTExTEs dINTERvENTION

    A linstar de la grande varit de facteurs qui affectent la scurit alimentaire de la population, ACF-FIN intervient dans des contextes galement trs varis :

    Les crises ouvertes : dorigine naturelle ou humaine, menaant la scurit alimentaire ou pro -voquant une situation de famine. Contextes durgence dans lesquels la survie des populationsdpend souvent de lassistance humanitaire.

    7 / Il est noter que ACF-IN redoute que ces standards ne soient utiliss comme conditions contractuelles des bailleurs,autorits ou autres agences, limitant ainsi la exibilit de la conception des programmes et empchant leur adaptationaux contextes culturels, politiques et environnementaux.

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    8 / Pour plus dinformations, reportez-vous lAnnexe 3 : Questions cls pour lanalyse de la malnutrition et de sescauses qui dtaille davantage les causes de la malnutrition.

    Les post-crises : suivant une crise ouverte, menant vers le rtablissement de la situation. La dstabilisation du tissu politique et social, lie des causes internes ou externes et qui placecertains groupes de la population en situation de vulnrabilit extrme. La discrimination : lorsquun groupe spcique de la population est vulnrable cause dunproblme de discrimination li la religion, lethnie, etc.

    Plusieurs situations peuvent se juxtaposer. Lanalyse dune situation typique de dtrioration en zonerurale et la rponse en scurit alimentaire est illustre dans la gure 2. Quoique typique , cettecourbe ne reprsente pas une situation standard comme les stratgies dadaptation varient duneou dune crise lautre :

    Fi 2 : mi i

    Niveaux de scurit alimentaire en zone rurales (vulnrabilit)

    migration

    Interventions possibles

    (minimisation du risque)

    MECANISMES DE RACTION

    (situation d'echec)

    maintenance

    des moyens d'existence

    Temps

    crises

    t = 0

    achat de nourriture

    rduction des repas

    collecte de nouriture sauvage

    vente de capital non-productif

    vente de capital productif()

    La gure 2 est un exemple de crise provoquant une dtrioration de la scurit alimentaire du m-nage. Le mnage met plusieurs mcanismes en place an de la minimiser.Les populations vivant dans un contexte urbain vont adopter des stratgies dadaptation qui retentleurs moyens dexistence qui vont donc diffrer de ceux mis en place dans un contexte rural (commedans la Figure 2). Il y aura davantage dactivits conomiques et la population pourra mettre en placedes stratgies telle lachat quotidien de nourriture prpare, le travail temporaire et le dveloppementalternatif dactivits gnratrices de revenus petite chelle (le petit commerce). Bien quindsira-bles, la vente au march noir, le vol et la prostitution sont des stratgies dadaptation communmentrencontres dans les contextes urbains. Les ux migratoires y sont davantage limits car, souvent,quand les populations rurales migrent, cest la faveur des zones urbaines, ajoutant ainsi une pres-sion supplmentaire sur les ressources des populations urbaines. Toutefois, les ux migratoires dori-gine conomique sont communs beaucoup de contextes.Lobjectif des programmes de scurit alimentaire, en contexte urbain ou rural, est de renforcer cesstratgies dadaptation positive et de prvenir la dtrioration du statut nutritionnel des individus.Rappelez-vous que ce statut nutritionnel ne dpend pas exclusivement de la scurit alimentaire etque les causes de malnutrition sont toujours considrer (gure 1)8.

    Lorsquune malnutrition aigu est dtecte, le traitement est assur soit par ACF-IN, soit par dautresprogrammes humanitaires de nutrition (respectivement thrapeutiques et supplmentaires). Les in-vestigations anthropomtriques de nutrition telles celles ralises par ACF-IN, tiennent compte de lamesure du taux de malnutrition globale qui peut constituer un des nombreux indicateurs surveiller.

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    19/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 1 9

    9 / Il est important de noter que la migration saisonnire ou dautres types de migrations conomiques sont consid-

    res comme des mcanismes dadaptation normaux, apportant des sources de revenus rguliers pour une populationdonne. Cela ne doit pas tre considr automatiquement comme le dernier recours suite lchec dun mcanismedadaptation.10 / Equivalent, mais pas ncessairement identique, car il est trs peu probable que la situation post-crise soit similaire la situation initiale dans toutes les rgions (Pirotte et al, 1997).

    Cependant, lorsquil est tudi isolment, il ne permet pas de conclure quoi que ce soit sur la situa-tion de la scurit alimentaire ni de donner une indication sur les causes de la malnutrition ; il donneune photographie dune situation un moment donn, inscrit dans le temps.

    Les niveaux de scurit alimentaire (1), (0), ou (-1) prsents dans la gure 2 sont thoriques et peu-vent tre dcrits ainsi :- (1) = correspond un niveau de scurit alimentaire normal : le mnage arrive couvrir ses be-soins alimentaires et non alimentaires de base et ses moyens dexistence ne sont pas en danger.- (1 0) : les mcanismes dadaptation sont renforcs, les mnages ragissent la situation an desubvenir aux besoins alimentaires et non alimentaires de base.- (0) = correspond la limite laquelle le mnage narrive plus couvrir ses besoins alimentaires etnon alimentaires de base. Le mnage est en situation dinscurit alimentaire.- (0 1) : les moyens dexistence sont en danger car les stratgies dadaptation mises en placecommencent affecter le capital productif. La scurit alimentaire du mnage est mise en dangersur le long terme.- (-1) = les mcanismes de rponses et de raction mis en place ont chou ; la seule solution pourle mnage est la migration9.

    Cette illustration ne prend pas en compte une intervention possible qui viserait stopper le dclinet inverser la courbe en renforant les mcanismes dadaptation de la population. Le schma ci-dessus tente de dmontrer que plus lintervention a lieu tt, plus les chances sont leves de rtablirle niveau de scurit alimentaire tel quil tait avant la crise.

    Selon le contexte, les causes de la crise et le niveau de la scurit alimentaire initiale ( t=0) sontplus ou moins faciles identier. Une fois identis, cela permet de dterminer les objectifs dunprogramme spcique mettre en uvre dans un contexte appropri. Il est utile de constater que lesmnages nont pas le mme niveau de scurit alimentaire initial avant la crise, et quils sont affectspar la mme crise de manires diffrentes. Ces diffrences au sein de la population sont tudiesplus loin dans ltude des critres de vulnrabilit au cours dune valuation initiale (se reporter auchapitre II.2.2.2.).

    Le but des programmes de scurit alimentaire est de redonner aux bnciaires un niveau de s -curit alimentaire qui est i quivalent10 celui quils avaient avant la crise et de sassurerde lexistence des conditions ncessaires pour son maintien et son amlioration (via, par exemple,le renforcement des capacits locales ou la collaboration avec des partenaires). Le niveau attein-dre est dtermin par les conditions initiales et, dans certains cas, un niveau quivalent nest paspossible. Lorsque cela arrive, ACF-IN tente au moins dassurer un niveau de scurit alimentaire quipermette aux familles de consommer une nourriture acceptable et de rsister dventuels chocsmineurs additionnels. Dans certains cas, ltat de dnuement initial est un objectif inadquat, surtoutsi aucun acteur nest prsent dans la zone. Nous nous efforons alors de mener des activits quifavorisent la scurit alimentaire long terme.

    Action contre la Faim peut intervenir pendant la crise mme, travers des actions durgence, ou plustard, travers des programmes de rhabilitation. Dans les contextes trs exposs aux risques, desactions de prvention peuvent galement avoir lieu. La gure 3 illustre les types varis de program-mes qui peuvent tre mis en uvre sur le terrain ; cela nest pas exhaustif mais cela montre la grandediversit des activits possibles.

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    20/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION20

    11 / Cf Annexe 4 : Descriptions de poste en scurit alimentaire, pour consulter quelques exemples des diffrents prolspossibles.

    Fi 3 : c c Ii

    causes de la malnutrItIon contexte InterventIon

    Causes immdiates( Apports alimentaires

    inadquats)

    Causes sous-jacentes(au niveau du mnageou de la communaut)

    Causes de base

    Urgenceou crise ouverte

    Rhabilitationou Post Crise

    Prventionet Dstabilisation

    Laide alimentaire et les alternati-

    ves montaires Distribution de produits de pre-

    mire ncessit Interventions base de coupons

    Recapitalisation (agriculture,activits gnratrices de revenus) Nourriture ou argent contretravail (FFW/CFW) Interventions au sein des mar-

    chs

    Renforcement institutionnel Organisation communautaire Diversication agricole Cration et / ou amlioration desactivits gnratrices de revenus Protection des ressourcesnaturelles

    Le renforcement institutionnel, lorganisation communautaire et la gestion et la protection des res-sources naturelles sont des aspects transversaux qui doivent tre intgrs dans la programmation detous les contextes possibles, et ce, y compris, au niveau de la prvention.

    La scurit alimentaire est un domaine multidisciplinaire. Par consquent, les prols des responsa-bles de scurit alimentaire sont varis : agronomes, socio-conomistes, logisticiens, ethnologues,anthropologues, nutritionnistes, statisticiens, gographes tous travaillent sur la comprhensiondu contexte pour mieux adapter les rponses.11 Les quipes nationales recrutes sur place retentaussi cette varit de connaissances et de savoirs : Le travailleur daujourdhui doit tre la fois un

    savant politique, un conomiste, un anthropologiste, un analyste militaire, un historien, un ngociateurde paix et un logisticien (Lautze, 1997).

    Notre centre dintrt est surtout la scurit alimentaire du mnage (cest--dire la disponibilit, lac-cessibilit et lutilisation de la nourriture). Cependant, en se rfrant la logique du schma causalede la malnutrition, ce serait une erreur de sarrter l. Les activits, surtout celles dvaluation et desurveillance, intgrent effectivement des composantes en matire de sant publique et denviron-nement sanitaire et denvironnement psychosocial et pratique de soins . Il faut galement noterquon peut rencontrer plusieurs contextes diffrents dans une mme zone gographique donne,ce qui implique la mise en uvre de plusieurs activits diffrentes (sur du court et du moyen terme)pour promouvoir le rtablissement de la population. La gure 3 peut tre dveloppe dans le tableausuivant qui distingue les diffrentes activits en 5 catgories majeures :

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    12 / Laide alimentaire devrait tre apporte en lien avec les distributions de graines lorsquil y a un risque que les famillesconsomment les graines, faute de nourriture disponible dans le foyer.

    tb 2 : ti ii i ii

    typologIe des actIvIts menes par le dpartement scurIt alImentaIre :- Analyses de contexte

    Missions exploratoiresAnalyse de la vulnrabilit valuations techniques spciques Systmes de surveillance / Systmes dalerte prcoce

    - Assistance alimentaire, non-alimentaire et montaire

    Distribution gnrale et distribution cible Cantines Nourriture ou argent contre travail Rations de protection des semences 12

    Produits non alimentaires de premire ncessit Interventions montaires (argent ou bons dachat)

    - Aide lconomie des mnages

    Rhabilitation agricole (mthodes de production, diversication, formation)Activits gnratrices de revenus (AGR)

    - Optimisation des outils de production

    Capitalisation (ex : innovations techniques, amlioration des semences) Conservation (ex : protection des sols, agro-irrigation...)

    - Aide au tissu socio-conomique

    Aide aux canaux de distribution (ex : dveloppement des cultures commerciales) Aide aux communauts (ex : groupes communautaires, associations de fermiers,institutions sociales, coopratives)

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    nII.1 GEsTION dE CyCLE dE pROjETTravailler dans des contextes diffrents avec des besoins divers signie que les programmes descurit alimentaire sont rarement similaires. Cependant, ils suivent tous les mmes tapes du cyclede projet13 :

    e i : Le point dentre possible pour le projet. Le contexte gnral estvalu an de connatre les problmes gnraux, les contraintes et les opportunits. Les discussionsgnrales ont lieu sur le terrain, au sige et avec les bailleurs, en tenant compte de lexprience etdes stratgies dACF, tant au niveau national que rgional.Ee dideici : Consultation avec les bnciaires prvus, analyse des problmes aux-quels ils doivent faire face et identication des options pour affronter ces problmes. Les ides pourle projet sont identies et examines pour une tude ultrieure.e fi : Les ides de projet pertinentes sont dveloppes dans des plans deprojet oprationnels. Les bnciaires et dautres acteurs participent leur description prcise. Lafaisabilit du projet envisag est value (savoir sil est susceptible de russir ou non) tout comme saprennit (savoir sil peut gnrer des bnces durables ou non). Sur la base de ces valuations, ladcision est prise dcrire ou non un projet formel et de trouver les fonds pour le raliser.Ee de cee : Une proposition de projet est soumise au bailleur qui dcide ou non de lenancer. Le bailleur et ACF-IN saccordent formellement sur les modalits de sa mise en uvre.

    13 / Pour plus de renseignement sur la gestion de cycle de projet, reportez-vous au manuel de la Communaut euro-penne ou celui de AusAid.

    programmatIon

    valuatIon IdentIFIcatIon desBesoIns

    mIse en uvre FormulatIon

    FInancement

    suIvIsurveIllance

    Fi 5 : c

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    e i : Le projet est initi et mis en uvre.Pendant ltape de mise en uvre, en consultation avec les bnciaires et les acteurs du projet,le projet est suivi de manire rgulire pour valuer les progrs sur le terrain et les comparer ceuxprvus initialement. Si ncessaire, le projet peut tre rajust en fonction des objectifs initiaux ou,certains de ces objectifs peuvent tre modis la lumire dventuels changements de contextesignicatifs (depuis ltape de formulation).e i : Lvaluation du projet nous permet didentier ce qui a pu tre ralis etmet en avant les leons apprises. Les conclusions de lvaluation sont ncessaires pour amliorer laconception de projets ou de programmes futurs. Une valuation peut aussi avoir lieu la moiti duprogramme an de mesurer son volution et apporter dventuelles modications dans les activits,le cas chant (EC, 1999).

    Lutilisation du cycle de projet a t adopte par ACF-IN an de surmonter des problmes inhrentsau dveloppement et au suivi des projets. Ces problmes et solutions proposes par lapplication ducycle de projet sont illustrs dans le tableau 3.

    proBlmes Inhrents vIter solutIons proposes par lapplIcatIon du cycle de projet

    projets mens en fonction de loffre solutions en fonction de la demandefaible analyse de la situation analyse amliore

    planning orient selon les activits planning orient selon les objectifs

    impacts non vriables impact vriable

    vision court terme accent sur la prennit du projet

    documents de projet imprcis formats standardiss (ex : cadre logique)

    Ii iLapproche fondamentale dans le cycle de projet est lapproche du cadre logique .Ceci implique lutilisation dun cadre logique galement appel matrice de cadre logique (MCL) (ou Log frame en anglais) an de planier, diriger et valuer des projets (Hallam, 1998).

    Un cadre logique, sil est bien appliqu, prsente le bon droulement du projet en dmontrantune hirarchie dobjectifs14. Les cadres logiques donnent un rsum concis, savoir : les objectifs du projet, la logique dintervention du projet (pourquoi ? quoi ? comment ?), les indicateurs et sources dinformation permettant de mesurer la progression du projet, les principaux risques et hypothses qui pourraient affecter la ralisation des objectifs.

    pi ii i ?Ils sont utiles :

    pour offrir une vision rapide des lments essentiels cits ci-dessus, pour planier les projets (identication et formulation des tapes de la gestion de cycle deprojet), pour valuer sa progression et mesurer les ralisations (suivi et valuation), pour communiquer les ides du projet et ses composantes (aux autres membres de lquipe,au sige, aux bailleurs, etc.),

    14 / Pour plus de dtails sur la conception et lutilisation des cadres logiques, reportez-vous EC Aid Delivery Methodsvolume 1 ou au manuel dAusAid.

    tb 3 : obif i

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    pour transfrer le projet ils peuvent aider la nouvelle quipe lintgrer rapidement, pour rpondre aux exigences de la plupart des bailleurs qui demandent le plus souvent dint-grer des cadres logiques dans les propositions de projet,Cependant, les cadres logiques ne garantissent pas la russite du projet et des cadres logiquesmal conus ( pour remplir les cases ) peuvent mener de mauvais rsultats.

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    Caitre 2vALuATION dE LA sECuRITE ALImENTAIRE

    Synthse

    Lvaluation prliminaire doit nous permettre de rpondre aux questions cls suivantes : Quelle crise ? Quels effets la crise a-t-elle provoqus sur la zone ? Sur la population ? Quel groupe au sein de la population est-il le plus risque ? O ? Quand ? Pourquoi ? Quels sont les risques (identication des indicateurs) ? Quelles stratgies / quels sont les risques lis ? Quelle action sil y a lieu ? Quels rsultats recherchons-nous atteindre travers laction (cest--dire la prparation duretrait de laide) ?

    A

    CF

    Cambodge

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    I. INTROduCTION : QuEL TypE dvALuATION ?

    Une valuation qualitative est indispensable pour russir un programme de scurit alimentaire. Elleest dnie sur plusieurs niveaux :

    Analyse de la situation et identication des besoins : ceci implique une excellente -i b et une identication des diffrentes alternatives possibles en mesurantleur pertinence respective. Cest ce que nous pouvons appeler lvli-digsic . Pendant le droul du programme, deux types dvaluation sont ncessaires. Dans un premiertemps, il sagit de surveiller le contexte et la situation en matire de scurit alimentaire an deconrmer la pertinence du programme. On parle gnralement de i iii pour ce type de suivi. Ensuite, le programme lui-mme devient lobjet dune -i constante, dnie comme lvli-sivi . Aprs le programme, non seulement il est important de suivre lvolution du contexte mais ausside vrier si les bif iif et qualitatifs xs ont bien t atteints. En complment, i- - comprenant les effets positifs et ngatifs - doit donc tre valu. Il sagit de lvli-ic .

    Ce chapitre se concentre sur les principes de lvaluation-diagnostic de la scurit alimentaire. Elleest faite la suite dune valuation plus large (par exemple aprs une valuation exploratoire), quiaura examin notamment tous les facteurs contribuant la malnutrition (gure 1). En effet, i i ii i ib i ; sinous concentrons notre attention sur les facteurs relatifs la nourriture, nous devons nous assurerque nous ne dissimulons pas pour autant des analyses techniques complmentaires telles que lesenqutes nutritionnelles ou sanitaires.

    Bien que lattention doive tre concentre sur les facteurs relatifs la nourriture dans beaucoup desituations, il est aussi important de dvelopper lanalyse de facteurs conomiques largis pour pou-voir acqurir une reprsentation des moyens dexistence (lapproche livelihood )..

    Avec ce cadre, lidentication des besoins dune population consiste : valuer la disponibilit de la nourriture pour cette population, Dterminer ses mcanismes daccs la nourriture et dutilisation alimentaire, Elargir le champ danalyse pour y inclure les questions conomiques lies aux moyensdexistence. Identier les sous-groupes au sein dune population qui sont les plus affects par la criseet les plus vulnrables une situation dinscurit alimentaire et expliquer pourquoi Comprendre les stratgies dadaptation et de raction utilises pour chaque situation.

    Les valuations de scurit alimentaire nous permettent une comprhension rapide et globale desstratgies dadaptation mises en place par une population dans un contexte politique, socioculturel,cologique et conomique un moment donn. Elles aident galement dnir les critres de vul -nrabilit. Les sgies ddi s dc les is de d di les ieve-is les ls ies.

    Les principes gnraux dune valuation sont les mmes quels que soient le contexte et les objectifs(de la mission exploratoire des valuations rapides en situation durgence, ou encore une analyseplus profonde de la scurit alimentaire). Cela implique simplement dadapter les mthodes selon letemps et les ressources disponibles et le niveau de dtail ncessaire.Une valuation nous permet aussi de dterminer les contraintes externes importantes qui ne sontpas directement lies aux besoins alimentaires, mais qui doivent tre surmontes. Ce sont les fac-teurs sociopolitiques qui justient laction en lien avec nos objectifs ( prserver la dignit des genset les protger ). Ces contraintes externes peuvent galement menacer les principes exprims dans

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    15 / Cf. Annexe 5 : Charte des Principes dAction contre la Faim pour la charte complte dACF-IN.16 / Une stratgie de sortie bauche les tapes pour terminer graduellement un projet ou fermer une mission. Il peutsagir darrter totalement les activits ou de les transfrer une autre agence (autre ONG, autorits locales, organisationinternationale, etc.). Une stratgie de sortie doit tre tudie ds la construction des tapes initiales du programme.

    la charte dACF-IN (indpendance, neutralit, non-discrimination, accs libre et direct aux victimes,professionnalisme et transparence) ou la scurit de la zone15.

    II. OBjECTIFs ET dIRECTIvEs pOuR uNE vALuATION dE LA sCuRIT ALImENTAIRE

    nII.1 OBjECTIFs duNE vALuATION dE LA sCuRIT ALImENTAIRELvaluation doit mener : la comprhension du contexte de la crise un niveau macro et micro. la comprhension des mcanismes dadaptation et de raction dvelopps lchelle dunmnage face une crise. lidentication des sources alimentaires disponibles, la manire dont les mnages ont accs ces sources et la manire dont ils utilisent la nourriture. Lidentication des diffrents groupes de richesses au sein de la population et la manire dontla crise entrave les capacits de chaque groupe assurer sa scurit alimentaire.

    Cette comprhension devrait nous permettre elle seule didentier les besoins de la populationselon la vulnrabilit macro-micro. Les recommandations en termes dintervention peuvent alors treformules.

    En dautres termes, les objectifs sont : didentier, dans la rgion concerne par ltude, les zones risques en matire de scuritalimentaire, de dnir les caractristiques des populations confrontes linscurit alimentaire en prenanten compte les aspects gographiques et temporels, de dnir le type de mnage vulnrable linscurit alimentaire et les critres de vulnrabilitnous permettant de les distinguer an dadapter la rponse aux diffrents niveaux de besoins.Cette information de base va servir de socle au suivi de limpact du programme et aider dter-miner les critres pour une stratgie de sortie16. de spcier les interventions appropries pour complter les mcanismes dadaptabilit misen place par les mnages et dvelopper leurs moyens dexistence la fois sur du court et dulong terme.

    nII.2 dIRECTIvEs pOuR uNE vALuATION dE LA sCuRIT ALImENTAIRE

    nII.2.1 Dcie l cise e s cexeConformment aux principes illustrs dans la gure 2, les interventions dACF-IN sont gnralementmenes suite une crise. En thorie, cest assez simple, mais en pratique, lidentication dune crisepeut se rvler complexe. Les crises impliquent une srie dvnements, de crises successives ; celapeut galement provenir dun conit perptuel , o les dplacements de population se rptent oulorsque la pr-crise remonte plusieurs annes auparavant (comme cest le cas par exemple enSierra Leone ou au Burundi).

    Cela signie que le principe qui motive les valuations doit tre bien compris : dcrire la crise estncessaire an de xer les objectifs atteindre. Dans ce cas, il est important de distinguer les pro -blmes structurels des problmes lis la crise : lorsque nous essayons de rpondre spciquementaux uns, nous devons imprativement considrer les autres. Notre action doit contribuer rapidement

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    17 / Pour un exemple de zone socio conomique, reportez-vous lAnnexe 6 : Zones socio-conomiques au Tadjikistan.18 / Cette courbe est spcique chaque contexte, il est donc impossible davoir des indicateurs de vulnrabilit standar-diss qui pourraient tre utiliss systmatiquement.

    et activement renforcer les capacits locales, qui doivent tre consolides pour le long terme.

    Dcrire la crise, et surtout estimer le niveau de scurit alimentaire quil y avait avant, en relationdirecte avec les sous-groupes de la population, est fondamental pour construire des stratgies din-tervention techniques cohrentes.

    nII.2.2 Hyhses lbles lvli de l sci lieieMme si lobjectif de ce livre nest pas dtudier en profondeur les aspects mthodologiques tech-niques des valuations, (le livre valuation et Surveillance de la Scurit Alimentaire y rpond), il estcependant important de comprendre les hypothses selon lesquelles la situation est tudie et quidterminent les niveaux de besoin.

    Lanalyse de la situation et la dnition des besoins suivent une approche de la vulnrabilit lins-curit alimentaire multisectorielle. Cela implique une analyse du contexte (macro) et une analyse auniveau du mnage (micro), bases sur trois hypothses principales :

    La vulnrabilit linscurit alimentaire est fonction du contexte environnemental / conomi-que / sociopolitique, La vulnrabilit linscurit alimentaire est variable selon le groupe de richesse auxquel lesmnages appartiennent, La vulnrabilit linscurit alimentaire volue au cours du temps.

    Au niveau de lanalyse, ces trois hypothses seront abordes travers la cartographie des zonesde scurit alimentaire et la dnition de la typologie de la population et volueront dune priode lautre.

    nII.2.2.1 vli de l sci lieie : zge, lyse de cexeLes ressources naturelles, les vnements politiques, les activits agricoles et conomiques et leursdveloppements respectifs ainsi que les aspects socioculturels sont les premiers lments qui d-terminent le degr de risque dans une zone. En gnral, les zones sont dnies en terme de zonessocio-conomiques sont des zones gographiques offrant des moyens dexistence la population,bases sur les mmes caractristiques internes, les mmes potentiels et les mmes contraintes17.

    Toutes les informations recueillies sont assembles puis synthtises, an de faire merger les pointsforts (capacits) et les points faibles (vulnrabilits) de chaque zone et dtablir une courbe de vul -nrabilit18. Ce classement par zone prend en compte le degr de risque humanitaire selon la dispo-nibilit et les conditions daccs la nourriture, en considrant galement le potentiel conomiqueet cologique, le degr de dveloppement, le niveau de stabilisation politique et la couverture desbesoins assurs par dautres acteurs (gouvernement, ONG ou autres organisations locales ).

    nII.2.2.2 vli de l sci lieie : ylgie de l liLa vulnrabilit linscurit alimentaire des mnages est fonction de la capacit de la famille faireface la crise et activer des mcanismes dadaptation; il y a une relation vidente entre la maniredont les gens font face une crise et les opportunits relatives pour construire les capacits locales (Lautze, 1997).Lidentication des zones socio-conomiques est essentielle mais reprsente seulement le point dedpart. Des diffrences existent entre les stratgies de survie des mnages et leur capacit faireface une crise, et ce, au sein de chaque zone. Nous avons donc besoin de dnir des sous-groupesde personnes selon la manire dont les mnages font face une telle crise (cest frquemment, maispas exclusivement, li leur niveau socio-conomique). Ces niveaux de scurit alimentaire sont

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    29/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 2 9

    valus en termes de bii et de i (ANDERSON M., 1996).

    La premire tape est de comprendre la manire dont la communaut fonctionne et les caract-ristiques des diffrents types de mnages. Les facteurs tels que lconomie gnrale du mnage,les systmes agricoles, les systmes de sant, les systmes dchange, les systmes dentraide,lconomie alimentaire du mnage, les liens intrafamiliaux, et les mcanismes dadaptation pourdes vnements particuliers doivent tre examins. Ensuite, le capital dont dispose le mnage, lesmembres le composant, leurs activits respectives et limpact direct de la crise sur le mnage sontles facteurs tudis an de dterminer les moyens (les capacits) la disposition de la famille pourrduire les effets nfastes des vnements.

    La scurit alimentaire du mnage est tablie par la conjonction de la production agricole, la cueillet-te, la chasse, la pche, les activits conomiques non agricoles et/ou les mcanismes sociaux. Lac-cs lalimentation peut tre affect par divers vnements et circonstances. Si les mcanismesde dadaptation sont puiss (par exemple, lorsque les sources dalimentation disponibles ltatsauvage sont puises) les personnes deviennent vulnrables et se retrouvent dans une situationdinscurit alimentaire. Chaque mnage a sa propre manire de ragir, entranant diffrents niveauxde vulnrabilit au sein dune population vivant la mme crise.

    Lorsque quun mnage a mis en place, en vain, ses stratgies dadaptation, il entre dans une situa-tion de vulnrabilit chronique. Dans un contexte de plusieurs situations dfavorables successives,un mnage mobilise son capital sans tre capable pour autant de le rinvestir. Il essaie de faire face,vnement aprs vnement, jusqu une amlioration de la situation ou lchec des mcanismesdadaptation.Lanalyse de la vulnrabilit est essentielle pour dterminer le niveau de scurit alimentaire dunmnage. La vulnrabilit / le niveau de scurit alimentaire dune population ou dune famille peuttre valu en comprenant :

    Les mcanismes dadaptation dvelopps pour faire face une crise, La raction dune population ou dun mnage face cette crise.

    La discussion au niveau communautaire, montre quil y a des groupes de population diffrents ausein de chaque zone socio-conomique, avec des caractristiques spciques pour chacun de cesgroupes de population (connexes par exemple aux zones de terres semes, au nombre de btailgard, ou aux sources principales de nourriture et de revenus). Ces critres dterminent la capacitde chaque groupe de richesse faire face aussi bien aux vnements ngatifs en cours qu ceux venir. Un ou plusieurs groupes de mnages peuvent tre dnis comme tant vulnrables lins-curit alimentaire. En dautres termes, ils ne sont pas capables de se procurer lapport alimentairede base ncessaire ( travers la production, lachat ou lchange) et/ou nont pas la capacit de faireface aux vnements dune crise.

    Comme pour le zonage, lobjectif est de dnir les diffrents sous-groupes de population selon leurdegr de vulnrabilit linscurit alimentaire.

    Les gures 5 et 6 montrent deux situations o trois catgories de mnages ont t identies. Cestrois catgories ont t caractrises dune part par leur niveau de scurit alimentaire et dautre partpar la manire dont elles ont t affectes par la crise et dont elles ont ragi face celle-ci.

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    30/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION30

    Fi 5 : s i i i z , i i

    Fi 6 : a i ii i i

    Ce schma illustre la situation la plus commune : les mnages avec le niveau de scurit alimen-taire le plus lev avant la crise (groupe A) ressentent limpact de la crise dune manire moins brutaleque les autres catgories et russissent nalement retourner leur niveau initial (t=0) sans atteindrele point o les membres de cette catgorie ne peuvent couvrir leurs besoins alimentaires. A loppos,la catgorie la plus vulnrable (groupe C) choue avec ses mcanismes dadaptation (ce qui auraitpu ventuellement tre vit par une intervention approprie).

    Le schma suivant illustre une autre situation dans laquelle les mnages avec le niveau de scuritalimentaire le plus lev (groupe A) ressentent un choc de plus grande amplitude que les autrescatgories et sont incapables de retrouver leur niveau initial. Les mnages qui, lorigine, taientles plus vulnrables linscurit alimentaire (groupe C), retournent au mme niveau bien que pluslentement. Ce type de dynamique a t rencontr aprs la guerre au Kosovo. Si une valuation in-dique une telle situation, alors il est recommand de cibler prioritairement les populations des deuxgroupes A et C.

    Niveaux de scurit alimentaire du mnage (vulnrabilit)

    maintenance

    des moyens d'existence

    migration(chec) Temps

    crises

    t = 0

    Group A (15%)

    Group B (60%)

    Group C (25%)

    Typologie initiale

    de la population

    achat de nourriture

    rduction des repas

    collecte de nouriture sauvage

    vente de capital non-productif

    vente de capital productif

    maintenance

    des moyens d'existence

    migration

    (chec)

    (minimisation du risque)

    Tempst = 0

    crises

    Niveaux de scurit alimentaire en zone rurales (vulnrabilit)

    Group A (15%)

    Group B (60%)

    Group C (25%)

    Typologie initiale

    de la population

    achat de nourriture

    rduction des repas

    collecte de nouriture sauvage

    ()

    vente de capital non-productif

    vente de capital productif

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    31/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 3 1

    Le dilemme auquel sont confronts les mnages est le i i i fi bilieies idis cble e des hdes ve e svie lg ee.Ande comprendre comment les personnes sadaptent une situation de crise, lvaluation doit contenirune vue densemble de la situation des mnages avant la crise. Cela demande de connatre et decomprendre les moyens dexistence des mnages.

    En utilisant la situation normale comme rfrence, nous utilisons alors les groupes de vulnrabilitpour tudier lvolution de lconomie de chaque groupe avant/pendant/aprs la crise. Nous pou-vons ainsi dcouvrir la srie de stratgies dadaptation mises en place en fonction de lintensit desvnements nfastes et du contexte socioculturel et aussi en mesurer limpact sur les ressourcesde la population. Il est fondamental de comprendre comment la population a agi pour faire face lacrise et danalyser lordre dans lequel les diffrents mcanismes dadaptation et de raction ont tmis en place (PIROTTE C., 1997).

    Lidentication des stratgies dadaptation mises en uvre et leurs consquences (du court au longterme) doit nous permettre dune part de mesurer lintensit de la crise, et, dautre part, de dterminerquelles interventions, le cas chant, doivent tre recommandes.

    Certains mcanismes dadaptation doivent tre conforts et/ou renforcs (par exemple, lactivationdu rseau de laide mutuelle interne/externe, lintensication structure de la production) ; dautres,en revanche, sont dcourager cause des ventuels impacts ngatifs quils pourraient provoquer lavenir (comme la dforestation) mais pour lesquels il est cependant ncessaire de proposer unealternative.

    La typologie doit identier 3-4 catgories principales de mnages par zones avec les critres qui lesdiffrencient.

    Exemples:

    En ce qui concerne les zones rurales, la typologie va dpendre de :- la composition de la famille : nombre de membres actifs, hommes/femmes,- des activits agricoles/ du type dagriculture, des types de cultures commerciales, de la super-cie moyenne, du rendement moyen, des productions,- du capital disponible (btiments, btails, outils) dterminant la capacit acheter de la nour-riture,- des activits annexes et de leur importance.Dune manire semblable, une typologie en zones urbaines utilise le plus souvent les indicateurssuivants :- taille de la famille, nombre de personnes charge,- type dactivits gnratrices de revenus formelles et non formelles,- type de maison, dameublement,- existence daide aux familles (au niveau du pays, diasporas),- sources alimentaires,- accs aux services de base (lectricit, rseau hydraulique, installations sanitaires).

    Les informations collectes sont analyses selon les degrs de vulnrabilit, ce qui facilitera la for-mulation des recommandations et permettra de prendre les dcisions. Les programmes dACF-INciblent les plus vulnrables et ont pour objectif dassurer la scurit alimentaire au prsent et lave-nir. Ils cherchent galement le plus possible constituer un systme daide aux mcanismes positifsque la communaut a mis en place.

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    32/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION32

    Enn, la synthse ralise montrera les diffrentes catgories de la population, leur proportions rela-tives et surtout les critres permettant de les identier.Ces critres, et la capacit de changement entre les groupes de vulnrabilit, aideront constituerla rfrence initiale pour surveiller lvolution de la situation. Ils serviront galement lidenticationnale des bnciaires (ciblage) pour une intervention future ventuelle, sur base des besoins misen vidence.

    nII.2.2.3 L ise e ce d es ds lvli de l sci lieieLa dimension temporelle est illustre en comparant les annes (bonne, moyenne, mauvaise), lesvariations de saisons (sries de calendriers) et la situation avant et aprs la crise.

    Comme il a dj t mentionn, lvaluation de la scurit alimentaire donne une reprsentationdune situation donne, un temps donn. Il est donc ncessaire de placer la situation en coursdans le temps, de la dater, pour mieux apprhender les risques et les niveaux de vulnrabilit. Cetexercice peut seffectuer en utilisant une varit doutils, notamment les calendriers saisonniers, lescalendriers dvnements et les entretiens avec les anciens du village.

    Le point de dpart est dabord de dterminer la situation actuelle avec la population et ensuite dedemander si cette situation est constante toute lanne ou sil y a des mois ou des saisons qui sontplus ou moins difciles en matire de scurit alimentaire. Aprs avoir dtermin les saisons les plusstables et les saisons dinscurit alimentaire, le mme procd peut tre utilis pour dterminerlanne actuelle compare aux annes passes. Il faut demander la communaut si la situationactuelle est normale , meilleure ou pire quune anne moyenne. Si la rponse est meilleureou pire, il faut alors demander la communaut en quoi la situation diffre et identier les facteursdterminants pour dnir les annes moyennes, bonnes et mauvaises.

    III. CONCLusION duNE vALuATION dE LA sCuRIT ALImENTAIRE

    Les diffrents lments recueillis au niveau des zones socio-conomiques et au niveau du groupefournissent un bilan gnral de la situation au i et identient les points fortset les points faibles affectant la scurit alimentaire de la population.

    Cela nous permet dtablir un ordre de classement parmi les zones ; une courbe du risque estralise en prenant en considration la situation politique, les ressources naturelles et les activitsconomiques ainsi que les aspects dmographiques qui peuvent limiter laccessibilit de la nourri-ture aux populations. De la mme manire, le classement des groupes de vulnrabilit rsidant dans chaque zone esteffectu en faisant linventaire des ressources (capital, main duvre) disponibles et des facteurs derisque (absence de capital, forte dpendance/faible autonomie) chez les diffrents groupes identi-s. Nous considrons la dimension temporelle :

    lchelle de la crise : du temps t=0, la crise, lorsque les diffrents indicateurs sont aui f ;lchelle des saisons, prenant en compte les variations de ces indicateurs pendant toute lan -ne.

    Linformation peut nalement tre illustre dans une matrice, avec les diffrents types de mnagesen ligne et les diffrentes zones socio-conomiques en colonne, reprsentant ainsi le classementselon une chelle de vulnrabilit diffrentielle. Ce schma nous permet davoir une vue densemblerapide de lanalyse de la situation.

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    33/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 3 3

    Figure 7 : Classicaion de la vulnrabili selon les zones socioconomiques

    i i

    Zones socIo-conomIques

    typologIe de la populatIon

    T1 (catgorie la plus vulnrable)

    T2 (catgorie intermdiaire)

    T3 (catgorie en situationde scurit alimentaire)

    Z1(zone la plusvulnrable)

    Z2 Z3 Z4

    (Grnewald, 2000)

    Priorit

    Le livre valuation et surveillance de la scurit alimentaire prsente les dtails des mthodes et desoutils qui peuvent tre utiliss pour dvelopper le classement de la vulnrabilit et donne galementdes exemples concrets.

    Le degr danalyse ralis au terme de lvaluation initiale dpend bien entendu du temps disponible,du contexte et des objectifs initiaux. Il est vident que dans de nombreuses situations, lurgence desbesoins, les conditions daccs aux populations et linscurit ne permettent pas de faire des valua-tions aussi approfondies que nous le souhaiterions. Par consquent, il est ncessaire de construire i b i qui seront conrmes ou non par la suite par le systme

    de surveillance de la scurit alimentaire.

    Les rsultats du systme de surveillance tout comme le suivi du programme doivent permettre derviser les hypothses, les choix correspondants, et dadapter les actions en consquence.

    Par consquent, il nexiste pas de mthodes universelles. Cest seulement travers la synthse etla comparaison des diffrentes valuations que nous pouvons estimer la pertinence et la faisabilitdune action et dcider de sa mise en uvre.

    Iv. RECOmmANdATIONs pROpOsITIONs dACTIONs suITE LvALuATION dE LA sCuRIT ALImENTAIRELe processus dvaluation / de diagnostic est men pour aboutir des recommandations dactionspertinentes.

    Une fois lanalyse complte, plusieurs types dactions sont possibles, il est donc ncessaire de : Choisir les zones o auront lieu les actions, selon les niveaux de vulnrabilit identis, en consi-drant les besoins couverts par les autres acteurs et/ou en vriant quACF-IN est en mesure das-surer cette action partout. Faire une hirarchie des thmes selon une stratgie oprationnelle, base sur les connaissances

    institutionnelles et selon les besoins couverts par dautres acteurs. Identier les alternatives possibles dactions : quel type dintervention ? Pour quels groupes depopulation ? Comment sont-ils identiables ?

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    34/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION34

    Revoir la situation en prenant en compte le principe de non nuisance 19 (les possibilits demanipulation et de lutilisation de laide humanitaire des ns politiques reprsentent les risquesmaximum de nuisance). Prendre une dcision, sil y a lieu, sur des interventions entreprendre. Dnir un cadre de suivi et dvaluation.

    Dnir une stratgie de sortie ( les conditions cest--dire, le niveau atteindre pour larrt oulvolution de laide) et de transfert20 dautres acteurs. Imaginer les diffrents scnarios possibles concernant lvolution de la situation et, en mmetemps, les actions entreprendre dans chacun des cas.

    19 / La non nuisance fait rfrence au principe qui assure quaucune action ni programme mis en uvre nait dimpactngatif ou nocif pour la population ou lenvironnement.20 / Le concept du transfert dun projet ou dune activit peut faire partie dune stratgie de retrait progressif ou desortie qui assure la continuit des activits par dautres acteurs plus permanents (locaux, gouvernementaux ou inter-nationaux).

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    Caitre 3suRvEILLANCE dE LA sECuRITE ALImENTAIRE

    Synthse

    Les systmes de surveillance tiennent compte du suivi de lvolution de la situation an damlio-rer la comprhension du contexte et de limpact que les changements ont sur les populations. Les systmes de surveillance doivent produire des rapports rguliers, servant ainsi doutils pr -cieux et pratiques pour prendre des dcisions et faire du plaidoyer. Le suivi du projet est partie intgrante des systmes de surveillance et peut permettre dapporterdes changements opportuns dans la mise en uvre du programme si lvolution de la situation ledemande.

    J.Lang

    evin/DeadlinesSomalie

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    36/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION36

    21 / Cf. les documents dACF suivants: Famine Early Warning Systems and response: a diagnosis and compared as -sessment of the major functioning Famine Early Warning Systems et ACF-IN Food Security Surveillance Guideline Part1: Background Document, 2005.

    I. OBjECTIF ET pERTINENCE du sysTmE dE suRvEILLANCE dACF-IN

    Lobjectif principal dun systme de surveillance est de i ii an : Damliorer notre analyse contextuelle et de permettre ainsi une intervention politique et techniqueapproprie.

    Et plus spciquement : Davoir sufsamment dlments pour tre capable, tout moment, de placer les programmesdans un contexte global, de conrmer ainsi leur efcacit et de les modier en consquence si n-cessaire. Dtre capable de dceler les amliorations ou dtriorations dune situation an dalerter lesautres acteurs ou dintervenir directement (systme dalerte).La gure 2 dtaille prcdemment illustre limportance du systme de surveillance. Au-del desdeux objectifs cits ci dessus, cette surveillance rgulire nous permet, en termes de stratgie din-tervention, de contrler et donc de dterminer si les activits restent ncessaires en tenant comptedes conditions requises pour un ventuel dsengagement.

    Le systme de surveillance mis en place par ACF-IN doit tre complmentaire des autres systmesprexistants :

    a (nationale, rgionale, ou internationale), tels que les systmes dalerte pr-coce (SAP) (FEWS: Famine Early Warning System, FIVIMS : Food Insecurity and VulnerabilityInformation and Mapping Systems, FAO SMIAR, AGRISET). 21

    Ces systmes sont des sources dinformation uniques, mobilisant des ressources qui nous sontinaccessibles et qui nous permettent de renseigner les aspects macro de nos analyses. Lesinformations macro concernant les donnes sur le climat (issues de linterprtation de photos arien-nes et satellites), la reprsentation cartographique des mouvements de la population, etc. sont desindicateurs fondamentaux pour comprendre le contexte donn et dnir les stratgies dintervention.Les systmes de surveillance dACF-IN compltent ces systmes gnraux en prenant en comptelinformation existante et en lenrichissant un niveau plus micro. Par exemple, la micro analysepermet :

    1. Linterprtation des consquences de conditions climatiques nfastes rcurrentes,2. De surveiller les mcanismes dadaptation existants la disposition de la population pour faireface aux vnements,3. Dassister lidentication des stratgies pour trouver une rponse technique adapte.

    En ce sens, le suivi des indicateurs nutritionnels et de scurit alimentaire (sources de nourriture, na-ture des systmes de production [irrigus vs pluviaux], dpendance laide humanitaire, accs auxzones, niveau de dcapitalisation ) ou le suivi des indicateurs lis aux caractristiques sanitaires,doit nous permettre de dterminer le type dintervention le plus appropri pour une zone donne.

    Par notre mandat, nous sommes souvent les seuls oprateurs dans les zones dintervention, lesseuls tmoins extrieurs dune situation dynamique et les seuls collecteurs dindicateurs dcisifs.

    Il est donc trs important de dnir et surveiller des indicateurs, compatibles avec les systmes djen place, mais galement adapts aux situations dj dgrades dans lesquelles ACF-IN intervient etpour lesquelles utiliser exclusivement le suivi climatique ou macroconomique se rvle insufsant.

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    22 / Lorsque lon parle de duplication des efforts, on parle aussi bien du travail des diffrents acteurs humanitaires quede la population locale.

    a i , il est important dintgrer galement les informations collec-tes par les systmes institutionnels ou par dautres agences. Lide rcurrente tant dviter laduplication des efforts22 et de cots structurels existants, dharmoniser les diffrents indicateurset mthodes de collecte, de partager le mme niveau danalyse et davoir une comprhensioncommune de la situation.

    Dans certaines situations, il est possible que les mthodes danalyse de diffrentes organisationsaboutissent des conclusions diffrentes, il est donc primordial de sassurer que lensemble desinformations disponibles ont t prises en compte et que la coordination avec les autres acteurs esteffective.

    Par exemple, une augmentation des prix du march est assez commune quelque soit le contexte.Nous analysons alors la variation du prix en collaborant avec les systmes dj en place et nousadaptons loutil en fonction des attentes de chaque acteur.En travaillant avec les acteurs locaux, cette approche est, en soi, aussi une manire de commencer travailler rapidement sur le f i avec une perspective de pren-nisation long terme : un systme de surveillance bien conu pourrait ainsi toujours tre utilis aprsle dpart dACF-IN (surtout pour les programmes de prparation au dsastre ).

    II. pROCduREs

    Lvaluation pralable sert de base la surveillance de la zone ( surveillance de base ).

    De la mme faon, trois dimensions spatiale, temporelle, sociale (capacits des mnages) seretrouvent dans les systmes de surveillance, menant du macro au micro .

    La surveillance doit tre conue de manire rester un outil pratique de dcisions, faire du plaidoyeret permettre une dtection rapide de toute dtrioration de la situation. Dans certains contextes,cest galement un outil important pour le tmoignage et la protection des populations (plaidoyer).

    Le livre valuation et surveillance de la scurit alimentaire prsente davantage de dtails sur : les indicateurs suivre, leurs caractristiques et units, la mthode et la frquence des collectes.

    III. pRINCIpEs dANALysE ET uTILIsATION dE LINFORmATION

    Lanalyse dinformation est linterprtation dune combinaison de diffrents indicateurs. La surveillan-ce doit nous permettre de savoir si la situation, dans son ensemble, samliore, se dtriore ou restestable.

    Idalement et en thorie, il devrait tre possible de dnir un seil dlee. Ce seuil nest videm-ment pas facile dterminer parce que le contexte et les stratgies dadaptation de la populationsont complexes. Etablir des seuils permet cependant de ragir, grce la collecte dinformation, dsla perception dun changement soudain pour valuer son impact sur la scurit alimentaire.

    Cette analyse doit tre documente par un rapport de surveillance rgulier. I f i i b ifi i i ii iexcee qi les sseble. Outre les aspects purement mthodologiques lis au type

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    dindicateurs collecter et les sources dinformation, la conception dun systme de surveillancedoit galement inclure la mthodologie pour traiter les donnes, le format du rapport, la frquencede publication et la iffi du rapport.

    Lutilisation de cartes est recommande pour illustrer lanalyse et lvolution de la situation et pourillustrer le zonage dni lors de lvaluation initiale pralable. Un systme multidisciplinaire din-formation gographique (SIG) peut tre dvelopp en coordination avec dautres dpartementstechniques. Bien que cette technologie prsente de nombreux avantages et offre une multitude depossibilits pour lanalyser et lillustration multicritres des cartes, de simples cartes peuventcependant tre dessines si de tels logiciels et expertises ne sont pas disponibles. Les cartes sont,de plus, dexcellents outils pour communiquer et changer et permettent davoir une vision rapide etcomplte dune situation et de son volution.

    Il est crucial que linformation soit partage verticalement et horizontalement , ce qui signie :- informer les populations et les structures sollicites de lobjectif des questions et des rsultats delanalyse lors de la collecte de linformation les informations,- informer tous les acteurs au mme niveau dans la zone (autorits locales, acteurs humanitaireslocaux et/ou internationaux),- informer les autorits suprieures (autorits nationales en particulier).

    Iv. suIvI, vALuATION, ImpACT dEs pROGRAmmEs dE sCuRIT ALImENTAIRE

    l ii i f i i i iiee lies l sveillce glble de l sii. Sel le ye de ges is elce, les ils l sveillce e lvli s sciqes23, i ii bjecifs ese js les es.

    Le sivi (iig) ccee diecee les civis e cs. Il es cse lis, lg de lievei.I ii i ii-e le deg de lisi des bjecifs sciqes xs (ex : be de bciies yellee e l i, esec d lig de disibis, cle qli ).S gli s ee de ecee, de lie lci si cessie.

    Au-del de ces objectifs prdnis, il faut galement tre attentif aux ff i, ii-, iif if, du projet. En effet, mme si lapproche a suivi toutes les tapes recom-mandes, de la formulation la mise en uvre, le programme peut avoir des impacts inattendus quilest impratif de considrer dans le cadre du suivi.

    c i i i i ii -ble, qi ige le sivi de l sii des bciies. Il f glee vle sil-e lvli de l sii de l sci lieie e lefcci des chix echiqes i, b i i iii i besis de l li. Le sivi e di s se liie svi qi e qi is dii i ii i -i (pIrotte C., 1997). Cel iliqe de fe de ce les hyhses dveles

    23 / Pour plus dinformation sur les outils spciques de surveillance et dvaluation, reportez-vous aux autres livres surla scurit alimentaire inclus dans ces sries.

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    db, e vl ce le ge is e ve d lbjecif glbl x,e eli vec lvli de l sii. Des ifis cleies eve ees lvli iiile de dille dvge l sii dideie les ch-gees sciqes ds le cexe.

    Les mthodes de suivi sont dnies pendant la conception du programme : les objectifs atteindreet les indicateurs suivre (pourquoi, o, comment, avec qui, quand, etc.) doivent tre spcis aumoment de la formulation. Le point de dpart est le cadre logique (cf. Analyse du cadre logique), quiest dsormais utilis pour la formulation de la majorit des projets. Ce cadre pose les bases du suivides objectifs gnraux et spciques. Il est tout de mme ncessaire de dnir dautres indicateurs internes pour suivre linitialisation et la mise en uvre du programme.

    Le suivi du programme permet de vrier si les objectifs quantitatifs et qualitatifs initialement xsont t raliss et si les indicateurs ont t rencontrs. Ce procd permet aussi de dgager les le-ons de nos erreurs et celles de nos russites an damliorer la conception et la mise en uvre deprogrammes potentiels futurs.

    li i i i i i i ffsiifs e gifs d ge, vs , s l li e leviee lcl.l , ii ii i ils glble de l sii. De ie ls igese, e vli exee cle, ii, i fi , i le cs.

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    41/64INTROduCTION LA sCuRIT ALImENTAIRE - pRINCIpEs dINTERvENTION 4 1

    Synthse

    Comme tous les autres programmes dACF-IN, les projets de scurit alimentaire doivent intgrerles possibilits / contraintes logistiques et administratives avant de concevoir une activit. Lquipe de scurit alimentaire (personnel ex


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